Du 1er
au 3 mai 2011, Mme Marie-Paule Poulin, sénateur, vice-présidente du
Groupe interparlementaire (GIP) Canada‑États-Unis, a représenté la
Section canadienne du GIP à la réunion du printemps de l’Alliance commerciale
de la frontière canado-américaine (CAN/AM BTA). Le coprésident du GIP de la
Chambre des communes, M. Gord Brown, était conférencier invité. La
délégation était accompagnée de Mme Angela Crandall, secrétaire
exécutive du GIP, et de Mme June Dewetering, conseillère
principale du GIP.
LA RÉUNION
La CAN/AM BTA
organise deux réunions par année : une au printemps, à Ottawa, et l’autre à
l’automne, à Washington, D.C. La CAN/AM BTA est une coalition d'entreprises,
d'organismes du secteur public et de particuliers ayant des intérêts dans le
commerce bilatéral et le tourisme. Cette alliance a pour mission d'intensifier
les échanges commerciaux, d'assurer une croissance continue du commerce
transfrontalier et de veiller au maintien de capacités de passage à la
frontière efficientes et productives.
Lors de la
réunion, des séances de travail ont été consacrées aux thèmes suivants :
·Vue des ponts
·Coopération du Canada et des États-Unis pour un
avenir meilleur
·Conseil des aéroports du Canada
·Les sables bitumineux et l’énergie, et leur
importance pour les États-Unis et le Canada
·Vue des chemins de fer
·Point de vue du secteur commercial sur le
manifeste électronique de l’IPEC
·Questions liées à la vision relative au
périmètre et à la frontière canado-américaine
·Secteur du camionnage
·De la vision à l’action : Faire avancer le
partenariat Canada – États-Unis
·Agence des services frontaliers du Canada
·Groupe interparlementaire Canada-États-Unis
·Point de vue des États-Unis
Ont participé à
l’événement des représentants du secteur privé œuvrant dans le tourisme, les
transports et le commerce, ainsi que des représentants de différents ministères
et départements américains et de l’ambassade des États-Unis à Ottawa.
OBJECTIFS DE
LA DÉLÉGATION POUR LA RÉUNION
Associé depuis
longtemps à la CAN/AM BTA, la Section canadienne du GIP assiste généralement à
la réunion d'automne et à celle du printemps. Étant donné le centre d'intérêt
de la CAN/AM BTA, il s’agit là pour les membres de la Section canadienne d’une
bonne occasion pour se familiariser avec les problèmes que rencontrent les
entreprises et les particuliers en matière de commerce et de tourisme, et se
tenir au courant des efforts et des mesures que déploient les pouvoirs publics
pour y remédier.
Le coprésident
de la Chambre des communes de la Section canadienne du GIP, M. Gord Brown,
député, a dressé un bilan des activités de la Section depuis la réunion
d’automne de la CAN/AM BTA, et a expliqué la nature et la portée des activités
prévues cet été, dont la 52e assemblée annuelle et aussi des
rencontres avec des gouverneurs et législateurs d’États américains.
Ces réunions de
la CAN/AM BTA fournissent aux membres de la Section canadienne une occasion
d’interagir avec des particuliers et des représentants d’organismes privés et
publics pour qui les questions de frontières font partie du quotidien, et
d'apprendre de ces derniers. Elles permettent aussi aux membres d'informer
leurs interlocuteurs des mesures prises par la Section au regard des objectifs
bilatéraux communs et ainsi que des différences. Cette information est
transmise notamment lors des allocutions que présentent habituellement les
coprésidents sur les activités et les priorités du GIP.
ACTIVITÉS
PENDANT LA RÉUNION
Comme il a été mentionné plus haut, une variété de séances étaient
à l’ordre du jour. Les participants ont par ailleurs assisté à une réception à
la résidence de son excellence David Jacobson, l’ambassadeur des
États-Unis au Canada. Les membres de la Section canadienne ont pu s’entretenir
avec leurs interlocuteurs des problèmes à la frontière du Canada et des
États-Unis et leur faire connaître les efforts déployés pour que la frontière
commune soit efficiente, rentable et sûre.
Le présent rapport résume les allocutions qui ont été présentées à
la réunion, y compris celle de M. Brown.
VUE DES PONTS
Brent Gallaugher, Commission du pont de Niagara Falls
·Trois ponts relèvent de la compétence de la
Commission du pont de Niagara Falls : le pont Lewiston‑Queenston, le
pont Rainbow Bridge et le pont Whirlpool.
·Le pont Whirlpool est le seul à être régi par
le programme NEXUS à la frontière.
·D’importants investissements ont été faits au
fil des années dans le pont Lewiston-Queenston, qui aura bientôt 50 ans.
·Le pont Lewiston-Queenston compte une voie
réservée NEXUS et cinq voies pour la circulation des camions uniquement.
·La voie réservée NEXUS du pont Rainbow en
direction du Canada a été fermée.
·Une cinquième voie commerciale et une
deuxième voie NEXUS ont été ajoutées au pont Peace, qui relève de la Buffalo
and Fort Erie Public Bridge Authority.
Stan
Korosec, Pont Blue Water Canada
·Un nouveau bâtiment accrédité LEEDS ouvrira
sous peu au pont Blue Water; sept nouvelles voies sont prévues pour
l’inspection commerciale.
·Le pont Blue Water a des voies réservées aux
voyageurs et commerçants dignes de confiance.
·Le complexe Port Huron ajoute 12 voies
d’inspection pour les camions.
·Des travaux sont en cours aux complexes
canadien et américain du pont international Sault Ste. Marie, qui relève de la
Sault Ste. Marie Bridge Authority.
