Les 24, 25 et 26 février 2014, la
sénatrice Janis Johnson et M. Gord Brown, tous deux coprésidents de la
Section canadienne du Groupe interparlementaire Canada-États-Unis (GIP), ont
dirigé une délégation aux rencontres avec des membres du Sénat et de la Chambre
des représentants des États-Unis ou de leur personnel à Washington, D.C
(voir l’annexe). Les autres membres de la délégation étaient le sénateur Paul
Massicotte, vice-président, le sénateur Wilfred Moore, c.r. et vice-président,
le sénateur Scott Tannas, le député John Carmichael, vice-président, le député
Rick Dykstra, vice-président, la députée Chrystia Freeland, le député Brian
Masse, vice-président, l’honorable John McKay, C.P., député et vice-président,
l’honorable Rob Merrifield, C.P. et député et le député Peter Stoffer.
Ces rencontres ont eu lieu après que les membres
de la Section canadienne ont assisté à la réunion d’hiver de la National
Governors Association (NGA), à Washington, D.C.
La délégation était
accompagnée de Mmes Angela Crandall et June Dewetering,
respectivement secrétaire et conseillère principale de la Section canadienne.
L’ÉVÈNEMENT
Le 24 février 2014, avant les rencontres
avec des membres du Congrès américain tenues les 25 et 26 février, M. Gary
Doer, ambassadeur canadien aux États-Unis, a fourni à la délégation un exposé
complet touchant un éventail de questions. Plus particulièrement, l’ambassadeur
et son personnel ont discuté avec la délégation des élections de mi-mandat aux
États-Unis, du système de santé des États-Unis, des dernières nouvelles de la
situation en Ukraine, du dernier sommet des dirigeants nord-américains, de la
transition en Afghanistan, des négociations commerciales avec les États-Unis,
de la politique concernant les dispositions sur l’achat aux États-Unis, du
commerce du bois d’œuvre, des exigences des États-Unis concernant l’indication
du pays d’origine, de la réglementation sur l’eau de ballast, des ports, de
l’esplanade des douanes américaines au point de passage international
Détroit-Windsor, de l’inspection préalable et du pré dédouanement routiers et
aériens, des plans d’action relatifs à l’initiative Par-delà la frontière et au
Conseil de coopération en matière de réglementation et d’un éventail de
questions d’ordre énergétique et environnemental, dont le projet d’oléoduc
Keystone XL, les champs pétrolifères de Bakken, l’efficience énergétique,
les énergies renouvelables, les émissions de gaz à effets de serre et la
qualité de l’eau.
De plus, le 24 février 2014, les membres
de la délégation ont rencontré des représentants du Conseil des affaires
canadiennes-américaines. Parmi les questions discutées, on trouve le projet
d’oléoduc Keystone XL, certaines préoccupations environnementales,
l’esplanade des douanes américaines au point de passage international
Détroit-Windsor ainsi que d’autres thèmes d’intérêt commun portant sur leur
frontière commune, la sécurité du transport des marchandises par voie
ferroviaire, le pré dédouanement des camions au Peace Bridge, la loi Foreign
Account Tax Compliance Act, la responsabilité sociale des entreprises, une
modification à l’examen que doivent réussir les personnes souhaitant vendre de
l’assurance vie, la collaboration entre le Canada et les États-Unis en matière
de réglementation, et les chaînes de valeur et d’approvisionnement.
Lors des rencontres avec les sénateurs et les
membres de la Chambre des représentants des États-Unis les 25 et
26 février 2014, les parlementaires canadiens ont mis l’accent sur
les questions exposées plus loin. Ces rencontres avaient des objectifs
similaires à ceux des rencontres précédentes avec des membres du Congrès
américain en ce qui a trait à d’autres questions comme l’encéphalopathie
spongiforme bovine (ESB), le commerce du bois d’œuvre, les dispositions sur la
politique d’achat aux États-Unis, l’énergie et la frontière, y compris
l’Initiative relative aux voyages dans l’hémisphère occidental.
Enfin, le 25 février 2014, la Section
canadienne a organisé une réception sur la colline du Capitole. Les délégués
ont accueilli l’ambassadeur Doer et quelques membres de son personnel ainsi que
dix sénateurs et membres de la Chambre des représentants.
OBJECTIFS DE LA DÉLÉGATION LORS DE L’ÉVÈNEMENT
Ces rencontres avec des membres du Congrès
américain permettent aux membres de la Section canadienne de s’entretenir avec
des législateurs fédéraux américains, particulièrement avec ceux qui sont
absents de la réunion annuelle du GIP, de les informer sur les enjeux cruciaux
touchant les deux pays et d’obtenir leur appui à cet égard. Les membres de la Section
canadienne estiment que ces rencontres représentent des occasions inestimables
de faire connaître le point de vue du Canada sur les questions bilatérales
intéressant les deux pays. Ils comptent d’ailleurs effectuer d’autres
rencontres du genre au cours des années à venir, selon les besoins.
