Le
Comité permanent de l’Association interparlementaire Canada-France s’est réuni
à Montréal, du 3 au 5 mai 2011. Le groupe français de la délégation était
composé de M. Marcel-Pierre Cléach, sénateur de la Sarthe, président du Groupe
d’amitié France-Canada au Sénat, de M. Georges Colombier, député de l’Isère,
remplaçant de M. Marc Laffineur, président de l’Association, empêché, de Mme
Catherine Coutelle, députée de la Vienne, et M. Matthieu Meissonnier,
fonctionnaire au Sénat, accompagnait la délégation. L’honorable Claudette
Tardif, sénatrice de l’Alberta et présidente du groupe canadien de
l’Association, dirigeait la délégation composée de l’honorable Jean-Claude
Rivest, sénateur du Québec et de M. Serge Pelletier, secrétaire administratif.
Entre
les réunions annuelles de l’Association, le Comité permanent se réunit pour
préparer les assises annuelles qui suivent. En 2011, c’est la France qui
accueillera la réunion annuelle. Le Comité permanent assure également le suivi
sur des dossiers d’intérêt commun et se prête à l’organisation de réunion de
travail sur des sujets de l’heure intéressant les deux pays.
La
réunion ayant débuté le lendemain des élections fédérales canadiennes du 2 mai
2011 par un dîner d’accueil, les résultats plutôt inattendus ont été l’objet de
plusieurs échanges entre les participants.
Le mercredi 4 mai
La
matinée du mercredi 4 mai a été consacrée à la discussion des préparatifs et
des thématiques de la 38e Réunion annuelle de l’Association dont la
France sera l’hôte en 2011.
Les
dates proposées sont du 31 août au 7 septembre 2011. Le séjour en France
prévoit des réunions de travail à Paris et Avrillé, des visites de centrales
nucléaires et autres industries en Normandie, ainsi que de lieux et monuments
commémoratifs associés au débarquement de soldats canadiens durant la 2e Guerre
mondiale. Le séjour en France s’achèvera sur des visites dans la région
d’Angers et du Mans.
Quatre
thématiques de travail ont été choisies pour les assises annuelles :
1)Techniques électorales et enjeux démocratiques
·Les sondages, pratique et réglementation
·Les primaires et/ou courses à la direction des
partis
·Les nouveaux moyens de communication (réseaux
sociaux, etc.)
·Les publicités électorales
2)Politique familiale : enjeux sociaux et économiques
3)L’avenir de la filière nucléaire après Fukushima
4)Les enjeux de l’Accord de libre-échange entre le Canada et l’Union
européenne et la nécessité de préserver le traitement spécifique des échanges
culturels
Pour
cette partie de la réunion de travail et de la discussion sur le projet
d’Accord de libre-échange Canada-UE, le groupe a été rejoint par M. Robert
Moulié, Chargé d’affaires à l’Ambassade de France au Canada. M. Moulié a
expliqué que la nouvelle échéance pour la conclusion de l’entente est désormais
le premier trimestre de 2012. Les sujets les plus difficiles à régler
concernent les investissements, l’accès aux marchés publics, les appellations
d’origine, sans compter divers irritants tels les OGM, les sables bitumineux,
les produits du phoque, etc.
Le
sénateur Jean-Claude Rivest a fait un exposé sur les résultats de l’élection
fédérale canadienne. Il a expliqué que les résultats surprenants obtenus par
différents partis illustrent la nature même du processus électoral canadien de
scrutin uninominal à un tour à la pluralité des voix. Ce système,
d’inspiration britannique, a été conçu et à fonctionné pendant longtemps sur la
base de deux partis nationaux et a ainsi favorisé l’alternance entre eux.
L’avènement de tiers partis a modifié la donne, tant au Royaume-Uni qu’au
Canada. Il a ainsi expliqué que le Parti conservateur du Canada a obtenu une
majorité confortable des sièges même si, dans son ensemble, 60 p. cent des
électeurs n’ont pas voté pour des candidats de ce parti.
Le
sénateur Rivest a souligné l’importance des médias sociaux et des chaînes de
nouvelles continues qui ont favorisé une campagne électorale axée
principalement sur les chefs de partis, au détriment des débats sur les enjeux
ou les programmes électoraux. La réalité démographique et sociale dans un
grand pays comme le Canada a conduit à des campagnes et des messages régionaux
plutôt que nationaux.