Rik Saaltink, Corporation du pont international de la voie maritime,
Ltée
·Deux ponts importants relèvent de la
Corporation du pont international de la voie maritime : le pont du chenal
Nord vers Cornwall et le pont international de la voie maritime vers Messina
(New York).
·La construction d’un nouveau pont du chenal
Nord devrait commencer en mai 2011, après quoi le pont actuel sera démoli.
·La General Services Administration des
États-Unis a construit un nouveau point d’entrée à Messina en 2009.
·Il y a des problèmes lorsque les
entrepreneurs doivent gérer les travaux de part et d’autre de la frontière
partagée.
·La construction de nouveaux ponts peut faire
intervenir trois phases : évaluation environnementale, construction du
nouveau pont et démolition du pont existant
·La Ogdensburg Bridge and Port Authority est
un concurrent; elle s’occupe de la réfection de la travée principale du pont.
·La Thousands Islands Bridge Authority doit
gérer une circulation des voyageurs qui est concentrée durant les mois d’été;
la circulation commerciale est stable à longueur d’année.
COOPÉRATION DU CANADA ET DES ÉTATS-UNIS POUR UN AVENIR MEILLEUR
Perrin Beatty, Chambre de commerce du Canada
·La frontière canado-américaine ne doit pas
être un obstacle impénétrable aux déplacements et au commerce.
·Le Canada et les États-Unis jouissent de
liens parmi les plus étroits au monde, ce qui peut engendrer des situations où
l’un tient l’autre pour acquis. Du point de vue social, militaire et
économique, notamment, l’alliance des deux pays est la plus forte de tous les
pays du monde, mais il commence à y avoir des failles.
·Le Canada et les États-Unis devraient faire
le point sur leur situation actuelle, leurs objectifs et la façon de les
atteindre.
·Le Canada est le plus important partenaire
commercial des États-Unis; 8 millions d’emplois aux États‑Unis et
3 millions d’emplois au Canada dépendent des échanges bilatéraux.
·Si l’objectif d’exportation du président
Obama doit être atteint, ce sera en partie par les échanges avec le Canada.
Globalement, il faut améliorer le fonctionnement des frontières pour que les
deux pays puissent atteindre leurs objectifs commerciaux et de croissance.
·Les entreprises récupèrent encore des effets
de la récession; les chances de réussite seront plus grandes si le Canada et
les États-Unis, et leurs entreprises respectives, travaillent ensemble.
·À propos du passage à la frontière
Detroit-Windsor, il faut reconnaître que les décisions prises par le Michigan à
propos du pont ont des répercussions sur les deux pays; il faut construire un
nouveau pont Ambassador, et le gouvernement canadien a offert de faire un prêt
au Michigan.
·Les délais à la frontière augmentent les
coûts, réduisent la productivité et entraînent des pertes d’emploi; la
frontière doit faire partie intégrante des chaînes d’approvisionnement du
Canada et des États-Unis.
·Augmenter l’efficience à la frontière
comporte plusieurs avantages : meilleure prévisibilité, réduction du
gaspillage de ressources et croissance économique plus soutenue.
·Les gains d’efficience à la frontière
canado-américaine ne se limitent pas à l’infrastructure.
·La situation en Europe devrait être prise en
exemple. Les pays européens n’imposent aucune restriction à leurs échanges
commerciaux, malgré la multitude de guerres auxquelles ils se sont livrés. Le
Canada et les États-Unis n’ont pas eu beaucoup de conflits, mais les problèmes
liés à la frontière sont nombreux.
·Les Canadiens prennent la sécurité au
sérieux, et le Canada est le seul sur la liste des pays ciblés par Oussama ben
Laden à ne pas avoir été attaqué.
·Le périmètre de sécurité annoncé par le
premier ministre Harper et le président Obama le 4 février 2011 est une
initiative positive; le Canada et les États-Unis doivent unir leurs efforts
pour ce qui est de le faire respecter, d’échanger des renseignements, de
protéger l’infrastructure, etc.
·Lorsque les fonds sont mal dépensés ou
consacrés aux mauvaises priorités, la sécurité en souffre.
·La sécurité physique et la sécurité
économique sont reliées, et il faut trouver des solutions qui tiennent compte
de ces deux aspects.
·Le Canada est une source importante d’énergie
fiable pour les États-Unis. Il est aussi la source d’approvisionnement énergétique
la plus sûre.
·Le mouvement écologiste s’attaque aux sables
bitumineux du Canada par la désinformation.
·La dépendance à l’égard des combustibles
fossiles ne cessera pas du jour au lendemain.
CONSEIL DES AÉROPORTS DU CANADA
Solomon Wong, InterVISTAS Consulting
·Personnes et marchandises sont transportées
par voie aérienne.
·La gamme des aéronefs est appelée à
s’élargir; les nouveaux appareils auront des capacités différentes pour ce qui
est de la distance, par exemple, et l’impact sur l’environnement variera.
·L’intermodalité est importante.
·Les nouveaux marchés et ceux en croissance
auront une incidence sur le volume et la nationalité des visiteurs en Amérique
du Nord. Un régime bilatéral adéquat s’impose si l’on veut se préparer à la
croissance.
·Ce n’est pas en se concentrant sur le
terrorisme qu’on érigera un système résilient.
·Les menaces à l’endroit du système aérien
peuvent aussi bien provenir de la nature (tsunami, syndrome respiratoire aigu
sévère, etc.) que de l’homme.
·Les chaînes d’approvisionnement, la sécurité
des frontières, la sécurité des transports, etc., doivent être intégrées.
·Les Canadiens devraient avoir accès au
passeport électronique.
Daniel-Robert Gooch, Conseil des aéroports du Canada
·Le Canada est doté d’aéroports de classe mondiale.
·La compétitivité est un problème qui touche
la location des aéroports.
