Le 7 février 2010, une délégation
canadienne dirigée par le sénateur Consiglio Di Nino, accompagné des
députés David Christopherson, Peter Goldring, Monique Guay et Martha Hall
Findlay, s’est jointe à la Mission internationale d’observation des élections (MIOE)
chargée d’observer le second tour de l’élection présidentielle en Ukraine. Le
rapport qui suit repose principalement sur le document Statement of
Preliminary Findings and Conclusions publié par la MIOE le 8 février 2010.
Environ 600 observateurs ont été
déployés ponctuellement dans le cadre de la MIOE, dont une délégation de 69
membres de l’AP OSCE. Au total, il y avait des observateurs de 45 États membres
de l’OSCE. Ils ont observé l’élection dans quelque 2 000 bureaux de vote
sur un total de 33 667, dont 194 bureaux de vote et de calcul des
résultats dans 150 commissions électorales de district. La Mission a été
déployée sur invitation du gouvernement de l’Ukraine, conformément aux
engagements pris par les États membres de l’OSCE.
Le deuxième tour de l’élection
présidentielle en Ukraine a confirmé que le processus électoral répond à la
plupart des engagements de l’OSCE et du Conseil de l’Europe.
Les observateurs ont noté que
l’élection constituait une consolidation des progrès réalisés depuis 2004, mais
ils ont conclu par ailleurs que le manque de confiance des candidats l’un
envers l’autre et les lacunes du cadre juridique étaient la cause de la
majorité des problèmes observés et constituaient un défi auquel le nouveau
gouvernement devra vite s’attaquer. La manière professionnelle, ouverte et
honnête dont s’est déroulé le scrutin et le dénombrement des voix devrait
assurer un fondement solide propice à une passation des pouvoirs en douceur.
Malgré des lacunes, le cadre juridique
actuel constitue quand même une base convenable pour des élections
démocratiques comme l’a confirmé le premier tour. Cependant, les dispositions
de la loi relatives au second tour comportent des lacunes, ainsi que des
dispositions susceptibles d’interprétations variées.
Dans l’ensemble, les commissions
électorales ont fait preuve de coopération, et les observateursont pu assister à leurs réunions et
consulter leurs documents. En dépit de tensions politiques croissantes, la
Commission électorale centrale a continué de fonctionner efficacement, en
faisant preuve de neutralité la plupart du temps.
La liste électorale du second tour
comptait 36 518 290 électeurs, soit 215 817 de plus qu’au
premier tour.
Les candidats ont pu faire campagne
dans un contexte électoral compétitif, mais polarisé. L’atmosphère a été gâtée
par des accusations de fraude lancées par les deux camps, par des modifications
de dernière minute de la loi électorale et par des tentatives de remplacement
des dirigeants d’institutions clés pour des considérations partisanes. Les
institutions ayant un rôle important dans le processus électoral ont été
entraînées dans un conflit de pouvoirs durant la période qui a précédé
l’élection.
Dans l’ensemble, les médias ont permis
aux électeurs de faire un choix éclairé. Des émissions-débats politiques
diffusées par les stations de télévision publiques et privées ont offert au
public un vaste éventail d’opinions et ont permis aux candidats de discuter des
grandes orientations de la politique publique. Généralement, ces émissions ont
fait bénéficier les candidats d’une couverture plus équilibrée que les journaux
télévisés, et les journalistes se sont efforcés d’offrir un temps d’antenne
égal à tous les candidats.
Le jour de l’élection, le scrutin s’est
déroulé dans le calme, de façon ordonnée et ouverte, avec professionnalisme,
dans tout le pays. Les observateurs de la MIOE ont qualifié le processus
électoral de bon ou très bon dans 98 % des bureaux de scrutin visités. Les
membres des commissions ont administré l’élection de manière professionnelle
sans violations ou incidents sérieux. Par contre, dans les bureaux de scrutin
spéciaux (prisons, hôpitaux), le bilan du déroulement du scrutin n’a pas été
aussi favorable. La forte présence d’observateurs nationaux et internationaux
toute la journée dans les bureaux de scrutin a contribué à donner encore plus
de transparence au processus. Il y avait des observateurs des partis ou des
candidats dans neuf des bureaux de scrutin visités sur dix et des observateurs
de la société civile dans quatre sur dix.
Les délégués canadiens ont eu une
journée d’information à Kiev le 5 février, ainsi que des séances
d’information locales sur leur lieu d’affectation le lendemain. Le sénateur
Consiglio Di Nino a été affecté à Kiev, le député David Christopherson
à Kharkov, le député Pater Goldring à Donetsk, la députée Monique Guay à
Sevastopol et la députée Martha Hall Findlay à Odessa. En outre, tous les
délégués ont pu assister aux débreffages régionaux qui les concernaient ou au
débreffage de Kiev le 8 février.
La délégation a publié un communiqué de
presse le 8 février, dont on trouvera copie en annexe.
Le rapport préliminaire de la MIOE se
trouve sur le site www.oscepa.org (en anglais seulement).
Respectueusement soumis,
L'honorable sénateur
Consiglio Di Nino
Directeur
Délégation canadienne à
l'Assemblée parlementaire de l'Organisation pour la sécurité et la
coopération en Europe (AP-OSCE)