Du 2 au 4 octobre 2011,
Gord Brown, député et coprésident, et l’honorable
Michael L. MacDonald, sénateur et vice-président, ont représenté la
section canadienne du Groupe interparlementaire Canada-États-Unis (GIP), à la
conférence d’automne de l’Alliance commerciale de la frontière canado‑américaine
(CAN/AM BTA), où ils avaient été invités à prendre la parole. La délégation
était accompagnée de Mme June Dewetering, la conseillère
principale de la section canadienne.
LA CONFÉRENCE
L’Alliance commerciale de la frontière
canado-américaine (CAN/AM BTA ou BTA) tient deux rencontres par an :
l’une au printemps à Ottawa et l’autre à l’automne à Washington (D.C.). La BTA
est en fait une coalition d’entreprises, d’organisations du secteur public et
de particuliers qui s’intéressent au tourisme et au commerce bilatéral. Elle a
pour mission d’intensifier les échanges commerciaux, d’assurer la croissance
constante du commerce transfrontalier et de veiller à ce que les passages à la
frontière s’effectuent de manière efficace et productive.
Durant la conférence, des séances de
travail ont été consacrées aux thèmes suivants :
· Au-delà de la frontière canado-américaine
·Le commerce entre le Canada et les États-Unis :
perspectives et développements
·Initiatives et priorités en matière de transport
transfrontalier
·L’optique canadienne
·Problèmes et priorités concernant la frontière
canado-américaine
·Aperçu de la situation de l’énergie pétrolière
et l’importance des sables bitumineux canadiens pour les États-Unis
·Constatations et priorités du Groupe
interparlementaire Canada-États-Unis
·Le point sur l’Alberta : sables bitumineux,
situation énergétique et observations
·Dossiers et problèmes prioritaires relevés par
le sous-comité de la sécurité maritime et transfrontalière du Comité de la
sécurité intérieure de la Chambre des représentants des États-Unis
·La voie maritime du Saint-Laurent : défis,
enjeux et possibilités
·Opinions des membres du caucus sur la frontière
septentrionale de la Chambre des représentants des États-Unis sur divers
dossiers ayant une incidence sur la frontière canado-américaine
·Importance des relations bilatérales entre le
Canada et les États-Unis
·Ont participé à la conférence des représentants
du secteur privé qui s’intéressent au tourisme, aux transports et au commerce,
ainsi que des délégués de divers ministères fédéraux américains et canadiens et
de l’ambassade canadienne à Washington.
objectifs
de la délégation
L’association entre la section canadienne
du GIP et la BTA n’est pas nouvelle, et les membres de la section assistent
même parfois aux conférences de l’automne et du printemps de cette alliance.
Compte tenu de la mission de cette dernière, il s’agit pour les membres d’une
bonne occasion de se familiariser avec les problèmes éprouvés par les
entreprises et les particuliers dans les domaines du commerce et du tourisme,
ainsi que de se tenir au courant des efforts et des mesures que déploient les
gouvernements de part et d’autre de la frontière pour y remédier.
Le coprésident de la section canadienne
pour la Chambre, Gord Brown, a traité des activités de la section
canadienne depuis la conférence de la BTA tenue au printemps 2011, tandis
que le sénateur MacDonald a expliqué les opinions de la section sur les
prochaines activités, dont la participation à la réunion de la National
Governors Association, qui se déroulera en février 2012, et d’éventuelles
rencontres avec des membres du Congrès américain à la suite de cette réunion.
À la conférence, comme à toutes les
autres de la BTA, les membres de la section canadienne en ont profité pour
échanger avec des représentants d’organisations des secteurs public et privé
ainsi qu’avec des particuliers qui s’occupent quotidiennement de questions concernant
la frontière. Ils ont également pu informer leurs
interlocuteurs de toutes les mesures prises par la section canadienne à l’égard
des objectifs bilatéraux communs et distincts, grâce en particulier à
l’invitation qui est habituellement faite aux coprésidents et vice-présidents
de la section canadienne de présenter les activités et priorités de la section.
ACTIVITÉS DURANT LA CONFÉRENCE
Comme il a été observé auparavant, un
éventail de séances de travail ont été tenues. Les délégués de la section canadienne
ont pu expliquer les problèmes éprouvés à la frontière canado-américaine et
évoquer les mesures prises par les membres pour faire en sorte que la frontière
soit sûre, efficace et rentable.
