La délégation canadienne était composée
de l’honorable Jean-Claude Rivest, sénateur, vice-président du Groupe canadien
de l’Association, de l’honorable Serge Joyal, c.p., sénateur, et de l’honorable
Marie-Paule Charrette-Poulin, sénatrice. Serge Pelletier, secrétaire
administratif, accompagnait les délégués. Marc Berthiaume, de l’Ambassade du
Canada, a accompagné la délégation durant son séjour en région parisienne ainsi
qu’à Poitiers. La délégation canadienne remercie très sincèrement l’ambassadeur
Marc Lortie et ses collaborateurs pour l’organisation impeccable et le
déroulement sans faute de cette mission parlementaire, la troisième du genre
depuis 2002.
L’ensemble des activités du programme a
porté sur la fin de la campagne du second tour des élections législatives
françaises opposant les candidats éligibles après le premier tour qui avait eu
lieu le 10 juin 2012. Lors du séjour à Paris et à Poitiers, la délégation
canadienne a rencontré plusieurs parlementaires français, dont deux membres de
l’Association, la sénatrice Hélène Conway Mouret, présidente du Groupe d’amitié
France/Canada au Sénat, et la députée et candidate Catherine Coutelle, dans sa
circonscription à Poitiers et le sénateur Hervé Maury, vice-président du
groupe.
Le 14 juin
2012
a) Réunion de travail à l’ambassade du Canada
Le jeudi 14 juin, la délégation
canadienne a été reçue à l’Ambassade du Canada en France pour une séance
d’information sur la situation politique en France à quelques jours du deuxième
tour des élections législatives. Madame Chantal de Chasteney, responsable de
la Section politique, et Marc Berthiaume, chargé des relations avec le
Parlement, ont fait une présentation.
Madame de Chasteney s’est d’emblée
réjouie que la présence de parlementaires canadiens lors des élections
présidentielles et législatives ait déjà favorisé la création de nouveaux
réseaux de relations avec les appareils des partis politiques français.
Commentant les résultats du premier
tour, Marc Berthiaume a suggéré qu’ils étaient de bons résultats pour le Parti
socialiste et François Hollande. Le défi pour le nouveau président est
d’assurer d’avoir une majorité de députés à l’Assemblée nationale afin de ne
pas avoir à négocier avec divers partenaires de la Gauche. À la lumière du
premier tour, cet objectif reste probable. La cote de popularité courante
favorable à 65 % du Président Hollande et de son premier ministre Jean-Marc
Ayrault augure bien à cet égard.
M. Berthiaume a évoqué l’incident
embarrassant pour la Gauche, un couac de communication, du message sur Twitter
de la compagne du président Hollande qui a pris position en faveur du candidat
socialiste indépendant Olivier Farloni opposé à Ségolène Royal, cette dernière
parachutée dans la circonscription de La Rochelle mais ayant l’appui de
l’establishment du PS. D’autres développements intervenus depuis le premier
tour : le retrait d’Alain Juppé de la course dans Bordeaux, la situation
personnelle difficile pour François Bayrou dans sa circonscription, le maintien
des appuis au Front national qui est toujours opposé à l’UMP, mais qui partage
une partie de la même clientèle. Marine Le Pen pourrait être défaite par un
candidat socialiste, mais sa nièce aurait une bonne chance de l’emporter.
Madame de Chasteney a exploré les
conséquences d’une majorité socialiste à l’Assemblée nationale pour la relation
Canada/France. Une rencontre cordiale a déjà eu lieu entre Stephen Harper et
François Hollande lors du G 8 à Camp David, les 18-19 mai 2012. Elle a
distribué aux parlementaires une copie du communiqué de presse conjoint émis à
cette occasion. Cette rencontre s’est inscrite dans la continuité de la
relation bilatérale, avec priorité donnée à l’économie. Divers dossiers ont
été évoqués dont la situation au Mali (soutien à la mission de médiation de la
Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) et en Syrie (soutien à
la mission de Kofi Annan), le prochain G 20 à Los Cabos (Mexique, 18-19 juin),
l’Afghanistan, la Libye, l’Iran et l’accord de libre-échange Canada/Union européenne.
Sur ce dernier sujet, Mme de Chasteney rappelle la position du président
Hollande qui souhaite la réciprocité. En ce qui concerne les relations
France/Canada/Québec, Madame de Chasteney la perçoit sous un angle positif,
quelque soient les résultats des législatives.
b) Déjeuner de
travail en compagnie d’experts français
L’ambassadeur Marc Lortie a invité
trois éminents experts français sur les perspectives qui s’ouvrent à la France
avec un nouveau président et possiblement une majorité de Gauche à l’Assemblée
nationale : Éric Dupin, journaliste, auteur de La victoire empoisonnée; Élie
Cohen, économiste; et Brice Teinturier, directeur général délégué, de la maison
de sondage IPSOS France. Deux parlementaires français étaient présents à ce
déjeuner : la sénatrice Hélène Conway Mouret (PS), présidente du Groupe
d’amitié France/Canada au Sénat, et le sénateur Hervey Maurey (Union
Centriste), vice-président du Groupe.
