L’Assemblée parlementaire de l’Organisation du
Traité de l’Atlantique Nord (AP-OTAN) et des parlementaires de l’Union
européenne se sont réunis pour la session annuelle du Forum parlementaire
transatlantique annuel, qui s’est tenu du 7 au 8 décembre à Washington, D.C.,
avec l’Université nationale de la Défense des États-Unis (NDU) et le Conseil de
l’Atlantique des États-Unis (ACUS). Le Forum parlementaire transatlantique
procure aux parlementaires membres de l’OTAN une occasion d’examiner les
politiques de sécurité nationale des États-Unis ayant une incidence sur les
affaires de l’Alliance.
Durant cette réunion, les parlementaires ont eu
l’occasion de participer à un dialogue avec des spécialistes en politiques et
des journalistes établis à Washington pour tenter de mieux comprendre la teneur
des priorités stratégiques des États-Unis et les façons dont les politiques
intérieures de ce pays façonnent sa vision internationale.
Le Canada était représenté au Forum par
l’honorable Michel Rivard, sénateur.
Tous les participants sont inquiets et se
questionnent sur l’intention des Russes de combattre Daech. En effet, la
Russie, au lieu de bombarder les positions tenues par Daech, procède à des
bombardements des forces de l’opposition au régime syrien, renforçant du coup
ce dernier et contrant les efforts des États-Unis et de leurs alliés.
Du coup cela retarde le processus de départ du
président Assad et empêche le début des négociations pouvant mener à la
formation d’un nouveau gouvernement et l’instauration d’une paix durable en
Syrie.
COMPRENDRE ET LUTTER CONTRE DAECH
Un an et demi après l’instauration de l’État
islamique, l’organisation ne semble pas affaiblie. Les bombardements de la
coalition internationale engagée contre les djihadistes en Irak et en Syrie
n’ont pas permis de marquer de points décisifs. Bien qu’il ait subi quelques
revers, le califat autoproclamé, qui paraît bénéficier d’un réservoir sans limites
de combattants prêts à mourir au combat, garde toutes ses capacités offensives.
Il semble se dessiner un consensus que l’envoi de
troupes au sol est le seul moyen d’anéantir Daech. Cependant, la plupart des
intervenants doutent que leur propre pays y consente.
L’hypothèse se propage et il est probable que de
plus en plus de voix réclament une intervention au sol après les massacres de
Paris. Les États-Unis, échaudés par le précédent irakien, y sont opposés. Pour
l’instant, l’administration Obama privilégie les frappes à distance et le
soutien aux forces locales terrestres qui luttent contre Daech, comme les
peshmergas kurdes ou les milices chiites, aussi encouragées par l’Iran.
L’ACCORD NUCLÉAIRE AVEC L’IRAN – CONSÉQUENCES POUR
LA SÉCURITÉ RÉGIONALE ET INTERNATIONALE
Avec cet accord, l’Iran renonce à poursuivre son
programme nucléaire en démantelant le réacteur d’Arak et en diminuant le nombre
de centrifuge, la communauté internationale lèvera graduellement les sanctions
lui ayant été imposées.
Selon les observateurs, il y a une préoccupation
généralisée sur l’Accord avec l’Iran. On craint en effet que la levée de
l’embargo et la reprise des exportations de pétrole incitent l’Iran à tenter de
moderniser de ses forces aériennes et de ses missiles de croisière à longue
portée ainsi qu’à l’acquisition de nouveaux chasseurs. Cela pourrait permettre
également à l’Iran d’intervenir dans le conflit syrien en soutenant le régime
Assad et ce sur le plan militaire et économique.
L’administration Obama est modérément optimiste
mais espère que cela permettra d’atténuer l’hostilité de la société iranienne
envers les États-Unis et l’Occident en général.
LES ÉLECTIONS PRÉSIDENTIELLES EN 2016 – LA
CAMPAGNE ET SES IMPLICATIONS
Afin de mieux comprendre le processus menant à
l’investiture des candidats démocrates et républicains, les panélistes ont
expliqué les origines du système des primaires. Il faut remonter à la fin des
années ’60 pour expliquer ces réformes permettant aux militants de la base des
différents partis de choisir leur candidat. Ce processus est donc devenu plus
ouvert et les dirigeants des partis ne peuvent donc imposer un candidat aux
militants.
En résulte une plus grande imprévisibilité pouvant
mener à des luttes plus corsées pour obtenir l’investiture de son parti, ce
dont nous sommes témoins cette année.
Il a été avancé que la situation internationale
(Irak, Syrie, relations avec la Russie et la Chine et l’entente sur le
nucléaire avec l’Iran) risquait de devenir un enjeu électoral du fait que la
situation économique et budgétaire américaine s’est grandement améliorée.
Respectueusement soumis,
Mme Cheryl Gallant, députée
Présidente
de l’Association canadienne de l’OTAN (AP OTAN)