La
discussion sur les résultats électoraux s’est poursuivie à la résidence du
Consul général de France à Montréal, M. Pierre Robion, qui a accueilli les
participants à un déjeuner. M. Robion a expliqué le rôle du Consulat général à
Montréal, et a confirmé qu’il quittera ses fonctions cet été, très heureux de
son séjour dans la métropole québécoise.
Une
réunion de travail sur les bouleversements politiques dans les pays arabes
s’est tenue en après-midi au Centre d’étude en relations internationales de
l’Université de Montréal. Les professeurs Samir Saul, historien, et
Marie-Joëlle Zahar, directrice scientifique du Réseau francophone de recherche
sur les opérations de paix, ont fait un exposé.
D’entrée,
le professeur Saul a affirmé que le contemporain dans les pays arabes est lié à
leur histoire. Rappelant les récents soulèvements en Tunisie, il conclut que
le mouvement populaire est non islamique. En Égypte, en Tunisie, en Syrie, en
Libye, un cycle d’histoire prend fin. Les indépendances ont été des mouvements
nationalistes et progressistes, mais après les années ’60, le mouvement
ralentit, les militaires remplacent les élites de la décolonisation, les
États-Unis s’affirment dans la région. Conséquence, le développement stagne,
il y a glaciation du monde arabe, la vie politique meurt, le seul espace de
liberté demeure la religion. L’absence de vie politique, renforcée par la
répression militaire, entretient et cultive l’islamisme, qui n’est pas la même
chose que l’Islam a-t-il tenu à préciser.
Le
« printemps arabe » constitue pour le professeur Saul, un redémarrage
de l’histoire, un processus de grande importance. Pour lui, la renaissance
arabe n’est pas fondée sur l’islamisme et un retour en arrière lui semble
improbable. Il reconnait que les changements politiques prendront des
tournures différentes selon les pays. La Tunisie et l’Égypte ont des
structures politiques anciennes et fortes, contrairement à la Syrie, le
Bahreïn, le Yémen ou la Libye caractérisés par des assises politiques nouvelles
et fragiles.
La
professeure Marie-Joëlle Zahar pour sa part, affirme que tout dépendra de
l’équilibre qui s’instaurera entre le religieux et le politique, et la capacité
des nouveaux régimes à répondre aux attendes des peuples. Elle a souligné
l’importance de l’attitude du monde non arabe sur la suite des événements.
Elle reconnait que tout le monde a été pris de court par ce qui s’est passé.
Elle note que les processus de changement amorcés sont différents selon les
pays : changements contrôlés en Égypte et en Tunisie versus violence
ailleurs. Là où les militaires se sont substitués au politique, le résultat
des bouleversements est incertain. De plus, l’hétérogénéité variée des pays
arabes pourrait empêcher le changement. Enfin, le problème de la corruption
pourrait constituer un autre frein à la mutation souhaitée par les populations.
Les
deux présentations ont été suivies d’échanges animés. Il a été notamment
question des conséquences des interventions militaires et autres des pays non
arabes dans la région et la persistance du conflit israélo-palestinien qui ont
nourri l’islamisme militant. Dans la présente tourmente, ces pays devraient
agir avec bienveillance, a conclu Mme Zahar.
En
soirée, les participants ont rencontré l’ex-présidente du Groupe canadien de
l’Association, l’honorable Lise Bacon, lors d’un dîner.
Le jeudi 5 mai
Dans
les bureaux du Consulat général de France à Montréal, les participants ont tenu
deux réunions de travail portant sur les gaz de schiste et l’Accord
France-Québec sur la reconnaissance mutuelle des compétences.
1)L’exploration et l’exploitation des gaz de schiste
Les
membres du Comité permanent ont rencontré M. Jean Cinq-Mars, Commissaire à
l’environnement, rattaché au bureau du Vérificateur général du Québec, dont il
est aussi Vérificateur général adjoint.
M.
