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Rapport

MEMBRES DE LA DÉLÉGATION ET PERSONNEL

Les 15 et 16 octobre 2015, le sénateur Percy Downe a représenté la Section canadienne du Groupe interparlementaire Canada-États-Unis (GIP) à la réunion annuelle de 2015 de la Southern Governors’ Association (SGA), qui s’est tenue à St-Louis, Missouri.

LA RÉUNION

Fondée en 1934, la SGA est la plus ancienne association régionale de gouverneurs; elle fait depuis longtemps la promotion des intérêts communs des gouverneurs des 16 États du Sud ainsi que des îles Vierges américaines et de Porto Rico (voir l’annexe). La SGA fournit une tribune bipartite pour favoriser l’élaboration et la mise en œuvre de politiques nationales dans le but de régler les problèmes à l’échelle régionale, d'améliorer la qualité de vie des résidents du sud des États-Unis et d'apporter dynamisme et prospérité à cette région.

La SGA tient une réunion par année, et celle de 2015 avait pour thème « L’avenir du travail dans le sud des États-Unis ».

OBJECTIFS DE LA DÉLÉGATION POUR LA RÉUNION

L'objectif du Groupe interparlementaire Canada-États-Unis est de trouver les points de convergence dans les politiques nationales des deux pays, d'instaurer un dialogue sur les points de divergence, de favoriser les échanges d’information et de promouvoir une meilleure compréhension entre les parlementaires canadiens et américains sur des questions d’intérêt commun. En plus de rencontrer fréquemment leurs homologues fédéraux, les membres de la Section canadienne du Groupe interparlementaire assistent à des réunions auxquelles participent les gouverneurs et les législateurs des États.

ACTIVITÉS PENDANT LA RÉUNION

Au cours de la réunion annuelle de 2015, la SGA a tenu les séances suivantes :

·Discours liminaire : Prédire l'avenir du travail

·Table ronde : Répercussions sur l’avenir du travail

·Question en vedette : Une perspective du marché sur les énergies renouvelables

·Pratique exemplaire en vedette : Améliorer l’intérêt envers le codage et l’informatique

·Atelier d’orientation : Comprendre le paysage des soins de santé en milieu rural

·Forum de discussion de clôture.

Le présent document résume les exposés présentés à la réunion annuelle de 2015.

TABLE RONDE : RÉPERCUSSIONS SUR L’AVENIR DU TRAVAIL

Animateur : Ted Abernathy, conseiller en politiques économiques du SGA

·John M. Keynes a inventé le terme « chômage technologique », ce qui signifie le remplacement des emplois par la technologie.

·Au cours des 20 prochaines années, on s’attend à ce que près de 9 millions d’emplois soient perdus aux États Unis à cause de changements technologiques.

·Même si ces changements créeront des emplois, ceux qui se retrouveront au chômage n’auront probablement pas les compétences requises pour occuper les nouveaux postes.

Gouverneur Steve Beshear, gouverneur du Kentucky

·Il importe que les gouvernements forment des partenariats avec le milieu des affaires.

Eric Seleznow, département américain du travail

·La formation de la main-d’œuvre axée sur les compétences suit la demande.

·Les compétences et les capacités sont bien plus importantes que l’éducation et les diplômes.

·Les stages sont comme un diplôme d’études collégiales, mais sans la dette.

Charles Fluharty, Rural Policy Research Institute

·La notion d’« éducation » doit aller au-delà de la « formation ». 

·STIM – sciences, technologie, ingénierie et mathématiques – doit devenir STIAM – sciences, technologie, ingénierie, arts et mathématiques.

·Les milieux ruraux ont besoin d’un accès à un réseau à large bande; sans cet accès, « rien d’autre n’a d’importance ».

Chris Masingill, Delta Regional Authority

·La notion d’éducation doit dépasser le cadre de la maternelle à la 12e année; elle doit inclure l’obtention d’un emploi.

Deborah Lyons, ACT

·Les changements technologiques seront comme la révolution industrielle, sauf qu’ils surviendront bien plus rapidement.