Comme les discussions avec les législateurs
fédéraux américains sont confidentielles, le texte qui suit résume de manière
générale les questions abordées par les législateurs canadiens et américains.
QUESTIONS ABORDÉES PAR LA SECTION CANADIENNE DU
GROUPE INTERPARLEMENTAIRE CANADA-ÉTATS-UNIS
Histoire et mission du groupe interparlementaire
Canada-États-Unis
·La création du GIP remonte à plus d’une
cinquantaine d’années - en 2014 - la Section canadienne du Groupe accueillera
la Section américaine lors d’une rencontre annuelle qui se tiendra à Ottawa.
·En plus de participer à des rencontres avec
leurs homologues fédéraux américains, les membres de la Section canadienne du
GIP assistent aux rencontres nationales et régionales des gouverneurs et des
législateurs des États.
·Le GIP vise à trouver les points de convergence
dans les politiques nationales canadiennes et américaines, à instaurer un
dialogue sur les points de divergence, à favoriser les échanges d’information
et à promouvoir une meilleure compréhension entre législateurs sur des
questions d’intérêt commun.
Relations commerciales bilatérales et frontière
commune
·Le Canada et les États-Unis entretiennent les
relations commerciales bilatérales les plus importantes au monde et partagent
une frontière commune non défendue la plus longue au monde; de plus, les deux
pays et leurs habitants sont importants les uns pour les autres pour d’autres
raisons que seulement commercial.
·Le Canada est un pays axé sur le commerce et croit
que le libre-échange permet de maximiser l’emploi et la prospérité dans les
pays qui signent des accords de libre-échange.
·Le Plan d’action de l’initiative Par delà la
frontière, qui est soutenu par les deux pays, comporte un certain nombre de
mesures visant à faciliter la circulation des personnes et des marchandises de
part et d’autre de la frontière commune; un système de données sur les entrées
et les sorties figure parmi les mesures de partage d’information du Plan
d’action.
·Actuellement, le Canada est le principal marché
d’exportations de 38 des 50 États américains.
·En 2012, le Canada était le plus important
client des États-Unis, avec un achat de marchandises évalué à
233 milliards de dollars; ce montant surpasse la valeur des achats
effectués globalement par la Chine, le Japon et le Royaume-Uni.
·En 2012, le commerce Canada-États-Unis de
marchandises et de services était évalué à 710 milliards de dollars, ce
qui correspond à presque deux milliards de dollars par jour ou environ
1,4 million de dollars par minute.
·Environ 8 millions d’emplois aux États-Unis
sont tributaires des activités de commerce et d’investissement avec le Canada.
·La prospérité et la compétitivité du Canada et
des États-Unis contribuent à leur assurer une frontière commune fluide,
néanmoins sécuritaire.
·Le Canada finance le nouveau point de passage
international entre Détroit au Michigan et Windsor en Ontario, qui constitue le
point de passage commercial le plus achalandé de la frontière commune; il
serait utile que les États-Unis puissent allouer 250 millions de dollars
pour la construction de l’esplanade des douanes américaines.
·Comme la frontière canado-américaine au nord est
foncièrement différente de la frontière mexicano-américaine au sud, les
États-Unis doivent donc adopter des politiques, des pratiques, etc.,
différentes pour chacune de ces frontières.
·L’asymétrie des réglementations du Canada et des
États-Unis, ou des réglementations de ces pays sans objectif utile, entraînent
des effets néfastes, dont une augmentation des coûts; le Conseil de coopération
en matière de réglementation et toute autre initiative lui succédant
permettront la prise en compte du problème de la « tyrannie des petites
différences ».
·Les dispositions sur l’achat aux États-Unis constituent
une forme de protectionnisme, et le Canada est pénalisé par ces dispositions,
même si elles ne le ciblent pas directement; en fait, un effet non prévu de ces
dispositions est d’entraîner des « dommages collatéraux » au Canada.
·L’indication obligatoire du pays d’origine aux
États-Unis entraîne des effets nuisibles sur le secteur du bétail en Amérique
du Nord; ce secteur est fortement intégré et les producteurs de bétail du
Canada et des États-Unis subissent des conséquences défavorables.
Énergie
·Le Canada et les États-Unis entretiennent les
échanges énergétiques les meilleurs du monde, et le commerce énergétique entre
les deux pays est considérable sur le plan de la valeur et du volume.