Le présent rapport résume certains
exposés présentés à la conférence, dont les allocutions faites par
M. Brown et le sénateur MacDonald.
L’optique
canadienne
Michael Eyestone, ambassade
du Canada
·Les obstacles frontaliers freinent le commerce,
ce qui ne sert l’intérêt de personne.
·Ces obstacles se révèlent particulièrement
problématiques étant donné que les chaînes d’approvisionnement sont maintenant
mondiales.
·L’élimination des obstacles au commerce amène la
prospérité.
·Avec l’accord commercial initial entre le Canada
et les États-Unis et subséquemment à l’Accord commercial Canada et États-Unis,
puis à l’ALENA, on a établi des relations économiques très solides en Amérique
du Nord, et on est parvenu à une remarquable intégration dans le respect de la
souveraineté de chacun.
·Le Canada, les États-Unis et le Mexique doivent
demeurer compétitifs en tant qu’unique entité économique en Amérique du Nord.
·Même si le Canada ne constitue jamais une
« priorité » aux États-Unis, il n’en demeure pas moins un partenaire
commercial important pour la réussite économique de son voisin, et vice versa.
·Le Canada « s’inquiète » des mesures
protectionnistes américaines et croit qu’il faut s’efforcer de maintenir les
marchés ouverts et lever les obstacles au commerce.
·La sécurité du périmètre nord-américain est
importante, et il faudrait que les pays se préoccupent de cet aspect au lieu de
s’en tenir au 49e parallèle, notre frontière commune.
·Il est relativement facile de réduire les droits
de douane, alors qu’il est plutôt ardu d’accroître la coopération en matière de
réglementation.
·La réglementation reflète une gestion nationale
de l’économie, parce que les organismes responsables n’adoptent pas une vision
internationale.
·La plupart des règlements existent pour des
raisons légitimes liées à l’intérêt public, comme assurer la salubrité des
aliments et limiter la vitesse; cela dit, on devrait viser la coopération en
matière de réglementation en adoptant peut-être des mesures réciproques.
·La coopération en matière de réglementation
n’est pas synonyme de déréglementation. Il s’agit plutôt de veiller à ce que la
réglementation soit nécessaire et pertinente.
·La logique économique peut triompher et se
transformer en réussite politique.
·L’emploi est hautement priorisé en ce moment.
·Il faut bien réglementer les marchés financiers.
·Il faut créer un nouveau poste frontalier pour
le commerce international dans la région de Détroit‑Windsor.
·Il existe deux types de ports : ceux qui ne
nécessitent pas de dragage, surtout les ports en eaux profondes de la côte
ouest, et ceux qui exigent un dragage, qui sont surtout situés sur la côte est.
·L’imposition d’une taxe d’entretien portuaire
unique obligerait les ports de la côte ouest à subventionner les ports de la
côte est.
·On se demande si une telle taxe serait conforme
à l’ALENA.
PROBLÈMEs
et priorités CONCERNANT la frontière canado-américaine
Tom Winkowski, département
de la Sécurité intérieure des États-Unis
·Nombreuses sont les situations où le Canada et
les États-Unis pourraient travailler ensemble à améliorer leur frontière
commune.
·L’objectif devrait être d’utiliser le plus
possible des voies réservées pour le fret et les passagers et d’éloigner le
plus possible de la frontière les contrôles de sécurité.
·Au moyen de l’identification par radiofréquence,
le temps consacré au contrôle de sécurité passe de 57 à 43 secondes par
entité, ce qui constitue une amélioration majeure.
Aperçu de la situation de l’énergie pétrolière et l’importance des
sables bitumineux canadiens pour les États-Unis
Roger Noriega, Vision
Americas
·Le Canada doit collaborer avec les États-Unis,
alors que celui-ci travaille à son indépendance énergétique, même si certains
croient qu’il lui faudrait plutôt viser l’interdépendance dans ce secteur.
·Les États-Unis doivent se doter d’une politique
énergétique nationale qui soit solide.
·La Chine consomme énormément d’énergie et
d’autres ressources naturelles; une stratégie nord-américaine doit donc être
établie à cause de la « menace » que représente ce pays dans
l’hémisphère.
