À l’invitation de l’Association
législative Chine-Canada (A-Chine), une délégation de parlementaires canadiens
dirigée par les co-présidents de l’Association législative Canada-Chine
(A-Canada), l’hon. Joseph A. Day, sénateur, et M. Daryl Kramp, député
de Prince-Edouard-Hastings, a visité la République populaire de Chine du
18 au 27 septembre 2009. La délégation a participé à la douzième
consultation bilatérale entre les deux associations respectives. La onzième
consultation bilatérale, qui a eu lieu au Canada en juin 2009, a débouché
sur les points d’entente suivants : les deux parties travaillent à
renforcer le mécanisme d’échange, à approfondir l’amitié et à augmenter encore
la collaboration entre les deux pays et ce, particulièrement à la lumière des
célébrations à venir soulignant le 40e anniversaire de
l’établissement des relations diplomatiques entre le Canada et la Chine.
Essentiellement, les objectifs de la
visite étaient les suivants :
·poursuivre le renouvellement et la redynamisation
des relations de l’ALCC dans la foulée de la 11e rencontre
bilatérale de juin 2009;
·renseigner les Chinois sur la situation
politique au Canada;
·en apprendre davantage sur les liens
commerciaux, culturels et politiques Chine-Canada et promouvoir une meilleure
collaboration sur tous ces plans;
·débattre des paramètres des célébrations
prochaines visant à souligner le 40e anniversaire de
l’établissement des relations diplomatiques entre le Canada et la Chine;
·promouvoir l’amitié et établir des possibilités
périodiques de dialogue avec les homologues chinois.
La délégation se composait des
parlementaires suivants : l’hon. Joseph A. Day, sénateur et
co-président de l’ALCC, M. Daryl Kramp, député de Prince-Edouard-Hastings,
co-président de l’ALCC, l’hon. Terrance Stratton, sénateur, l’hon. Grant
Mitchell, sénateur, et les députés Bob Dechert, Larry Miller, Joyce Murray et
Mario Silva. La délégation, accompagnée par Mme Elizabeth
Kingston, secrétaire exécutive de l’Association législative Canada-Chine, a
visité Beijing, X’ian, Guilin et Shenzhen.
Beijing :
Au début
de la visite, la délégation canadienne a assisté à une séance d’information
donnée par l’ambassadeur, M. David Mulroney, et d’autres représentants de
l’ambassade canadienne. La délégation a félicité M. Mulroney de sa
nomination récente comme ambassadeur du Canada en Chine.
La séance d’information portait sur ce
qui suit : l’importance des relations exhaustives de longue date,
soulignées par le 40e anniversaire de l’établissement des
relations diplomatiques en 2010; les rapports commerciaux et économiques
mutuels et bénéfiques entre les deux pays, l’engagement multilatéral des deux
pays, tel que reflété par l’appartenance au G8 et au G20, et
l’ouverture des deux pays en matière d’échanges respectueux et productifs dans
les domaines des droits de la personne et de la gouvernance. Les points
saillants du message du Canada à la Chine étaient les suivants : le Canada
a une abondance de ressources naturelles et est une société innovatrice ouverte
aux entreprises et offrant d’immenses possibilités en matière d'éducation, en
plus d’être multiculturelle, amicale et accueillante.
Rencontre
avec Liu Jieyi – vice-ministre, département international du Comité central du
Parti communiste de Chine (PCC)
Le
Canada et la Chine, a-t-on reconnu, ont fait de grands pas dans le mûrissement
de leur relation, à preuve, récemment, l’échange de quatre ministres au cours
des six derniers mois. De plus, les deux parties ont convenu que la croissance
de leur relation a ouvert la porte à des discussions plus franches et à une
meilleure collaboration. Même si des déclarations de nature critique faites
dans un cadre public ont donné lieu à une certaine mésentente avec le peuple
chinois et suscité le risque de miner le soutien du public, on a souligné qu’il
est important de discuter de ces malentendus de façon franche et constructive,
sans formuler de déclarations publiques qui pourraient être mal présentées par
les journalistes. Les deux parties ont estimé que les deux pays offrent une
large gamme d’exemples d’investissements et de collaboration mutuels,
particulièrement dans les domaines de l’énergie, du changement climatique et
des technologies non polluantes, de l’agriculture, de l’éducation, de même que
de l’environnement et du reboisement. Le vice-ministre a aussi fait ressortir
les célébrations de l’année qui vient, qui souligneront le 40e anniversaire
de l’établissement des relations diplomatiques entre le Canada et la Chine.