Cinq-Mars a expliqué que le dossier des gaz de schiste au Québec a été très
médiatisé depuis un an au Québec. Il a expliqué le rôle du Bureau du
Vérificateur général du Québec qui se rapporte à l’Assemblée nationale. Le
Bureau mène deux types de vérification : a) la vérification des
attestations comptables proprement dites; et b) la vérification de la gestion
des ministères et agences gouvernementales. Ces actions débouchent sur des
rapports déposés à l’Assemblée nationale et les ministères et agences doivent
certifier toutes les informations contenues dans ceux-ci et doivent également
accepter toutes les recommandations qu’ils contiennent. Résultat, de façon
globale, 70 % des recommandations sont mises-en-œuvre.
Le
dossier des gaz de schiste a donné lieu à deux consultations amorcées en
septembre 2010 suite aux manifestations négatives qui ont suivi l’annonce de
projets sur une vaste étendue du territoire. La première, menée par le Bureau
des audiences populaires sur l’environnement, a consisté à consulter
directement les populations. Le Bureau du Vérificateur général s’est attardé
pour sa part a étudié si le développement des gaz de schiste proposé par le
Gouvernement du Québec et l’industrie, respecte l’application de la Loi sur
le développement durable adoptée en 2006 et des 16 principes sur lesquelles
elle repose, ainsi que sur la Loi sur les mines, deux lois fondées sur
le développement durable et le respect de l’environnement.
Dans
son rapport publié le 11 mars 2011, le Commissaire fait les principaux constats
suivants :
·Le principe de précaution n’a pas été respecté
par les exploitants
·L’assurance responsabilité en cas d’accident ne
respecte pas les normes
·Les aspects efficacité économique, impacts
sociaux-économiques n’ont pas été pris en compte dans les projets présentés
·Les dédommagements pour dommages aux routes, le
traitement des eaux usées polluantes par les municipalités n’ont pas été pris
en compte
·Des lacunes ont aussi été constatées en ce qui
concerne la location des terrains exploités, les exigences des travaux sur les
terrains loués, le niveau des taxes et redevances
·Des explorations et des exploitations ont été
entreprises sans les permis nécessaires des municipalités
·L’absence d’analyse coûts/bénéfices
·Des infractions constatées n’ont pas eu de suivi
En
somme, conclut le Commissaire, il y a eu des défaillances de gestion sérieuses
pour les projets de développement en cours. Redevances trop faibles, manque de
transparence et d’information de la part de l’industrie, possibilités de
désastres écologiques, technologies non- éprouvées, lacunes des mécanismes de
contrôle, en conclusion, les ministères concernés ont perdu en crédibilité.
Depuis le dépôt du rapport, les ministères ont entrepris de se restructurer et
un moratoire partiel a été décrété, la fracturation étant notamment interdite
dans la grande région du Bas-St-Laurent, mais pas ailleurs.
Dans
les échanges qui ont suivi, la situation financière des entreprises
d’exploration et d’exploitation a été évoquée. Ces entreprises minières sont
hautement spéculatives et cotées en Bourse. Plusieurs de ces entreprises sont
de faible taille et espèrent trouver des filons rentables, pour, le cas
échéant, se faire acheter par des sociétés plus grandes. Le problème avec le
gaz en général, c’est que les prix ont dégringolé depuis 2008, car il y a
abondance sur les marchés.
Le point
de vue de l’industrie a été présenté par MM. Stéphane Gosselin, directeur
général de l’Association des pétrolières et gazières du Québec (APGQ), Frédéric
Badina, de l’entreprise Intragaz, et David Vincent, de Gastem, deux sociétés
membres de l’APGQ.
L’APGQ
a été créée afin d’encourager le dialogue sur le potentiel d’une nouvelle
industrie au Québec : l’industrie pétrolière et gazière. L’Association
œuvre à développer ces ressources de façon sécuritaire et dans le respect de
l’environnement, tout en contribuant à la croissance économique. L’objectif
principal des de démontrer les intérêts communs et les bénéfices mutuels
potentiels que peuvent en retirer autant la population du Québec que
l’industrie elle-même. L’Association compte 9 sociétés membres, et 3 sociétés
associées.
Après
avoir tracé l’historique des gaz de schiste en Amérique du Nord dont
l’exploitation a débuté au Texas en 1993, il fut question du shale de l’Utica
au Québec, d’une superficie de 10 000 km2, pour une réserve récupérable
estimée de 40 TcF (l’équivalent de 40 milliards de pieds cubes. Le potentiel
de production du shale de l’Utica a été démontré dès 2007. Depuis, des forages
d’évaluation ont été entrepris.
