La
délégation parlementaire de la Section canadienne de l’Assemblée parlementaire
de la Francophonie (APF) qui a participé au séminaire parlementaire sur la
« Démocratie et bonne gouvernance économique : le rôle des
parlements », tenu à Cotonou (Bénin) les 10 et 11 novembre 2010, a
l'honneur de présenter son rapport.
Composée de
l’honorable Pierre De Bané, sénateur et président de la Commission des
affaires parlementaires de l’APF, la délégation était accompagnée de monsieur
François Michaud, secrétaire administratif de la Section. Étaient présentes les
sections suivantes : Belgique/Communauté
française/Wallonie-Bruxelles, Bénin, France, Mali,
Québec, République centrafricaine et Sénégal.
L’APForganise
depuis 1994, deux fois par an, en partenariat avec l’Organisation
internationale de la Francophonie (OIF), desséminaires d’information et
d’échanges destinés à des parlementaires d’un parlement national ou d’une
région particulière. Les thèmes à l’étude sont choisis par les parlements
hôtes, selon les besoins exprimés, et ils sont présentés par des conférenciers
parlementaires venus des toutes les régions de l’Assemblée.
À la demande
du Parlement du Bénin, les parlementaires conférenciers ont traité des thèmes
suivants : le pouvoir d’information et de contrôle des parlements (1‑contrôle
budgétaire; 2‑commissions d’enquête et de contrôle); le rôle des
commissions permanentes; transparence financière de la vie politique; le rôle
des parlements en matière internationale.
Le séminaire
a débuté par une cérémonie d’ouverture solennelle lors de
laquelle les participants ont pu entendre une allocution de madame Amissetou
Affo Djobo, députée (Bénin) et présidente du comité de pilotage du
séminaire ainsi qu’un message du Secrétaire général parlementaire de l’APF,
monsieur Jacques Legendre, sénateur (France). Monsieur Mathurin Coffi
Nago,président de l’Assemblée Nationale de la République du Bénin
prononça le discours d’ouverture.
Le premier
atelier porta sur le pouvoir d’information et de contrôle des parlements, plus
particulièrement le contrôle budgétaire, l’un des pouvoirs de contrôle
traditionnels des parlementaires.
L’honorable
Pierre De Bané fut le premier à s’exprimer sur la question et offrit un
tour d’horizon de la situation au Parlement canadien. D’entrée de jeu, il
souligna que ce sujet est d’une importance cruciale, le budget étant le principal document politique de l’année. Au moyen de ce document,
le gouvernement met en œuvre ses priorités et annonce de nouvelles mesures. Le
sénateur expliqua qu’au Canada, le gouvernement doit obtenir l’aval de la
Chambre des communes pour ses budgets, sans quoi le gouvernement tombe et des
élections sont déclenchées. Il revient donc aux députés d’autoriser le
gouvernement à effectuer des dépenses ainsi qu’à prélever des impôts et taxes.
Afin d’exercer ce pouvoir de contrôle, les parlementaires utilisent plusieurs
outils comme le vérificateur général, la loi sur l’accès à l’information, les
registres publics du commissaire au lobbying, le directeur parlementaire du budget,
des consultations publiques, etc. Le sénateur De Bané précisa que
l’allocation budgétaire doit être optimale, car les gouvernements ne peuvent
échapper aux conséquences de leurs gestes.
Madame Henriette
Martinez, députée (France), prit la parole pour spécifier que chaque pays
utilise un système différent, et ces systèmes ne sont pas tous exemplaires et
transférables à d’autres pays. Elle souligna l’importance d’une transparence,
donc de l’accès à l’information, car le contrôle budgétaire découle des droits
de la personne. Monsieur Jérôme Lavou, député (République
centrafricaine), se prononça à son tour pour affirmer que le parlement n’est
pas impliqué dans l’élaboration du budget, et qu’il le reçoit seulement une
fois prêt.
Madame
Christine Defraigne, sénatrice (Communauté française de Belgique), adressa
l’assemblée pour parler des moyens d’action du parlement. Elle expliqua que les
commissions parlementaires sont un moyen aux fins de légiférer pour améliorer
la situation.
Le deuxième
atelier débuta avec la présentation de madame Johanne Gonthier, députée
(Québec), qui parla de la « prospective économique ». Elle présenta
brièvement le Québec et sa gouvernance économique.
L’honorable Pierre
De Bané amorça le deuxième jour des travaux avec une présentation sur la
transparence et l’éthique. Il est de plus en plus difficile pour les
parlementaires de faire leur travail; les citoyens veulent savoir quelles
décisions sont prises, qui détient les rênes du pouvoir et comment il est
exercé. Le sénateur De Bané expliqua que, au Canada, les règles éthiques
et transparentes sont de plus en plus contraignantes. Il parla du financement
des partis politiques et des candidats, et comment les contributions politiques
peuvent (et ne peuvent pas) être faites. La création de commissaires et de
conseillers à l’éthique avec codes et des règles éthiques concernant le mandat
aident à rendre plus accessibles ces informations. L’accès à l’information
permet aux citoyens d’être mieux informés, et puisque le vérificateur général, faisant
rapport au parlement, parle des problèmes au gouvernement, il en résulte un
exemple de transparence. Le sénateur De Bané termina sa présentation en
soulignant que la profession de parlementaire est noble, et qu’il incombe aux
parlementaires de ne pas décevoir les citoyens afin que ceux-ci puissent
atteindre leur plein potentiel.
Pour le
dernier atelier du séminaire, monsieur Abdramane Sylla, député (Mali),
débuta en parlant des parlements et de leurs rôles internationaux. Il affirma
que la diplomatie parlementaire n’est pas en opposition à la diplomatie
traditionnelle. Les parlementaires devant voter sur des traités internationaux,
le monde étant globalisé, les délégations gouvernementales incluant maintenant
des parlementaires, il devient alors nécessaire d’avoir une ouverture d’esprit
pour que les parlementaires puissent avoir des relations internationales.
Madame Gonthier
parla ensuite de la mondialisation et des progrès de la technologie. Elle
maintint qu’il faut créer des réseaux pour aller chercher l’information et en
faire l’échange.
La Section
canadienne de l’APF désire souligner l’apport financier de l’Assemblée
parlementaire de la Francophonie à cette importante mission.
Respectueusement soumis,
L’hon. Pierre De Bané, C.P., sénateur
Membre de la Section canadienne de l’Assemblée parlementaire de la
Francophonie (APF)