Rencontre
avec Zhang Zhijun – vice-ministre, ministère des Affaires étrangères
Le
vice-ministre Zhang a souligné la croissance constante au niveau du
développement de la relation qui a abouti à la célébration du 40e anniversaire
entre les deux pays. La Chine demeure reconnaissante envers le Canada, qui a
été l’un des premiers pays à établir avec elle des relations diplomatiques. Il
a rappelé l’importance de la diplomatie parlementaire, déclarant que les
relations bilatérales ne peuvent devenir meilleures sans la participation des
parlementaires. Même si le Canada et la Chine ont déjà établi des relations
économiques solides, il reconnaissait qu’il restait encore beaucoup à faire,
particulièrement dans les domaines du commerce et de l’investissement,
notamment le développement de la Porte du Pacifique, afin d’augmenter les
perspectives économiques mutuelles entre les deux pays. De plus, compte tenu de
la crise économique mondiale actuelle et de la force manifeste des économies de
la Chine et du Canada, qui ont pu franchir la crise, cela a porté à un palier
supplémentaire les perspectives de collaboration entre les deux pays. De part
et d’autre, on a reconnu la force du secteur bancaire canadien et souligné que
la Chine pouvait beaucoup apprendre du Canada, tandis qu’elle travaille à
renforcer ses propres systèmes financiers.
Il a également été question d’autres
domaines de collaboration, notamment des vastes possibilités d’échanges
éducatifs et culturels et des transferts technologiques, notamment dans le
domaine des technologies vertes et des initiatives de piégeage du carbone.
M. Zhang mentionnait ensuite que la Chine, avec une population de plus
1,3 milliard de personnes, a besoin, pour sa survie même, de créer des
moyens économiques de nourrir sa population tout en tirant parti des
perspectives environnementales réduisant sa dépendance du charbon.
Rencontre
avec les hauts représentants du secteur canadien des entreprises et des
finances
La
délégation a rencontré un certain nombre de hauts représentants des entreprises
canadiennes, travaillant tous en Chine dans divers domaines de responsabilité,
des services bancaires à l’éducation, en passant par la distribution et la
promotion de produits. Voici quels étaient les principaux thèmes de la
discussion :
·la fluctuation du taux du dollar canadien fait
qu’il est difficile de fixer les prix au détail, particulièrement dans un
marché où la concurrence est aussi vive;
·en règle générale, on ne connaît pas la
réglementation de la Chine concernant les importations et les entreprises
canadiennes aimeraient avoir un meilleur appui du gouvernement du Canada pour
ce qui est de les renseigner sur cette réglementation, favorisant ainsi une
plus grande pénétration du marché; le soutien devrait à la fois politique et
financier;
·l’approche d’Équipe Canada en matière
d’expansion des perspectives commerciales en Chine est dépassée; le
gouvernement du Canada devrait faire plus pour favoriser les missions
sectorielles en Chine, pilotées éventuellement par les premiers ministres ou
ministres à la suite d’engagements bilatéraux;
·il devrait y avoir davantage de liens entre
entreprises, qui se traduiraient par une augmentation mutuelle des débouchés,
au Canada et en Chine;
·ceux qui prévoient entrer sur le marché chinois
devraient s’assurer d’avoir un avantage à valeur ajoutée sur leurs concurrents;
·les échanges et achats en matière d’éducation
constituent un marché hautement lucratif, qui a généré chaque année pour le
Canada 200 millions de dollars;
·l’emprise financière de la Chine sur les
États-Unis a dépassé 8 billions de dollars.
Douzième
réunion de travail bilatérale – Association législative Canada-Chine
(ALCC) :
M. Zheng,
président de l’Association législative Chine-Canada, assurait la présidence
lors des discussions bilatérales sur divers thèmes, notamment : relations
bilatérales, changement climatique, notamment les initiatives de piégeage du
carbone, la crise financière, le tourisme et la génération d’électricité, y
compris un suivi à l’initiative de l’EACL.