·Il est tout à fait légitime que le Canada
diversifie ses marchés extérieurs, notamment en matière d’énergie.
·La proposition de la création du pipeline
Keystone XL créerait beaucoup d’emplois dans les deux pays et deviendrait
une nouvelle « artère » énergétique d’importance.
·Lorsqu’on produit de l’énergie, il faut adopter
des mesures pour protéger l’environnement et d’autres secteurs.
·Il y a plus de sociétés pétrolières et gazières
inscrites à la bourse de Toronto que partout ailleurs.
·Le régime de Chávez se révèle désastreux pour
l’industrie pétrolière du Venezuela; cela dit, les chances sont grandes qu’un
président pro-occidental arrive au pouvoir.
·Le Mexique se trouve dans une « situation
précaire » pour de nombreuses raisons; mis à part la criminalité, il faut
souligner que les revenus tirés de l’industrie pétrolière représentent
40 % des recettes du pays.
·Le Mexique épuisera bientôt ses réserves de
pétrole : d’ici 9 ou 10 ans, ses champs de pétrole seront taris. Pour
trouver de nouvelles sources, il faudra forer en eaux profondes, et le Mexique
ne possède pas l’expertise nécessaire.
·L’industrie pétrolière de la Colombie a été
développée par des gens expulsés du Venezuela.
·La situation politique de l’Équateur est souvent
instable, et le gouvernement périclite, ce qui explique en partie pourquoi ce
pays, comme la Bolivie d’ailleurs, ne parvient pas à réaliser son plein
potentiel en matière de production pétrolière.
·Le Brésil pourrait devenir une
« puissance » pétrolière en raison d’importantes réserves prouvées,
dont certaines en eaux profondes. Des investissements massifs seront toutefois
nécessaires, ce qui pourrait poser problème puisque l’État est pressé
d’investir dans des programmes sociaux pour tirer les gens de la pauvreté.
·La croissance de la classe moyenne brésilienne
suscitera de la prospérité pour les États-Unis ainsi que d’autres pays.
Constatations
et priorités du Groupe interparlementaire Canada/États-Unis
Gord Brown, député de la
Chambre des communes du Canada
·Pendant l’été 2011, les membres de la
section canadienne du GIP ont participé à des rencontres nationales et
régionales des gouverneurs et législateurs d’États ainsi qu’à deux conférences,
qui pourraient être décrites comme des collaborations entre les secteurs privé
et public, dont les décideurs législatifs.
·En mai 2011, à Ottawa, les participants à
la conférence de la BTA ont été avisés que, contrairement aux autres années, le
GIP ne tiendrait pas sa réunion annuelle en mai. On avait pensé à la tenir en
septembre en vue de rendre hommage aux habitants de Terre-Neuve‑et-Labrador
et à toute l’aide qu’ils ont apportée lors de l’interdiction de vol après les
attaques terroristes du 11 septembre 2001, mais la réunion annuelle a
dû être annulée à cause de l’ouragan Maria.
·Les activités d’été de la section canadienne ont
démarré à la mi‑juin lorsque la section a participé à la conférence
annuelle de l’Alliance des États du sud-est des États-Unis et des provinces
canadiennes (SEUS‑CP), qui réunit à la fois des législateurs ‑ dirigés
par les gouverneurs de six États américains et les premiers ministres de six
provinces ‑ et des représentants du secteur privé.
·La présence des têtes dirigeantes des États et
des provinces confère une certaine crédibilité à ces conférences et fournit le
leadership nécessaire pour faire avancer les dossiers prioritaires :
« lorsque les gouverneurs et les premiers ministres parlent, les gens
écoutent et agissent ».
·En 2011, le thème de cette conférence était
« l’innovation, les partenariats et la concurrence », des questions
importantes pour la prospérité future des citoyens et entreprises des deux
pays. En effet, l’innovation est cruciale pour une prospérité constante alors
que nous vivons dans un monde où la concurrence se fait de plus en plus vive
malgré la tourmente économique des trois dernières années.
·La section canadienne a également envoyé des
délégués à la réunion annuelle de la Western Governors’ Association, à laquelle
Gary Doer, l’ambassadeur du Canada aux États-Unis, avait été invité à
donner une conférence. Des exposés sur divers sujets importants pour le Canada
et les États-Unis ont été présentés, notamment sur la santé des forêts et
l’énergie.
