Du 4 au
6 mai 2014, le député Peter Stoffer, vice-président du Groupe
interparlementaire Canada‑États-Unis, dirigeait la délégation ayant pris
part à la 7e Conférence annuelle de l’Alliance des États du
Sud-Est des États‑Unis et des provinces canadiennes (SEUS-CP), qui s’est
tenue à Raleigh, en Caroline du Nord. Les autres membres de la délégation
étaient le sénateur Terry Mercer et Larry Miller, député. La délégation était accompagnée de Mme June Dewetering,
conseillère principale de la Section canadienne du Groupe.
LA CONFÉRENCE
L’Alliance
SEUS-CP est un partenariat axé sur le commerce et l’investissement entre
six États du Sud-Est des États-Unis (Alabama, Caroline du Nord, Caroline
du Sud, Géorgie, Mississippi et Tennessee) et sept provinces canadiennes
(Île-du-Prince‑Édouard, Manitoba, Nouveau-Brunswick, Nouvelle-Écosse,
Ontario, Québec et Terre-Neuve–et–Labrador). Créée en 2007, elle sert de
forum visant à promouvoir l’intérêt de tous ses membres en resserrant les
liens économiques entre les deux régions. Les délégations, dirigées
habituellement par les gouverneurs des États et les premiers ministres
provinciaux, comprennent des chefs d’entreprises et des chefs de file de divers
secteurs.
La 8e réunion
annuelle se tiendra du 28 au 30 juin 2015, à l’Île-du-Prince-Édouard,
au Canada.
OBJECTIFS DE LA
DÉLÉGATION POUR LA CONFÉRENCE
Le Canada et
les six États américains membres de l’Alliance SEUS-CP entretiennent des
relations qui leur sont mutuellement profitables. En effet, plus de
8 millions d’emplois aux États‑Unis dépendent des échanges
commerciaux avec le Canada et, selon les estimations, plus de 1,06 million
d’entre eux se trouvent dans les six États membres de l’Alliance SEUS-CP.
D’ailleurs, le Canada est le principal partenaire commercial de la majorité de
ces derniers. En 2013, le commerce de marchandises entre les six États et
le Canada a totalisé 50,3 milliards de dollars américains, soit
31,7 milliards d’exportations vers le Canada et 18,6 milliards
d’importations en provenance de ce pays. D’après les dernières données, en
12 mois, plus de 3,8 millions de Canadiens se sont rendus dans les
États membres de l’Alliance SEUS-CP et y ont dépensé 728 millions de
dollars américains, tandis que les habitants de ces États ont fait plus de
650 000 séjours au Canada et dépensé ici 370 millions de dollars
américains.
C’était la
cinquième fois que des membres de la Section canadienne du GIP
participaient à une réunion de l’Alliance SEUS-CP. Dans un sens, l’Alliance est
le pendant du Pacific NorthWest Economic Region (PNWER) pour les régions de
l’Est des deux pays, à cette différence près que les gouverneurs
américains et les premiers ministres de provinces canadiennes y participent.
La Section canadienne constate encore la nature concrète de la
Conférence de l’Alliance et la présence de nombreux gouverneurs d’États
américains et premiers ministres de provinces canadiennes, qui fait ressortir
l’envergure et les réalisations de l’Alliance
SEUS-CP.
La Section canadienne
compte participer aux prochaines conférences annuelles de l’Alliance SEUS-CP et
continuer de défendre les intérêts du Canada, plus particulièrement auprès des
gouverneurs américains et des hauts responsables de l’exécutif ainsi qu’auprès
des gens d’affaires.
TRAVAUX DE LA
CONFÉRENCE
La 7e Conférence
de l’Alliance SEUS-CP comprenait plus de 900 réunions de jumelage
d’entreprises et les séances plénières suivantes :
·Les nouvelles technologies : en quoi
favorisent-elles le commerce transfrontalier entre le Canada et les États‑Unis?
·Les technologies propres : leurs incidences
sur l’environnement et l’économie
·Une prospérité économique grâce à la fabrication
de pointe
Le présent
rapport est un compte rendu sommaire des exposés et des discussions qui ont eu
lieu lors de la réunion annuelle de 2014.
LES NOUVELLES
TECHNOLOGIES : EN QUOI FAVORISENT-ELLES LE COMMERCE TRANSFRONTALIER ENTRE
LE CANADA ET LES ÉTATS-UNIS?