M. Zheng a dressé à la délégation
un tableau exhaustif de la situation économique, précisant que le PIB de
la Chine avait augmenté du premier au deuxième trimestre, passant de 7,1 %
à 7,9 %. Cette hausse a été obtenue dans le contexte d’un commerce
extérieur en chute libre. La croissance prévue de 8 % constitue donc une cible
réaliste pour l’année et est particulièrement impressionnante compte tenu de la
crise économique qui prévaut à l’échelle mondiale. La Chine a dépassé
l’Amérique du Nord en matière de vente et de production de véhicules
automobiles et, avec ce succès, les problèmes environnementaux ont augmenté en
raison du nombre accru de véhicules sur les routes chinoises. Il a rappelé les
subventions offertes aux agriculteurs, subventions qui, en retour, ont entraîné
une montée du volume de vente de véhicules automobiles et d’appareils
électriques en particulier. Cette augmentation du pouvoir de dépenser des
citoyens de la Chine a suscité une hausse de son PIB. Le virage de la
Chine s’est effectué en réduisant sa dépendance des marchés étrangers, où les
exportations ont diminué de 22 %, et en faisant la promotion d’une plus
grande capacité de dépense à l’intérieur. Il a également déclaré que le faible
coût de la fabrication en Chine est dû au faible coût de la main-d’œuvre et de
l’électricité et non aux subventions gouvernementales. Il a rappelé
l’importance du nombre croissant de petites et moyennes entreprises en Chine,
faisant remarquer les débouchés qui se présentent, tant pour le Canada que pour
la Chine, en matière de collaboration et d’établissement d’alliances stratégiques
entre les PME des deux pays.
Sur le front politique, M. Zheng a
souligné que le Canada et la Chine devraient être disposés à discuter des
irritants entre les deux pays, plus particulièrement en ce qui touche le Tibet
et Taïwan, tout en reconnaissant les valeurs que partagent les deux pays, comme
en témoigne l’importance qu’ils accordent à la bonne gouvernance, aux droits de
la personne et à la responsabilisation.
La délégation canadienne a fait
remarquer que le Canada a été frappé moins durement que d’autres pays dans les
troubles économiques actuels, en raison de la solidité de son secteur bancaire.
La délégation a rappelé notamment les difficultés de l’industrie de
l’automobile, précisant que le chômage s’est établi à 10 % dans la région
de Toronto et à 8,6 % à l’échelle du pays. Certains croient que la fragile
reprise pourrait bien être stoppée par une seconde chute et estiment que
l’intervention gouvernementale pour stimuler l’économie languissante devrait
cesser progressivement afin de ne pas trop amplifier les signes positifs de
reprise économique.
De plus, les membres de la délégation
ont souligné le haut niveau d’engagement que le Canada a exprimé à l’égard de
la Chine, telles qu’en rendent compte, tout récemment, les visites de cinq
ministres principaux en Chine, suivies par la visite du premier ministre
Stephen Harper. De plus, puisque le Fonds monétaire international (FMI) a
déclaré que le système bancaire du Canada est parmi les plus solides au monde,
cela augure bien pour une intensification de la collaboration entre le Canada
et la Chine dans le secteur financier, comme en témoignent le fait que la
Banque de Montréal se soit constituée en société, en Chine, et l’ouverture
subséquente de ses bureaux à Beijing.
En ce qui a trait à l’EACL, les membres
de la délégation canadienne ont rappelé l’immense succès de la vente de
réacteurs Candu en Chine, constatant que les travaux de construction ont été
terminés dans les délais et bien en deçà du budget. De part et d’autre, on a
souligné la recherche en cours concernant l’utilisation du thorium pour
remplacer l’uranium, les parties y voyant des perspectives intéressantes, car
le thorium pourrait bien jouer un rôle de premier plan dans le développement du
nucléaire en Chine, ce pays étant décidé de prendre des mesures pour réduire sa
dépendance des centrales au charbon. Les deux parties ont convenu de faire des
recherches plus poussées sur les progrès accomplis, non seulement dans la
recherche jusqu’à maintenant, mais encore pour ce qui est de la phase suivante,
la commercialisation.