·L’activité suivante des membres de la section
canadienne fut une autre réunion régionale de gouverneurs américains. Cette
fois-ci, ce fut la réunion annuelle des gouverneurs de la Nouvelle-Angleterre,
auxquels se sont joints des premiers ministres canadiens. Parmi les questions
clés discutées à cette rencontre, il y a eu l’énergie, particulièrement le
projet d’exploitation du Bas-Churchill de Terre-Neuve‑et-Labrador, qui
pourrait aider à répondre aux besoins de la Nouvelle-Angleterre et de
contribuer à la vitalité économique de l’est du Canada.
·À la mi‑juillet 2011, des membres de
la section canadienne ont assisté à trois rencontres qui se tenaient
pratiquement en même temps : la conférence annuelle d’été de la National
Governors Association (NGA) et deux réunions annuelles régionales du Council of
State Governments, soit la Southern Legislative Conference (SLC) et la Midwest
Legislative Conference (MLC).
·Les conférences de la NGA revêtent une certaine
importance aux yeux de la section canadienne parce que les gouverneurs jouent
un rôle capital dans la prise des décisions qui touchent la santé et la
prospérité des gens, des entreprises et des économies. Depuis les élections de
mi‑mandat de 2010, la participation à ces conférences a été
particulièrement cruciale pour la section parce qu’un très grand nombre de
nouveaux gouverneurs ont été élus, et certains ne sont pas conscients que le
Canada est le principal marché d’exportation de 35 États, qu’il est le
plus grand, le plus sûr et le plus fiable fournisseur d’énergie, et qu’il est
un acteur clé pour les entreprises intégrées et les chaînes
d’approvisionnement.
·Les délégués de la section canadienne ont
également participé à la réunion annuelle de la SLC, qui est l’unique
association régionale des législateurs d’États qui ne compte pas de
représentants des provinces, même à titre de membre associé. Pour cette raison
et vu la distance géographique entre les États du Sud et le Canada, les réunions
de la SLC fournissent aux membres de la section une occasion unique pour
recueillir des renseignements de première main sur les questions d’intérêt pour
le sud des États-Unis.
·Contrairement à la SLC, la MLC compte un comité
chargé des relations bilatérales avec le Canada et dans le passé, ce comité a
entre autres discuté de l’Initiative relative aux voyages dans l’hémisphère
occidental et d’autres sujets intéressant les deux pays; cette année, le comité
a discuté du passage international de la rivière Detroit.
·Des représentants de la section canadienne ont
également assisté au sommet annuel de la région économique du Pacifique
Nord-Ouest qui est le pendant de la SEUS‑CP Alliance pour la région, sauf
que les gouverneurs américains et les premiers ministres des provinces
canadiennes n’assistent généralement pas à ces réunions. Les représentants
canadiens ont décrit aux participants les divers volets du plan sur la sécurité
et la compétitivité économique à l’intérieur du périmètre annoncé par le premier
ministre Harper et le président Obama en février 2011. Ils ont également
discuté de la manière d’inciter le Congrès américain à examiner ce plan
important et d’autres questions transfrontalières.
·La section canadienne était également présente à
la réunion annuelle de l’aile ouest du Council of State Governments (CSG‑WEST),
où un membre de la section a pris la parle lors de la réunion inaugurale du
comité de développement économique de l’ouest. On y a discuté entre autres de
commerce international, d’innovation en matière de santé, d’énergie et de la
tourmente économique, tous des sujets importants pour l’ouest du Canada et des
États-Unis.
·Pour la première fois depuis la création de ce
groupe, la réunion annuelle du CSG‑WEST se tiendra à l’extérieur des États-Unis.
En effet, celle de 2012 se déroulera à Edmonton.
·Des délégués de la section canadienne ont aussi
participé à la rencontre annuelle de la Council of State Governments-Eastern
Regional Conference (ERC) où, comme dans le cas de la MLC et le CSG‑WEST,
des représentants provinciaux étaient présents. L’énergie a alors constitué
l’un des principaux sujets discutés, notamment les projets de centrales
éoliennes au large de la Nouvelle‑Angleterre qui pourraient transformer
le commerce énergétique entre le Canada et les États-Unis.