M. Lortie a ouvert le déjeuner en
exprimant l’inquiétude du premier ministre du Canada au sujet de la crise de
l’euro. Le sénateur Rivest, chef de la délégation, a remercié l’ambassadeur
Lortie pour l’organisation de ce déjeuner de travail et pour sa contribution
remarquable à l’Association interparlementaire Canada/France et à la diplomatie
parlementaire.
M. Brice Teinturier d’IPSOS France a
ouvert la discussion en notant que les « fractures » sociales se sont
renforcées en France à la faveur de la crise de l’euro et du déficit,
entraînant des ressentiments vis-à-vis des étrangers, des riches et des
chômeurs. Il note que les résultats électoraux de 2012 constituent une
inversion de ceux de 2007. Le Front national a obtenu un excellent score au
premier tour des législatives, son deuxième meilleur résultat historique après
2007. Sur la base des sondages récents, une simulation des résultats
électoraux annonce une claire majorité pour la Gauche et une pluralité pour le
PS. Le Front de Gauche de Mélenchon pourrait n’avoir aucun député. Le Centre
(Bayrou, Borloo) pourrait disparaître. Les projections donnent 0 à 3 sièges
maximum au FN, défavorisé par le mode de scrutin. L’abstention est toujours en
progression régulière pour les législatives, alimentée par les exclus, les
espérances déçues, l’impuissance politique et l’inversion du calendrier
électoral qui focalise dorénavant sur les présidentielles. Sur un autre plan,
M. Teinturier a dit que les grands groupes français qui réussissent si bien à
l’étranger sont très mal perçus en France parce qu’on leur impute les
délocalisations et le chômage. Il note aussi la montée de l’euroscepticisme et
de l’antifédéralisme, mais pas de sentiment antiallemand comme tel.
L’économiste Élie Cohen a abordé la
crise de l’euro, alors que l’Espagne venait d’obtenir une aide de 100 milliards
d’euros lors d’un sommet européen de la dernière chance, mais l’euphorie sur
les marchés a été de courte durée. Les dettes espagnole et italienne
accentuent ce qu’il convient d’appeler une crise aïgue, chronique, depuis 2009,
alors que des solutions à long terme sont proposées à des problèmes à court
terme, comme l’idée d’une union bancaire, d’un régime de résolution commune,
des euros bonds, mais l’Allemagne résiste. Il note que toutes ces propositions
sont incompatibles avec les traités européens qu’il faudrait donc revoir, mais
les politiques européens refusent pour l’instant de s’engager dans cette
voie.
Éric Dupin, journaliste et écrivain de
sensibilité de gauche, a notamment écrit Voyages en France (2011) et La
Victoire empoisonnée (2012), récits d’enquêtes sur le terrain écrits sans
préjugés. Il en est arrivé à un diagnostic pour la France de lassitude vis à
vis de la modernité, de souffrances sociales et du rejet de la mondialisation.
Les Français sont méfiants, hostiles les uns vis-à-vis des autres. Ils ont été
ébranlés récemment par la perspective d’une décote possible de la France sur
les marchés. Très politisés, ils sont en même temps extraordinairement
désabusés. Toute proposition politique est d’emblée soupçonnée, tellement la
population est méfiante. Même au sein de la Gauche, les gens sont divisés, sur
la mondialisation, sur le libre-échange, sur l’immigration, sur l’intégration.
Le président Hollande devra faire face à ce défi. Les deux principaux partis,
le PS et l’UMP, sont, pour l’instant, muets sur de grands enjeux comme une plus
grande intégration européenne, l’augmentation des impôts ou la réduction des
dépenses publiques, n’affichant que des perspectives sur 6 mois par exemple, au
lieu d’une perspective à long terme. Il existe une opacité totale sur le futur
budget. M. Durpin croit que toute allusion à des hausses d’impôt sera rejetée
par la population. Quelles mesures de croissance peuvent être proposées en
situation de déficit? Pour Élie Cohen, les conditions économiques sont réunies
pour une fédéralisation de l’Europe, mais au plan politique, personne n’y est
prêt. Il ajoute que François Hollande est un hyperréaliste, conscient de ses
limites.
À la fin du déjeuner, la sénatrice
Conway Mouret a tenu à remercier le secrétaire administratif du Groupe canadien
pour ses quinze années au service de l’Association, alors que se présente pour
lui une opportunité de changer prochainement de fonction au Parlement canadien.
Le 15 juin
a) Déplacement à Poitiers
La délégation canadienne s’est déplacée
à Poitiers pour rencontrer la députée sortante Catherine Coutelle (PS), grande
amie et fidèle de l’Association, candidate dans la 2e circonscription de la
Vienne. Accueillie par Madame Coutelle à la gare de Poitiers, la délégation a
procédé à une visite guidée du centre-ville et s’est rendue à la permanence de
la députée, située dans un quartier populaire où domine le logement social.