·Quatre champs de compétences seront probablement essentiels à l’avenir :

ØQualités personnelles (comme l’intégrité)

ØAptitudes en relations humaines (comme le travail d’équipe)

ØCompétences en technologie appliquée (comme les mathématiques appliquées)

ØCompétences en milieu de travail (comme la prise de décisions)

Michael Walden, Université d’État de la Caroline du Nord

·Il se peut que nous n’ayons plus besoin de conducteurs de camions dans 50 ans, mais pour l’instant, ce n’est pas le cas : la demande de conducteurs de camions dépasse l’offre de personnes ayant les compétences requises. 

·Le système de prestations de chômage aide dans les situations de perte d’emploi temporaire.

·Bien que la nature de la technologie actuelle (robots, voitures sans conducteur) soit sans précédent, le remplacement de l’humain par la machine ne l’est pas.

·Les emplois comportant des « tâches routinières » sont vulnérables, et les personnes qui les occupent risquent d’être remplacées par la technologie. Les emplois à faible salaire sont donc particulièrement menacés.

·Les systèmes d’éducation et de formation doivent être prêts à s’adapter au changement technologique.

QUESTION EN VEDETTE : UNE PERSPECTIVE DU MARCHÉ SUR LES ÉNERGIES RENOUVELABLES

Animateur : Ken Nemeth, Southern States Energy Board

·En général, la demande en électricité (dans le sud des États Unis) est demeurée fixe.

·Les prix du gaz naturel sont demeurés bas, et le coût de l’énergie renouvelable a connu une baisse dramatique au cours des dernières années.

Christopher Hagedorn, Peabody Energy

·Le charbon a un rôle important à jouer dans l’offre d’énergie « propre », à faible coût, et sur les marchés énergétiques mondiaux.

·Le plan d’énergie propre de la U.S. Environmental Protection Agency peut être dommageable pour l’économie et le développement et la sécurité économiques.

Jeffrey Price, Bluewave Resources, LLC

·La nature complexe actuelle de l’industrie américaine de l’électricité –l’interdépendance et le chevauchement de ses fonctions et de ses compétences – complique grandement l’établissement de prédictions précises.

·Des technologies nouvelles et améliorées, tant en ce qui a trait à l’offre et à l’utilisation de l’électricité, sont développées à l’heure actuelle.

·La flexibilité est importante pour répondre aux changements technologiques et pour rendre le réseau électrique sécuritaire.

·Les enjeux du marché de l’énergie ont évolué avec le temps; par exemple, le caractère abordable et la fiabilité étaient auparavant des questions importantes. La sécurité est devenue un aspect important seulement après 1973, tandis que les préoccupations en matière de sûreté et d’environnement ont fait leur apparition après l’incident de Three Mile Island, et que la résilience et la création d’emploi sont devenus plus importantes qu’au cours des dernières années.

·Historiquement, le secteur électrique des États-Unis était bien plus simple, et les fournisseurs de services « menaient leurs propres activités ».

·L’industrie électrique, souvent considérée comme une industrie technologique, fait en réalité partie du secteur des produits de base, avec tout le caractère imprévisible que cela suppose.

·Le nombre de « prosommateurs » – consommateurs qui produisent aussi de l’électricité – ne cesse de grimper.

·La coproduction est prometteuse, mais elle ne sera probablement jamais un créneau.

Brad Viator, Edison Electric Institute

·À l’heure actuelle, la réglementation est la principale cause des dépenses, puisqu’on procède à une amélioration de la capacité et à la mise à jour des systèmes existants.

·Aujourd’hui, le prix du gaz naturel est moins du tiers de ce qu’il était en 2008, et les coûts de construction des usines alimentées au gaz sont relativement moins élevés.

·Les coûts de l’énergie solaire sont en chute libre, et 60 % de sa production se fait à grande échelle ou à l’échelle des services publics.

·La nécessité de mesures de cybersécurité et de sécurité des réseaux (notamment, la protection de l’information des consommateurs) est en hausse.

·Parallèlement au besoin de sécurité, on assiste à la croissance du « réseau d’électricité intelligent » – une quantité bien plus importante d’information circulera dans les deux sens.

·La coproduction, qui comprend l’exploitation de la chaleur provenant de la production électrique, est un secteur prometteur

Gouverneur Steve Beshear, Gouverneur du Kentucky

·Trois éléments sont à prendre en considération dans les futurs plans énergétiques : le coût pour les particuliers, le coût pour les entreprises et les effets sur l’environnement.

·Le charbon sera toujours un secteur important, mais il n’emploiera plus jamais autant de personnes que par le passé.