Pour
l’industrie, le principal défi est la cohabitation avec les populations. En
pratique, l’APGQ s’engage à consulter les parties prenantes concernées, à
transmettre une information transparente, à obtenir les autorisations
nécessaires d’organismes de contrôle, à s’entendre avec les propriétaires pour
les dédommagements équitables, à choisir des sites de forage pour minimiser
l’empreinte et les impacts sur les propriétaires, et à remettre les sites en
état lorsqu’un puits est abandonné.
En
septembre 2010, après la levée de boucliers suivant l’annonce par le
Gouvernement du Québec et des représentants de l’industrie d’un plan
d’exploitation des gaz schiste, l’APGQ a participé à trois séances
d’information avec le populations, rassemblant plus de 1 000
participants. Le même mois, le Gouvernement du Québec a annoncé une enquête du
BAPE, et les audiences ont eu lieu à l’automne 2010. Le BAPE dépose son
rapport final en février 2011 qui, selon l’APGQ, ne recommande pas l’imposition
d’un moratoire. En réponse, le Gouvernement lance une Étude
environnementale stratégique (ÉES), une démarche appuyée par l’industrie.
Les
représentants de l’Association expliquent que toutes les activités de
l’industrie sont encadrées par la Loi sur les mines, qui fait de l’État
québécois propriétaire de la ressource. Or, selon l’industrie, cette loi est
considérée par tous (gouvernement, industrie, municipalités, groupes
environnementaux) comme désuète sous bien des aspects.
Selon
l’APGQ, le développement de l’industrie des schales gazifières au
Québec présente plusieurs avantages. Sur le plan des investissements, le
potentiel est de plusieurs milliards de dollars. La création d’une industrie
du gaz naturel aurait des impacts économiques directs et indirects
appréciables, notamment au niveau de la création d’emploi, tout en réduisant la
dépendance du Québec vis-à-vis de cette ressource pour ses propres besoins
énergétiques. Sur le plan environnemental, le gaz naturel est l’énergie la
plus propre, disponible à long terme, et son introduction dans le bilan
énergétique réduirait de façon importante les GES, comparativement à l’usage du
mazout et du charbon.
Selon
l’APGQ, la clé du succès de cette industrie naissante repose sur plusieurs
facteurs : a) la certitude que la ressource est prouvée et compétitive; b)
un cadre légal, réglementaire et fiscal stable; c) l’établissement
d’infrastructures nécessaires au plan des services et du transport; d) le
soutien des parties prenantes. L’Association reconnaît que l’industrie fait
face à plusieurs défis de communication : elle doit mieux informer les
populations et les élus et mieux réagir à la médiatisation et la
désinformation. En fin de compte, l’industrie reconnaît qu’elle a fait une
erreur tactique en s’associant au Gouvernement du Québec dans le dossier, au
lieu de privilégier les relations avec les populations et les autorités
locales.
La
présentation s’est achevée sur le point précis de l’utilisation des ressources
aquatiques pour la fracturation hydraulique, les conséquences pour la pollution
des cours d’eau et le coût de traitement des eaux usées, et, enfin, les impacts
potentiels de l’industrie sur les nappes phréatiques.
Tout
au long de la présentation, les parlementaires ont posé de nombreuses questions
aux trois intervenants, sur tous les aspects de l’industrie. La question de
l’exploitation des gaz de schistes est à l’ordre du jour politique en France et
est également très controversée. Les présentations ont suscité le plus grand
intérêt chez les élus français.
2)Les Accords de reconnaissance mutuelle des compétences
professionnelles
Les
membres du Comité permanent de l’Association a eu le privilège de rencontrer
deux des acteurs majeurs de ce dossier, Mme Hélène Le Gal, Consule générale de
France à Québec, et Maître Gil Rémillard, avocat-conseil, secrétaire général
pour les Accords.
Madame
Le Gal a expliqué l’origine des Accords de reconnaissance mutuelle (ARM) par un
constat effectué depuis 2005: une immigration française importante au
Québec et l’impossibilité pour plusieurs de ces immigrants de pratiquer leur
profession à cause des obstacles instaurés par divers ordres professionnels.