Madame Coutelle a été élue en 2007. Avec 47,32 % des voix au premier tour
contre 26,96 % pour son plus proche adversaire, la réélection de Madame
Coutelle est pratiquement assurée. La circonscription comprend 114 141
habitants. (Madame Coutelle a finalement récolté 63,24 % des voix le soir de
l’élection).
Madame Coutelle a présenté ses deux
adjoints, Sébastien Aufort et Laurence Rault et a remis aux parlementaires un
dossier sur sa circonscription portant sur la population, les entreprises, les
documents électoraux concernant les législatives, les résultats des
législatives de 2007 et des cartes. Elle a expliqué le fonctionnement et le
financement de sa permanence basés sur l’indemnité parlementaire qu’elle
reçoit. Mme Coutelle est membre de la Commission des affaires économique à
l’Assemblée nationale et elle s’intéresse aux questions relatives à
l’agriculture et la pêche, à l’énergie et l’industrie, la recherche, la
consommation, le commerce intérieur et extérieur, les douanes, la communication
et le tourisme, l’aménagement du territoire et l’urbanisme, au logement et à
l’environnement. Elle est également membre de la délégation aux droits des
femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes. Elle
appartient à divers groupes d’étude sur l’énergie, les Français de l’Étranger,
l’intelligence économique, l’Internet, l’audiovisuel et la société de l’information,
les partenariats publics et privés, les pics pétroliers et gaziers, la
population et le développement. Ayant un mandat unique, Madame Coutelle s’est
illustrée à l’Assemblée par une grande assiduité. Elle publie chaque mois
Autrement – La lettre de Catherine Coutelle, distribuée à 6 000 commettants.
Comme suite à la réforme électorale instaurée par l’ancien premier ministre
Lionel Jospin, la députée a l’impression d’être en campagne électorale
perpétuelle et elle constate la fatigue des électeurs.
Madame Coutelle a attiré l’attention de
la délégation sur les premières mesures du quinquennat du Président Hollande
parmi lesquelles figurent une charte de déontologie pour les ministres pour
lesquels le cumul de mandats est désormais interdit, un décret réduisant de 30
% la rémunération des membres du gouvernement, la réduction des cabinets
ministériels, le retour à la semaine de cinq jours dans l’école primaire,
l’encadrement des loyers, et un coup de pouce au SMIC (salaire minimum).
Abordant le style de sa campagne, elle
a noté l’importance du retour au porte-à-porte, notamment dans les zones
pavillonnaires de sa circonscription qui ont voté Front national par peur de
l’Islam et de l’immigration venant des pays du Sud, et leur rejet de l’euro.
Il existe donc dans sa circonscription une fracture territoriale entre urbains
qui votent bobos (bourgeois/ bohèmes) et les « précaires » (jusqu’à 65 % des
familles).
Madame Coutelle a invité la délégation
pour un déjeuner de travail à Nouaillé-Maupertuis, petite commune de 2 825
habitants en banlieue proche de Poitiers, où est situé la magnifique Abbaye
St-Junien. Elle avait invité les membres de son équipe et des personnalités
locales, dont le maire du lieu M. Henri Bosq qui a distribué un document
synthèse sur les défis auxquels est confrontée sa commune; M. Dominique
Breillat, professeur de droit à l’Université de Poitiers et politologue local;
et M. Philippe Bonnay, journaliste de la presse locale (Centre-Presse).
Le maire Bosq a expliqué l’explosion
démographique qui a caractérisé sa commune depuis 1970 – la population a été
multipliée par 3,5 en 40 ans, explosion favorisée par la construction d’un pôle
hospitalier et le développement de l’université située à mi-chemin entre
Nouaillé Maupertuis et le centre-ville de Poitiers. Cet afflux massif
d’ex-citadins de Poitiers constitués de jeunes ménages professionnels aisés a
entraîné une série de problèmes pour la commune : a) un niveau de prix foncier
excessivement élevé, b) un flux de déplacements quotidiens domicile-travail en
véhicule individuel entre Nouaillé et l’agglomération de Poitiers; c) la
situation d’une cité- dortoir où le sentiment d’appartenance et la vie sociale
sont absents; et d) la difficulté d’identifier des éléments fédérateurs entre
les citoyens. De fait, depuis 2008, plusieurs habitants ont décidé de
retourner en ville, tant les prix de l’immobilier sont élevés. La situation
générale a favorisé une poussée du Front national dans la commune, alimentée
par la logique du non, du rejet de la politique, du refus. Le maire conclut
que dans les circonstances, même si un thème fédérateur réussissait à émerger,
il serait probablement rejeté.