La dépendance du charbon, en Chine, est
à l’origine du problème du carbone et des initiatives de piégeage et de
stockage du carbone ce qui, en retour, peut servir à parvenir à une meilleure
récupération de pétrole. On a émis l’hypothèse que le Canada pourrait être très
utile en appliquant sa technologie à cet égard à grande échelle dans
l'industrie.
La question de stimuler les
perspectives économiques des petites et moyennes entreprises au Canada et en
Chine, particulièrement celles se concentrant sur les initiatives
technologiques non polluantes, est revenue dans la conversation. En Chine,
les PME interviennent pour 99,6 % du nombre total d’entreprises,
emploient 75 % de la population et jouent un rôle énorme dans le profil
économique de la Chine. Ce profil, en retour, donne naissance à d’énormes
possibilités pour le Canada et on a exprimé l’idée de travailler à la signature
d’un protocole d’entente entre le Canada et la Chine visant la poursuite
et le renforcement de cette initiative des plus importantes.
Il a été question du domaine de
l’agriculture et notamment en ce qui a trait à l’importation de bœuf et de
porc. La Chine a reconnu les efforts déployés par le Canada pour garantir la
sécurité de ses exportations de porc et de bœuf et les deux parties ont convenu
de travailler vers une adaptation des politiques de façon à ce que les
mécanismes d’échange économique entre les deux pays soient harmonieux.
Enfin, la Chine surveille soigneusement
les effets de son programme de la stimulation (4 billards de RMB) et
des troupes d’inspection sont expédiées en régions partout en Chine pour
s’assurer que l’argent a été dépensé dans les domaines prévus.
Rencontre
avec Jiang Shusheng, vice-président du Comité permanent du Congrès national
populaire
Les deux
parties ont reconnu que l’Association législative Canada-Chine a beaucoup fait
pour stimuler les relations entre les deux pays. En fait, l’ALCC constitue,
pour le Congrès populaire national, le premier mécanisme normal d’échange parlementaire,
de même que le plus stable. Qui plus est, la Chine attache beaucoup de valeur
au fait que le Canada a été l’un des premiers pays à établir des relations
bilatérales avec la Chine, en 1970, et se réjouit des célébrations
prochaines du 40e anniversaire. De plus, les relations entre le
Canada et la Chine peuvent faire beaucoup, dans le contexte mondial, pour
œuvrer dans le sens de la paix et de la sécurité dans le monde.
Les domaines mutuels de préoccupation
et de coopération sont la crise économique mondiale, l’énergie et les défis de
l’environnement. Tandis que les dimensions du Canada et de la Chine sont
comparables, et que tous deux sont riches en ressources naturelles et humaines,
leurs populations diffèrent grandement, la population de la Chine, d’après les
prévisions, atteindrait plus de 1,5 milliard de personne à court terme.
Pour les deux pays, l’éducation est une priorité et les échanges éducatifs et
culturels constituent un débouché très florissant. Les deux pays devraient
continuer à travailler de concert à améliorer la qualité de l’éducation et à
stimuler l’innovation aux échelons collégial et universitaire.
Visite
des bureaux de la Banque de Montréal à Beijing :
Voici le
communiqué publié par la Banque de Montréal à la suite de la visite de la
délégation à ses bureaux de Beijing à l’occasion de leur inauguration, le mardi
22 septembre 2009.