·Des représentants de la section canadienne ont
également eu la possibilité de prendre la parole au Sommet législatif de la
National Conference of State Legislatures (NCSL), en l’occurrence sur les
relations commerciales bilatérales entre le Canada et les États-Unis, sur
certaines questions liées au commerce interterritorial et interprovincial au
Canada, et sur la façon d’encourager le Congrès américain à examiner les
questions commerciales.
·En général, ce sont des milliers de législateurs
de partout aux États-Unis qui assistent au Sommet législatif de la NCSL. En
quatre ou cinq jours, on y présente des dizaines de conférences sur diverses
questions stratégiques (santé, éducation, justice, énergie, agriculture,
environnement, services financiers, commerce, etc.), toutes pertinentes pour le
Canada et les États-Unis. Les membres de la section canadienne prennent
toujours connaissance de pratiques exemplaires et de politiques qui pourraient
être appliquées au Canada.
·À la fin de l’été, des membres de la section
canadienne ont participé à la rencontre annuelle de la Southern Governors
Association, où l’ambassadeur Doer a expliqué l’importance des relations
entre le Canada et les États-Unis. Comme à la conférence annuelle de la SEUS‑CP,
on a accordé beaucoup d’importance à l’innovation, un élément essentiel à la
prospérité des deux pays.
·Lors de toutes ces rencontres rassemblant des
gouverneurs américains et des législateurs de divers États, les membres de la
section canadienne ont pu, grâce aux exposés qu’ils ont faits ou par des moyens
plus informels, présenter aux Américains de certains détails essentiels de
notre relation bilatérale. En voici quelques‑uns : on estime à
8 millions le nombre d’emplois américains qui dépendent du commerce avec le
Canada; 35 États américains ont comme principal marché d’exportation le
Canada; le Canada est le plus grand et le plus fiable fournisseur des États‑Unis
pour toute une gamme de sources d’énergie; de très nombreuses sociétés mènent
leurs activités des deux côtés de la frontière, et il est dans l’intérêt des
deux pays que la circulation soit fluide à la frontière.
Michael L. MacDonald, membre
du Sénat du Canada
·Malheureusement, le GIP n’a pas pu tenir sa 52e conférence
annuelle à St. John’s (Terre-Neuve), comme prévu. Après plus de
50 ans d’activité, il espère bien la tenir dans les prochaines semaines.
Ce type de rencontre fournit une occasion sans pareil de discuter de questions
d’intérêt commun et de tenter de résoudre des problèmes internationaux et bilatéraux.
·À la rencontre annuelle du GIP, les législateurs
fédéraux du Canada et des États-Unis discutent de commerce et d’économie, dont
les dossiers internationaux où les deux nations travaillent ensemble dans
d’autres pays et régions du monde, ainsi que de questions transfrontalières
dont la sécurité énergétique en Amérique du Nord. En outre, les relations
personnelles qui sont nouées ou consolidées à cette occasion se révèlent
cruciales pour résoudre les problèmes lorsque ceux‑ci surgissent.
·Au cours de la deuxième moitié
d’octobre 2011, des membres de la section canadienne participeront à la
rencontre annuelle du Council of State Governments, organisation nationale qui
chapeaute la SLC, l’ERC, la MLC et la CSG‑WEST. Même si la plupart des
participants sont des législateurs d’État des quatre coins des États-Unis,
c’est l’usage que deux gouverneurs y assistent, puisqu’ils y jouent un rôle de
premier plan étant donné qu’ils assument les fonctions de président et de
président désigné.
·L’un des aspects clés de la rencontre annuelle
de 2011 du CSG sera le Sommet nord-américain, qui se tient habituellement lors
de la rencontre annuelle de la CSG‑WEST. Le fait que ce sommet
généralement tenu durant la réunion régionale soit inclus au programme de la
réunion annuelle de toute l’organisation souligne peut-être l’importance
accordée à « l’espace » nord-américain.
·Les prochaines activités d’importance de la
section canadienne se dérouleront au début de 2012. Des membres de la section
assisteront à la rencontre d’hiver de la National Governors Association à
Washington, puis se rendent habituellement au Capitole pour faire du
« lobbyisme » auprès de leurs homologues américains. Par le passé,
ces visites ont porté sur des sujets comme la maladie de la vache folle,
l’accord sur le bois d’œuvre, les droits de douane, l’Initiative relative aux
voyages dans l’hémisphère occidental, le commerce bilatéral de l’énergie, et
plus récemment, les dispositions protectionnistes incluses dans l‘American
Recovery and Reinvestment Act of 2009 (ARRA).