Le journaliste Philippe Bonnay a axé sa
présentation sur l’émergence de l’extrême droite et de partis populistes, pas
seulement en France, mais également en Allemagne et dans les Pays-Bas
notamment: ces groupes, même constitués en partis politiques, ne peuvent et ne
veulent pas gouverner. En ce qui concerne le Front national, M. Bonnay juge
que le parti s’est dédiabolisé avec sa nouvelle présidente Marine Le Pen et
présente maintenant comme candidats des jeunes gens qui passent très bien. Il
note que Marine Le Pen a été invitée en Israël et qu’elle s’est prononcée pour
la laïcité. Ces développements favorisent naturellement, selon lui, un
rapprochement du FN avec l’UMP. Il avance également que le débat politique en
France n’existe plus ayant été remplacé par des « hurlements ».
Madame Coutelle ajoute à ce sujet que
les partis ne fonctionnent pas bien. Elle donne en exemple son parti le PS,
exsangue en 2007. Mais le Groupe socialiste, sous la houlette de Jean-Marc
Ayrault, président du Groupe, a travaillé très fort pour développer une
plate-forme politique et lors des primaires en 2011, de vrais débats ont eu
lieu au PS. Elle note l’échec de l’éducation civique à l’école en France,
alors qu’en Allemagne l’éducation politique est un succès. Forte de son
expérience, elle considère que son travail à l’Assemblée nationale n’est pas
nécessairement un gage de succès pour les élus au plan local. La population ne
suit pas les travaux à l’Assemblée, quoiqu’il y ait un certain intérêt pour les
débats en commission. Le sénateur Joyal est intervenu pour expliquer la qualité
des travaux au Sénat par rapport à ceux de la Chambre des communes, donnant en
exemple le projet de loi canadien sur la cruauté envers les animaux nettement
bonifié par le travail en comité parlementaire à la Chambre haute.
Revenant sur la présente campagne, M.
Bonnay a expliqué la difficulté pour les médias de trouver l’angle qui
intéresse le public. Lors de la présidentielle, l’intérêt est focalisé sur la
personnalité des candidats. Pour beaucoup d’électeurs, aller voter pour le
président est suffisant, le reste ne les intéresse pas.
Le professeur Breillat,
constitutionnaliste, a amorcé une discussion sur un des enjeux des élections
législatives : la Gauche rassemblée aura-t-elle suffisamment de sièges pour lui
permettre de modifier la Constitution – la formule d’amendement prévoit un vote
positif de 60% du Congrès, lors d’une session commune de l’Assemblée nationale
et du Sénat. Certaines mesures proposées ou anticipées par le Gouvernement
comme l’inscription de la « règle d’or » dans la constitution ou
l’élargissement du droit de vote des immigrants au niveau municipal,
nécessiteraient une réunion du Congrès.
Après une courte visite de l’Abbaye de
St-Junien, la délégation est retournée à Poitiers, au Conseil général, pour une
rencontre avec le sénateur Alain Fouché (UMP), membre du Conseil général du
Canton de Chauvigny. Juriste, il devient sénateur en 2002 en remplacement de
Jean-Pierre Raffarin, nommé premier ministre. Il est réélu en 2004. Au Sénat
il est notamment membre de la Commission du développement durable, de
l’infrastructure, de l’équipement et de l’aménagement du territoire.
D’entrée, le sénateur Fouché prédit une
majorité du Parti socialiste à l’issue du scrutin législatif. Mais il affirme
que certaines promesses du PS ne seront pas tenues, en particulier les
retraites à 60 ans, l’augmentation du SMIC, et les mesures favorisant la
croissance. Il note que le nouveau gouvernement n’a rien annoncé de très
substantiel en matière économique depuis la présidentielle et qu’il attend après
l’élection pour ce faire. Interrogé sur l’avenir de l’UMP, il affirme que le
parti est très structuré – héritage du RPR – mais qu’il y a des divisions
internes personnifiées par les deux candidats pressentis à la succession, MM.
Copé et Fillon. Il avance que le Président Sarkozy a perdu la présidentielle à
cause de son attitude et du blocage des idées qu’il a engendré. Le parti ne
veut plus se faire imposer des politiques, des lois. S’il reconnait que M.
Fillon est fédérateur, M. Copé a, lui, le parti bien en main. Il souhaite que
le Président Sarkozy reste en dehors de la succession à la tête de l’UMP.
Quant au Front national, le sénateur affirme que son programme de campagne est
inapplicable. Il reconnaît qu’une partie de l’UMP de droite pourrait se rapprocher
du FN. Revenant sur les campagnes présidentielles et législatives, il affirme
qu’on a parlé de tout sauf des vrais enjeux, comme l’emploi et la justice
sociale. Il donne en exemple le débat sur les permis de conduire et des points
d’inaptitude qu’il est impossible de contester en France, mais que l’on peut
racheter, avec le résultat que 500 000 conducteurs n’ont pas de permis.
