Les 27 et 28 juin 2010, l’honorable
Wayne Easter, C.P., député et vice-président, a dirigé une délégation de
la Section canadienne du Groupe interparlementaire Canada-États-Unis (GIP)
à la réunion annuelle de la Western Governor’s Association (WGA) à
Whitefish, au Montana. La délégation, également composée des députés
Brian Masse, vice-président, et Michel Guimond.
LA RÉUNION
La Western Governors’ Association
regroupe les 19 gouverneurs des États de l’Ouest (voir l’annexe) ainsi que
ceux des Samoa américaines, de Guam et des îles Mariannes du Nord. Les premiers
ministres de la Colombie-Britannique, de l’Alberta, de la Saskatchewan et du
Manitoba participent également aux activités de la WGA. Celle-ci fonde son
action sur six stratégies de base : élaborer et promouvoir une politique
régionale, constituer une instance de discussion pour les décideurs, accroître
les capacités régionales, entreprendre des recherches et en diffuser les
conclusions, former des alliances et des partenariats afin de servir les intérêts
régionaux et mieux faire comprendre à la population les dossiers régionaux et
les positions stratégiques afin qu’elle les soutienne.
Chaque année, la WGA organise une
réunion. Les gouverneurs Schweitzer (Montana), Otter (Idaho),
Freudenthal (Wyoming), Gibbons (Nevada), Gregoire (Washington),
Herbert (Utah), Richardson (Nouveau-Mexique), Ritter (Colorado)
et Rounds (Dakota du Sud) ont participé à la réunion annuelle de 2010,
tout comme le premier ministre du Manitoba, M. Selinger.
OBJECTIFS DE LA DÉLÉGATION POUR LA
RÉUNION
Les 19 États de la WGA et le
Canada entretiennent une relation mutuellement bénéfique. Selon des données
récentes, des quelque 8 millions d’emploi qui dépendent des échanges
bilatéraux aux États-Unis, dans les États de la WGA, plus de 2,7 millions
d’emplois dépendent du commerce entre le Canada et les États-Unis. La valeur
des échanges bilatéraux a été établie dernièrement à plus de 103 milliards
de dollars américains pour un an : les États de la WGA ont exporté
pour un peu plus de 39 milliards de dollars américains au Canada et ont
importé pour près de 64 milliards de dollars américains du Canada. De
plus, selon les dernières statistiques, les Canadiens se sont rendus plus de
8,6 millions de fois dans les États de la WGA et y ont dépensé près de
3,7 milliards de dollars américains sur une période de 12 mois,
tandis que les résidents des États en question se sont rendus plus de 2,4
millions de fois au Canada et y ont dépensé près de 1,8 milliards de
dollars américains.
Le Groupe interparlementaire
Canada-États-Unis vise à trouver des points de convergence dans les politiques
nationales des deux pays, à instaurer un dialogue sur les points de divergence,
à favoriser les échanges d’information et à promouvoir une meilleure
compréhension entre les parlementaires sur des questions d’intérêt
commun. Les membres de la Section canadienne du GIP rencontrent
régulièrement leurs homologues fédéraux et, au cours des dernières années, ils
ont participé à des réunions entre les gouverneurs ou les parlementaires. Lors
de ces activités, les délégués canadiens ont profité de l’occasion pour
participer à des discussions qui permettront au GIP d’atteindre ses objectifs
et de faire connaître la nature et l’ampleur de la relation bilatérale.
Aux yeux des délégués, la réunion
annuelle de la WGA de 2010 constituait une occasion importante de discuter avec
les gouverneurs et l’ambassadeur du Canada aux États-Unis, Gary Doer, qui,
jusqu’à récemment, participait régulièrement à la réunion annuelle à titre de
premier ministre du Manitoba. Les délégués ont fait part aux gouverneurs des
priorités du Canada et de la nature de la relation bilatérale. Ils ont tout
particulièrement discuté avec les gouverneurs Schweitzer, Gibbons, Ritter et
Rounds. Considérant que les membres de la Section canadienne ont atteint les
objectifs qu’ils s’étaient fixés pour la réunion, le GIP prévoit participer aux
réunions annuelles de la WGA à l’avenir et continuer à défendre les intérêts du
Canada.
