La Section
canadienne du Forum interparlementaire des Amériques (FIPA) a été invitée à
envoyer une délégation au Congrès « Vers un programme législatif selon une
perspective d’équité entre les sexes dans les Amériques ». L’honorable
Céline Hervieux-Payette, C.P., sénateur, vice-présidente de la Section
canadienne du FIPA, et Danielle Labonté, secrétaire de l’Association, se sont
rendues à Bogotá, capitale de la Colombie, du 19 au 22 novembre 2008.
CONGRÈS
Le Congrès
était organisé par le Groupe de femmes parlementaires des Amériques du FIPA en
collaboration avec la Fundación Agenda Colombia et l’appui du Programme
des Nations Unies pour le développement. Cet événement a permis de réunir des
hommes et des femmes parlementaires des quatre coins des Amériques pour
discuter de questions économiques, sociales et environnementales sous l’angle
de l’équité entre les sexes. Le Sénat de la République de Colombie a accueilli
les participants à la Chambre, où les séances ont eu lieu. L’atelier a attiré
de nombreux participants, venant de quinze pays (la liste des participants
figure à l’Annexe 1).
La
méthodologie proposée pour ce congrès visait à encourager les échanges entre
les parlementaires avec l’appui d’un groupe d’experts triés sur le volet. À
cette fin, les experts, spécialisés dans divers domaines liés à la question de
l’équité entre les sexes, ont donné des exposés, après quoi les parlementaires
ont participé à un dialogue au cours duquel ils étaient invités à formuler des
observations et à poser des questions aux orateurs (le programme se trouve à
l’Annexe 2).
Cérémonie
d’ouverture
Trois
conférenciers ont été invités à ouvrir le Congrès.
M. Bruno
Moro, représentant résident du Programme des Nations Unies pour le
développement en Colombie, a remercié les participants et a parlé des
préoccupations et des objectifs des Nations Unies à l’égard de l’équité entre
les sexes et de la représentation des sexes dans les lois et les pratiques.
M. Luiz
Carlos Hauly, membre de la Chambre des députés du Brésil, président du Forum
interparlementaire des Amériques (FIPA), a remercié les participants et a
félicité des organisateurs de la réussite de l’événement. Il a souligné le
travail de la sénatrice Cecilia López, présidente du Groupe des femmes parlementaires
du FIPA, et des membres de ce groupe, remerciant également le Sénat de Colombie
d’avoir chaleureusement accueilli les participants. M. Hauly a ensuite passé en
revue les initiatives mises en œuvre au Brésil relativement à l’équité entre
les sexes et a fait ressortir l’importance des discussions et des échanges
entre les pays des Amériques sur ce sujet crucial.
Son
excellence Hernán Andrade, président du Congrès de la République de Colombie, a
accueilli les participants à la Chambre du Sénat et a remercié les
organisateurs pour la réussite de l’événement. Il a fait référence à la
situation économique actuelle, au rôle des parlementaires et à la contribution
importante des femmes au parlement et dans toutes les sphères de la vie
publique. Il a ensuite décrit une loi proposée au Sénat de Colombie sur le rôle
de la femme. Son excellence Hernán Andrade a terminé son exposé en
indiquant qu’il importe de chercher un modèle de développement dans les
Amériques et d’y intégrer la question des genres afin d’assurer l’équité entre
les sexes.
Présentation
des objectifs et de la méthodologie du Congrès
Mme Cecilia
López, sénatrice de Colombie, présidente du Groupe des femmes parlementaires
des Amériques du FIPA, a souhaité la bienvenue aux participants et expliqué le
cadre du Congrès. Elle a également parlé du modèle économique actuel et comment
il ne permet pas de satisfaire aux besoins, étant trop axé sur les questions
d’ordre économique au détriment de la dimension sociale. La sénatrice López a
invité les participants à réfléchir à un nouveau plan d’action aux fins de
développement et à des éléments comme le leadership politique, les aspects
sociaux et la démocratie. Elle a également fait remarquer qu’il importe de
tenir compte de la question des genres dans les lois, les politiques et les
programmes. La sénatrice López a mentionné que l’objectif du Congrès consistait
à commencer l’élaboration d’un plan d’action concret pour que les politiques,
les programmes et les lois favorisent des changements constructifs et positifs
dans le futur, soulignant au passage que les parlementaires avaient un rôle
important à jouer dans l’élaboration de politiques.