Une
entente cadre a été signée par le Premier ministre du Québec et le Président de
la République française en octobre 2008. Selon l’entente, les ordres
professionnels de chaque coté de l’Atlantique sont invités à négocier avec leur
contrepartie dans l’autre pays, la reconnaissance des compétences
professionnelles. Pour ce faire, il a fallu examiner la formation
professionnelle de part et d’autre, afin de déterminer ce qui est équivalent et
ce qui est différent. Chez les avocats par exemple, ce fut relativement aisé,
sauf pour l’examen en déontologie imposé au Québec. Pour les médecins, la
principale difficulté a été de concilier la médecine étatique au Québec avec la
médecine libérale en France, et l’obligation de stages de trois mois aux
médecins immigrants suivis d’une année de probation au Québec. Une profession,
celle des vétérinaires, posent présentement des difficultés, les vétérinaires
du Québec ayant une entente de libre circulation avec les États-Unis. Parfois
les syndicats de travailleurs peuvent aussi constituer un frein à la mobilité
professionnelle souhaitée.
Ce
qui est intéressant dans l’Entente, c’est que la reconnaissance mutuelle n’est
pas exclusive aux Français et aux Québécois de souche : ce qui importe c’est
le lieu d’études. Un Polonais ayant étudié la médecine en France peut donc
venir s’établir au Québec au même titre et aux mêmes conditions qu’un immigrant
français né en France.
Depuis
octobre 2008, 63 accords ont été négociés, sur une centaine d’accords
potentiels. En réalité, 80 accords sont réellement possibles. Cinquante
accords sont présentement entrés en vigueur. On peut déjà mesurer des
flux : 350 Français sont venus au Québec, notamment en médecine, en soins
infirmiers, alors qu’une cinquantaine de juristes québécois pratiquent
désormais en France.
Maître
Rémillard a tenu à souligner l’excellente collaboration des deux Consuls de
France au Québec pour la conclusion de l’Entente et des ARM qui ont suivi. Il
a expliqué que l’Entente était très chère au premier ministre Jean Charest.
Elle est innovatrice en ce sens qu’elle est une entente d’immigration et de
migration à la fois, et qu’elle contient un aspect économique important. La
France est le 3e investisseur au Québec. Il informe les participants
que le lundi 9 mai, le Gouvernement du Québec annoncera une importante Politique
du Grand Nord qui intéresse déjà plusieurs investisseurs comme AREVA
(uranium), SUEZ (gaz, environnement, eau), ASHTOM, TOTAL, etc.
Autre
aspect intéressant des ARM : ils favorisent la réciprocité de mobilité des
professionnels concernés au sein de l’Union européenne et du Canada dans son
ensemble. Ainsi, un ingénieur français partie prenante à un ARM qui vient
s’établir au Québec pourra aller travailler ailleurs au Canada, et inversement
pour un professionnel québécois immigré en France qui pourra aller exercer
ailleurs au sein de l’UE.
M.
Rémillard précise que l’Entente n’est pas une entente internationale à
proprement dit, mais une entente administrative, ce qui a permis de contourner
d’éventuels obstacles venant de l’Union européenne ou de la fédération
canadienne. Donc, le PM Harper à dit oui, l’UE a aussi dit oui, tout cela
étant très positif.
Prenant
en exemple plusieurs professions couvertes par les ARM, Maître Rémillard a
précisé que 18 accords avaient été conclus dans le domaine de la construction,
une vingtaine dans des métiers hors construction, une dizaine chez les
professionnels, dont huit à venir dans les prochaines semaines. Des
négociations concernant d’autres ARM sont en cours dans le domaine des
assurances, des institutions financières et des enseignants sportifs
notamment.
En conclusion, M. Rémillard a affirmé que l’Entente fonctionne, même
si les chiffres de flux pour l’instant sont modestes, rappelant la nouveauté
des ARM. Les effets ne pourront être évalués qu’à long terme. En ce qui
concerne les étudiants, les statistiques révèlent qu’il y a présentement 7,300
étudiants français dans les universités québécoises, et 2,700 au niveau des Cégeps,
alors que 1,200 Québécois étudient en France. Compte tenu des populations
totales, ces chiffres respectent les proportions attendues.
Au terme du programme de la réunion, les parlementaires se sont
donné rendez-vous en France en septembre 2011.
Respectueusement soumis,
L’honorable Claudette Tardif, sénatrice
Présidente de l’Association interparlementaire Canada-France