Quatorze membres de la Commission sur
la dimension civile de la sécurité se sont rendus, du 1er au 4 octobre, à New
York, ainsi qu’à Bâton-rouge et à la Nouvelle-Orléans, Louisiane. La
délégation, sous la conduite de Jo Ann Emerson (États-Unis), présidente de la
Commission, a rencontré des responsables tant au niveau local qu’au niveau
fédéral, des universitaires et des représentants du secteur privé, pour
discuter de questions concernant la sécurité intérieure et la préparation et la
réponse aux situations d’urgence aux États-Unis.
I. NEW YORK
A. AFGHANISTAN
La délégation s’est entretenue aves les
experts du Centre sur la coopération internationale de l’Université de New York
des efforts de stabilisation et de reconstruction que mène la communauté
internationale en Afghanistan et, de manière plus générale, de la situation en
matière de sécurité dans la région de l’Afghanistan-Pakistan. La tournure que
prennent les événements dans la région donne lieu à un pessimisme général,
notamment après les élections à la présidence de la République et aux conseils
provinciaux du 20 août 2009. Jake Sherman, directeur associé pour le maintien
de la paix et la réforme du secteur de la sécurité, a exposé six priorités pour
surmonter les difficultés actuelles ; il a fait valoir que :
·Un second tour de scrutin est nécessaire pour
restaurer la crédibilité du processus électoral, tant auprès de la population
afghane que de celle des pays qui contribuent aux efforts de stabilisation et
de reconstruction en Afghanistan.
·La formation des forces de sécurité afghanes
devrait être au centre des priorités. Si la nouvelle méthode de formation de la
police au niveau des districts semble donner des résultats, il faudra encore y
consacrer beaucoup de temps et de ressources. Les récentes initiatives visant à
constituer des milices à l’échelon local pourront également contribuer à lutter
contre les crimes de droit commun, mais jusqu’à présent ces milices ne goûtent
guère les opérations de contre-insurrection.
·Les autorités afghanes et la communauté
internationale doivent entreprendre des actions plus résolues pour désarmer les
groupes armés irréguliers.
·Le fait que l’ISAF et d’autres forces
internationales s’appuient sur des fournisseurs privés de services de sécurité
et des milices pose problème. Le contrôle exercé sur ces groupes est très
limité.
·Négocier avec les groupes insurrectionnels est
nécessaire pour parvenir à la réconciliation nationale.
·Une part plus importante de l’aide
internationale doit être acheminée par le biais d’institutions afghanes pour
leur permettre de mettre en place les capacités nécessaires et de se voir
reconnaître le mérite des projets de reconstruction.
1. M.
Sherman souligne que les Talibans ne doivent pas être vus comme un bloc
monolithique. Le soutien dont ils bénéficient au sein de la population n’est
pas uniforme, mais la force du mouvement tient en partie au climat de peur
qu’il instaure, à la contrainte qu’il exerce, ainsi qu’à la justice
relativement prévisible qu’il fait régner. Si le problème de la drogue demeure
préoccupant, rien de permet d’affirmer, selon M. Sherman, que l’industrie des
drogues est la principale source de revenus pour les Talibans. Le mouvement
dépend davantage des apports financiers en provenance du Golfe.
2. Arif Jamal,
chargé de recherche au Centre, est très critique envers l’attitude ambiguë de
l’armée pakistanaise à l’égard des groupes diaristes de la région. Si le
nouveau gouvernement civil du Pakistan est déterminé à lutter contre les
diaristes, l’armée pakistanaise continue à tolérer ceux de ces groupes,
notamment dans la région du Cachemire, qu’ils jugent utiles pour réaliser
certains objectifs de politique étrangère. D’après M. Jamal, résoudre le
conflit du Cachemire est donc essentiel pour parvenir à la stabilité régionale.
Qui plus est, les gouvernements occidentaux doivent à l’avenir davantage
épauler le gouvernement civil, et poursuivre une politique claire et cohérente
envers le pays.
3. Pour
M. Sherman comme pour M. Jamal, maintenir les efforts engagés en faveur de la
stabilisation et de la reconstruction en Afghanistan est essentiel. Toutefois,
ont-ils reconnu, les pays qui y contribuent se heurtent à des difficultés
croissantes pour mobiliser le soutien de la population en faveur de la campagne
afghane. Même aux États-Unis, selon un sondage récent, 58% des Américains
s’opposent désormais à la mission en Afghanistan. Il est également de plus en
plus difficile de lier cette mission aux attaques terroristes du 11 septembre
2001. Dans ces conditions, il s’agira pour de nombreux pays de définir les
paramètres d’un « retrait contrôlé ». M. Sherman fait néanmoins
observer que même si la présence militaire diminue, les efforts de
reconstruction et de développement doivent se poursuivre, soulignant qu’outre
leurs intérêts stratégiques, les gouvernements occidentaux ont également
l’obligation morale d’aider à reconstruire le pays.