Séance 1
: Politiques économiques et équité entre les sexes
Lors de la
première présentation, l’oratrice a fait un survol des normes associées aux
hommes et aux femmes et à l’importance donnée à différents aspects masculins et
féminins, une situation qui a créé des différences dans les relations sociales
et des discriminations dans différents domaines. Par exemple, dans le domaine
économique, l’élément de référence étant le salaire, les sociétés associent la
réussite au travail rémunéré et ne voit pas le travail familial comme étant
productif. L’oratrice a aussi fait remarquer que les réformes n’ont pas
toujours affectées tous les individus de la même façon et a noté qu’il est
nécessaire d’analyser les impacts des politiques et des pratiques sur les
groupes, par exemple les femmes. Selon cette conférencière invitée, la
politique fiscale est importante à l’équité et à l’amélioration de la situation
économique. Un budget sensible à l’équité chercherait à comprendre les
différences entre les groupes qui utilisent les fonds différemment et à
satisfaire les besoins de ces groupes dans la société. L’oratrice a noté qu’un
grand pourcentage du travail des femmes se retrouve dans certaines activités
économiques, souvent des secteurs où les conditions de travail sont précaires
comme le secteur manufacturier, du textile et agricole. Le défi courant en
Amérique latine est de trouver un chemin de développement qui permettra de
sortir les pays du sillon d’iniquité. La croissance économique en elle-même ne
permet pas un développement durable et il est nécessaire d’investir dans
certains domaines clés pour l’atteindre.
La deuxième
personne qui a pris la parole à ce sujet a présenté le FIPA comme un espace de
réflexion ouvert à tous les parlements des Amériques. Elle a fait des liens
avec la présentation précédente en indiquant que le défi courant est d’assurer
l’insertion des femmes et d’évaluer les impacts des lois connexes. Ainsi, le
gouvernement qui prend des décisions influence la capacité d’insertion des
femmes. L’oratrice a aussi parlé de la précarisation du travail des femmes.
Elle a résumé un rapport en Colombie intitulé « Plus de femmes, plus de
politiques » qui fait état de la situation des femmes et des défis et des
obstacles. Une réforme constitutionnelle a été présentée et discutée en
Colombie de sorte à ce que les partis politiques incluent 30 p. 100 de femmes
comme candidates pour les prochaines élections.
Une
présentation du Mexique a suivi sur une initiative qui sera mise en œuvre pour
améliorer l’équité entre les sexes. Les femmes parlementaires qui travaillent
sur le budget essaient d’influencer les décisions pour que des fonds soient
attribués aux besoins des femmes. De tels programmes ont des impacts
budgétaires dans plusieurs ministères. Le budget du Mexique de 2009 prévoit
une augmentation au budget pour les femmes pour un total de 8,8 milliard de
pesos. De plus, au Mexique, le comité sur l’équité et le genre a comme
priorités de contrer la violence, de promouvoir de meilleures conditions de
travail (santé, éducation, etc.), d’assurer que tous les ministères ont des
programmes pour l’intégration des femmes et qu’ils tiennent en compte de
l’équité. La présentation a aussi porté sur les alliances importantes entre
les femmes qui ont permises d’arriver à des résultats concrets. De plus, il
est noté qu’il est nécessaire faire le suivi de tous les programmes et de
s’assurer de leurs succès, d’intégrer les réformes dans le cadre juridique et
de travailler sur les budgets locaux pour qu’il y ait aussi perspective
d’équité.