·Le gaz naturel sera sans doute le prochain secteur sur lequel seront axées les activités de réglementation; cet intérêt, combiné aux forces du marché, fera augmenter les prix.

PRATIQUES EXEMPLAIRES EN VEDETTE : AMÉLIORER L’INTÉRÊT ENVERS LE CODAGE ET L’INFORMATIQUE

Animatrice : Linda Hoke, Consortium of University Public Service Organizations

·Au sein de la « main‑d’œuvre informatique », les femmes et les minorités sont sous-représentées.

Hadi Partovi, Code.org

·Auparavant, si une personne ne voulait griller des hamburgers ou conduire un camion, elle devait apprendre à utiliser la technologie. Mais sous peu, la technologie remplacera l’humain même  dans ces emplois.

·Les gens présument que l’éducation en informatique est un secteur florissant. Le fait est que ce domaine ne fait que commencer à se remettre d’un déclin de 10 ans. 

·Bien d'autres efforts doivent être faits, ne serait-ce que pour pourvoir les emplois disponibles à l’heure actuelle et pour répondre à la demande créée par les nouvelles possibilités à venir.

·Aux États‑Unis, au cours des dix prochaines années, on comptera 1,4 million de possibilités d’emplois en informatique, et seulement 400 000 diplômés du domaine. 

·Les programmes STIM ne sont pas une panacée, et 70 % des Américains ne savent pas ce que signifie STIM.

·Environ 67 % des nouveaux emplois dans les secteurs STIM sont en fait des emplois en informatique, mais seulement 8 % des diplômés ont étudié l’informatique. 

·L’informatique n’est pas un domaine « technique et professionnel », mais un sujet « de base ».

·Environ 90 % des parents américains souhaitent que l’informatique soit enseignée dans les écoles, mais seulement 25 % des écoles l’enseignent.

·Un nombre croissant d’États acceptent les crédits en informatique comme faisant partie des exigences en math et en science pour l’obtention du diplôme d’études secondaires.

·Par le passé, les cours d’informatique n’ont jamais été des options attrayantes pour les étudiants. Pourtant, les « fous de l’informatique » d’hier sont les milliardaires d’aujourd’hui.¸

·La façon la moins chère de former davantage de professeurs en informatique est de former des enseignants d'autres matières, ce qui coûte entre 5 000 et 10 000 dollars, tandis que former des personnes qui ne sont pas déjà des enseignants coûte 120 000 $. 

·Les langages informatiques vont et viennent, mais les concepts sous-jacents demeurent et sont transférables. 

Anthony Owen, ministère de l’Éducation de l’Arkansas

·Il existe trois principales branches d'études en informatique : programmation/codage; sécurité de l’information et réseautage/infrastructure.

·Le plus grand défi pour améliorer l’accessibilité des cours d’informatique est la pénurie d’enseignants qualifiés.

·Les États ont besoin d’un système multi-États d’éducation et de certification pour les professeurs d’informatique.

· L’informatique ne peut être perçue comme étant séparée des autres cours. Les ordinateurs jouent un rôle dans tous les domaines.

Cheryl Schrader, Missouri University of Science and Technology

·L’informatique est le seul domaine des programmes de STIM au sein duquel le nombre de femmes recevant des diplômes de premier cycle universitaire est en chute libre.

·En plus d’enseigner les étudiants; les enseignants ont également besoin d’instructions

·L’apprentissage continu (« de la maternelle à l’âge d’or ») est nécessaire.

·Il existe actuellement un besoin de former des personnes munies de connaissances techniques, qui sont prêtes à mener des carrières où l'on ne songe même pas à utiliser des technologies qui, d'ailleurs, n’existent pas encore. 

·L’informatique fait partie des connaissances de base et développer le processus de réflexion qui s'y rattache pourrait même être plus important qu'acquérir les compétences particulières.

·Les enseignants déjà en fonction doivent être formés en informatique.

Brendan Lind, LaunchCode

·L’objectif n’est pas seulement de trouver des emplois pour des personnes : c’est de trouver les personnes capables d’occuper des emplois.

·Le gouvernement américain prévoit un million d’emplois vacants en programmation seulement d’ici 2020.

·La plupart des gens obtiennent des emplois grâce aux personnes qu’ils connaissent, aux endroits où ils ont travaillé, et à leur diplôme d’études collégiales.