·En ce qui concerne ces dispositions
protectionnistes, les démarches des membres de la section canadienne et
d’autres qui demandaient d’exempter le Canada ont probablement joué un rôle
dans l’accord conclu par les deux pays en février 2010. Certains pensent
qu’il faudra peut-être entreprendre les mêmes démarches pour faire exempter le
Canada d’autres mesures de même nature qui ont été incluses dans l’American
Jobs Act of 2011 qui est proposée.
·Les dispositions protectionnistes nuisent tant
aux entreprises canadiennes qu’aux entreprises américaines qui comptent sur
leurs fournisseurs canadiens et qui mènent des activités transfrontalières.
Puisque des entreprises des deux pays font des affaires ensemble, les
politiques qui ont des effets néfastes pour le Canada et les entreprises
canadiennes nuisent aussi aux entreprises américaines.
·Avant de se rendre au Congrès, les membres de la
section canadienne prennent normalement le pouls de la situation ici au pays
pour déterminer les principales questions qu’il pourrait être avantageux de
discuter avec leurs homologues, ce qui pourrait donc améliorer la situation des
Canadiens et des entreprises canadiennes ainsi que celle des Américains et des
entreprises américaines avec lesquels nous commerçons dans « l’espace
économique nord-américain ».
Le
point sur le secteur ferroviaire
Bill Heffelfinger, Sandler & Travis Trade
Advisory Services, Inc.
·La circulation ferroviaire connaît un essor.
·La notion de sécurité du périmètre est bien
accueillie, car il vaut mieux se concentrer sur le premier point d’entrée en
Amérique du Nord.
Karen Phillips, CN
·Environ le tiers des revenus du CN sont associés
à des mouvements transfrontaliers, et le tiers du réseau ferroviaire se trouve
aux États-Unis.
·La totalité du fret ferroviaire est contrôlée
par scanneur.
·Davantage de formalités préliminaires
contribueront à assurer la fluidité des passages à la frontière.
·Le transport ferroviaire est un mode de
transport efficace, sûr et fiable de par sa nature même.
·Il faut viser l’établissement de droits de
douane appropriés compte tenu des contrôles de sécurité à mettre en place et de
l’harmonisation des exigences en matière de réglementation, de frontière, et de
droits de douane.
Bruce Burrows, Association
des chemins de fer du Canada
·L’industrie ferroviaire canadienne est un
« acteur important » de part et d’autre de la frontière.
·Même si le train ne constitue pas un mode de
transport risqué, l’industrie ferroviaire soutient la notion de gestion du
risque.
·En raison du peu de ressources dont on dispose,
il faut se concentrer sur les éléments de la chaîne d’approvisionnement qui
sont plus exposés aux risques.
·Il faut toujours être vigilant sur ce qui se
passe à la frontière.
Jim Phillips, Alliance
commerciale de la frontière canado-américaine
·Moins de 1 % des passages à la frontière
commune du Canada et des États-Unis présente un risque élevé.
·Les transporteurs et les voyageurs de confiance
devraient pouvoir traverser plus rapidement notre frontière commune.
·La circulation transfrontalière devrait être
segmentée en fonction du risque présenté.
·Le fret qui doit traverser la frontière devrait
être précontrôlé de la même manière que le sont certains passagers aériens.
·Les États-Unis doivent s’attaquer aux deux
« gorilles » de la dette et des dépenses.
·La croissance de l’emploi aux États-Unis tarde à
suivre la croissance économique.
·À court terme, c’est l’économie qui dictera
comment on gèrera les frontières au Canada et aux États-Unis.
·Le Canada et les États-Unis sont deux pays
souverains, mais ils partagent une vision et un engagement communs; il n’y a
pas de raison qu’ils ne puissent pas trouver ensemble des solutions communes
tout en respectant leurs différences et leur droit à la différence.
·La sécurité et l’activité économique s’inscrivent
dans un même phénomène; et les deux sont nécessaires.
La Voie maritime du Saint-Laurent : DÉFIs, enjeux et
POSSIBILITÉs
Craig Middlebrook, St. Lawrence Seaway
Development Corporation
·La voie maritime du Saint-Laurent a été établie
en 1959.
