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Rapport

SURVOL

A l’invitation du président de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN, Michael Turner, une délégation de la Commission de la défense et de la sécurité (DSC) a séjourné à Washington, D.C. et à Miami, Floride du 26 au 29 janvier  2016 ; elle comptait quarante parlementaires de dix-neuf pays membres de l'OTAN. Dirigée par Mme Cheryl Gallant, députée, la délégation Canadienne se composait également de l’honorable Joseph A. Day, sénateur, de l’honorable Colin Kenny, sénateur, de l’honorable Michel Rivard, sénateur, de l’honorable David Wells, sénateur, et des députés, M. John McKay, C.P. et M. Pierre Paul-Hus. Les parlementaires ont compté sur l’aide de M. Jean-François Pagé, secrétaire d’association, de l’Association parlementaire canadienne de l’AP OTAN.

La délégation a rencontré de hauts responsables du département de la Défense et du département d’Etat et des chercheurs de The Brookings Institute. Les exposés et les discussions ont porté sur les relations transatlantiques et les attentes en vue du Sommet de Varsovie, les priorités et la politique des Etats-Unis sur l’OTAN et sur la Russie, les politiques des États-Unis au Moyen-Orient, en particulier la lutte contre Daech.

La mission de la délégation aux Etats-Unis s’est achevé par une visite de la base aérienne de la Garde côtière (USCG) à Miami et de la base aérienne de la réserve d’Homestead ainsi qu’une session de breffage avec le Commandement Sud des forces armées des États-Unis (SOUTHCOM).

Lawrence Silverman, sous-secrétaire adjoint, Bureau du Proche-Orient, Département d’État des États-Unis, a souligné l’importance stratégique de l’Alliance et que la lutte à DAESH devra impérativement se  faire sur tous les fronts (militaire, contrer la propagande, économique). Il a également mentionné que les frappes menées par la coalition dirigée par les États-Unis ont significativement ralenti la progression de DAESH en Iraq et en Syrie.

M. Silverman a suggéré qu’au-delà de l’aspect militaire, il faut soutenir et aider dans la mesure du possible les différents acteurs politiques en Syrie afin d’assurer une transition pacifique et permettre de solidifier la frontière. À cet égard, le départ de Bashaar Al-Assad est une condition sine qua non pour y parvenir. Il a par contre été mentionné la difficulté de bien identifier les forces positives de l’opposition des groupes terroristes.

M. Silverman ont mentionné l’importance de la question des réfugiés et du lien direct entre la situation en Syrie et les difficultés rencontrées par l’Union européenne dans ce dossier.

Joseph Pennington, sous-secrétaire adjoint pour l’Iraq, Département d’État des États-Unis s’est ensuite adressé à la délégation pour présenter un aperçu de la situation sur l’autre rive de l’Euphrate, en Iraq. Il a d’emblée souligné que l’option militaire est la seule voie possible en Iraq pour l’instant. Il a attiré l’attention sur le fait que pas moins de 40 % du territoire souverain iraquien occupé par Daech après septembre 2014 sont à nouveau aux mains du gouvernement de Bagdad. Il s’agit là d’une avancée très positive, a-t-il déclaré, car la faculté du groupe terroriste de lancer des offensives diminue de toute évidence, ce qui le place essentiellement en position défensive dans ce pays.

Le premier sous-secrétaire d’État adjoint John A. Heffern a rencontré la délégation afin de discuter des attentes pour le Sommet de Varsovie qui se tiendra en juillet 2016.

Selon lui, il faudra revenir à l’essence même de ce qui a amené la création de l’organisation en 1949 soit la sécurité collective de l’Europe devant les menaces russes et aussi y combiner la gestion de crises récurrentes comme la problématique des migrants et le terrorisme.

Monsieur Heffern a également mentionné l’importance de la solidarité de l’OTAN (face à la menace russe et au terrorisme). À cet égard, il a insisté sur l’importance de rencontres comme celle organisé par l’assemblée parlementaire de l’OTAN  et a soulevé le rôle essentiel joué par les législateurs. Cet apport du législatif confère une légitimité démocratique aux décisions autrement prises au seul niveau interministériel.

En ce qui a trait au Sommet de Varsovie qui aura lieu en juillet prochain et faisant suite à celui du pays de Galles en 2014, les Alliés poursuivent actuellement sept objectifs principaux :

1)    Renforcer la défense collective (améliorer le niveau de préparation et la capacité de résistance – de chaque pays et en tant qu’Alliance – aux menaces hybrides, etc.).

2)    Assurer la cohésion de l’OTAN envers la politique russe.

3)    Porter une attention renouvelée aux partenariats, à la coopération avec le Conseil de coopération du Golfe et au renforcement des capacités en des endroits tels que la Libye.

4)    Optimiser les dépenses de défense alliées, ce qui demeure la clé de l’état de préparation et de la dissuasion.

5)    Réaffirmer la politique de « porte ouverte » de l’OTAN : maintenir cette politique est importante, car elle montre la crédibilité et la persistance des idéaux au coeur de l’Alliance.

6)    Tenir les promesses faites en matière de partenariats lors du Sommet du pays de Galles, en particulier au niveau de leur renforcement dans des pays comme la Géorgie et l’Ukraine.

7)    Opérations : il est important d’entamer la phase de transition pour certaines opérations, et même de poursuivre celles dont la fin est imminente, qu’il s’agisse du Kosovo ou de l’opération maritime en Méditerranée par exemple.