L’installation des radars partout sur le territoire constitue de véritables
machines à sou, alors qu’ils sont remis de plus en plus en question ailleurs en
Europe.
À propos du désengagement politique des
citoyens à cause de l’image négative des politiciens, le sénateur Fouché
affirme que la classe politique est honnête. Mais les médias dominent la
politique à cet égard avec leur mot d’ordre : « tous des pourris ». Par
ailleurs, les gens ne croient plus aux promesses et acceptent de moins en moins
l’aide sociale. Commentant la défaite anticipée de Bayrou et des centristes,
M. Fouché note que le centre en France est l’équivalent au centre gauche, champ
déjà occupé par le PS. Au sujet de la crise de l’euro, le sénateur est
tranchant : il faut conserver l’euro, une priorité, et procéder à une réforme
bancaire généralisée.
b) Meeting
électoral des candidats UMP dans Paris
Revenue de Poitiers, la délégation
s’est rendue à l’Espace Cardin, dans le 8e arrondissement de Paris, pour un
rassemblement des candidats UMP dans les 18 circonscriptions de Paris (à noter
que les circonscriptions ne correspondent pas exactement aux 20 arrondissements
parisiens). Le rassemblement était organisé par Pierre Lellouche, ex-Secrétaire
d’État aux Affaires européennes, puis au Commerce international sous le
Président Sarkozy, lui-même candidat. Les ex premiers ministres François
Fillon, candidat lui aussi dans la 2e circonscription, et Jean-Pierre Raffarin
étaient les invités d’honneur de ce rassemblement de mobilisation de fin de
campagne. L’Espace Cardin était rempli de militants – environ 1 000 personnes
- qui croyaient toujours à une victoire possible de la Droite dans Paris,
malgré les résultats mitigés du premier tour (31,83 % pour l’UMP contre 31,80 %
pour le PS), mais avec des perspectives de report de voix faibles en faveur de
l’UMP de la part des autres formations du Centre ou de Droite. La présence
dans la salle de sénateurs canadiens a été soulignée par l’organisateur Pierre
Lellouche. Ce dernier a encouragé ses troupes à multiplier les appels
téléphoniques aux électeurs et à continuer le porte-à-porte jusqu’à la dernière
minute.
Des invités d’honneur et chacun des
candidats ont pris la parole les uns après les autres, enchaînant des discours
parfois très partisans, attaquant diverses mesures proposées par le tandem
Hollande/Ayrault. Il faut se battre, résister aux Socialistes a dit le
sénateur parisien Philippe Dominati, sur des dossiers comme le déficit public
et l’abolition de l’école le samedi. M. François Lebel, maire UMP du 8e
arrondissement, s’en est pris à l’abstention – 40,27 % au premier tour. Un
autre intervenant a déploré la décision de François Bayrou (Modem – Centre) qui
a annoncé son ralliement du Président Hollande lors de la présidentielle,
trahissant ainsi l’alliance historique Droite/Centre qui a marqué jusque-là la
5e République.
Les uns après les autres, les 18
candidats ont pris brièvement la parole. Philippe Gougeon, candidat dans la
12e circonscription de Paris (49,87 % des voix au premier tour) a affirmé que
le président Hollande s’est déjà renié, notamment en mêlant vie privée et vie
publique, faisant référence au message de sa compagne appuyant un autre
candidat que Ségolène Royal à La Rochelle.
Durant son intervention, Pierre
Lellouche, candidat dans la 1ere circonscription (41,32 % des voix au premier
tour), a qualifié le Président Hollande de président des reniements, des
cafouillages, de l’archaïsme et du déclin, en faisant allusion aux politiques
annoncées sur le maintien des 35 heures, le retour à la retraite à 60 ans, les
hausses d’impôt pour faire face au déficit public, la remise en cause de la liberté
scolaire, etc. Il a établi à 20 milliards les mesures annoncées, ce qui
entraînera nécessairement des hausses d’impôt et l’augmentation de la dette.
Il s’est réjoui qu’aucun socialiste n’ait été élu au premier tour à Paris,
alors que le candidat UMP Claude Goasgen a, lui, réussi. Il note que depuis
quelques années l’électorat des grandes villes a été perdu par la droite, Nice
exceptée. Il a conclu en vantant les valeurs de la Droite, en particulier la
famille et la générosité. Lors d’une intervention ultérieure, il a qualifié la
campagne de campagne de dupes, de campagne de bulles. Il a dénoncé la
politique du PS visant à restreindre le RSA instauré par le président Sarkozy
en 2008. Il a prédit pour le lundi suivant, lendemain de l’élection, une
journée cataclysme avec la possibilité de l’effondrement du Gouvernement grec
qui conduira à l’éclatement de la zone euro. Il a attaqué les premières
mesures fiscales du président Hollande – augmentation du salaire minimum
(SMIC), accroissement de l’allocation familiale pour la rentrée scolaire,
l’engagement de nouveaux fonctionnaires, le décret sur la retraite qui coûtera
20 milliards d’euros, alors que la croissance est négative au 2e semestre 2012
et que la France est caractérisée par sa non-compétitivité. Pour M. Lellouche,
la croissance pour le Président Hollande signifie la croissance du déficit et
des impôts. Qualifiant les Socialistes d’autistes et d’arrogants, il a dénoncé
l’entreprise d’isolement de l’Allemagne en Europe par le gouvernement français.