·Les transporteurs aériens canadiens doivent
composer à la « fuite des passagers » : 4,6 millions de
Canadiens se rendent en véhicule aux États-Unis pour prendre des vols américains,
car les prix sont plus bas. La fuite des passagers est un symptôme qui se
traduit entre autres par une diminution des ventes dans les boutiques hors
taxes et autres, et du stationnement dans les aéroports canadiens.
·Au Canada, on se retrouve devant un
« club sandwich » de frais : location d’aéroport, taxe sur les
produits et services/taxe de vente harmonisée, taxe sur le carburant, redevance
de vol international, droits pour la sécurité des passagers du transport
aérien, etc.
LES SABLES BITUMINEUX ET L’ÉNERGIE,
ET LEUR IMPORTANCE POUR LES ÉTATS-UNIS ET LE CANADA
Len Mitzel, député, Assemblée
législative de l’Alberta
·Le Canada et les États-Unis entretiennent de
bons rapports en tant qu’amis, voisins, alliés et partenaires commerciaux dans
des entreprises qui s’étendent de la culture au commerce.
·La clé de ces rapports réside dans
l’efficacité de la frontière; la frontière devrait être perçue comme une
limite, mais non un obstacle.
·Le commerce est essentiel à l’Alberta.
·L’Alberta fournit 70 % du pétrole importé par
les États-Unis; le pétrole et le gaz naturel comptent pour la majorité des
exportations de l’Alberta vers les États-Unis. Cette énergie est transportée
par pipeline et non par camion; il n’y a donc aucune attente à la frontière.
·Les États-Unis exportent davantage au Canada
que vers la Chine, le Japon, Singapour et la Malaisie combinés.
·L’endroit où les États-Unis achètent en
énergie a son importance; l’énergie achetée au Canada se traduit par des achats
canadiens de produits américains.
·Il ne faut pas faire dérailler une
infrastructure qui facilite les échanges commerciaux.
·Il n’y a qu’un seul poste frontalier ouvert
24 heures en Alberta; un deuxième serait très utile.
VUE DES CHEMINS DE FER
Bruce Burrows, Association des chemins de fer du Canada
·2011 marque le 175e anniversaire
du chemin de fer au Canada.
·Le chemin de fer est en mode de croissance;
certains considèrent qu’on assiste au second « âge d’or » du chemin
de fer.
·Le chemin de fer est bon pour l’environnement
et un stimulateur de croissance économique. Le Canada exporte un tiers de son
produit intérieur brut, et près de la moitié est transporté par train.
·Le commerce international est à la recherche
de moyens de transport plus rentables.
·La totalité de la circulation ferroviaire est
vérifiée; il s’agit d’un moyen de transport très sûr.
·Le Canada est un point d’entrée pratique pour
le marché nord-américain.
·Le transport de surface étant bien souvent
saturé, le chemin de fer est une bonne solution de rechange.
·Aux États-Unis, la plupart des fonds fédéraux
consacrés à la stimulation de l’économie ont été investis dans le transport.
·L’harmonisation transfrontalière est
importante pour l’établissement d’un marché nord‑américain compétitif et
intégré; les chemins de fer canadiens doivent être exploités de manière à être
concurrentiels avec les chemins de fer américains.
·L’annonce par le premier ministre Harper et
le président Obama du périmètre de sécurité et de la coopération en matière de
réglementation, le 4 février 2011, ouvre la voie à la rationalisation et à une
plus grande collaboration.
·Les exigences réglementaires devraient être
les mêmes pour le Canada et les États-Unis, et être fondées sur les risques.
Les redevances à la frontière injustifiées et la hausse de ces redevances devraient
être limitées, et les régimes fiscaux devraient être concurrentiels.
Mike Tamilia, CN
·CN opère sur trois côtes : la côte de
l’Atlantique, la côte du Pacifique et la côte du Golfe.
·L’infrastructure ferroviaire à la frontière
est relativement peu encombrée et les voies d’accès à la frontière ne sont
généralement pas congestionnées.
·Les sociétés ferroviaires ont investi
considérablement dans les mesures liées à la frontière, notamment dans la
technologie d’identification par radiofréquence, l’infrastructure,
l’équipement, etc.
·Depuis les attentats terroristes du 11
septembre 2001, de nombreuses initiatives ont vu le jour, dont l’ACE, C-TPAT et
le manifeste électronique; les sociétés ferroviaires se conforment à ces
mesures, puisqu’elles prennent la sécurité au sérieux, mais les coûts et les
retards s’accumulent.
·L’inspection des conteneurs doit être
efficiente; par exemple, il ne devrait pas y avoir plusieurs inspections, à
moins d’une nécessité.
·En ce qui a trait au transport intermodal, il
faut déterminer combien d’inspections sont requises et à quel moment.
·La frontière partagée entre le Canada et les
États s’épaissit, mais doit être aussi fluide que possible pour la circulation
ferroviaire, et les deux pays doivent adopter des mesures communes en ce qui a
trait par exemple aux exigences d’inspection.
POINT DE VUE DU SECTEUR COMMERCIAL AU SUJET DU MANIFESTE ÉLECTRONIQUE DE
L’IPEC
Larry Hahn, Livingston International
·Il faut éviter les retards à la frontière,
car ils entraînent des coûts.
·Il faut équilibrer la sécurité et la
facilitation du commerce.
·La bonne information doit être disponible au
bon moment pour permettre aux autorités frontalières d’évaluer les risques et
de prendre les mesures qui s’imposent.
·L’initiative de manifeste électronique, qui a
commencé avec le secteur maritime avant d’être appliquée au secteur aérien,
puis à tous les autres modes de transport, a pour objectif de permettre à
l’Agence des services frontaliers du Canada de disposer de l’information voulue
au moment opportun pour pouvoir évaluer les risques et prendre les mesures
nécessaires.
