La Section canadienne de ParlAmericas a pris part
à la Rencontre annuelle du Groupe des femmes parlementaires de ParlAmericas,
intitulée De l’égalité formelle à l’égalité substantielle, à
Mexico, au Mexique, les 24 et 25 juin 2014. La délégation parlementaire
canadienne était composée de M. Randy Hoback, député et chef de délégation, de
l’honorable Suzanne Fortin-Duplessis, sénatrice, de l’honorable
Michael L. MacDonald, sénateur, de Mme Ruth Ellen
Brosseau, députée, et de Mme Joyce Murray, députée. La
délégation était accompagnée de M. Leif‑Erik Aune, secrétaire de la
délégation.
La réunion de cette année était axée sur les
initiatives récentes en matière de promotion de lois, de politiques et de
programmes pour les femmes, de même que sur les barrières à l’égalité des sexes
en politique et dans la société. La réunion comportait également des séances de
planification stratégique visant à donner aux parlementaires des moyens de
devenir des agents de changement. La Rencontre a réuni 58 parlementaires
provenant de 25 pays de tout l’hémisphère.
Le Groupe des femmes parlementaires est le seul
groupe de travail permanent de ParlAmericas. Il est formé de représentants de
chaque sous‑région des Amériques, à savoir l’Amérique du Nord, l’Amérique
Centrale, l’Amérique du Sud et les Caraïbes. Par ses activités, le Groupe des
femmes parlementaires appuie le travail des parlementaires, hommes et femmes,
en leur donnant une plateforme pour échanger sur leurs expériences et leurs
connaissances en matière d’égalité des sexes.
Le Groupe est dirigé par un comité exécutif élu,
composé d’une présidente (qui agit également à titre de deuxième
vice-présidente du conseil d’administration de ParlAmericas), d’une
vice-présidente et d’une secrétaire. À l’heure actuelle, le Groupe est présidé
par la présidente de l’Assemblée nationale du Suriname, Mme Jennifer
Simons (de 2013 à maintenant). La vice-présidente est Mme Martha
González Dávila, membre de l’Assemblée nationale du Nicaragua et la secrétaire
est Mme Mónica Zalaquett, membre de la Chambre des députés du Chili.
La réunion, tenue annuellement, ne cesse de
croître en popularité. Le Groupe est formé de représentants de chaque sous‑région
des Amériques, à savoir l’Amérique du Nord, l’Amérique Centrale, l’Amérique du
Sud et les Caraïbes.
Réunion avec Mme Sara
Hradecky, ambassadrice du Canada au Mexique
Avant d’assister à l’ouverture officielle de la
Rencontre annuelle du Groupe des femmes parlementaires de ParlAmericas, les
membres de la délégation parlementaire canadienne ont assisté à une réunion
avec Mme Sara Hradecky, ambassadrice du Canada au Mexique. M.
Randy Hoback, député, a informé cette dernière sur les activités récentes de
ParlAmericas, particulièrement sur celles qui concernent le Mexique. Mme Hradecky,
quant à elle, a fait part à la délégation des événements importants célébrés en
2014, notamment le 70e anniversaire des relations bilatérales
entre le Canada et le Mexique et le 10e anniversaire du
partenariat intergouvernemental du Canada et du Mexique sur les questions de
politique publique, comme les ressources naturelles, l’immigration et
l’éducation. Elle a également rappelé à la délégation que 2014 marque le 20e anniversaire
des rencontres interparlementaires entre le Canada et le Mexique et lui a réitéré
la ferme volonté de l’ambassade canadienne de contribuer à cette importante
conférence interparlementaire.
LA RÉUNION
Inauguration officielle
La sixième Rencontre annuelle du Groupe des femmes
parlementaires, intitulé De l’égalité formelle à l’égalité substantielle,
a été inaugurée le 24 juin 2014 par l’honorable Raul Cervantes
Andrade, président du Sénat du Mexique. La sénatrice Marcela Guerra du Mexique,
Mme Jennifer Simons, présidente de l’Assemblée nationale
du Suriname et présidente du Groupe des femmes parlementaires, et M. Randy
Hoback, député, président de ParlAmericas, ont également prononcé des
allocutions à cette occasion.
Ils ont ensuite pris part à une conférence de
presse au cours de laquelle ils ont répondu à des questions sur ParlAmericas,
sur le Groupe des femmes parlementaires et sur les efforts continus de
l’organisme pour renforcer le rôle des femmes dans la sphère politique.
Tous les parlementaires présents ont ensuite posé
pour une photographie officielle avant de se rendre aux ateliers.