ACTIVITÉS AU COURS DE LA RÉUNION
La réunion annuelle de la WGA
comportait des allocutions d’ouverture et les trois séances plénières
suivantes :
·le partage d’une ressource limitée : défis
et potentialités de la gestion des ressources hydrauliques;
·l’avenir de la technologie énergétique;
·une collaboration canado-américaine pour
préserver le paysage.
Le présent rapport donne un aperçu des
discussions qui ont eu lieu lors des séances plénières et des allocutions
d’ouverture.
ALLOCUTIONS D’OUVERTURE
Phil Jackson, auteur/entraîneur
et joueur de basketball
·La nature est fragile, mais pourtant si forte et
magnifique
·Les Autochtones, qui se sont occupés de nos
terres, doivent être honorés
·Des phénomènes imprévisibles transforment notre
environnement, nous devons donc apporter des changements pour améliorer la
situation
·Même si nous vivons à l’ère de mondialisation,
nous devons commencer à réfléchir à l’échelle locale
·Il faut pouvoir consommer des produits
alimentaires locaux
·Le déversement de pétrole dans le golfe du
Mexique peut revêtir un aspect positif : il nous sensibilise à la
fragilité de l’environnement
·Chacun de nous doit comprendre qu’il a un rôle à
jouer dans la gestion de nos ressources
Michael
Connor, ministère de l’Intérieur américain
·Le ministère de l’Intérieur a élaboré diverses
initiatives et priorités concernant l’Ouest américain
·En avril 2010, le président Obama a lancé
la America’s Great Outdoors Initiative (initiative américaine sur
le plein air) afin de promouvoir et de soutenir les mesures novatrices à
l’échelle des collectivités, visant à préserver les espaces extérieurs et à
permettre aux Américains de renouer avec le plein air
·Le ministère de l’Intérieur administre environ
20 % du territoire continental américain et 1,7 milliard d’acres de terres
au large des côtes des États-Unis
·Actuellement, le ministère de l’Intérieur assure
environ 33 % de la production énergétique des États-Unis
·Le ministère de l’Intérieur s’appuie sur son
programme WaterSMART (programme de gestion des ressources hydrauliques) afin de
relever les défis en lien avec les ressources hydrauliques
·Grâce à la Treasured Landscapes Initiative
(initiative sur les endroits à protéger), le ministère de l’Intérieur contribue
à restaurer, à protéger et à préserver les écosystèmes des États-Unis,
notamment ceux de l’Ouest du pays
·Des consultations et des travaux sont en cours
afin de réformer le système de gestion des terres tribales
LE PARTAGE D’UNE RESSOURCE
LIMITÉE : DÉFIS ET POTENTIALITÉS DE LA GESTION DES RESSOURCES HYDRAULIQUES
Robert Glennon, auteur
·Chacun de nous doit gérer et protéger les
ressources, notamment l’eau, de l’Ouest américain
·On croit souvent que l’eau est une ressource
illimitée et inépuisable, comme l’air; en fait, l’eau est une ressource limitée
et non renouvelable
·L’eau fait l’objet d’une demande de plus en plus
grande de la part, entre autres, de la population et des industries
·La crise de l’eau ne se limite pas à l’Ouest
américain; un certain nombre d’États sont aussi confrontés à une crise
·Les ressources hydrauliques
« facilitent » le développement économique des États-Unis; les
réserves d’eau doivent être suffisantes afin que l’économie américaine se porte
bien
·Les pénuries d’eau engendrent la migration de
population : ceux qui résident dans une zone où les ressources
hydrauliques sont limitées vont s’établir dans des zones où elles sont plus
abondantes
·On devrait tenir compte des conséquences de
divers types de production énergétique sur les ressources hydrauliques
·Compte tenu des réserves limitées – et de la
demande croissante – en eau, diverses solutions peuvent être envisagées;
cependant, détourner les cours d’eau, creuser des puits et construire des
barrages ne sont pas des solutions durables
·Il n’y a pas de solution miracle ou de solution
unique à la crise de l’eau; parmi la gamme de solutions possibles à la crise de
l’eau, citons :
Øla désalinisation – cette solution est
relativement coûteuse, nécessite beaucoup d’énergie et génère des déchets;
Øl’utilisation de l’eau recyclée – bien que cette
eau ne soit pas potable, les réserves d’eau pouvant être recyclée s’accroissent
à mesure que la population augmente;
Øla préservation – il faut y sensibiliser
davantage la population;
Øla construction d’infrastructure écologique –
par exemple, des possibilités liées aux eaux pluviales;
Øune limite imposée aux exemptions pour les puits
– on compte des millions de puits qui pompent des millions de gallons d’eau;
Øl’installation de compteurs d’eau – il faut
posséder des données sur la consommation d’eau, parce que ce qui ne peut pas
faire l’objet d’une surveillance ne peut pas être géré;
Øl’établissement du prix de l’eau – le prix de
l’eau, qui est actuellement moins élevé que les tarifs des services de
cellulaires et de câble, devrait être ajusté « raisonnablement » et
de façon à inciter la population à préserver les ressources hydrauliques;
Øla facilitation de la répartition des ressources
hydrauliques en fonction de la valeur élevée de leur utilisation – les
exploitants agricoles utilisent de 70 à 80 % de l’eau dans chaque État;
ØAttribution de droits relatifs à l’eau –
protéger les utilisateurs existants.