·La géographie d’un pays décide de son destin, et
le Saint-Laurent est un corridor commercial binational et dynamique qui est
bien positionné pour l’avenir.
·13 des 15 écluses de la voie maritime du
Saint-Laurent sont la propriété du Canada.
·En 1997, on a conclu un protocole d’entente sur
la consolidation de toutes inspections de la voie qui sont exécutées à
Montréal. La Garde côtière américaine dispose dorénavant d’agents en uniforme à
Montréal.
·Toutes les citernes de ballast sont inspectées
pour remédier aux problèmes causés par les espèces envahissantes.
·Le réseau des Grands Lacs et de la voie maritime
du Saint-Laurent constitue un seul et même réseau et marché, ce qui permet un
transport sans heurts.
·Voici certains des défis que doit relever la
St. Lawrence Seaway Development Corporation :
Øl’amélioration de l’efficience dans un contexte
plurigouvernemental,
Øles émissions atmosphériques, pour lesquelles
les méthodes de contrôle diffèrent d’un pays à l’autre, et les espèces
aquatiques envahissantes, pour lesquelles il existe un régime d’inspection
conjointe depuis 2006. Par contre, les normes en matière de vidange de
l’eau de ballast sont différentes,
Øles contraintes liées à la capacité physique,
notamment la saisonnalité et la taille des écluses,
Øsensibiliser davantage les gens au fait que la
voie maritime du Saint-Laurent est intégrée aux chaînes d’approvisionnement.
·Possibilités que présente la voie maritime du
Saint-Laurent :
Øhaute fiabilité
Øinvestissements importants dans les
infrastructures
Øinfrastructure fiable,
Øpublicité plus agressive à l’étranger et en
Amérique du Nord,
Ødiversification des marchés du fret
OPINIONS
DES MEMBRES du caucus sur la frontière septentrionale de la Chambre des représentants
des États-Unis
Bill Owens, membre de la
Chambre des représentants des États-Unis
·Le Canada et les États-Unis tirent tous les deux
profit de leurs échanges commerciaux bilatéraux, et ils sont tous les deux
préoccupés par les mouvements transfrontaliers des citoyens et des
marchandises.
·Les délais d’attente à la frontière constituent
une priorité.
·Les États-Unis sont extrêmement préoccupés par
la sécurité.
·Les programmes qui visent les voyageurs et les
transporteurs de confiance devraient être élargis.
·Les services transfrontaliers devraient occuper
les mêmes locaux.
·On devrait utiliser le plus possible la
technologie.
Importance
des relations avec le Canada pour les États-Unis
Lindsey Graham, membre du
Sénat américain
·La géographie unit tout naturellement le Canada
et les États-Unis sont bien obligés de l’être; cela dit, les deux pays
entretiennent aussi des relations parce qu’ils le veulent bien.
·Les deux pays partagent le même point de vue sur
divers sujets : la primauté du droit, la tolérance, la démocratie, la
liberté d’expression, la liberté de presse, etc.
·L’énergie, particulièrement les sables
bitumineux canadiens et la proposition de la création du pipeline
Keystone XL, constitue une question déterminante dans les relations entre
le Canada et les États-Unis.
·L’empreinte des sables bitumineux du Canada est
étonnamment petite, même si les environnementalistes américains tentent de
transformer ce dossier en un nouvel Arctic National Wildlife Refuge.
·La teneur en carbone des sables bitumineux du Canada
est plus élevée que partout ailleurs dans le monde, exception faite de la
Californie, mais sa teneur en soufre est relativement faible.
·Les sociétés pétrolières canadiennes se
préoccupent de l’environnement.
·Il est compréhensible de vouloir « décarboniser »
son économie, mais nous devons tenir compte de la réalité; il faudra
probablement encore deux autres générations avant de passer à une économie sans
carburants fossiles, et ceux-ci continueront donc à faire partie de notre
bouquet énergétique pour l’avenir prévisible.
·Le Canada vendra son pétrole à la Chine s’il ne
peut le vendre aux États‑Unis.
Respectueusement
soumis,
L’honorable Janis G. Johnson,
sénatrice
Coprésidente
Groupe interparlementaire
Canada-États-Unis
Gord Brown, député
Coprésident
Groupe interparlementaire
Canada-États-Unis