B. LUTTE CONTRE LE TERRORISME ET
GESTION DES SITUATIONS D’URGENCE DANS LA VILLE DE NEW YORK
1. La
délégation a rencontré Joseph Bruno, commissaire du bureau de la gestion des
situations d’urgence de New York (Office of Emergency Management, OEM). L’OEM
est le principal organisme de coordination de tous les types de situations
d’urgence. Ses missions sont notamment : planification et préparation aux
situations d’urgence ; coordination de la réponse aux situations d’urgence
et des opérations de redressement ; formation de la population aux mesures
de préparation ; collecte et diffusion des informations importantes ; et
recueil de fonds en faveur des efforts de préparation. L’OEM, sur la base d’une
analyse globale des menaces que lui fournit le gouvernement fédéral américain,
évalue les menaces qui concernent spécifiquement la ville de New York et les
moyens que nécessite chacune d’entre elles.
2. Les
programmes de l’OEM incluent à la fois des fonctions générales, à même de
répondre à toutes situations – évacuation, hébergement, secours alimentaires et
soins collectifs, gestion des dons et des bénévoles, etc. – et la préparation
et la réponse à des situations d’urgence spécifiques – typhons et inondations,
incidents d’ordre chimique, biologique, radiologique ou nucléaire (CBRN),
grèves des transports, etc. Le Système de gestion des incidents à l’échelle de
la ville identifie l’organisme chef de file pour chaque type de situation
d’urgence, et établit la liste des missions que doit réaliser chaque organisme,
sous la coordination générale de l’OEM.
3. M.
Bruno présente de façon détaillée diverses mesures mises en œuvre par la ville
pour faire face à la grippe H1N1. Parmi celles-ci on peut citer les mesures
visant à augmenter à bref délai la capacité du système de santé, les campagnes
de vaccination, et d’autres mesures pour assurer la continuité de
l’enseignement en cas de fermeture des écoles. M. Bruno explique notamment que
la ville projette de mener une campagne de vaccination facultative pour
l’ensemble des 1,4 million d’écoliers de la ville de New York.
4. L’OEM
dispose d’une unité de surveillance, à pied d’œuvre 7 jours sur 7, 24 heures
sur 24, laquelle permet de repérer les crises dès qu’elles surviennent et d’en
avertir les organismes compétents. La cellule de crise de l’OEM sert de salle
de contrôle en cas d’urgence ; elle peut accueillir jusqu’à 130 entités
différentes, dont des agences fédérales, des organismes de l’État de New York
et de la ville, des représentants du secteur privé, des organisations
non-gouvernementales, etc. L’armée peut également être appelée en cas de crise,
mais une demande à cet effet doit être adressée à l’État de New York. Une
partie de la garde nationale est destinée à la protection de la ville de New
York.
5. L’OEM
a mis au point des mécanismes de coopération avec les organes
correspondants dans des États voisins (New Jersey, Pennsylvanie et
Connecticut), ainsi qu’avec d’autres grandes villes des États-Unis.
6.
Raymond Kelly, chef de la police de la ville de New York (NYPD), insiste sur le
fait que les attentats terroristes du 11 septembre 2001 ont transformé la
mission et la structure de la NYPD. La NYPD est le premier département de
police des États-Unis à avoir créé son propre bureau de lutte contre le
terrorisme. Elle s’est dotée, en coopération avec le FBI, d’une unité conjointe
d’intervention de lutte contre le terrorisme. Le département a recruté des
analystes hors pair et a développé ses compétences linguistiques pour être
mieux armé face à la menace terroriste. Il a affecté du personnel dans 11
villes du monde entier, qui servent de première ligne de défense, recueillant
des informations afin de mieux protéger la ville de New York. D’après M. Kelly,
depuis les attentats du 11 septembre, la coopération s’est renforcée entre les
services de police au niveau fédéral, de l’État et de la ville.
