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Rapport

M. Joe Daniel et M. Raymond Côté, députés, ont représenté la Section canadienne de l’Association parlementaire du Commonwealth à la Conférence parlementaire internationale sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (ci-après appelée « la Conférence »).

La Conférence s’est tenue à Londres, au Royaume-Uni, du 28 novembre au 2 décembre 2011.  Les séances de travail ont eu lieu au Portcullis House de la Chambres des communes.

La Conférence a réuni 61 délégués provenant de 33 parlements et assemblées délibérantes de pays membres et non-membres du Commonwealth.

Le thème de cette Conférence, « Reaching for 2015 : governance, accountability and the role of the parlementarian », nous a amené à réfléchir à la réalisation des huit objectifs du Millénaire pour le développement.  Ces objectifs sont les suivants :

-          Réduire l’extrême pauvreté et la faim

-          Assurer l’éducation primaire pour tous

-          Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes

-          Réduire la mortalité infantile

-          Améliorer la santé maternelle

-          Combattre le VIH/SIDA, le paludisme et d’autres maladies

-          Préserver l’environnement

-          Mettre en place un partenariat mondial pour le développement

Le but de la Conférence était de faire un bilan de la réalisation des objectifs, de recenser les moyens requis pour parvenir à l’atteinte des objectifs à l’échéance de 2015 et de réfléchir à l’après-2015.  Plus particulièrement, nous avions à réfléchir à notre rôle comme parlementaire; le rôle de promouvoir, soutenir, surveiller et parvenir à réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement(OMD).

État des lieux

De prime abord, les OMD sont critiqués comme conçus et définis par les pays développés pour être imposés aux pays en développement.  Les objectifs sont souvent qualifiés de vagues et de peu réalistes.  Le fossé entre les attentes et les moyens déployés semble trop important pour espérer leur réalisation éventuelle.

Pourtant, plusieurs pays en développement ont adopté des mesures concrètes pour atteindre certains objectifs et atteignent des résultats probants qui sont très encourageants.  De plus, la mutation importante observée dans le déploiement de l’aide au développement par les pays du Nord et l’arrivée de nouveaux donateurs, pays émergeants et organismes indépendants, donnent une plus grande maîtrise et des moyens plus importants aux pays en développement pour réaliser leurs buts.

La mise en place de nouvelles structures démocratiques dans plusieurs pays en développement, en particulier en Afrique, a aussi largement favorisé la mise en place d’initiatives pour atteindre les OMD.  L’adoption d’une Constitution, l’établissement d’institutions démocratiques et la participation citoyenne accrue semblent être les ingrédients requis pour s’assurer de la réussite du développement.

Le rôle du parlementaire : attentes et appréhensions

Le parlementaire est appelé à jouer un rôle central dans l’atteinte des OMD.  En tant que législateur, partie prenante de la surveillance et de la reddition de comptes, dans celui de représentant de ses commettants, le parlementaire doit s’impliquer dans le processus pour définir les buts à atteindre, prendre les moyens nécessaires pour leur réalisation et surveiller les résultats.

Mais, plusieurs parlementaires et intervenants de divers horizons se plaignent et dénoncent de nombreuses difficultés et obstacles qui entravent la voie en vue de réaliser les OMD.  De façon non exhaustive, voici une liste de problèmes rencontrés sur le terrain :

-          Sentiment d’impuissance face à l’ampleur de la tâche à accomplir

-          Sentiment d’abandon par les pays favorisés et les grandes organisations internationales

-          Manque d’instruments et de règles communes pour agir

-          Disparités énormes entre les pays concernés par les OMD

-          OMD soutenus de façon inégale et parcellaire

-          Manque d’information pour travailler à la réalisation des OMD

-          Absence d’une autorité internationale pour régir, arbitrer et réaliser les OMD

-          Sentiment d’urgence face à la proximité de l’échéance de 2015

Les parlementaires se sentent ainsi facilement dépassés par le défi à relever.  La frustration face au manque de moyens, l’impression de manquer de contrôle sur les projets a été exprimée. La tutelle réelle ou supposée des pays occidentaux pour réaliser des projets de développement a été souvent exposée.

Conclusion

L’Association parlementaire du Commonwealth devrait être un instrument important pour la réalisation des OMD.  Les délégués ont convenu que l’Association représentait un potentiel intéressant et important comme lieu d’échange et de convergence pour atteindre des résultats probants, réalistes et plus égaux.

Le cadre législatif d’un pays est un instrument puissant pour atteindre les OMD.  Nous pouvons citer deux exemples :

-          L’accès à la propriété pour les femmes peut énormément améliorer leur condition financière et, par conséquent, leur condition de vie générale et celle de leur famille.

-          La criminalisation de l’homosexualité constitue un obstacle majeur et dramatique à la lutte contre l’épidémie de VIH/SIDA.  La Russie, qui a adopté une loi répressive il y a quelques années, a vu les cas de contamination bondir de 60% ce qui est à contrecourant de la tendance mondiale.

La responsabilité des parlementaires pour atteindre les OMD est apparue évidente.  La large majorité des parlementaires présents convenait que ceux-ci ont les moyens les plus importants, la meilleure position et le rôle le plus crucial pour agir, surveiller les résultats, réclamer des comptes et impliquer leurs citoyens dans l’atteinte des OMD.

 

Respectueusement soumis,

 

 

M. Russ Hiebert, député, président
Section canadienne
de l’Association parlementaire
du Commonwealth (APC)

 

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