Nathalie Fanfant, candidate dans la 20e
circonscription avec 17,96 % des voix au premier tour, a expliqué qu’elle a
mené une campagne de proximité et elle s’est réjouie que le Front de Gauche ait
été battu. Elle a souligné les problèmes de sécurité dans sa circonscription
en particulier, et à Paris en général, blâmant la ville de Paris pour cette
situation. Elle a blâmé le Président Hollande pour son intention d’abolir les
tribunaux pour mineurs.
Charles Beigbeder (8e circonscription,
25,75 % des voix au premier tour) a parlé de la nécessité de redynamiser Paris,
de déménager des entreprises dans le 12e arrondissement et de créer des
logements. Sur le plan national, il a préconisé de donner la priorité à la
lutte contre le chômage, l’assouplissement du marché du travail en favorisant
des contrats de travail à durée indéterminée, le développement de la
compétitivité en assainissant les dépenses publiques. Enfin, il a blâmé les
Socialistes pour les faillites anticipées de la Grèce, de l’Italie et de
l’Espagne.
Anne-Sophie Souhaité (9e
circonscription, 21,82 % des voix au premier tour) a décrié la valeur «
solidarité » affichée par le PS qu’elle a assimilé à l’assistanat. Elle a
affirmé que tous les jeunes ne devaient pas viser l’université et elle
souhaiterait plutôt encourager la formation professionnelle et technique.
Claude Goasgen (14e circonscription,
élu au premier tour avec 58,11 %), affirme que le Gouvernement ne dit rien,
fait des promesses mirobolantes, leurre les Français, les Parisiens et les
Européens. Il s’en est pris aux « bobos » (bourgeois bohèmes) qui votent PS
dans les villes. Il estime à 38 milliards d’euros les factures qui
s’additionnent avec les décrets et lois annoncés sur les retraites et autres
mesures, qui ne pourront être financés que par des hausses d’impôts. Enfin il
a lancé un appel aux abstentionnistes d’aller voter.
Benjamin Lancar (5e circonscription,
21,30 % au premier tour) s’est réjoui d’avoir battu le Front de gauche de 8
points. Il a vanté le volontarisme dans la vie politique et s’est engagé à
lutter contre la mono-activité et pour l’économie verte.
Valérie Paparemborde (3e
circonscription, 31,21 % au premier tour) a axé son intervention sur les
jeunes. Elle a affirmé que l’égalité des chances n’était pas l’équivalent de
l’égalitarisme. Elle note que 80 % des lycéens sortent sans orientation. À
l’instar de sa collègue Anne-Sophie Souhaité, elle a prôné la revalorisation de
l’apprentissage de métiers vis-à-vis l’académisme, l’apprentissage d’une deuxième
langue, et le maintien du régime mixte des écoles privées et publiques.
Jack-Yves Bohbot (6e circonscription,
18,30% au premier tour) s’est réjouie d’avoir mis en ballottage Cécile Duflot
(Europe Écologie – Les Verts). Roxanne Decorte (17e circonscription, 18,29 %
au premier tour) a noté le record d’abstention dans sa circonscription (47,54
%) favorisé par un taux de chômage très élevé. Elle s’en est prise à son
adversaire PS Daniel Vaillant qui a préconisé la légalisation du cannabis, dans
ce qu’elle a qualifié d’ « État-dealer ».
Chenva Tieu (10e circonscription, 23,13
% au premier tour) a dénoncé la prédominance de logements sociaux dans sa
circonscription favorisant une ghettoïsation permanente. Claude-Annick Tissot
(7e circonscription, 23,76% au premier tour), a insisté quant à elle sur
l’équilibre budgétaire d’ici 2016 comme la priorité des priorités. Elle a
réitéré l’engagement d’inscrire la « Règle d’or » dans la Constitution
française, de ne pas remplacer un fonctionnaire sur deux qui prennent leur
retraite, de garantir l’épargne, les retraites, les politiques sociales, de
soutenir le projet européen. Selon elle, les Socialistes sont contre tous ces
objectifs et ils conduiront la France à la faillite.
L’ex-premier ministre Jean-Pierre Raffarin,
sénateur, a dit être venu apporter la solidarité provinciale à Paris. Abordant
la crise européenne, il a dénoncé les cafouillages du nouveau gouvernement avec
l’Allemagne, allié clé en Europe, dont l’amitié est malmenée. Sur le plan
intérieur, il a affirmé que la Règle d’or est la seule règle fiscale qui
permettra à la France de s’en sortir. Il a réaffirmé la valeur « travail »,
expliquant qu’elle a sauvé la Chine, le Brésil, l’Inde, l’Afrique du Sud.