Animés par des conférencières spécialistes, les
deux ateliers offerts regroupaient comme panelistes les parlementaires
suivants : Imani Duncan‑Price de la Jamaïque, Margarita Escobar
d’El Salvador, l’honorable Suzanne Fortin-Duplessis, sénatrice du Canada,
Constanza Moreiera de l’Uruguay, la ministre Alvina Reynolds de Sainte-Lucie,
Verónika Mendoza du Pérou, Marie Jossie Etienne d’Haïti, et les
sénatrices Marcela Guerra et Dulce María Sauri Riancho du Mexique. Les
présentations ont été suivies d’une discussion guidée et d’une période de
questions et de commentaires
Séance 1— Réalisations
pour assurer l’égalité : des expériences promouvant une législation et des
programmes favorables aux femmes
La sénatrice Guerra a ouvert le premier atelier en
présentant la conférencière, Mme Teresa Incháustegui Romero,
ex-parlementaire de la Chambre des députés du Mexique et ancienne fonctionnaire
qui a fondé le Centre of Studies for the Advancement of Women and Gender
Equality. Elle a également occupé plusieurs postes à la National Women’s
Institute du Mexique.
Dans son discours d’ouverture sur les progrès et
les défis du plan d’action des Amériques sur l’égalité des sexes, Mme Incháustegui
a résumé les progrès accomplis depuis 30 ans.
Mme Incháustegui a indiqué que
l’égalité des sexes demeure un sujet d’actualité, malgré les progrès, parfois
difficiles, observés depuis la ratification des premières mesures en la matière
au début des années 1980. Elle a parlé des améliorations rendues possibles
par divers accords et traités conclus et par les contributions des agences
gouvernementales, des acteurs non étatiques, du monde universitaire et d’autres
groupes et personnes, et elle a abordé les défis qu’il reste encore à relever.
Elle a ensuite décrit certaines initiatives en cours, notamment l’Entité des
Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, la
désignation de 1975 comme étant l’Année internationale de la femme et d’autres
conférences régionales, et elle a traité des enjeux multiples liés, de près ou
de loin, à l’égalité des sexes, soit la protection des migrants, la santé des
enfants et la violence, l’emploi et, bien sûr, la politique et la vie publique.
Mme Incháustegui a également parlé
des ratés et des retards dans les efforts internationaux, notamment la hausse
des taux de violence et le défaut d’atteindre certains objectifs. Elle a lancé
un appel à l’harmonisation internationale de mesures législatives secondaires
et tertiaires afin que soit adoptée une approche positive de l’égalité des
sexes et que cette notion devienne partie prenante des droits de la personne.
À titre de paneliste du premier atelier, la
sénatrice Fortin-Duplessis a parlé d’expériences personnelles et des progrès
accomplis par le Canada sur le chemin de l’atteinte de l’égalité des femmes et
dans l’accroissement de leur rôle dans la société. Elle a fait observer que le
Canada a réussi à accroître la présence des femmes au Parlement sans avoir à
imposer de quotas. Elle a indiqué que le pays a davantage misé sur des
possibilités égales pour tous que sur des résultats égaux. La sénatrice
Fortin-Duplessis a dressé une liste des instruments juridiques, des accords,
des politiques et des programmes que le Canada a mis à contribution pour se
rapprocher de l’égalité des sexes, et elle a encouragé tous les participants à
poursuivre leurs efforts avec diligence.
Mme Joyce Murray, députée, a
été l’une des parlementaires à prendre la parole sur la présence des femmes au
sein des conseils d’administration des secteurs privés et publics.
Séance 2 — Obstacles à
l’égalité réelle
Mme Ramona Biholar, experte et
conférencière à la Faculté de droit de l’Université de West Indies, en
Jamaïque, a ouvert le deuxième atelier par une étude des barrières multiples à
l’égalité réelle, notamment les stéréotypes fondés sur le sexe, les attentes de
la société et les cadres juridiques et conventionnels, qui ne tiennent pas
compte des disparités entre les sexes.
Mme Biholar a également passé en
revue les actes constitutifs et les instruments juridiques, de même que les
efforts internationaux et régionaux mis en place pour atteindre une nouvelle
égalité, ou un changement d’attitude par rapport à l’égalité. Elle a ensuite
répété la recommandation progressive selon laquelle il faut « favoriser une
réelle mutation des perspectives d’avenir, des institutions et des systèmes
pour que les femmes puissent se libérer des paradigmes masculins du pouvoir et
des modes de vie historiquement déterminés ».
Elle a conclu son exposé en soulignant que le fait
de garantir l’égalité dejure et de facto par
l’élaboration et l’instauration de lois, de politiques et de programmes relève
d’approches descendantes qui font progresser l’autonomie des femmes et la
promotion de leurs droits.
Les membres du groupe de discussion et les
participants à la réunion ont échangé sur les paradigmes du pouvoir selon le
sexe et sur les facteurs culturels affectant la participation des femmes au
milieu des affaires et à la vie politique.
Parmi les autres interventions, notons celle de Mme Joyce
Murray, députée, qui a parlé de la violence fondée sur le sexe et de ses liens
avec les niveaux d’éducation et de pauvreté et avec les institutions. Mme Murray
a ensuite parlé de la violence contre les femmes autochtones au Canada et elle
a invité les participants et les panelistes à discuter des recherches
démontrant l’efficacité des mécanismes punitifs et préventifs.