·La circulation des données et des documents
devient plus importante que la circulation des biens; si les données ne sont
pas disponibles au moment voulu, il y aura des retards; la planification est
donc essentielle.
·Il faut se demander dans quelle mesure les
autorités canadiennes et américaines demandent les mêmes renseignements.
Renate Jalbert, FEDEX Canada
·Les rapports préliminaires exigent
d’importants investissements en ressources humaines, financières et
d’infrastructure.
·La « chaîne commerciale » comporte
plusieurs couches.
·Si les catégories « avant la
frontière », « à la frontière » et « après la
frontière » doivent définir la frontière, l’essentiel de l’information
devrait être demandée à la première de ces étapes.
·L’initiative de manifeste électronique change
les règles du jeu; ce phénomène mondial modifie la façon de faire des affaires
et a des répercussions sur l’efficience.
·Les rapports électroniques sont préférables
aux rapports papier.
Michel Vallée, UPS-SCS
·La sécurité est importante, mais il faut
aussi tenir compte des mesures de sécurité devant être appliquées au transport
des marchandises entre le Canada et les États-Unis.
·Avec le manifeste électronique, des
renseignements sur les marchandises et sur les modes de transport sont transmis
électroniquement à l’Agence des services frontaliers du Canada avant que les
marchandises n’arrivent à la frontière.
·Il y a toujours des exceptions. Par exemple,
les véhicules d’urgence sont exemptés des exigences du manifeste électronique.
QUESTIONS LIÉES AU PÉRIMÈTRE ET À LA FRONTIÈRE DU CANADA ET DES
ÉTATS-UNIS
Jim Phillips, Alliance de la frontière commerciale canado-américaine
(CAN/AM BTA)
·Le périmètre n’est pas une union douanière et
ne correspond pas non plus à une intégration du Canada aux États-Unis.
·Le Canada et les États-Unis devraient se
concentrer sur la protection de la frontière externe tout en facilitant et en
accélérant la circulation à la frontière interne pour renforcer la sécurité et
l’efficience, réduire les délais, la consommation de carburant et la pollution,
améliorer la prévisibilité, etc.
·C’est l’économie qui dirigera la gestion des
frontières; compte tenu des contraintes budgétaires et de l’incapacité de
diminuer la sécurité pour réduire les coûts, il faudra se tourner vers
l’efficience.
·Les huit améliorations devraient être
étudiées :
ØEn
ce qui a trait aux entrées et sorties, il faut examiner l’emplacement du point
d’entrée au Canada à la frontière terrestre par rapport au point de sortie des
États-Unis, et vice versa.
ØLes
activités transfrontalières à faible risque devraient être accélérées et les
inspections en double à la frontière terrestre, éliminées.
ØPour
ce qui est du prétraitement des camions au pont Peace, il devrait se faire en
territoire canadien, prétraitement n’étant pas synonyme de prédédouanement.
ØLa
vérification biométrique des visiteurs étrangers devrait se faire avant
l’embarquement dans le pays étranger pour empêcher que quiconque n’est pas à
faible risque puisse se rendre au Canada ou aux États-Unis.
ØAu
Canada et pour les postes frontaliers terrestres, des cartes d’accompagnement
pour l’identification par radiofréquence devraient être émises en même temps
que les passeports.
ØLe
Canada et les États-Unis devraient s’entendre sur une désignation commune pour
l’inspection bidirectionnelle aux postes frontaliers ruraux à faible volume à
la frontière partagée.
ØEn
partenariat avec l’industrie, le Canada et les États-Unis pourraient rationaliser
la réglementation excessive actuelle des frontières.
ØLa
Transportation Safety Administration des États-Unis devrait reconnaître NEXUS
pour le contrôle des voyageurs aux aéroports américains
SECTEUR DU CAMIONNAGE
Bruce Agnew, Cascadia Center
·L’administration Obama et le Congrès
américain ont haussé les normes d’efficience énergétique, mais celles-ci ne
font pas grand-chose pour réduire les émissions causées par le camionnage et
elles ne sont pas suffisantes pour l’atteinte de nos objectifs.
·On veut réduire les émissions de gaz à effet
de serre causées par le transport, en particulier le transport terrestre et
ferroviaire; les délais d’attente des camions à la frontière partagée
contribuent pour beaucoup à ces émissions.
·On en sait beaucoup sur la congestion à la
frontière, mais peu sur les émissions de gaz à effet de serre attribuables à
cette congestion.
·Pour plusieurs, la taxe sur le carbone est
une taxe sur l’énergie qui a des répercussions négatives sur l’économie.
·Les couloirs commerciaux vont du Canada au Mexique.
·Le réseau ferroviaire mexicain est moins
développé que celui du Canada et des États-Unis.
·Il faudra plus que des incitatifs fiscaux
pour atteindre les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de
serre, notamment dans le secteur du camionnage.
·Une formation devrait être offerte aux
conducteurs pour qu’ils conduisent plus « intelligemment ».
·Le rapport de la Commission nord-américaine
de coopération environnementale intitulé Sur la voie du développement
durable : Réduction des émissions de gaz à effet de serre découlant du
transport de marchandises en Amérique du Nord recense sept défis auxquels
il faudra s’attaquer pour rendre le transport de marchandises en Amérique du
Nord plus durable sur le plan de l’environnement :
Øle
manque d’internalisation des coûts externes du transport de marchandises;
Øla
coordination insuffisante des organismes nord-américains chargés des
transports;
Øle
manque de planification intégrée en ce qui a trait à l’aménagement du
territoire et du transport de marchandises;
Ødes
délais d’attente prolongés imposés aux mouvements transfrontaliers de
marchandises transportées par camion;
Øle
temps requis pour le remplacement du parc de camions classiques inefficaces;
Øle
financement insuffisant de l’infrastructure des transports;
Øle
manque de données essentielles sur le transport de marchandises.