Dans un discours de haute tenue,
François Fillon (2e circonscription de Paris, 48,52 % des voix au premier tour)
a dit d’entrée que la Droite est ancrée dans l’histoire de la France. Il
assume totalement le bilan du quinquennat de courage du Président Sarkozy et
qualifie la programme du PS de trop cher, de trop laxiste. Il a lancé un appel
aux sympathisants du Centre pour rejoindre l’ex-majorité. Il a souligné les
similitudes entre les programmes du FN et du Front de gauche : accroissement du
SMIC, baisse du prix de l’essence, sortie de la zone euro, etc. S’agissant de
l’Europe, il a suggéré que le continent est concurrencé par des pays qui
travaillent et que la France tarde à réagir : elle perd des marchés, elle
s’endette. Attaquant le programme du PS – retour à la retraite à 60 ans, le
maintien des 35 heures, l’accroissement des dépenses de l’État et du nombre des
fonctionnaires – il a affirmé qu’il s’agit d’une démission face aux exigences
du progrès. Il a vanté l’importance du tandem France/Allemagne qui a permis de
sauver l’Europe depuis quatre ans. Il a qualifié d’erreur la rencontre à
l’Élysée entre des représentants du SPD allemand (principal parti d’opposition
de gauche au parti d’Angela Merkel) et le président Hollande, qualifiée de
faute politique et diplomatique. Il a vanté la politique d’austérité de
l’Allemagne en vigueur depuis 10 ans, un modèle qui a réussi. Il a ridiculisé
l’idée des euros bons qui entrainerait une mutualisation des dettes
européennes. Il a dénoncé le message de Hollande sur la croissance plutôt que
sur l’austérité, car il estime que la croissance doit reposer sur des
politiques fiscales. Travailler plus est la solution. Il a ridiculisé la
politique de dé-mondialisation prônée par certains leaders socialistes. Il a
dit que la République n’était pas qu’une affaire de l’État seulement, de ses
lois et règlements, mais l’affaire de chacun des citoyens. Il faut
responsabiliser. Les priorités sont l’école, le respect de l’État, le rôle de
la famille, la sécurité publique, la lutte contre la délinquance via les peines
planchers, les contrôles d’identité, etc. La France est une nation de
citoyens, pas une mosaïque, rejetant ainsi le droit de vote aux élections
municipales pour les étrangers préconisé par les Socialistes, politique qui
mènera au communautarisme.
(À l’issue du scrutin, le Parti
socialiste a remporté 10 des 18 circonscriptions parisiennes avec 47,47 % des
voix (contre 11 en 2007 alors qu’il y avait 21 circonscriptions), contre 6 pour
l’UMP (41,42 % des voix) contre 7 en 2007. Les deux autres circonscriptions
ont été remportées par le parti Europe Écologie – Les Verts, proche du PS.)
Le 17 juin
a) Visite au quartier général du Parti socialiste
La
délégation s’est rendue au siège du Parti socialiste, rue Solferino, 7e
arrondissement de Paris, pour une rencontre avec M. Harlem Désir, secrétaire
général du PS. La sénatrice Conway-Mouret s’est jointe à la délégation.
M. Désir, fondateur de SOS Racisme dans
les années ’80, a expliqué pourquoi les législatives sont importantes après les
présidentielles : il y a une logique entre les deux élections. Les premiers
pas du Président François Hollande – les décrets sur la retraite à 60 ans, le
blocage des loyers, l’allocation de rentrée scolaire, la baisse des indemnités
du président, des ministres et des députés – ont été bien accueillis dans la
population et les cotes du président et du premier ministre ont grimpé, et les
sondages indiquent aussi une croissance des appuis au PS. Pour le FN, il y a
possibilité de 3-4 élus, et Bayrou pourrait être battu, le PS ne l’ayant pas
soutenu. Le grand enjeu des législatives est : y aura-t-il une majorité
absolue? Il note que deux ex-candidats à la présidentielle sont en difficulté
: François Bayrou et Ségolène Royal. Parlant de la montée du FN, M. Désir note
que ce parti est demeuré relativement fort depuis 30 ans. Rappelant la
campagne du Président Sarkozy qui disait que le travail est plus important que
l’assistanat et qui a axé sa campagne sur la sécurité, l’immigration et la
délinquance, il note que ce dernier a repris des voix au FN. Mais au final, ce
fut un échec entre le discours et le résultat : le FN a augmenté sa part des
voix. Marine Le Pen a fait évoluer le FN dans la modernité. Sa force réside
dans les zones périurbaines, là où les gens se sont vus enlevés des services ou
se sentent ignorés. Le PS doit promouvoir des politiques de
ré-industrialisation de ces zones et leur redonner des services publics.