Les participants ont discuté de la nécessité d’une
intégration organique des intervenants et des mesures juridiques, et ils ont
mis en doute l’efficacité des mesures punitives, notamment les peines
d’emprisonnement minimum, comme moyen de lutter contre la violence faite aux
femmes. Toutefois, ils ont convenu de la nécessité des peines minimum pour
combattre l’impunité.
Durant le deuxième atelier, les participants ont
convenu de façon unanime de joindre leur voix à celle de la communauté
internationale pour condamner l’enlèvement des écolières de Chibok, au Nigéria,
et de prendre part au cri de ralliement mondial pour qu’elles soient retournées
à leurs familles saines et sauves.
Séance de planification
stratégique — Combler l’écart : les parlementaires
en tant qu’agents de changement
Les séances de planification stratégique sont un
nouveau format de réunion adopté par le Groupe des femmes parlementaires dans
le but d’élaborer des recommandations concrètes à l’intention des
parlementaires, visant l’établissement de priorités stratégiques et
l’orientation d’actions vers des résultats mesurables.
Keila Gonzalez, directrice mexicaine du National
Democratic Institute, a agi à titre de modératrice de l’atelier. Elle possède
une vaste expérience de la coordination de conférences internationales axées
sur les moyens d’appuyer les parlements et la société civile dans le
renforcement et l’expansion de la démocratie mondiale.
Durant la séance de planification stratégique, les
participants ont circonscrit une longue liste de priorités à trois objectifs
stratégiques clés en vue de choisir les priorités, les thèmes et les stratégies
d’un plan d’action régional pour l’année à venir, de s’entendre sur les
engagements attendus de tous les parlementaires, et de trouver des outils pour
aider ceux-ci à respecter ces engagements. Après discussion, les participants
ont choisi le leadership politique des femmes, l’autonomisation professionnelle
et économique des femmes et la prévention de la violence contre les femmes,
notamment le fémicide et la traite des femmes et des filles, comme trois thèmes
du plan d’action régional.
Les priorités étant nombreuses, les parlementaires
ont estimé que les thèmes ci‑dessus étaient les plus réalistes sur le
plan politique et technique. De plus, ils correspondent bien aux obligations
internationales en vigueur et ils sont réalisables (au moins en partie) en
12 mois.
Dans le cadre d’un processus dirigé, les
participants ont élaboré des approches créatives et des plans d’action et
proposé des mesures concrètes pour l’atteinte des trois objectifs thématiques
choisis. Ce processus a permis de trouver des pistes de solutions vers
l’engagement et l’action individuelle, de cerner les sujets de préoccupation
communs et d’élaborer des initiatives dans le cadre desquelles les
parlementaires pourront mettre leur mandat à profit pour influencer le progrès
et provoquer des changements. Les parlementaires ont accepté à l’unanimité de
faire bon usage de leur mandat, de leurs privilèges et de leurs pouvoirs pour
mettre en œuvre les engagements et les actions prescrits dans les secteurs du
développement communautaire, de l’éducation et des médias.
Bien que la majorité des participants ait salué le
côté créatif et instructif du processus de planification stratégique, certains
auraient souhaité une étape supplémentaire afin de formuler des engagements
personnalisés pour chaque participant plutôt que de formuler des
recommandations générales ouvertes à la libre interprétation.
Discours et remarques de
clôture
La Rencontre du Groupe des femmes parlementaires
s’est conclue par des discours de la sénatrice Marcela Guerra et de Mme Jennifer
Simmons, qui ont remercié les participants et réitéré leur appel à l’engagement
et à l’action. Elles ont ensuite insisté sur le fait que, grâce à leur pouvoir
de modifier les lois et de défendre l’électorat, les parlementaires peuvent
être des agents de changement.
CONCLUSION
Le point de vue du Canada peut être très utile
lors des discussions interaméricaines sur l’égalité des sexes étant donné que
le pays n’a pas besoin, comme d’autres États des Amériques, d’imposer des
quotas hommes femmes en ce qui a trait aux candidatures lors d’élections et de
nominations de titulaires de charge publique. Au Canada, les femmes ont
pratiquement autant de chances d’être élues que les hommes lors des élections.
C’est pourquoi le Canada les encourage de plus en plus à faire le saut en
politique.
Le Groupe des femmes parlementaires de
ParlAmericas demeure un pilier solide et les taux élevés de participation à ses
réunions annuelles soulignent l’importance de l’égalité des sexes et du
renforcement du rôle des femmes en politique.
La délégation parlementaire canadienne félicite Mme Jennifer
Simons et Mme la sénatrice Marcela Guerra pour l’organisation
d’une conférence très réussie. La délégation souhaite également remercier Mme
l’ambassadrice Sara Hradecky et l’ambassade canadienne au Mexique pour leur
intérêt et leur appui dans le cadre de cette activité parlementaire.