Suite aux
présentations, les interventions des participants ont porté sur :
le besoin de
considérer de façon générale les besoins des femmes mais aussi de façon plus
particulière les besoins des femmes de groupes minoritaires comme par exemple
les femmes indigènes;
le besoin de
trouver des moyens d’augmenter la présence des femmes dans les parlements de
sorte à atteindre une proportion comparable à celle qu’elles ont dans la
société en général; et,
l’importance
des partis politiques pour encourager la participation des femmes; et, la
coopération nécessaire entre les femmes députées et sénatrices peu importe les
partis politiques.
Séance 2
: Crise internationale, développement et équité entre les sexes : Incidence
pour les Amériques
Le premier
orateur a passé en revue les événements récents qui ont plongé les Amériques
dans une crise économique. Il a aussi fait part de la situation au Brésil.
L’orateur a expliqué l’impact d’une telle situation sur les femmes et comment
certaines initiatives ont plus d’impacts sur elles. Dans le cadre de sa
présentation, il a mis de l’importance sur le besoin de renforcer la démocratie
dans les périodes de crise car c’est parfois dans ces périodes que la
démocratie est remise en cause. L’orateur a aussi parlé de l’importance de la
communication avec les citoyens et a noté l’importance pour les parlements
d’utiliser les moyens de communications les plus populaires auprès de la
population comme moyens privilégiés. Finalement, l’orateur a rappelé
l’importance de l’éducation et ce pour tous les gens d’une société non
seulement pour améliorer la situation économique mais aussi pour développer le
monde de la connaissance.
La deuxième
oratrice a parlé des impacts sociaux de la crise économique, par exemple le
chômage. Elle a mentionné que l’impact se fait ressentir en général et plus
précisément chez les femmes puisque celles-ci occupent souvent des emplois
précaires aux conditions de travail moins favorables les rendant plus sensibles
aux périodes économiques difficiles. L’oratrice a conclu en notant l’importance
de la croissance économique dans les Amériques car elle permet à davantage de
familles et d’individus de profiter des biens associés à la croissance.
La troisième
personne qui a pris la parole à ce sujet a présenté un profil des trois grandes
crises récentes qui ont eu un impact sur les Caraïbes soit l’énergie, les
aliments et l’économie. Ces crises ont eu des impacts économiques majeurs sur
les secteurs d’agriculture, du tourisme et manufacturier des Caraïbes. Ces
crises ont aussi eu des impacts sociaux dont les changements dans les
besoins de travail et l’augmentation du taux de crime. Selon cette
conférencière invitée, l’augmentation de la pauvreté a surtout des impacts sur
les enfants et les femmes. Elle note aussi que les ministères responsables
d’intervenir en cas de besoin n’ont pas suffisamment de fonds pour subvenir aux
besoins en santé, hébergement et éducation de la population. L’oratrice a
souligné l’effort de certains pays des Caraïbes à s’organiser entre eux en
intégrant par exemple leurs marchés, leurs missions diplomatiques, certaines
politiques, leurs monnaies, et, les organisations régionales communes. Selon
elle, les lois sont toujours insensibles aux besoins particuliers des genres.
De plus, il n’y aurait pas un nombre significatif de femmes en politique donc
personne pour représenter leurs besoins à ce niveau ni dans les lois ni dans
les budgets.
La quatrième
oratrice a fait un survol de la crise économique et fait mention de certains
impacts dont la hausse du prix des biens, la diminution du tourisme et autres
secteurs qui étaient jadis rentables, et l’augmentation du chômage et des
dettes familiales. Beaucoup d’entreprises font face à des coûts plus grands et
une productivité moindre et doivent prendre action ce qui signifie faire des
mises à pied. Selon cette conférencière invitée, il y a une recomposition de
la structure économique au niveau planétaire et les pays en retirent une leçon,
c’est-à-dire que l’autoréglementation des marchés ne fonctionne pas. Les
politiques économiques devraient répondre aux besoins de la population. De plus,
les pays devraient augmenter le contrôle des institutions financières, de
l’emploi et des revenues. Des réformes ont été adoptées et des fonds ont été
créés pour compenser pour la crise et certaines initiatives sont
particulièrement mises en place pour répondre aux besoins particuliers des
femmes. Pour terminer, l’oratrice note que tous les gouvernements doivent
faire face à ce phénomène et travailler ensemble d’où l’importance du dialogue
interparlementaire.