·Le rapport de la Commission nord-américaine
de coopération environnementale intitulé Sur la voie du développement
durable : Réduction des émissions de gaz à effet de serre découlant du transport
de marchandises en Amérique du Nord recense 11 secteurs devant faire
l’objet d’une intervention pour que des progrès soient accomplis à l’échelle
nord-américaine :
Øla
tarification du carbone;
Øla
réduction de l’attente aux frontières et l’amélioration de la sécurité;
Øl’intégration
des transports et de l’aménagement du territoire;
Øle
passage à des modes de transport plus efficaces;
Øle
passage à des carburants émettant moins de carbone;
Øl’augmentation
de l’utilisation et de l’efficacité des technologies des transports;
Øle
financement de l’infrastructure des transports et la tarification de son
utilisation;
Øl’écologisation
des chaînes d’approvisionnement et l’adoption de pratiques exemplaires;
Øl’acquisition
de données et la mise au point de mesures de la performance;
Øla
réduction de la demande de transport inefficace de marchandises;
Øl’amélioration
de la gouvernance du transport de marchandises et le réseautage entre les
intervenants.
·Le rapport de la Commission nord-américaine
de coopération environnementale intitulé Sur la voie du développement
durable : Réduction des émissions de gaz à effet de serre découlant du
transport de marchandises en Amérique du Nord formule 10 recommandations
pour aider les pays d’Amérique du Nord à promouvoir un système de transport de
marchandises plus efficace, compétitif, sûr et conforme aux principes du
développement durable :
ØCréer
un forum nord-américain des transports au sein duquel les ministres des
Transports et de l’Environnement (ou leur équivalent) et un groupe de travail
de hauts fonctionnaires pourront maintenir un dialogue permanent sur
l’efficacité et la viabilité écologique de notre système de transport de
marchandises.
ØCréer
un réseau destiné à faciliter la collaboration à l’échelle continentale entre
l’industrie du transport de marchandises, les spécialistes des transports et
les intervenants du secteur.
ØRenforcer
et harmoniser les partenariats public–privé afin de permettre la collecte par
les trois pays de données sur la performance du transport de marchandises et
les facteurs d’émission, et l’échange de ces données entre eux.
ØMener
une étude concertée sur la possibilité que la tarification du carbone contribue
à l’institution d’un fonds nord-américain de financement de l’infrastructure de
transport multimodal et intermodal.
ØLes
émissions de CO2 et les autres externalités environnementales devraient être
des considérations de premier plan lorsqu’on élabore des stratégies de
tarification dans le contexte du transport de marchandises.
ØCréer
des sources adéquates de financement pour des investissements majeurs dans
l’infrastructure de transport de marchandises.
ØLes
trois pays devraient fournir des stimulants opportuns afin de soutenir la mise
au point et le déploiement de technologies de pointe économes en carburant et
de stratégies opérationnelles pour le transport de marchandises.
ØAmorcer
une collaboration trinationale relativement à la comptabilisation et à la
déclaration des émissions de carbone dans la chaîne d’approvisionnement pour
les camions diesel, les locomotives, les bâtiments de mer et les aéronefs.
ØFormer
les chauffeurs de camion en pratiques écologiques.
ØÉlaborer
un plan nord-américain exhaustif de collecte et de diffusion des données sur le
transport de marchandises assurant la comparabilité, l’interopérabilité et la
cohérence des données et de leurs formats, et fournissant une plate-forme et
une méthodologie communes pour la collecte de renseignements liés aux
transports.
DE LA VISION À L’ACTION : FAIRE AVANCER LE PARTENARIAT CANADA – ÉTATS-UNIS
Sam Boutziouvis, Conseil canadien des chefs d’entreprise
·Les groupes d’affaires canadiens doivent être
mieux représentés à Washington, D.C.; au cours des derniers mois, le Conseil
canadien des chefs d’entreprise a tenu un sommet à Washington, et des réunions
ont été organisées avec des responsables de l’Administration et des membres du
Congrès, entre autres.
·Le partenariat Canada-États-Unis a eu
d’immenses retombées économiques sur les deux pays et pendant longtemps; toute
menace contre les États-Unis en est une pour le Canada. Les deux pays devraient
donc mettre en commun leurs forces et leurs ressources.
·Avec la montée de l’Asie et de l’importance
de la sécurité, la relation Canada-États-Unis doit être « rajeunie »
et doit évoluer pour tenir compte des menaces actuelles et émergentes.
·Il n’y a rien de neuf parmi les quatre
éléments de l’initiative de périmètre de sécurité annoncée par le premier
ministre Harper et le président Obama le 4 février 2011, et certains remontent
au premier ministre Chrétien et au président Clinton. Cela dit, il est
maintenant temps d’agir vigoureusement et promptement.
·Le Conseil canadien des chefs d’entreprises a
formulé plusieurs recommandations :
ØAu
cours des six prochains mois, mettre l’accent sur l’infrastructure bilatérale à
la frontière, notamment au passage de Detroit-Windsor.
ØAméliorer
et élargir les programmes des commerçants de confiance, accentuer les avantages
de ces programmes et les rendre plus efficaces.
ØÉtablir
un système de prédédouanement des marchandises avant qu’elles n’arrivent à la
frontière, dont l’élaboration d’un projet pilote d’une durée d’un an en vertu
duquel la deuxième inspection à la frontière serait éliminée pour les Canadiens
à faible risque et les producteurs de viande américains.