La régie des services bancaires en
Chine a accordé à la Banque de Montréal l’autorisation préliminaire de se
constituer en société dans ce pays, initiative qui permettra à la Banque
d’effectuer plusieurs opérations, de l’acceptation de dépôts en devises locales
à la vente de produits d’investissement. La BMO s’attend à recevoir
l’approbation finale au milieu de l’an prochain, ce qui fera d’elle la première
banque canadienne, et l’une des quelques 30 banques étrangères – à se
constituer en société en Chine. Son désir de croître dans la seconde économie
au monde en importance est tel qu’elle a choisi d’amorcer l’an dernier le
processus de demande avec l’organisme chinois de réglementation, même si l’on
était à l’époque en pleine crise financière, de dire Albert Yu, qui dirige les
affaires de la Banque en Asie. Certaines banques américaines et européennes de
premier plan ont réduit leur participation dans les services bancaires chinois
depuis l’avènement de la crise financière, notamment la Royal Bank of Scotland
et la Bank of America. En entrevue à Beijing hier, M. Yu a dit que c’est
un développement très important pour la Banque de Montréal. Cela lui donne un
avantage stratégique à long terme. Les banques étrangères constituées en
société en Chine sont considérées comme des partenaires dans la construction de
notre système bancaire universel. La constitution en société permettra
également à la BMO d’accepter les dépôts en yuan, ce qui constituera selon
lui une source importante de financement. Les banques constituées en société
peuvent également être présentes dans des domaines comme le secteur de la
souscription, de l’échange et de la vente de produits à revenu fixe et demander
à lancer des entreprises de gestion des avoirs et des actifs privés. Pour Bill
Downe, chef de la direction, la Chine est un « domaine de croissance
émergent » pour la Banque. Même si la BMO est présente dans le pays
depuis des décennies, ses affaires, pour la plus grande partie de ce temps,
peuvent être qualifiées d’« option pour l’avenir », disait-il la
semaine dernière lors d’une conférence sur l’investissement. La BMO a
plusieurs entreprises dans le pays, du financement des transactions
commerciales aux opérations de change en passant par les services bancaires
d’investissement. Ce n’est que dans les cinq dernières années que ces
entreprises sont devenues rentables, de dire M. Downe. Maintenant, la
Banque compte les fusionner sous une même entité et M. Downe s’attend que
leur taille doublera ou triplera dans les années à venir. Tandis que, par le
passé, la Chine représentait moins de 1 % des affaires de la Banque, ce
pourcentage sera multiplié au cours des trois à cinq prochaines années,
estime-t-il. Il a fallu établir énormément de relations et travailler dur pour
obtenir l’approbation préliminaire de constitution en société, de dire
M. Yu, qui poursuivait : Bill Downe lui-même vient fréquemment en
Chine rencontrer les hauts dirigeants. Le ministre des Finances, Jim Flaherty,
accompagnait cet été une délégation de représentants du secteur financier du
Canada en Chine. M. Flaherty, précise M. Yu, a eu la gentillesse de
nous accompagner à certaines réunions auxquelles nous avions besoin de sa
présence. Par ailleurs, M. Yu a refusé de préciser davantage le rôle du
ministre. Il a ajouté : nous estimons que la Chine est extrêmement
importante pour compléter notre stratégie au Canada et aux États-Unis.
La BMO a trois filiales en Chine continentale et une à Hong Kong.
Visite
à X’ian, province de Shaanxi :
X’ian,
qui a plus de 3 100 ans d’histoire, est la capitale de la province de
Shaanxi et est située dans la région du centre nord-ouest de la Chine. L’une
des plus anciennes villes de l’histoire de Chine et une des quatre Anciennes
capitales, c’est l’extrémité orientale de la Route de la soie et le site de
l’Armée de terre cuite produite pendant la dynastie Qin (221à 206 avant l’ère
chrétienne). Considérée non seulement comme d’une grande importance historique,
X’ian est aussi un important centre industriel, technologique et scolaire et
l’une des plus grandes destinations touristiques de Chine. Elle est également
richement dotée en ressources naturelles, notamment charbon, pétrole et gaz naturel,
et produit 29 % de l’offre mondiale de jus de pomme.
La délégation a non seulement eu la
possibilité de visiter le site des fouilles des guerriers de terre cuite, mais
a eu aussi l’occasion d’être témoin de la profonde croissance économique
marquant cette région en visitant deux des usines relevant de la X’ian Aircraft
Industrial Corporation (société industrielle aéronautique X’ian). La première
usine produisait des pièces d’aéronefs et était le principal fournisseur
d’Airbus et de Boeing. La Silver Line Bus Company, qui s’est associée en
coentreprise avec Volvo, construit des autobus à un coût très concurrentiel. Le
message clair de ces usines est que si votre entreprise ne peut survivre sans
être copiée dans les 90 jours, ne vous lancez pas dans la moindre
entreprise commerciale en Chine.
Visite
à Guilin, province de Guangxi :
Guilin,
située dans la province de Guangxi, dans la partie sud de la Chine et
partageant une frontière avec le Vietnam au sud-ouest, a une population
d’environ 49 millions de personnes. À l’est se situe la province de
Guangdong. Destination touristique populaire en Chine, elle est réputée à la
fois pour ses magnifiques paysages en bordure de la rivière Li et ses
majestueux sommets montagneux en forme de ruche couverts d’une luxuriante
végétation et, depuis 1949, elle est l’une des cinq régions minoritaires
autonomes de Chine. On y trouve au total 12 nationalités et
25 groupes ethniques plus modestes. La région est également riche en
ressources minérales, par exemple minerai métallique.