Les
interventions générales, suite aux présentations, ont porté sur :
la nécessité
de revoir les politiques néolibérales puisqu’elles ont créées des problèmes
sociaux importants dans les domaines de la santé, la pauvreté et
l’environnement;
le fait
qu’il existe toujours une culture masculine qui ne reconnaît pas le rôle de la
femme au sein de la société productive;
les
initiatives dans certains pays, comme la Bolivie, qui proposent de nouveaux
textes constitutionnels qui incluent des propositions concernant les femmes
pour encourager l’équité, augmenter la représentation des femmes dans le
domaine politique et reconnaître l’importance du rôle familial;
les
conditions nécessaires pour inciter les femmes à participer davantage dans le
domaine politique;
l’importance
de l’éducation des jeunes comme moyen pour sensibiliser les générations à venir
sur le rôle des femmes et l’équité;
le fait que
malgré la crise, certains pays comme le Cuba, continuent à investir dans
l’éducation, à distribuer la nourriture, et à maintenir les prix des produits
malgré les hausses du prix du pétrole;
la nécessité
de faire pression de sorte à ce que les ministères de la condition féminine
créés produisent des résultats;
la nécessité
de mettre en place des dispositifs pour pousser les gouvernements à assurer à
tous les citoyens des « droits minimums » dont l’éducation, la santé
et le logement; et,
le besoin
d’assurer de meilleures conditions de travail pour les femmes qui se retrouvent
surtout dans des secteurs comme l’agriculture ou le commerce informel.
Séance 3
: Politiques sociales, équité entre les sexes et développement
Selon le
premier orateur, les politiques sociales pourraient répondre davantage aux
besoins si elles utilisaient une approche basée sur les droits sociaux et une
analyse comparée selon les sexes. Une approche de droits sociaux dans
l’élaboration de politiques est une approche centrée sur les droits de la
personne. Selon lui, il faut inclure des principes d’imputabilité dans les
politiques de sorte à évaluer leurs impacts sur les genres. En conclusion, l’orateur
indique que de nouvelles approches théoriques existent qui sont plus sensibles
aux droits humains et qu’il est important de les mettre en œuvre.
La deuxième
personne qui a pris la parole à ce sujet a fait un portrait positif de la
représentation des femmes en disant qu’il y avait eu une augmentation des
politiques publiques favorables aux femmes. Elle note que la participation des
femmes dans les parlements a augmenté et ceci a créé l’augmentation des lois et
pratiques favorables aux femmes. En moyenne, les femmes représentent 21 p. 100
des sièges dans les parlements des Amériques. Par contre, l’oratrice note que
l’augmentation de la représentation n’est pas équitable au sein des groupes de
femmes et que, par exemple, les femmes indigènes sont moins présentes que leur
proportion au sein de la population. L’origine ethnique et les classes
sociales doivent donc aussi être prises en considération dans l’analyse de la
représentation des femmes. L’oratrice a passé en revue différents programmes
adoptés par les pays pour répondre aux besoins des femmes. Elle mentionne que
13 pays des Amériques latines ont adopté un système de quotas ce qui est très
favorable et qui aurait engendré l’augmentation de la présence des femmes de 19
p. 100. Elle note par contre que le système de quotas a des effets différents
d’un pays à l’autre certains pays ayant eu plus de succès que d’autres à
rencontrer les quotas établis. Finalement, l’oratrice note que de nouvelles
lois ont été adoptées pour répondre aux besoins des femmes dans plusieurs
pays. Les facteurs qui semblent favoriser l’inclusion de l’équité dans la
législation sont la présence d’organisations et de programmes pour
améliorer l’inclusion de l’équité et l’opinion favorable du public à
l’inclusion et la participation des femmes.