ØHarmoniser
et rationaliser les règles et modalités douanières, notamment par la mise en
œuvre d’une initiative de guichet unique qui permettrait aux commerçants de
satisfaire à toutes les exigences gouvernementales par une seule transaction
électronique.
ØÉtablir
un périmètre de confiance pour les marchandises, et inspecter une seule fois la
marchandise d’un pays tiers qui arrive à un point d’entrée canadien ou
américain.
ØAccélérer
la circulation des personnes à la frontière partagée, notamment par la création
d’un programme canado-américain pour les voyageurs de confiance et la
conclusion d’une entente bilatérale sur la mobilité de la main-d’œuvre pour
certains professionnels et techniciens.
ØAugmenter
la résilience de la frontière par l’élaboration d’un plan de mesures d’urgence
bilatéral, éprouvé et complet.
ØHarmoniser
les programmes de triage avancé des voyageurs et les technologies biométriques
par l’adoption de normes communes sur l’utilisation des données biométriques.
ØRehausser
les efforts binationaux d’application de la loi à la frontière en élargissant
le modèle d’équipe intégrée de la police des frontières.
ØÉlaborer
une stratégie binationale de défense du cyberespace qui ferait participer le
secteur privé et des utilisateurs du Canada et des États-Unis.
ØÉtendre
le modèle du Commandement de la défense aérospatiale de l'Amérique du Nord
(NORAD) d’engagement bilatéral pour y intégrer l’interopérabilité maritime.
ØMettre
en œuvre d’un système d’entrée-sortie automatisé intégré au périmètre, et
accroître la mise en commun de l’information pour réagir aux menaces
extérieures.
ØÉtablir
la confiance à moyen terme en concertant les efforts à court terme, et utiliser
des processus à court terme pour déterminer la faisabilité et procéder à
l’implantation d’initiatives nationales.
ØRenforcer
le périmètre de sécurité du Nord et confier au gouvernement canadien la
direction de l’élaboration d’un programme commun de sécurité du Nord.
ØMettre
à jour dès que possible la loi canadienne sur le droit d’auteur pour veiller au
respect des obligations internationales et faire en sorte que la loi tienne
compte de l’incidence des nouvelles technologies.
ØAnnuler
les règlements et les frais qui entravent les chaînes d’approvisionnement nord‑américaines,
dont les exigences américaines en matière d’étiquetage des produits de viande
par le pays d’origine, ainsi que les frais de l’Animal Plant Health Inspection Service.
ØExempter
le Canada de la Foreign Account Tax Compliance Act des États-Unis qui – à
défaut d’une exemption – aura une incidence sur les institutions financières du
Canada et leurs titulaires de compte.
ØÉtablir
des normes communes de sécurité des technologies de l’information qui seront
intégrées aux mandats du Centre de la sécurité des télécommunications Canada et
de la National Security Agency des États-Unis.
ØS’entendre
sur la réglementation des technologies d’assurance de la salubrité des
aliments, et s’engager à harmoniser les normes sur la santé animale et
l’innocuité des aliments, ainsi que les mesures de conformité dans des secteurs
cibles.
ØÉlaborer
un vaste accord bilatéral sur l’énergie et l’environnement fondé sur le
Dialogue États‑Unis Canada sur l’énergie propre.
ØHarmoniser
et justifier les politiques énergétiques axées sur le marché qui se traduisent
par des investissements dans l’élaboration et la production d’énergie propre.
ØRationaliser
les processus d’approbation d’infrastructures énergétiques, et accélérer la
délivrance des permis et la construction de nouvelles infrastructures
énergétiques transfrontalières.
ØÉviter
les frais à la frontière qui pourraient être par d’éventuels règlements sur les
émissions de gaz à effet de serre, et élaborer des critères uniformes pour
mesurer, déclarer et vérifier les émissions de gaz à effet de serre.
ØFaire
progresser à l’échelle internationale les intérêts communs du Canada et des
États‑Unis en matière de politique climatique, et renforcer la
collaboration en vue d’obtenir des résultats adaptés à la situation
nord-américaine.
ØTravailler
ensemble à appuyer et à accroître l’investissement dans les technologies de
pointe, en mettant en œuvre des projets pilotes communs et des initiatives de
financement conjointes dans certains secteurs.
AGENCE DES SERVICES FRONTALIERS DU CANADA
Ron Moran, Syndicat des Douanes et de l’Immigration
·Il faut établir une approche de collaboration
entre les frontières.
·Au Canada, les fonctions de perception des
recettes et de contrôle des frontières ont déjà coexisté; même s’il est
difficile de se débarrasser de la mentalité axée sur la perception des
recettes, il est raisonnable de penser qu’à la lumière des événements tragiques
du 11 septembre 2001, les gens s’attendent à ce l’on insiste davantage sur la
sécurité.
·La responsabilité des autorités frontalières
s’étend au-delà des points d’entrée.
·Le Programme d’expéditions rapides et
sécuritaires (EXPRES) et l’initiative NEXUS sont des mesures positives qui
devraient être élargies.
·Il faut aller de l’avant avec l’initiative de
périmètre de sécurité annoncée par le premier ministre Harper et le président
Obama le 4 février 2011, puisqu’il s’agit d’une approche très positive.
·L’Agence des services frontaliers du Canada
ne participe pas pleinement à la patrouille des frontières, malgré le pouvoir
explicite en la matière dont elle dispose.
·Au Canada, certaines caméras de sécurité ne
sont pas dotées de la résolution nécessaire.
·L’entente Shiprider proposée exclut les
services de police locaux et l’Agence des services frontaliers du Canada, ce
qui n’est pas souhaitable; ces entités devraient être incluses.
·L’examen stratégique mené par l’Agence des
services frontaliers du Canada comportait certaines lacunes.