7. Si la
menace terroriste est toujours à l’ordre du jour – avec huit complots déjoués
contre la ville de New York depuis le 11 septembre 2001 – les formes
traditionnelles de criminalité ont-elles chuté de 40 % depuis 2001, en dépit
d’une restructuration de la force de police. Les effectifs ont en effet été
amputés de 5 000 policiers au cours de cette période (la force compte
aujourd’hui 35 400 hommes). Deux programmes ont joué un rôle essentiel
dans la baisse de la criminalité : l’un qui avait pour but de concentrer la
présence de stagiaires de l’académie de police dans les zones à problème, et
l’autre qui a conduit à la création d’un centre des crimes en temps réel, qui
rassemble dans une même base de données des informations provenant de sources
multiples. Chaque fois qu’un crime est commis, les informations pertinentes
stockées dans cette base de données peuvent être communiquées sur le terrain
pour permettre une identification plus rapide des auteurs.
C. LA SECURITE AEROPORTUAIRE
1. La
délégation a visité l’aéroport John F. Kennedy et a rencontré des responsables
de l’Administration fédérale de la sécurité des transports (Transportation
Security Administration, TSA), de l’administration de l’aéroport et de
l’Autorité portuaire de New York New Jersey (Port Authority New York New
Jersey, PANYNJ) pour discuter de la sécurité aéroportuaire.
2. En
2008, l’aéroport JFK a reçu en moyenne 1 300 vols par jour et 48 millions
de passagers. Outre huit terminaux et autres installations aéroportuaires, la
zone comprend également un système de métro automatisé Air train et un réseau
ferré régional, qui transportent entre 35 000 et 40 000 passagers par
jour.
3. Dans
un délai de six mois après les attaques terroristes du 11 septembre 2001, la
sécurité de tous les aéroports des Etats-Unis est passée sous le contrôle des
autorités fédérales et la TSA a été créée en tant que principal organe de
contrôle. Celle-ci définit les normes de sécurité pour tous les aéroports,
règlementant les questions de contrôle de l’accès, de la formation, des plans
d’urgence, etc. La PANYNJ applique également d’autres mesures de sécurité en
complément des normes fixées par la TSA.
4. Le
mandat de la TSA a été progressivement élargi depuis 2001. La sécurité aérienne
repose sur ce qu’on appelle des « strates de sécurité ». La TSA a eu
pour objectif d’ajouter de nouvelles strates qui permettent de déceler les
menaces le plus tôt possible. Ainsi, elle a récemment favorisé l’utilisation
d’un système de détection des comportements suspects en tant que méthode de
présélection. Le programme Secure Flight, qui exige que les compagnies
aériennes envoient les listes de passagers 72 heures avant le vol, permet
également à la TSA de comparer ces noms aux listes fédérales de personnes à
surveiller et identifier ainsi d’éventuelles menaces.
5. La
TSA se consacre par ailleurs à perfectionner les technologies de détection.
Aucun scanner corporel n’a encore été encore certifié par la TSA en raison de
problèmes d’ordre technologique et de questions touchant aux libertés civiles.
Des responsables de la TSA et de la PANYNJ font valoir toutefois que la
technologie en soi ne suffit pas, et que du personnel formé et des passagers
vigilants sont également indispensables pour renforcer la sécurité.
6. Pour
définir les normes de sécurité aérienne, plusieurs éléments doivent être pris
en considération :
·préservation de la liberté de circuler et de
voyager, qui caractérisent nos sociétés ;
·prise en compte de la protection des libertés
civiles ;
·risques liés à un relâchement de la vigilance du
public si la conscience du danger diminue ;
·problèmes de sécurité propres aux zones de
l’aéroport qui sont accessibles au grand public ;
·division de la responsabilité dans le domaine de
la sécurité (entre autorités fédérales, administration de l’aéroport,
exploitants aéroportuaires, compagnies aériennes, etc.) ;
· difficulté qu’il y a à protéger un vaste
périmètre dans un milieu urbain ;
· contraintes financières.
7. Les
principales menaces qui pèsent sur la sécurité aérienne sont aujourd’hui les
attaques au moyen de petits explosifs conventionnels, d’explosifs classiques
plus puissants et d’armes CBRN. Les principales cibles sont les avions, les
terminaux et les passagers et accessoirement d’autres biens. Face à ces menaces
potentielles, les aéroports de New York ont fixé les priorités suivantes :
·introduction de systèmes d’identification
biométrique pour les employés avec cartes d’accès ;
·périmètre de sécurité renforcé sur terre et sur
mer ;
·renforcement de la sécurité des terminaux,
notamment sur la façade extérieure et le hall intérieur ;
·contrôle renforcé de sécurité des passagers et
des cargaisons ;
·formation accrue des employés ;
·système d’évaluation, de contrôle et
d’inspection permanent ;
·amélioration des services du renseignement.
274 millions de dollars ont été
dépensés depuis 2001 pour améliorer les infrastructures des aéroports de New
York.