La troisième
oratrice a fait un exposé sur les programmes axés sur les populations
indigènes. Elle présente une compilation des lois indigènes de 20 pays.
Certains pays ont inclus beaucoup de lois précises à ce sujet tandis que d’autres
ont inclus des provisions plus générales. Elle note aussi que certains pays
ont adopté des lois à ce sujet tandis que d’autres les ont inscrites dans leurs
constitutions ce qui leur confère un statut encore plus solide. L’oratrice
parle aussi d’une base de données créée de sorte à évaluer plusieurs lois et
leurs impacts sur les indigènes au niveau politique, économique, social et
culturel.
Les exposés
généraux, suite aux présentations, ont porté sur :
la nécessité
non seulement d’adopter des lois mais de les mettre en œuvre et de les appuyer
par des mesures concrètes;
le besoin
d’encourager les partenariats entre les femmes mais aussi avec les hommes; et,
le fait que
les politique sociales pour les femmes doivent être reliées aux politiques
économiques.
Séance 4
: Pérennité environnementale et équité entre les sexes
Les
participants ont été invités à une discussion ouverte sur ce thème. La
discussion a porté sur le besoin de nouveaux paradigmes pour un développement
durable, les impacts environnementaux qui diffèrent sur les femmes et sur les
hommes et sur le besoin de considérer le genre dans les interventions au sujet
de l’environnement. Le groupe a conclu de l’importance de considérer les liens
entre les politiques environnementales et les politiques économiques.
Séance 5
: Démocratie, réforme politico-électorale et équité entre les sexes
La première
personne qui a pris la parole à ce sujet a indiqué que le processus de
démocratisation a progressé en Amérique latine, ajoutant qu’il existe diverses
définitions de la démocratie et qu’une démocratie électorale est essentielle et
associée aux droits et à la liberté. L’orateur a proposé d’évaluer la réussite
en utilisant le développement humain comme variable. Cet élément, qui se
définit comme étant la concrétisation des objectifs et des idées de la
personne, témoigne donc du respect de la liberté et de valeurs démocratiques.
Selon ce conférencier invité, le développement humain est différent pour chacun
et varie d’un groupe à l’autre; il faut donc considérer la démocratie en tenant
compte du contexte, car elle variera en conséquence. L’orateur a terminé son
allocution en indiquant que le groupe des femmes est celui qui est le plus
laissé pour compte et que, par conséquent, il ne réussit pas toujours sur le
plan du développement humain.
La deuxième
oratrice a fait un exposé sur International IDEA, dont l’objectif consiste à
appuyer les programmes et les processus démocratiques. Elle a indiqué
qu’actuellement, 18,4 p. 100 des parlementaires sont des femmes,
l’objectif étant de 30 p. 100. Elle a fait un survol des divers
systèmes électoraux (majoritaire, à représentation proportionnelle, mixte) et
de leurs répercussions sur la participation des femmes. Depuis 1970, cette
participation s’est accrue grâce aux systèmes de représentation
proportionnelle. Elle a ensuite parlé des quotas liés aux genres, expliquant
comment ils pourraient être constitutionnels, législatifs ou fixés
volontairement par les partis politiques. À l’échelle mondiale, 95 pays
ont de tels quotas. Les composantes du système électoral, comme la grandeur des
districts, la structure des scrutins et le nombre de représentant par
circonscription, ont également une influence sur la représentation des femmes
au parlement. D’autres facteurs entrent également en jeu, notamment les aspects
culturels, les préférences des électeurs, la visibilité des femmes au cours des
campagnes, les partis politiques qui choisissent des femmes, la manière dont
les femmes financent leur campagne et le rôle que jouent les médias en
contribuant à ce que les femmes soient prises au sérieux.