Une discussion s’est engagée sur le
projet de libre-échange Canada/Union européenne. M. Désir a préféré
l’expression d’un juste échange, avec réciprocité – par exemple sur l’ouverture
des marchés publics, la protection de l’exception culturelle et le soutien des
services publics. Il est bien conscient de l’essor du protectionnisme : il
note que les grands groupes se sont bien adaptés à la mondialisation, mais pas
les PME. L’industrie ne représente plus que 13 % du PIB, contre 25 % il y a 20
ans. Il a bien identifié les problématiques du projet : la question des
brevets, la gestion de l’offre en agriculture, les appellations d’origine, les
services publics. La négociation de l’ALÉNA a aussi engendré de la résistance
– notamment au sujet de la perte pour le Canada de la sécurité sociale - une
menace qui finalement ne s’est pas réalisée. Il y a un débat entre le PS et
l’UMP sur le libre-échange : l’UMP est plus libérale, mais selon M. Désir,
depuis 6 mois seulement. Il reconnait des divisions au sein du PS entre les
partisans de la mondialisation d’une part, et ceux du protectionnisme d’autre
part. Il estime qu’aujourd’hui le protectionnisme n’est pas la solution. Il
faut mettre l’accent sur la politique industrielle, l’éducation et la
formation. Selon lui la libéralisation est allée trop loin, engendrant des
difficultés sur le droit du travail entre pays. Le PS est favorable à la
taxation sur les transactions financières, mais le Royaume-Uni est contre et
l’Allemagne réticente. Au sujet d’une union bancaire, le PS et le SPD allemand
sont d’accord pour une mutualisation. Il y a blocage en Allemagne sur les euros
bons et les project bonds. Il y a des règles, mais pas de gouvernance
européenne. Le PS est favorable à une gouvernance bancaire nationale.
b) Visite dans
la circonscription de Madame Georges Pau-Langevin
La délégation canadienne a rencontré la
candidate du PS dans la 15e circonscription de Paris, Madame George
Pau-Langevin, ministre déléguée à l’Éducation, chargée de la réussite
scolaire. La délégation a suivi la candidate dans un bureau de scrutin où Mme
Pau-Langevin a pu enfin voter après une journée de tournée dans tous les
bureaux de sa circonscription. Dans son bureau de circonscription, Madame la
ministre a parlé de sa carrière politique depuis qu’elle a joint le PS en
1975. Après avoir œuvré au niveau municipal comme conseillère d’arrondissement,
elle a été élue députée en 2007. Elle a ensuite évoqué les dossiers dont elle
a la responsabilité comme ministre : le décrochage (150,000 élèves et étudiants
par année), l’orientation des étudiants, la santé scolaire, les aidants à
l’éducation. Elle rappelle que sous le gouvernement précédent le décrochage et
l’échec scolaire étaient imputés aux parents, non au système d’éducation ou à
l’État. Le PS n’impute pas ces difficultés uniquement aux parents : il faut
prendre en compte l’environnement scolaire, les méthodes d’apprentissage, les
problèmes de comportement, la parentalité, la violence. Les parlementaires
canadiens ont invité la ministre à visiter le Canada, et singulièrement le
Québec, pour voir comment ces problèmes ont été abordés avec un certain succès
par les autorités scolaires.
c) Dévoilement
des résultats
La délégation canadienne a été invitée
à assister au dévoilement des résultats à la résidence de Madane Hélène
Conway-Mouret, présidente du Groupe d’amitié France-Canada au Sénat, où étaient
réunis des proches de la sénatrice. C’est donc dans une atmosphère fort
conviviale que s’est déroulée cette soirée électorale.
Conclusion
La délégation canadienne a eu le
privilège d’assister aux dernières journées du deuxième jour d’une campagne
électorale pour les législatives qui s’est soldée par une majorité absolue des
577 sièges à l’Assemblée nationale pour le Parti socialiste (312 sièges) et 226
sièges pour l’UMP/Nouveau centre. Le Parti Europe Écologie – Les Verts a fait
élire 17 députés et le Front de gauche, 10. Deux candidats ont été élus pour
le Front national, mais sa présidente n’a pas réussi à se faire élire. D’autres
personnalités et têtes d’affiche ont été battues, dont Ségolène Royal, François
Bayrou et Jack Lang. Le nombre de femmes députées s’est établi à 26,9 %,
contre 18,5 % en 2007. Le taux d’abstention de 44 % est l’un des plus élevé de
l’histoire récente du pays.
Les parlementaires canadiens sont revenus de leur séjour parisien
avec un meilleur aperçu du système électoral français et une perspective
renouvelée sur les grands enjeux économiques, sociaux et démographiques
auxquels est confronté ce grand pays ami du Canada.
Respectueusement soumis,
L’honorable Claudette Tardif, sénatrice
Présidente de l’Association interparlementaire Canada-France