Brooks Rainford
de la North Carolina Technology Association a posé des questions àSteve Huettner de Nuvotronics, à
Glenn Flaherty d’ERD Ltd., Inc. ainsi qu’à Steve Chase d’Alphanumeric
Systems, Inc.
Question : Quelles sont les
différences de réglementation et de législation entre le Canada et les
États-Unis?
Steve Huettner,
Nuvotronics
·La propriété intellectuelle n’est pas protégée
de la même manière dans les deux pays. Les entreprises et les particuliers au
Canada et aux États‑Unis doivent donc connaître les moyens de protéger la
propriété intellectuelle.
·Les restrictions imposées par l’International
Trafficking in Arms Regulations doivent être comprises, surtout en ce qui
concerne les technologies à double usage.
Glenn Flaherty,
ERD Ltd., Inc.
·Les prescriptions douanières peuvent se révéler
complexes.
·Il faut remplir correctement et en entier les
documents administratifs.
Question :
Que pouvez-vous nous dire des diverses législations en matière de travail?
Steve Chase, Alphanumeric Systems,
Inc.
·Le droit du travail diffère d’un pays à l’autre,
tout comme les obligations notamment en santé.
·Les bureaux consulaires aideront quiconque
souhaite comprendre les différences du droit du travail entre les pays.
·Les entreprises pourront avoir à des problèmes
de compréhension de la langue, de décalage horaire et de différence culturelle
lorsqu’elles exercent des activités à l’étranger.
Question : Comment les
technologies facilitent-elles la communication des entreprises qui exercent des
activités à l’étranger?
Steve Huettner,
Nuvotronics
·Les logiciels de communication ont radicalement
changé la manière dont les gens communiquent, de partout et à n’importe quel
moment.
·Les logiciels de communication présentent des
défis pour la sécurité.
Question: Que
pouvez-vous nous dire de la coopération des bureaux consulaires et des
organismes de développement économique à plusieurs niveaux?
Glenn Flaherty, ERD
Ltd., Inc.
·Une panoplie de ressources sont à la disposition
des personnes qui les cherchent et souhaitent les utiliser.
Steve Huettner, Nuvotronics
·Aux États-Unis, les départements du commerce des
États et fédéral offrent des ressources très utiles.
Steve Chase,
Alphanumeric Systems, Inc.
·Les bureaux consulaires peuvent aider les
entreprises à identifier les personnes et les ressources nécessaires.
·Il est impératif de savoir comment remplir les
formulaires obligatoires, notamment ceux des douanes.
Question : Quelles
méthodes les entreprises emploient-elles pour trouver les talents et les
relations qui « fonctionneront »?
Steve Huettner,
Nuvotronics
·Les entreprises devraient collaborer avec les
établissements d’enseignement, de même qu’avec les étudiants et professeurs, en
plus de se rendre sur les lieux d’enseignement.
·Les médias sociaux se révèlent des outils
précieux pour nouer des relations.
·Certaines entreprises trouvent longtemps
d’avance les employés potentiels et restent en contact avec eux jusqu’au
« bon moment ».
Glenn Flaherty,
ERD Ltd., Inc.
·Les établissements d’enseignement constituent un
bassin de « talents ».
·Les entreprises peuvent trouver pratique
d’identifier des personnes dotées de certaines capacités, puis les
« mouler » à leurs besoins propres.
Question:
Comment les technologies peuvent-elles servir à « connecter » les
membres d’une équipe de travail ou encore à recruter, maintenir en poste et
former les « talents »?
Steve Chase, Alphanumeric Systems,
Inc.
·Le roulement de personnel entraîne des coûts
élevés, surtout si la main‑d’œuvre est hautement qualifiée.
·Il faut tirer parti des systèmes de gestion de
l’apprentissage pour créer des équipes virtuelles, qui soutiennent le
perfectionnement des employés.
·Il faut récompenser les employés qui
recommandent des personnes pour des postes à pourvoir et dont la candidature
est retenue.
Steve Huettner, Nuvotronics
·La planification de la relève et le maintien des
connaissances sont cruciaux pour la réussite d’une entreprise.
·Toute l’information est accessible dans des
espaces communs, comme des wikis internes, des sites SharePoint et d’autres
logiciels.