D. SECURITE DES CENTRALES NUCLEAIRES
1. La
délégation a visité la Centrale nucléaire Indian Point et a rencontré plusieurs
responsables pour discuter de la sécurité dans les centrales nucléaires
américaines.
2.
Indian Point est la première centrale nucléaire ayant reçu l’autorisation en 1962
de produire de l’électricité. La première unité a été mise à l’arrêt en
1974 ; deux autres unités, construites en 1974 et 1976, sont toujours en
fonctionnement et fournissent entre 20 et 25% des besoins en énergie électrique
de la ville de New York. Les deux unités utilisent des réacteurs à eau
pressurisée.
3. La
délégation a discuté de plusieurs problèmes liés à la sécurité :
·risques de contamination : les responsables
de la centrale ont expliqué que les trois circuits d’eau que comprend tout
réacteur à eau pressurisée sont entièrement séparés, et qu’il n’y a donc aucun
risque que l’eau contaminée puisse s’infiltrer dans le circuit tertiaire, qui
pompe l’eau du fleuve Hudson ;
·questions liées à l’environnement : les
responsables de la centrale ont cité des études qui montrent que les activités
de la centrale contribuent à augmenter la température de l’Hudson de
seulement 1,4° F ;
·déchets : une pastille de combustible
nucléaire – de la taille d’une gomme de crayon – génère autant d’énergie qu’une
tonne de charbon, précisent les responsables de la centrale ; chaque
réacteur utilise 193 assemblages de combustible pouvant regrouper jusqu’à 204
crayons de 240 pastilles chacun, soit un total de 9 449 280 pastilles
par réacteur ; chaque assemblage de combustible est remplacé tous les six
ans environ ; le combustible irradié est entreposé dans des piscines sur
place ;
·capacité de résister aux attaques : les
responsables expliquent que l’enceinte de confinement du réacteur est conçue
pour résister à l’impact d’un avion ; elle est faite en béton armé d’un
seul tenant ;
·accès : les responsables informent la
délégation que trois cercles concentriques de sécurité – la zone du noyau
central, la zone protégée et la zone vitale -, auxquels correspondent des
niveaux de sécurité de plus en plus élevés, permettent de contrôler l’accès au
site de la centrale.
II. LOUISIANNE : PREPARATION
AUX CATASTROPHES QUATRE ANS APRES L’OURAGAN KATRINA
1. La
délégation a rencontré à la Nouvelle-Orléans et à Bâton-Rouge, Louisiane, des
responsables de l’Agence fédérale de gestion des crises (Federal Emergency
Management Agency, FEMA), du Bureau du gouverneur pour la sécurité intérieure
et la préparation aux situations d’urgence (Governor’s Office for Homeland
Security and Emergency Preparedness, GOHSEP), et du Corps des ingénieurs de
l’armée américaine (United States Army Corps of Engineers, USACE), pour
discuter de la préparation aux catastrophes et des enseignements à tirer des
mesures prises après l’ouragan Katrina d’août 2005.
2. Les
procédures de gestion des situations d’urgence aux États-Unis privilégient les
interventions au niveau local. L’État n’intervient que si les capacités locales
ne sont pas suffisantes. Les autorités de l’État victime d’une catastrophe
peuvent également demander l’aide d’États voisins le cas échéant. En vertu de
la Loi Stafford de 1988, l’aide fédérale – notamment de la FEMA et d’USACE –
est accordée sur demande du gouverneur de l’État et après la proclamation par
le Président d’un état d’urgence ou d’une catastrophe grave.
3. Les
responsables locaux sont, en règle générale, également habilités à ordonner une
évacuation. En cas de proclamation par le gouverneur de l’État d’un état
d’urgence ou d’une catastrophe, cette responsabilité revient aux autorités de
l’État. Les États dépendent en grande partie de l’aide fédérale pour le
financement des efforts de reconstruction ; le partage des coûts se fait
normalement sur la base de 75% pour l’État fédéral et 25% pour l’État concerné.
4.
L’ampleur des dégâts causés par l’ouragan Katrina était sans précédent aux
États-Unis. Les dégâts les plus importants ont été provoqués par la rupture des
digues. La zone sinistrée couvrait plus de 233 100 km2 en Alabama, en
Louisiane, au Mississipi et au Texas, soit la superficie de la Grande-Bretagne.
Les vents soufflaient à 328 km/h lorsque l’ouragan a touché la Louisiane.