·Il est probable que le Canada et les
États-Unis feront tous deux face à des contraintes budgétaires, ce qui les
amènera à trouver des moyens d’accroître l’efficience s’ils veulent accélérer
le commerce transfrontalier.
·Il faudrait remettre l’accent sur l’appui des
mesures d’application de la loi transfrontalières.
·Il faudrait réagir dès que possible aux
menaces.
·On devrait envisager d’établir un contrôle
avant la frontière à certains endroits, même s’il ne devait s’agir que d’un
projet pilote.
GROUPE INTERPARLEMENTAIRE CANADA-ÉTATS-UNIS
Gord Brown, député, Groupe interparlementaire Canada-États-Unis
·Depuis
septembre 2010, la Section canadienne du Groupe interparlementaire
Canada-États-Unis (GIP) s’est concentrée essentiellement sur quatre
activités : la réunion annuelle du Council of State Governments au Rhode
Island, en décembre 2010, la réunion d’hiver de la National Governors
Association à Washington, en février 2011, des rencontres avec des sénateurs
américains, des membres de la Chambre des représentants et leur personnel, en
mars 2011, et la conférence de l’Institut d’études canadiennes McGill à
Montréal, en mars 2011.
·C’était
la deuxième fois que la Section canadienne participait à la réunion annuelle du
Council of State Governments (CSG); habituellement, le GIP n’assiste qu’aux
réunions régionales des législateurs d’États membres du CSG.
·Les
membres de la Section canadienne ont participé à plusieurs séances plénières et
concurrentes à la réunion annuelle du CSG, et ils se sont montrés très
intéressés par les similitudes et les divergences des systèmes canadien et
américain dans plusieurs domaines, notamment les soins de santé, l’éducation,
l’énergie et l’environnement, les transports et l’infrastructure, ainsi qu’aux
mesures fiscales concernant la dette.
·À
la réunion annuelle du CSG, des parlementaires canadiens ont pu discuter avec
des gouverneurs, des législateurs d’État et des membres du corps diplomatique
canadien. Ces précieuses rencontres permettent de connaître les points de vue
des Américains sur le Canada et les activités de ses diplomates aux États‑Unis.
·Depuis
plusieurs années, le GIP participe à la réunion d’hiver de la National
Governors Association (NGA) à Washington, D. C. La rencontre de cette année,
qui avait lieu du 26 au 28 février, était particulièrement importante et
intéressante, vu le grand nombre de nouveaux gouverneurs élus en novembre 2010.
·Parce
qu’il y avait autant de gouverneurs qui ne connaissaient pas la Section
canadienne du GIP, pas plus que certains faits et chiffres clés sur les
relations bilatérales et le rapport du Canada avec leur État, les
parlementaires canadiens ont profité de l’occasion pour transmettre des
messages importants sur l’interdépendance économique et la collaboration pour
le bien mutuel; ils ont entre autres échangé sur le commerce, les chaînes
d’approvisionnement et les marchés intégrés, ainsi que sur la nécessité de
collaborer pour la sécurité et la prospérité du Canada et des États-Unis.
·Pendant
leur séjour à Washington, les membres de la Section canadienne ont eu des
entretiens avec une quarantaine de membres du Sénat et de la Chambre des
représentants et leur personnel, profitant de l’occasion pour
« vendre » le GIP, souligner des faits importants sur les relations
bilatérales et discuter de questions ayant une incidence – généralement
négative – sur le commerce, le tourisme ou les deux.
·Durant
leurs rencontres avec les représentants du Congrès les 1er et 2 mars
2011, les membres de la Section canadienne ont discuté des buts du GIP. Ils ont
souligné que 1,9 milliard de dollars de biens et services étaient échangés
chaque jour entre le Canada et les États-Unis et que 8 millions d’emplois
aux États-Unis dépendent de ce commerce bilatéral. Ils ont également expliqué
le rôle du Canada comme fournisseur d’énergie le plus sécuritaire et le plus
fiable pour les États-Unis.
·Par
la même occasion, les parlementaires canadiens ont traité spécifiquement de
l’annonce du 4 février 2011 par le premier ministre Harper et le président
Obama sur la vision partagée au sujet du périmètre de sécurité et de la
compétitivité économique.
·La
sécurité, et plus particulièrement le besoin d’élargir la frontière pour
protéger l’Amérique du Nord, est une priorité du GIP; d’importants travaux ont
été entamés durant les réunions avec le Congrès, un nombre assez important de
sénateurs et de membres de la Chambre des représentants rencontrés étant
relativement peu au courant des détails de l’initiative de périmètre de
sécurité et de coopération en matière de réglementation.
·Les
parlementaires canadiens ont également discuté avec leurs homologues du Congrès
de l’impact négatif du projet du président Obama d’imposer des frais
« d’inspection des passagers » de 5,50 $ aux voyageurs canadiens
qui se rendent aux États-Unis par voie aérienne ou maritime.
·Durant
les derniers jours de la 40e législature, des membres de la Section
canadienne ont assisté à une conférence sur les relations canado-américaines à
l’Institut des études canadiennes de McGill, à Montréal; chaque année,
l’Institut organise une conférence sur des sujets d’intérêt pour les Canadiens
en vue d’encourager la discussion libre et non partisane sur des questions
d’actualité politique.
·La
conférence de cette année, intitulée « Le Canada et les États-Unis :
conversations et relations », a amorcé une série d’échanges entre
Canadiens et Américains sur les aspects fondamentaux de la relation
canado-américaine. Les parlementaires présents ont pu échanger sur une foule de
questions d’intérêt, y compris le commerce, la sécurité, l’énergie et les
frontières.