·Des ressources humaines valables demeurent inexploitées.

ATELIER D’ORIENTATION : COMPRENDRE LE PAYSAGE DES SOINS DE SANTÉ EN MILIEU RURAL

Animateur : Chris Masingill, Delta Regional Authority

·Les soins de santé peuvent être une stratégie de développement économique.

·Lorsque vient le temps d’attirer des investissements, la santé devient aussi importante que l’éducation.

·Au cours des cinq dernières années : 38 hôpitaux ont fermé leurs portes dans 16 États de la SGA et 283 autres sont menacés de fermeture.

·En Amérique rurale, le médecin de famille est « tout », y compris un spécialiste.

·Des 252 comtés et paroisses de la Delta Regional Authority, seulement 7 ne sont pas considérés comme mal desservis en matière de soins médicaux.

Charles Fluharty, Rural Policy Research Institute

·Les zones rurales sont confrontées à des défis démographiques, médicaux et financiers.

·Les paiements de Medicare sont de plus en plus rattachés à la qualité des services.

·En ce qui a trait aux soins de santé, il y a trois objectifs généraux : meilleurs soins, dépenses plus judicieuses et population en meilleure santé.

·Un système de soins de santé à « haut rendement » est nécessaire, et ce système doit être abordable, accessible, de haute qualité, communautaire et axé sur le patient.

·La formation locale est importante; par exemple, une infirmière formée dans un collège de la communauté est susceptible de passer toute sa carrière à une distance de 30 miles et moins de ce collège).

·Les soins d’urgence doivent être maintenus, mais il faut plutôt s’employer à faire en sorte que les situations ne deviennent pas des urgences.

·En ce qui a trait aux soins de santé, une vision commune et une direction forte sont importantes.

Andrew Bazemore, American Academy of Family Physicians

·Les soins de santé primaires sont le fondement logique d’un système de santé efficace et ils sont essentiels pour atteindre les objectifs qui ont de la valeur dans les soins de santé.

·Un meilleur accès à des soins primaires, comme à des bureaux de médecins, entraîne souvent des coûts généraux de soins de santé moins élevés, puisque les problèmes sont traités avant de nécessiter une hospitalisation.

·Pour 1 000 personnes, en un mois, 800 éprouveront des symptômes, 327 songeront à obtenir des soins médicaux, et 113 visiteront un médecin qui prodigue des soins primaires.

·Environ 6 à 7 % du financement en santé est destiné aux soins primaires; la majorité du financement est destiné aux grands hôpitaux, qui se trouvent « trop loin de ce qui importe vraiment ». 

·L’Australie consacre environ de 22 à 30 % du financement aux soins primaires.

·Dans les prochaines années, trois facteurs entraîneront une hausse de la demande en soins de santé primaires; la croissance de la population; le vieillissement de la population, et la hausse du nombre de personnes assurées par suite de l’Affordable Care Act.

·Des soins primaires supplémentaires sont nécessaires si l’objectif est d’atteindre une meilleure santé et non davantage de soins de santé.

·Comme les infirmières, le fait de former des médecins dans les milieux ruraux aide à les garder sur place, et annuler les prêts des nouveaux médecins qui s’installent en milieu rural est « nécessaire, mais pas suffisant ».

·Les soins de santé sont un impératif communautaire. 

Zane Yates, Centene Corporation

·Comme c’est le cas pour le réseau de santé en milieu rural, la dépendance excessive à l’égard des médecins spécialistes exerce des pressions sur le réseau de santé en milieu urbain.

·Les soins d’urgence doivent être réservés aux urgences; ils ne doivent pas servir à suppléer les soins primaires.

·Les soins d’urgence constituent les soins de santé les plus coûteux.

·La relation avec les médecins en milieu rural s’est transformée en cercle vicieux : lorsqu’un médecin en milieu rural décide d’aller pratiquer en milieu urbain, ses confrères qui restent voient leur charge de travail augmenter, une situation qui les amène à envisager un déménagement en milieu urbain, et ainsi de suite.

 

Respectueusement soumis,

 

 

 

L’honorable Janis G. Johnson,
Sénatrice, coprésidente
Groupe interparlementaire
Canada-États‑Unis

Gord Brown, député
Coprésident
Groupe interparlementaire
Canada–États-Unis

 

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