Glenn Flaherty,
ERD Ltd., Inc.
·Lorsqu’un roulement de personnel est prévisible,
il faut s’employer à conserver le plus d’information possible.
·Le travail d’équipe assure aussi la circulation
de l’information, ce qui atténue les problèmes en cas de roulement de
personnel.
·Il faut former plusieurs personnes aux mêmes
tâches.
Question:
Quels aspects des relations canado-américaines faut-il améliorer?
Steve Huettner, Nuvotronics
·Le rythme auquel les choses changent, notamment
la réglementation, peut s’avérer problématique.
·Les modifications des règlements nécessitent
beaucoup de temps et d’argent, surtout pour les petites entreprises.
Steve Chase,
Alphanumeric Systems, Inc.
·Il serait utile d’établir, pour chaque région,
un aide-mémoire sur les normes de travail minimales, les cotisations sociales,
les prestations aux régimes d’avantages sociaux et autres exigences, car elles
diffèrent d’une région à l’autre.
·Il serait bon de faire connaître la façon de
remplir correctement et efficacement les formulaires de douanes.
Glenn Flaherty,
ERD Ltd., Inc.
·L’Accord de libre-échange nord-américain ne
facilite pas tout.
·Il serait utile de publier une série de
« modes d’emploi ».
LES TECHNOLOGIES
PROPRES : LEURS INCIDENCES SUR L’ENVIRONNEMENT ET L’ÉCONOMIE
Maryann Feldman
de l’Université de Caroline du Nord a posé des questions à Sumesh Arora
d’Innovate Mississippi, à Mathieu Chagnon de Rackam ainsi qu’à
Sean Murphy de Daimler Trucks North America.
Question : Quelles difficultés
éprouvent les entreprises désireuses de commercialiser des technologies
propres?
Mathieu Chagnon,
Rackam
·Pour ce qui est de l’énergie solaire, le prix de
l’équipement représente la principale difficulté.
Sean Murphy,
Daimler Trucks North America
·Il faudrait améliorer l’accès à l’infrastructure
gazière nécessaire.
Sumesh Arora, Innovate Mississippi
·Parmi les défis d’importance, citons la
conception de technologies, la mise sur pied d’une bonne équipe de gestion et
l’existence de mécanismes de financement appropriés.
Question : Quels secteurs
d’activité ont été touchés par l’évolution du « paysage » des
technologies propres?
Sean Murphy, Daimler Trucks North
America
·Les fabricants, distributeurs et autres maillons
de la chaîne d’approvisionnement ont subi les répercussions causées par les
changements dans le domaine des technologies propres.
Mathieu Chagnon, Rackam
·L’énergie solaire se trouve être le complément
du gaz naturel.
·Les secteurs qui sont grands consommateurs de
chaleur peuvent réduire leur utilisation de combustibles fossiles et augmenter
leur recours à l’énergie solaire.
Sumesh Arora, Innovate Mississippi
·Le secteur énergétique est le moteur de bien
d’autres secteurs d’activité.
Question : Quels sont les
risques qui pèsent sur les entreprises en technologies propres?
Sumesh Arora,
Innovate Mississippi
·Les politiques à long terme offrent une
certitude qui facilite la planification.
Mathieu Chagnon, Rackam
·La principale menace pour l’énergie solaire,
c’est le prix des combustibles fossiles.
Sean Murphy,
Daimler Trucks North America
·Le financement nécessaire aux nouvelles
technologies peut s’avérer un risque.
·Les entreprises peuvent créer des produits qui
n’intéressent pas les consommateurs.
Question : Quel sera le visage
probable des technologies propres en 2025?
Mathieu Chagnon,
Rackam
·Il y a lieu d’être optimiste quant à la
croissance prévue de la demande en énergie solaire.
·L’énergie solaire sera probablement de plus en
plus produite par cogénération avec d’autres sources d’énergie, dont
l’électricité.
Sean Murphy,
Daimler Trucks North America
·Le gaz naturel sera plus répandu, et les camions
propulsés par ce combustible deviendront chose courante.
·Il y aura probablement davantage de véhicules
hybrides dans le monde de demain.
Sumesh Arora, Innovate Mississippi
·À long terme, l’offre de gaz naturel sera plus
large.