Pendant son séjour à Guilin, la
délégation a bénéficié d’une séance d’information du consul général, François
Rivest, responsable des provinces de Guangdong et de Guangxi. Cette séance
figurait au programme de la visite actuelle et portait sur une vaste gamme de
questions, notamment les possibilités offertes aux entreprises canadiennes dans
la puissance économique qu’est la province de Guangdong. Il a été notamment
question du succès de l’Australie à pénétrer sur le marché chinois et notamment
dans la province de Guangdong, l’objet étant de laisser entendre que le Canada
devrait suivre une stratégie analogue, à savoir :
1)insister davantage sur les possibilités offertes aux petites et
moyennes entreprises établies en Chine et plus particulièrement à Guangdong,
par une meilleure connaissance et un plus grand appui au Canada, au profit des
entreprises qui souhaitent pénétrer le marché chinois, particulièrement pour ce
qui touche les préoccupations en matière de propriété intellectuelle;
2)un nombre plus grand de vols directs dans la province de Guangdong
afin d’augmenter la libre circulation des biens et des services;
3)un accent accru sur l’établissement de relations entre le Canada et
la Chine à l’échelon politique et au niveau de la province et des entreprises.
À Guilin, la délégation a visité
l’université normale de Guangxi et a eu la possibilité de discuter avec un
certain nombre de ses étudiants, qui ont tous exprimé le souhait d’étudier au
Canada. Fondée en 1932, cette université est la deuxième en importance
dans la province de Guangxi; y sont inscrits plus de
30 000 étudiants, représentant au-delà de 32 pays, dont deux
étudiants et quatre professeurs du Canada. L’université abrite également un
important jalon de l’histoire de Chine, soit un hommage à Sun Yat-sen,
révolutionnaire chinois et leader politique, connu particulièrement pour avoir
élaboré une philosophie politique appelée les Trois Principes, fondée
sur le nationalisme, la démocratie et les moyens d’existence du peuple.
Pionnier de la Chine nationaliste, il est souvent appelé le Père de la nation.
La délégation a également rencontré le
président du congrès populaire municipal de Guilin. Guilin est l’une des
10 principales destinations touristiques de Chine et, en ce qui a trait à
la promotion prioritaire du tourisme pour le Canada et la Chine, les deux
parties ont convenu de promouvoir leurs industries touristiques, tout en
continuant à encourager le règlement satisfaisant de la question du statut de
destination privilégiée.
Visite
à Shenzhen, province de Guangdong :
Située
dans la partie méridionale de la province de Guangdong et sur la rive est du
delta de la rivière des Perles, Shenzhen a connu une transformation
extraordinaire, en tant que ville, et est un indice frappant de l’histoire de
succès de la Chine. Petit village de pêcheurs en périphérie de Hong Kong il y a
29 ans à peine, elle est maintenant devenue une puissance économique, avec
une population de plus de 8 millions de personnes et un taux de croissance
moyen de 26 % au cours des 29 dernières années. En 1980, on
construisait à Shenzhen la première zone économique spéciale de Chine. Même si
la crise économique mondiale a quelque peu ralenti la croissance de Shenzhen,
celle-ci a quand même réussi à atteindre un taux de croissance de 12,1 % en 2009.
Ces dernières années, une grande partie de sa croissance a été attribuée au
secteur de la haute technologie.
Au cours de son séjour à Shenzhen, la
délégation a visité la Topray Solar Company Ltd. Présente depuis plus de
10 ans dans l’industrie solaire, l’entreprise a mis au point des cellules
et modules solaires utilisant deux technologies, soit les fibres et les
cristaux. Elle fabrique aussi des produits solaires de consommation, notamment
des chargeurs de piles multifonctions fonctionnant à l'énergie solaire, des
systèmes portatifs d’alimentation en électricité, des pompes fontaines, des
lampes solaires, des radios solaires et des ventilateurs de casquettes. Parmi
ses clients, on compte des acheteurs d’Amérique du Nord, d’Europe, d’Afrique et
d’Australie. L’entreprise s’enorgueillit de ses normes d’éthique élevées et de
ses moyens de production ayant peu d’incidence sur l’environnement, comme les
Nations Unies l’ont reconnu en lui attribuant le prix Bluesky. L’entreprise
souhaiterait chercher des possibilités d’investir sur le marché canadien.