·Le Canada exporte aux États-Unis un vaste
éventail de ressources énergétiques, et il est le plus stable, sûr et fiable
des fournisseurs de telles ressources.
·Pour toutes sortes de considérations, notamment
la sécurité énergétique, il est important que le projet d’oléoduc
Keystone XL soit approuvé. Selon certains, une décision concernant ce
projet devrait être prise dans les deux prochains mois.
Eau
·Le règlement sur l’eau de ballast de la
Environmental Protection Agency des États-Unis cause des problèmes au Canada;
selon les estimations faites, l’économie canadienne perdra 429 millions de
dollars tous les ans ainsi que 2 800 emplois; sans compter que le
coût estimé pour installer un système de traitement des eaux de ballast, dans
l’éventualité où un tel système serait offert pour usage en eau douce, serait
de 4,7 millions de dollars par navire.
·Selon le Canada, une approche binationale
harmonisée en matière de réglementation de l’eau de ballast est requise pour
assurer la protection de l’environnement marin et la compétitivité des flottes
canadiennes et américaines.
Autres questions
·La question de savoir si l’autorité de promotion
du commerce (APC) sera octroyée au président des États-Unis n’est pas claire
pour les Canadiens.
QUESTIONS ABORDÉES PAR LES SÉNATEURS ET LES
MEMBRES DE LA CHAMBRE DES REPRÉSENTANTS.
Énergie
·Malgré les commentaires portant sur la décision
d’approuver le projet d’oléoduc Keystone XL au cours des deux prochains
mois, un certain nombre d’Américains ont l’impression que cette décision ne se
prendra pas dans ce laps de temps; après tout, une décision devait être prise
l’an dernier et ne l’a pas été.
·Le Sénat américain soutient fortement le projet
d’oléoduc Keystone XL; les sénateurs en faveur continueront
d’« exercer de la pression ».
·L’objectif devrait être la sécurité énergétique
sur le plan continental.
·Les États-Unis et le Canada devraient mettre
l’accent sur le transport sécuritaire des hydrocarbures par voie ferroviaire.
·Le Canada exportera son pétrole vers un ou
plusieurs pays; la raison pour laquelle les États-Unis semblent ne pas vouloir
du pétrole canadien n’est pas claire.
Commerce et prospérité économique
·En ce qui a trait aux « mesures
économiques », les États-Unis pourraient prendre exemple sur le Canada;
les finances du Canada sont relativement plus saines, le Canada est
relativement plus axé sur le commerce et les taux d’imposition pour les
entreprises sont relativement plus faibles au Canada.
·L’accord commercial des États-Unis avec la Corée
du Sud fonctionne bien.
·Le Canada et les États-Unis sont de bons alliés,
amis, voisins et partenaires; les deux pays ont beaucoup d’intérêts communs,
profitent de relations mutuellement avantageuses et ne devraient pas se tenir
l’un et l’autre pour acquis.
·La frontière au nord des États-Unis est
seulement aussi sécuritaire que la frontière canadienne.
·Les États-Unis portent plus leur attention sur
leur frontière sud avec le Mexique que sur celle de leur frontière nord avec le
Canada; la frontière nord est peu préoccupante.
·Avec le libre-échange, tous sont gagnants.
·L’accent devrait être mis sur l’achat aux
États-Unis ou au Canada, ou sur l’achat en Amérique du Nord.
Autres questions
·Le président Obama souhaite obtenir l’APC sans
les conséquences politiques qui l’accompagnent.
·Les républicains ne sont pas d’avis que l’APC
devrait être octroyée au président
·Le président Obama a remporté quelques succès
sur le plan international.
·Peu de choses s’accomplissent à Washington, les
directions des partis démocrate et républicain semblent « deux navires qui
se croisent dans la nuit ».
·Compte tenu du peu de « friction », de
nombreux Américains croient qu’il n’existe pas de frontière entre les
États-Unis et le Canada.
·Les lois sur la propriété intellectuelle du
Canada ont besoin d’une réforme.
·Les États-Unis et le Canada devraient collaborer
pour régler le problème des espèces invasives, dont la carpe asiatique et les
moules zébrées.
·De nombreux législateurs des États-Unis se
préoccupent de la santé environnementale des Grands Lacs.
·Les « problèmes » économiques des
États-Unis ne peuvent être résolus sans étudier attentivement les dépenses
discrétionnaires; une attention particulière doit aussi être portée aux
programmes sociaux.
Respectueusement soumis,
L’honorable Janis G. Johnson,
sénatrice, coprésidente
Groupe interparlementaire
Canada-États-Unis
Gord Brown, député,
coprésident
Groupe interparlementaire
Canada-États-Unis