1 300 personnes sont décédées, plus de 300 000 maisons ont été
détruites et les pertes économiques sont estimées à plus de 125 milliards de
dollars. Plus d’un million de personnes ont été évacuées ; un hébergement
temporaire a été fourni à 92 000 familles. Le niveau de l’eau est monté de
8 à 9 mètres le long de la côte du Mississippi. Quatre-vingts pour cent de la
ville de la Nouvelle Orléans ont été submergés et il a fallu quarante jours
pour pomper quelque 846 milliards de litres d’eau. 562 km2 de terre ont été
perdus à l’océan après les ouragans Katrina et Rita. 272 km de digues et de
murs d’endiguement ont été endommagés et l’ouragan a laissé derrière lui 62,2
milliards de litres de débris.
5. Des
responsables fédéraux et de l’État ont mis en évidence les principaux
enseignements tirés de l’expérience de Katrina :
·la prévention et la préparation aux catastrophes
sont essentielles : c’est avant tout aux individus qu’il appartient de
répondre de façon adéquate en cas de catastrophe ; les campagnes de
sensibilisation sont par conséquent essentielles ;
·atténuer les effets des catastrophes –
reconstruire de manière « plus intelligente, plus solide et plus
sûre » - est également crucial ; chaque dollar dépensé pour atténuer
les effets des dégâts permet d’économiser quatre dollars sur les futurs coûts
liés aux catastrophes ;
·le système de protection contre les ouragans de
la Nouvelle Orléans a été revu : il comprend maintenant 560 km de digues
et de murs d’endiguement, 73 stations de pompage et 4 déversoirs à
vannes ; les plans actuels prévoient la construction d’ici juin 2011 de
digues capables de résister à des ouragans de catégorie 3 ; celles-ci devraient
être remplacées à terme par des digues capables de résister à des ouragans de
catégorie 5 ; la délégation a également été informée du rôle joué par le
déversoir Bonnet Carré pour protéger la Nouvelle-Orléans contre les
inondations. Le déversoir, situé à 48 kilomètres au nord de la ville, peut
dériver jusqu’à 20 % du cours du Mississipi vers le Lac Pontchartrain ;
·la coordination des interventions est
essentielle ; GOHSEP abrite un commandement unifié, qui regroupe les
services de l’État intervenant en cas de catastrophe ;
·les plans d’évacuation ont été améliorés et des
procédures de consultation entre les autorités locales, fédérales et de l’État
concerné ont été mises en place pour faciliter la prise de décision en matière
d’évacuation. L’ouragan Gustav en septembre 2008 a permis de juger les nouveaux
dispositifs d’évacuation. Pour la première fois, l’État de la Louisiane a
imposé l’évacuation obligatoire de toute la zone côtière de la Louisiane.
Quelque deux millions de personnes ont donc été évacuées. C’était aussi la
première fois que la Louisiane mettait en place des doubles voies de
circulation à contresens pour l’évacuation des zones du sud-est et du
sud-ouest;
·Les abris devraient idéalement être situés dans
des zones sûres, mais le plus près possible des foyers dévastés, afin de faciliter
les retours et les opérations de redressement ; la plupart des abris en
Louisiane sont actuellement situés dans la partie nord de l’État ; la
Louisiane compte également sur plusieurs abris dans des États voisins ;
·l’interopérabilité et la capacité des moyens de
communications ont été améliorées ; 95 % du territoire de la Louisiane
sont désormais couverts par un réseau de radiocommunications ;
·des partenariats sont établis avec le secteur
privé ; le GOHSEP collabore actuellement avec l’Université de l’État de la
Louisiane pour établir un Centre des opérations de crise, lequel assurera la
coordination entre les entreprises et les associations de bénévoles dans le
cadre de la préparation et de la réponse aux catastrophes, ainsi que des
opérations de redressement ;
·un nouveau système a été mis en place pour
assurer la coordination de l’assistance internationale en cas de catastrophe.
6. Les
opérations de redressement continuent néanmoins à rencontrer de nombreux
problèmes :
·une part importante de la population locale
n’est pas revenue (dont 41% de la population de la paroisse St Bernard, 29% de
la paroisse Orléans et 23% de la paroisse Plaquemines). En outre,
1 500 foyers vivent toujours dans des logements temporaires ;
·nombre des zones qui sont en cours de reconstruction
demeurent à haut risque. Dans l’ensemble, 2 des 4,2 millions d’habitants de la
Louisiane vivent dans des zones côtières à risque ;
·à peine plus de la moitié des fonds d’aide
publique engagés à la suite de Katrina (4,8 sur 8,1 milliards de dollars) ont
été réellement versés ; et ce principalement en raison du retard intervenu
dans la planification des projets de reconstruction par les communautés et les
villes touchées.
Respectueusement soumis,
L’honorable sénatrice Jane
Cordy
Association parlementaire canadienne de l’OTAN (AP OTAN)