La délégation a également visité le
Concord College of Sino-Canada de Shenzhen (CCSC). Ce collège est un pensionnat
mixte Canada-Chine situé dans le district Nanshan de Shenzhen, en Chine. Elle a
un autre des campus à Beijing.
L’accord portant création du CCSC
a été signé le 13 février 2001 en présence de l’ancien premier ministre du
Canada, Jean Chrétien et de l’Équipe Canada à Beijing. La signature donnait
effet à l’entente entre le bureau de l’éducation Shenzhen Nanshan, le ministère
de l’Éducation du Nouveau-Brunswick et AKD International Incorporation visant à
ouvrir le Concord College of Sino-Canada de Shenzhen (Nanshan) le 1er septembre
2001.
M. Francis Pang, directeur de
l’UNESCO, est président du conseil d’administration du CCSC.
M. Vernon Goodfellow, nommé par le ministère de l’Éducation du
Nouveau-Brunswick, est le directeur canadien du CCSC et supervise le
programme d’études sino-canadien utilisé au CCSC, garantissant ainsi que
ses étudiants obtiennent un diplôme reconnu tant au Canada qu’en Chine.
La délégation a également visité le
siège social de la Huawei Company. La société Huawei Technologies de Shenzhen a
subitement dépassé Alcatel-Lucent et Nokia Siemens, en 2009, pour devenir
le deuxième fournisseur mondial de matériel de télécommunications, s’appuyant
sur l’amélioration de la qualité et des produits, en plus de ses bas prix
habituels. L’an dernier, l’entreprise a remporté toute une brochette de
contrats lucratifs prestigieux – Huawei a récemment battu ses rivaux Ericsson
et Nokia Siemens pour l’obtention d’un contrat visant la construction du réseau
cellulaire d’avant-garde 4G de Norvège, l’un des premiers au monde – tout en
continuant d’afficher sa force sur les marchés indiens et chinois florissants.
La somme de ces contrats a suffi à doubler la part du marché mondial prise par
Huawei, pour la porter à 20 % et mousser ses ventes en 2009 de
17,5 % pour atteindre 21,5 milliards de dollars.
La délégation a également rencontré le
président du comité permanent du congrès populaire municipal de Shenzhen,
M. Li Hongzhong, et a souligné le fait que Shenzhen avait été jumelée avec
Saint-Jean du Nouveau-Brunswick. Le président a parlé de l’extraordinaire
croissance qu’a connue Shenzhen au cours des 29 dernières années et qui
est principalement due à son statut, depuis 1980, de première zone
économique spéciale en Chine et a dit être favorable à une augmentation de
l’investissement canadien dans la région.
La 12e visite
bilatérale de l’ALCC en Chine a fait beaucoup pour renforcer les relations de
longue date avec ses homologues chinois et a permis aux membres de la
délégation d’être témoins de la croissance phénoménale et de l’histoire du
pays, tout en faisant ressortir les perspectives exceptionnelles du marché
chinois pour les entreprises canadiennes. Les deux associations planifient
activement des activités afin de souligner le 40e anniversaire de
l’établissement des relations diplomatiques, célébrations qui comprendront deux
visites bilatérales, et s’attachent à préciser les possibilités, pour les
petites et moyennes entreprises canadiennes et chinoises de profiter
mutuellement de l’élargissement de leurs perspectives d’affaires dans leurs
pays respectifs. Les deux parties ont souligné qu’au fil de ces 40 années,
les relations ont mûri à un point où le respect et la confiance mutuels sont
devenus les pierres angulaires permettant à une solide amitié de fleurir et de
donner naissance à des perspectives culturelles, éducatives, politiques et
commerciales uniques.
Respectueusement soumis,
Hon. Joseph A. Day, sénateur
Co-président
Association législatives Canada-Chine
M. Daryl Kramp, député de
Prince-Edouard-Hastings
Co-président
Association législative Canada-Chine