·Les fournisseurs d’énergies renouvelables
devront tenir compte du rôle du gaz naturel.
·Selon toute probabilité, on améliorera la
technologie des piles et le stockage d’énergie.
UNE PROSPÉRITÉ
ÉCONOMIQUE GRÂCE À LA FABRICATION DE POINTE
Phil Mintz
du North Carolina Manufacturing Extension Partnership a posé des questions à
Tom Rhoads de Parata Systems, à Miles Wright de Xanofi et à
Mike Kauffman de GE Aviation.
Question : Comment les avancées
technologiques ont-elles modifié la gestion des entreprises?
Mike Kauffman,
GE Aviation
·En raison de la tendance à l’automatisation, les
coûts de main‑d’œuvre représentent une moindre proportion des coûts
totaux de production. Les entreprises ont cependant besoin d’employés plus
qualifiés.
·Les entreprises n’ont plus à pousser plus loin
la réduction maximale des coûts de main-d’œuvre.
·La culture de gestion évoluant, les entreprises
misent de plus en plus sur des équipes de travail à haut rendement.
Tom Rhoads, Parata Systems
·Un nombre grandissant d’entreprises ont recours
aux techniques de production sans gaspillage.
·Les entreprises qui ont besoin d’une
main-d’œuvre hautement qualifiée devraient établir des partenariats avec les
établissements d’enseignement et offrir de la formation en cours d’emploi.
·La formation en classe perd de sa popularité, au
profit de celle en ligne.
·Un horaire souple revêt de l’importance pour
certains employés, surtout les jeunes.
Question: Dans
quelle mesure l’essor des entreprises stimule-t-il la croissance d’autres
activités?
Miles Wright, Xanofi
·Une usine monolithique n’est pas adaptée à
l’utilisation des nanomatériaux.
·Comme tout est fait sur mesure en
nanotechnologie, il est impossible de construire une usine traditionnelle; au
contraire, la portabilité représente la clé de voûte de la fabrication misant
sur la nanotechnologie.
Question : Quelles mesures
prendre en prévision du vieillissement de la main‑d’œuvre?
Mike Kauffman, GE
Aviation
·En présence de l’exode imminent du savoir, il
faut s’employer à soutenir le transfert des connaissances.
·Les programmes de formation de durée raccourcie
et l’encadrement d’employés par des retraités pourraient nous préparer aux
effets du vieillissement de la main-d’œuvre.
Tom Rhoads, Parata Systems
·Pour se préparer aux effets du vieillissement de
la main-d’œuvre, les entreprises peuvent envisager des programmes de formation
polyvalente, des départs progressifs à la retraite ainsi que des
« contrats personnalisés » pour tous les employés, surtout ceux sur
le point de partir à la retraite.
Question:
Une entreprise qui utilise des robots a-t-elle toujours besoin de travailleurs
de première ligne?
Tom Rhoads, Parata
Systems
·Les entreprises devront affecter correctement
les ressources selon les besoins.
Question : Quel type de
« talents » faut-il attirer pour les besoins futurs?
Miles Wright,
Xanofi
·Pour certaines entreprises, l’ensemble de la
formation vise un secteur donné, tandis que d’autres ont besoin d’une
combinaison de compétences professionnelles générales et d’aptitudes propres à
un secteur.
·Il serait profitable pour les entreprises
d’embaucher des employés dotés d’une compétence particulière et de les former
pour qu’ils acquièrent les autres compétences requises.
Question :
Quelle croissance prévoit-on dans certains secteurs précis?
Mike Kauffman, GE
Aviation
·Il y aura toujours une demande d’aéronefs
écoénergétiques.
·Dans l’aéronautique, la conception et la mise à
l’essai de produits sont importantes.
Miles Wright, Xanofi
·Les nanotechnologies facilitent la vie
lorsqu’elles sont bien déployées.
·On s’attend à ce que les nanotechnologies
enregistrent une forte croissance.
Tom Rhoads, Parata Systems
·Selon toute probabilité, la société de
consommation sera profondément transformée.
·Le secteur des soins de santé change.
Respectueusement soumis,
L’honorable Janis
G. Johnson
sénatrice, coprésidente
Groupe interparlementaire
Canada-États-Unis
Gord Brown, député
coprésident
Groupe interparlementaire
Canada-États-Unis