·La
prochaine activité au programme est la 52e réunion annuelle, qui
aura lieu en septembre 2011 à St. John’s (Terre-Neuve et Labrador), au
lieu de mai, comme à l’habitude. En raison de l’incertitude à propos des
élections fédérales et de la nomination tardive du président républicain de la
Chambre des représentants, par suite de l’élection de novembre 2010, on a jugé
qu’il serait plus prudent de déplacer la date de la réunion annuelle.
·Septembre
2011 marque le dixième anniversaire des attentats terroristes du 11 septembre
2001. Ce jour‑là, la Federal Aviation Administration avait ordonné la
fermeture de l’espace aérien américain à 9 h 45, HNE, et l’atterrissage
de tous les vols à destination des États-Unis à l’aéroport le plus près.
·À
18 h, plus de 200 aéronefs avaient atterri à différents aéroports
canadiens; des vols internationaux avaient également été détournés vers plus de
12 aéroports canadiens un peu partout au pays.
·Le
jour des attentats, 78 aéronefs transportant quelque 13 000 personnes se
sont posés à Terre‑Neuve et Labrador, la province étant celle qui a
accueilli le plus de passagers. Quatre aéroports sur l’île et un aéroport au
Labrador ont été sollicités.
·Gander,
le premier aéroport nord-américain sur la route transatlantique, la bouée de
sauvetage de l’Atlantique selon les pilotes, a accueilli environ 40 des
239 aéronefs devant atterrir aux États-Unis et au Canada le 11 septembre
2001, la plupart à destination des États-Unis.
·Gander,
qui compte une population de 9 600 habitants, a accueilli
6 600 des passagers détournés le 11 septembre 2001, ce qui
représente plus des deux tiers de la population permanente de la ville. Près de
la moitié des passages coincés à Terre-Neuve-et-Labrador se sont retrouvés à
Gander.
·Les
passagers qui se sont retrouvés à Gander ont été nourris et logés, et se sont
fait proposer des visites guidées, des excursions d’observation des baleines et
des concerts impromptus. Selon la division provinciale de la Croix-Rouge
canadienne, environ 600 bénévoles ont travaillé presque sans relâche
pendant six jours.
·Depuis
le 11 septembre 2001, des passagers ont parrainé des programmes de bourses
d’études, donné de l’équipement informatique et financé la construction d’une
salle de conférence dans la région de Gander.
·Un
couple de Syracuse, dans l’État de New York, propriétaire d’une entreprise
de traiteur, a consacré près d’un an à amasser 60 000 $, puis s’est
rendu à Gander en septembre 2003, accompagné d’une quinzaine de bénévoles, dont
certains passagers qui avaient été détournés. Ils avaient organisé un
pique-nique, « Gratitude for Gander », pour 3 000 à 4 000
résidants de Gander et des environs afin de leur dire « merci » au
nom de tous les Américains.
·À
l’approche du dixième anniversaire, il est tout à fait à propos que les membres
américains et canadiens du GIP se réunissent à Terre-Neuve pour reconnaître le
rôle important joué par les citoyens de la province le 11 septembre et
pour les remercier.
·Durant
la réunion annuelle du GIP en septembre, il sera question des irritants qui
touchent les deux pays, notamment le temps que prend le Canada pour modifier sa
loi sur le droit d’auteur et le renouvellement possible de l’accord sur le bois
d’œuvre, ainsi que des secteurs sur lesquels les deux pays peuvent travailler
pour le bien mutuel, dont la prospérité économique de l’Amérique du Nord, la
paix dans le monde et la sécurité énergétique.
·Avant
la réunion annuelle du GIP, des membres de la Section canadienne participeront
aux réunions d’été des gouverneurs et des législateurs d’État, ainsi qu’aux
réunions de la Région économique du Nord-Ouest du Pacifique et de l’Alliance
des États du Sud-Est des États-Unis et des provinces canadiennes.
·À
toutes leurs activités et dans tous leurs échanges avec les Américains, les
membres de la Section canadienne travaillent sur des questions d’importance
pour les Canadiens et pour les participants aux rencontres de la CAN/AM
BTA : le besoin de créer une frontière continue qui favorise le transport
efficient et rentable des personnes et marchandises présentant aucun ou un
faible risque à la frontière partagée entre le Canada et les États-Unis.
POINT DE VUE DES ÉTATS-UNIS
Jim Phillips, Alliance commerciale de la frontière canado-américaine
(CAN/AM BTA)
·Le
Canada et les États-Unis travaillent ensemble, et l’initiative sur les
exportations annoncée par le président Obama est une bonne nouvelle pour le
Canada.
·Il
faut sensibiliser la population américaine aux retombées du commerce
international; par exemple, elle devrait savoir que 8 millions d’emplois
américains dépendent des échanges commerciaux avec le Canada.
·Canada
est le fournisseur d’énergie le plus important et le plus sûr des États-Unis.
·Le
point de vue des Américains sur les sables bitumineux du Canada devient plus
positif.
·45 %
du déficit commercial des États-Unis est attribuable aux importations de
pétrole.
·Les
États-Unis doivent s’attaquer aux deux « gorilles » de la dette et
aux dépenses.
·La
croissance des emplois aux États-Unis tarde à suivre la croissance économique.
·À
court terme, l’économie dictera la gestion des frontières au Canada et aux
États-Unis.
·Le
Canada et les États-Unis sont deux pays souverains, mais ils partagent une vision
et un engagement communs; rien ne les empêche de trouver des solutions communes
tout en respectant leurs différences et leur droit à la différence.
·La
sécurité et l’activité économique s’inscrivent dans un même phénomène; les deux
aspects sont nécessaires.
Respectueusement soumis,
L’hon. Janis G.
Johnson, sénateur
coprésidente
Groupe interparlementaire
Canada-États-Unis
Gord Brown,
député
coprésident
Groupe interparlementaire
Canada-États-Unis