BROOKINGS INSTITUTION

Les relations avec la Russie ont été au cœur des discussions lors de la rencontre au Brookings Institution en faisant un survol de du chemin parcouru depuis la fin de la guerre froide et des tentatives de promouvoir un partenariat entre elle et la communauté euro-atlantique.

En dépit de ces efforts, la Russie ne se sent pas comme faisant partie intégrante de la zone Atlantique. À cet égard, l’invasion et l’annexion de la Crimée en sont des exemples probants.

Les intervenants ont souligné leurs inquiétudes quant au manque d’unité des pays alliés en Europe face à l’agression russe.

Steven Pifer, directeur de l’Initiative pour la maîtrise des armements et la non-prolifération et chercheur principal, a entamé le débat en table ronde en donnant un aperçu des relations Russie-OTAN après la guerre froide et des efforts de la communauté transatlantique pour promouvoir un partenariat avec Moscou. Il a fait remarquer qu’actuellement, Moscou perçoit la communauté euro-atlantique comme étant clairement en  clairement en concurrence avec la Russie et cela n’est pas sans conséquence sur l’échiquier européen et mondial.

Pour sa part, Constanze Stelzenmueller, chercheuse principale «Robert Bosch» au Center on United States And Europe de la Brookings Institution a déclaré que les États-Unis ont envoyé des signaux contradictoires quant à leur engagement en Europe et cela semble déstabilisé l’Alliance. Prenant l’exemple de l’Allemagne, la protection offerte par les Américains depuis la Seconde Guerre mondiale et durant la Guerre froide, a eu pour effet de désapprendre ce que signifient la dissuasion et la défense.

Ces lacunes dans la préparation de l’Allemagne est bien illustré par la réduction des effectifs militaires et son incapacité éventuelle à affronter une guerre hybride.

La délégation a ensuite entendu Clifford Gaddy, chercheur principal en politique étrangère au Center on United States and Europ de la Brookings Institution. Pour ce dernier, la différence fondamentale entre l’époque de la Guerre froide et la situation actuelle réside dans le fait que la Russie, contrairement l’Union soviétique, veut jouer un rôle plus important dans notre ordre mondial.

De ce fait, les États-Unis et leurs alliés de l’OTAN ont certainement plus de moyens de pression sur la Russie car cette dernière ne peut prétendre vivre en autarcie, encore une fois contrairement aux prétentions de l’Union soviétique de l’époque.

M. Gaddy a également déclaré que la Russie tentait de renforcer sa présence dans l’Arctique afin de compenser ses faiblesses économiques et de démontrer qu’elle est une puissance de premier plan sur l’échiquier mondial. Il a toutefois appelé l’OTAN a demeuré vigilante devant les visée russes sur le Grand Nord tout en faisant preuve de la plus grande prudence.

SOUTHCOM (COMMANDEMENT DU SUD DES ÉTATS-UNIS), BASE AÉRIENNE DE LA GARDE CÔTIÈRE, HOMESTEAD AIR RESERVE BASE - MIAMI, FLORIDE

La délégation a eu le privilège de visiter SOUTHCOM (Commandement du sud des États-Unis, la base aérienne de la Garde côtière et la Homestead Air Reserve Base.

Ces visites avaient pour but de de montrer certains parallèles entre l’expérience des États-Unis dans les Caraïbes face à diverses formes de trafic et de migration et les problèmes que connaissent aujourd’hui les Européens en Méditerranée

VISITE DE SOUTHCOM

Durant la visite, il a été question de :

·         Aperçu de SOUTHCOM

·         Discussion sur La mission d’interception des migrants de SOUTHCOM

·         Discussion sur Le rôle de l’Europe dans la mission de lutte contre le trafic de drogue

BASE AÉRIENNE DE LA GARDE CÔTIÈRE

Durant la visite, il a été question de :

·         Aperçu du commandement

·         Visite de l’unité – Base aérienne de Miami - CAPT Fedor, D7 Response / CAPT Lutes, Commandant

·         Aperçu du District 7

·         Présentation des missions de la base aérienne

HOMESTEAD AIR RESERVE BASE

Durant la visite, il a été question de :

·         Présentation des avions au sol

·         MH-65D

·         HC-144A

·         Visite de l’unité – Equipe tactique chargée de l’application des lois (Tactical Law Enforcement Team (TACLET) South)

·         CDR Fredie, Commandant

·         Présentation de la mission

·         Démonstration tactique

·         Présentation des équipements

BASE AÉRIENNE DE LA GARDE CÔTIÈRE

Durant la visite, il a été question de :

·         Exposé par la 125e escadre de chasse

§  Les missions d'alerte de protection de l'espace aérien

§  Exposé et simulation d'une alerte

§  Présentation du F-15C

 

·         Exposé par 482e escadre de chasse

·         Aperçu du commandement

·         Présentation du F-16C

 

·         Embarcation sur une ERS (Embarcation rapide de sauvetage - Fast Response Cutter- FRC) dans la baie de Miami

·         Discussion SUF

·         Démonstration de NCV-UOF (Navires de combat non conformes)

·         Enseignements tirés des missions CD/AMIO

 

Respectueusement soumis,

 

 

 

Mme. Cheryl Gallant, députée
Association parlementaire canadienne de l’OTAN (AP OTAN)

 

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