·Une crise nous offre des possibilités et doit
amener à poser les bons choix
Susan Cottingham, Montana
Reserved Water Rights Compact Commission
·Le Montana s’oppose notamment au gouvernement
fédéral, à d’autres États, aux Autochtones et au gouvernement du Canada sur des
questions complexes de compétence en matière de ressources hydrauliques
·La Reserved Water Rights Compact Commission
a réglé des conflits relatifs aux ressources hydrauliques entre les Autochtones
et le gouvernement fédéral
·Certaines affaires concernant les droits
relatifs à l’eau, auxquelles sont parties notamment le Montana et l’Arizona,
sont en instance devant le Congrès américain
·Certaines autorisations sont données sans
toutefois être accompagnées du financement nécessaire
·Des travaux sont en cours afin d’élaborer des
mécanismes de financement créatifs destinés aux affaires en suspens concernant
les droits relatifs à l’eau; sans le financement adéquat, ces affaires ne
pourront pas être réglées.
Mike Hayden, ministère de la
Faune et des Parcs du Kansas
·La rivière Missouri est le troisième bassin
hydrologique en importance au monde
·La Flood Control Act de 1944, adoptée par
le président Roosevelt, régit encore le plus grand bassin hydrologique en
Amérique du Nord
·Voici certaines des circonstances ayant mené à
l’adoption de la Flood Control Act:
Ødes pratiques agricoles non durables;
Øla grande dépression;
Øla National Industrial Recovery Act;
Øles débordements de la rivière Missouri.
·Le Congrès américain a approuvé une étude à des
fins autorisées sur la rivière Missouri
·Les circonstances de 1944 ne sont pas les mêmes
qu’aujourd’hui; comme les besoins ont changé, il faut apporter des
modifications à la Flood Control Act
·L’écosystème de la rivière Missouri doit être
restauré et, pour ce faire, il faut obtenir le financement nécessaire
·Le fond de la rivière se creuse de plus en plus
en raison, notamment, de l’enlèvement de sable et de gravier
·Les changements climatiques se répercutent sur
la rivière Missouri, notamment en ce qui a trait au moment et au volume des
écoulements; ceux-ci ont lieu plus tôt au printemps et pendant une période plus
courte, ce qui touche les utilisateurs en aval
·Il faut résoudre les questions liées aux droits
des tribus relativement à l’eau
L’AVENIR DE LA TECHNOLOGIE
ÉNERGÉTIQUE
Arun Majumdar, ministère de
l’Énergie des États-Unis
·Les États-Unis fabriquent 1 % des batteries
au lithium produites dans le monde, pourtant c’est dans ce pays qu’elles ont
été conçues
·Il faut mettre au point des technologies qui
réduisent les émissions de gaz à effet de serre, renforcent la sécurité
énergétique et facilitent le leadership technologique des États-Unis
·Les États-Unis devraient effectuer des
recherches sur les batteries pour les automobiles et sur le stockage de
l’électricité dans ce contexte
·On devrait mieux utiliser le dioxyde de carbone
afin de créer des produits de plus grande valeur
·L’énergie constitue une priorité absolue; le
système scolaire devrait conscientiser les enfants notamment à la conservation
et à l’efficience afin qu’ils y sensibilisent leurs parents à leur tout
Vinod Khosla, Khosla Ventures
·L’évolution rapide de la technologie rend les
prévisions difficiles
·Le piégeage et le stockage du carbone ne sont
nécessaires que si le dioxyde de carbone constitue un problème; le dioxyde de
carbone devrait être utilisé, de façon avantageuse, comme matière première
·L’engrais coûte cher et est néfaste pour
l’environnement, notamment lorsqu’il est question d’écoulement
·Les gouvernements ne devraient pas essayer de
« choisir des gagnants »
·Il faut trouver un moyen de réduire le coût des
technologies écologiques
David Leuschen, Riverstone
·L’avenir du « commerce énergétique »
est prometteur
·Le Brésil est le meilleur pays où produire de
l’éthanol
·Les investisseurs, qui ne font que régir
l’argent des autres, doivent agir en temps limité
·Le gouvernement est erratique dans son soutien
Ronald Evans, Denbury Resources
Inc.