Le troisième
conférencier a parlé des liens entre le FIPA et l’Organisation des États
américains (OEA). Il a fait référence à un rapport sur la démocratie du
Programme des Nations Unies pour le développement, qui comprend une analyse du
pourcentage de pays démocratiques et du pourcentage de pays ayant approuvé des
réformes économiques. Ce rapport présente également des données sur
l’accroissement des inégalités et de la pauvreté. Malgré le fait que ces
concepts soient souvent associés aux pays non démocratiques, les données
indiquent que les inégalités et la pauvreté augmentent en même temps que les
processus démocratiques. Le conférencier invité a admis que les femmes
subissent plus de contraintes que les hommes, ajoutant que les pays doivent
affecter des fonds expressément pour augmenter la participation des femmes au
parlement.
Dans les
exposés généraux qui ont suivi, il a été mentionné que les conventions
internationales approuvées, au sein des Nations Unies, par exemple, ne sont pas
toujours appliquées et renforcées dans le pays concerné et un participant a
demandé à la Colombie, au Canada et aux États-Unis d’adopter la convention des
Nations Unies assurant les droits des populations autochtones.
De plus, les
participants ont mentionné :
que la
corruption, le crime organisé, la contrebande de la drogue et le contrôle des
moyens de communication empêchent la participation des femmes;
que les
organisations et les organismes internationaux déjà impliqués pourraient créer
des partenariats et devraient en outre considérer les questions relatives au
genre dans leurs interventions;
qu’il y a un
besoin de mettre davantage l’accent sur le financement des campagnes des femmes
et d’examiner la candidature citoyenne et la parité des sièges pour que les
parlements soient représentatifs des groupes au sein de la société;
que certains
pays, dont le Costa Rica, proposent une représentation de 50 p. 100
de femmes soit plus que le 30 p. 100 généralement adopté dans les systèmes
de quotas; et,
qu’il est
nécessaire que les femmes soient elles-mêmes convaincues d’avoir un rôle à
jouer en politique et de pouvoir l’assumer.
Séance de
clôture et mot de la fin
Le sénateur
Hervieux-Payette a mis fin à la séance en passant en revue les divers points
abordés au cours du Congrès. Elle a également remercié les organisateurs et les
conférenciers invités, ainsi que tous les participants. Elle a terminé son
intervention en indiquant que tous les parlements doivent déployer consciemment
des efforts constants afin d’accroître la représentation des femmes, ajoutant
que la tenue de forums de discussions et d’échanges, comme celui tenu en
Colombie, est essentielle pour continuer de réussir.
Les
participants ont été invités à approuver une liste de recommandations formulées
pendant les deux jours du Congrès. Un rapport de quinze recommandations a été
préparé (les recommandations finales sont présentées à l’Annexe 3), que les
participants ont été encouragés à présenter à leurs parlements respectifs. On
leur a également suggéré d’utiliser cette liste comme plan d’action et
stratégie de suivi au sein de leur parlement afin d’évaluer les progrès
accomplis au chapitre de l’inclusion des initiatives d’équité entre les sexes.
CONCLUSION
Au cours des
délibérations qui ont suivi la visite en Colombie, la participante canadienne a
conclu que la participation à l’atelier avait été une expérience productive. La
visite a donné à la Section canadienne du FIPA une excellente occasion de
discuter activement avec des représentants de divers pays des Amériques de
l’aspect législatif de l’équité entre les sexes, un sujet d’intérêt commun. La
Section canadienne considérait en outre que l’activité avait permis à la
participante d’entrer en rapport avec ses homologues des parlements de
plusieurs pays afin d’échanger des idées et des points de vue sur d’autres
questions.
Enfin, la
délégation canadienne voudrait remercier le secrétariat technique du Forum
interparlementaire des Amériques et le Sénat de la République de Colombie du
travail considérable accompli pour assurer la réussite de l’événement.
Le
tout respectueusement soumis.
Honorable
Céline Hervieux-Payette, C.P., sénateur
vice-présidente
Section canadienne
du Forum interparlementaire
des Amériques (FIPA)
M. James
Bezan, député
président
Section canadienne
du Forum interparlementaire
des Amériques (FIPA)