·65 % des ressources pétrolières connues
sont encore dans le sol; on doit tirer profit des technologies existantes comme
nouvelles pour permettre l’accès à ces ressources
·Aujourd’hui, 5 % de la production de pétrole aux
États-Unis repose sur des techniques de récupération assistée des hydrocarbures
par injection de dioxyde de carbone; il faut des pipelines pour transporter le
dioxyde de carbone d’un endroit à l’autre
·Il faut fusionner suffisamment de terres afin de
faciliter la récupération assistée des hydrocarbures par injection de dioxyde
de carbone
·La récupération assistée des hydrocarbures par
injection de dioxyde de carbone est une technologie éprouvée
Robert
Bernard, Microsoft Corporation
·L’industrie de la technologie de l’information
produit la même quantité d’émissions que l’industrie aérienne
·Il existe d’« excellents outils » pour
maximiser l’efficacité énergétique
·On devrait fournir aux membres de la population
des outils afin qu’ils puissent connaître leur consommation d’énergie; ensuite,
on pourra s’attaquer aux changements de comportement et la population sera à
même de poser de meilleurs choix en fonction de l’information reçue
UNE
COLLABORATION CANADO-AMÉRICAINE POUR PRÉSERVER LE PAYSAGE
Sally
Jewell, REI
·La mondialisation a rendu la terre plate
·Les écosystèmes et les économies sont reliés
·Les activités de plein air devraient faire
partie du quotidien
·La technologie nous a rendus esclaves de
l’électricité
·La faune, l’eau et l’air ne connaissent pas de
frontières
Michael Scott, Université de
l’Idaho et Commission géologique des États-Unis
·Nous vivons dans un monde en changement
·Aujourd’hui, de nombreuses menaces pesant sur la
faune sont causées par l’économie mondiale, le climat et d’autres forces
·Les défis nous offrent des possibilités
·Moins de 5 % de la population américaine
possède 80 % des terres privées aux États-Unis
·Les paysages changent et, parfois, le changement
constitue un défi pour la faune
·On chasse et on pêche moins, mais on s’adonne
davantage à l’observation de la faune
·Les pertes d’habitats surviennent rapidement
·On recense jusqu’à 10 000 espèces menacées et
la survie de certaines d’entre elles dépend de la préservation
Chas Cartwright, Parc national du
Canada des Glaciers
·La gestion des ressources et la préservation
sont des enjeux très importants
·Le Montana et la Colombie-Britannique ont conclu
un mémorandum d’accord conçu, du moins en partie, pour protéger le parc
national du Canada des Glaciers des effets néfastes de l’exploitation minière
et des activités très extractives
Dave McDonough, Parc national Waterton
Lakes
·Il existe un lien commun entre le Parc national
du Canada des Glaciers et le Parc national Waterton Lakes
·La collaboration, le respect et la participation
de la population revêtent une grande importance
Respectueusement
soumis,
L’hon. Janis G. Johnson, sénateur
coprésidente
Groupe interparlementaire
Canada-États-Unis
Gord Brown,
député
coprésident
Groupe interparlementaire
Canada-États-Unis