Du 20 au 22 septembre 2009, la section
canadienne du Groupe interparlementaire Canada–États-Unis (GIP) a pris part à
la réunion de l’automne de la Canadian/American Border Trade Alliance
(Can/Am BTA), qui a lieu à Washington (D.C.) chaque année. Les coprésidents de
la section canadienne du GI, le sénateur Jerry Grafstein et le député Gord
Brown, ont présenté des remarques à cette occasion.
La section canadienne du GI est depuis
longtemps associée à la Can/Am BTA et assiste habituellement à la réunion de
l’automne de la Can/Am BTA, à Washington (D.C.), ainsi qu’à la réunion du
printemps à Ottawa. La Can/Am BTA est une coalition d’entreprises,
d’organisations du secteur public et de particuliers intéressés par le commerce
bilatéral et le tourisme. Sa mission est de maximiser l’activité commerciale et
de promouvoir la croissance continue du commerce transfrontière de même que des
modalités efficientes et productives de franchissement de la frontière.
Compte tenu la mission de la Can/Am
BTA, la participation à ces réunions fournit aux membres de la section
canadienne une occasion précieuse d’examiner les problèmes auxquels font face
les entreprises et les particuliers en matière de commerce et de tourisme,
ainsi que les efforts et les initiatives des gouvernements des deux pays visant
à résoudre ces problèmes. Ils ont aussi la possibilité de mieux se renseigner
en échangeant avec des organisations et des particuliers des secteurs privé et
public aux prises quotidiennement avec des problèmes frontaliers. Enfin, la
participation aux réunions de la Can/Am BTA permet aux membres de la section
canadienne d’informer les autres parties au sujet des diverses initiatives
qu’ils mettent en œuvre pour atteindre des objectifs bilatéraux communs, ainsi
que les différends connexes. Cela se fait par des discussions informelles et
dans les allocutions que les coprésidents de la section canadienne sont
habituellement invités à présenter aux participants à ces rencontres. La
section canadienne a donc l’intention de continuer à participer aux réunions de
la BTA à Washington et à Ottawa.
À la réunion de l’automne 2009, les
séances ont porté sur les sujets suivants :
·Diverses questions liées aux douanes américaines
·L’amélioration de la sécurité et la facilitation
des mouvements connus et à faible risque à la frontière canado-américaine
·Diverses questions touchant les courtiers et la
logistique
·La surveillance technologique
·Les relations canado-américaines dans la perspective
du département d’État des États-Unis
·Le point de vue canadien
·Les opérations sur le terrain du Service des
douanes et de la protection des frontières des États-Unis : problèmes et
priorités à la frontière canado-américaine
·L’Initiative relative aux voyages dans
l’hémisphère occidental et NEXUS : tour d’horizon et situation des opérations
du programme
·La sécurité à la frontière, dans les moyens de
transport et sur les sites : les défis que posent les Jeux olympiques de
2010 à Vancouver
·L’efficacité et la sécurité des chaînes
d’approvisionnement – stratégies de déploiement et de mise en œuvre : leçons
tirées du Projet nord-américain
·L’initiative d’« inclusion » du
département des Transports des États-Unis : renseignements sur le programme,
tendances du transport des marchandises et congestion frontalière
·Le Groupe interparlementaire Canada-États-Unis :
observations et priorités
·Questions liées à la frontière canado-américaine
: perspectives du caucus du Congrès sur la frontière nord
·Compte-rendu sur l’Alberta : tour d’horizon des
questions énergétiques et données connexes.
Les remarques présentées par le
sénateur Grafstein et M. Brown, ainsi que par d’autres conférenciers sont
résumées ci-dessous.
DIVERSES QUESTIONS AYANT TRAIT AUX
DOUANES AMÉRICAINES
George Weise, Booz, Allen and
Hamilton
·La modernisation des douanes américaines était
nécessaire afin d’accélérer les mouvements, de mettre en place des pratiques et
des procédures améliorées, de passer à un système comportant relativement moins
de papier et de faciliter le trafic légitime.
·La modernisation des douanes s’imposait devant
l’augmentation des mouvements qui a suivi la mise en œuvre de l’Accord de
libre-échange nord-américain.
·Il doit y avoir un équilibre entre l’application
de la loi à la frontière et la facilitation des échanges.
·Avant les attaques terroristes du 11 septembre
2001, les mesures d’application de la loi aux douanes étaient principalement
axées sur la contrebande de drogues.
·Dans le passé, le personnel portuaire et le
personnel de l’immigration travaillaient souvent côte à côte; aujourd’hui, il y
a des synergies et moins de dédoublement de tâches, etc.
·Bien que l’avenir s’annonce brillant, le chemin
à parcourir sera « difficile ».
L’AMÉLIORATION DE LA SÉCURITÉ ET LA
FACILITATION DES MOUVEMENTS CONNUS ET À FAIBLE RISQUE À LA FRONTIÈRE
CANADO-AMÉRICAINE
Deborah Meyers, département de la
Sécurité intérieure des États-Unis
·Mme Janet Napolitano, secrétaire à la Sécurité
intérieure, est déjà bien informée sur la frontière entre les États-Unis et le
Mexique et elle est résolue à se renseigner sur les questions qui se posent à
la frontière commune du Canada et des États-Unis.
·Les liens multiples entre les collectivités, les
personnes et les économies qui bordent la frontière commune sont reconnus.
·Des opérations de prédédouanement ont été mises
en place dans tous les grands aéroports canadiens.
·C’est au Canada que le département de la
Sécurité intérieure a la plus grande présence à l’étranger.
·Les priorités de la secrétaire Napolitano sont,
notamment :
ofaire des évaluations conjointes des menaces et
des risques;
ogérer les risques, puisqu’on ne peut inspecter
tout et chaque personne;
opartager l’information à l’avance afin de
déterminer qui veut entrer, qu’est-ce qui doit être inspecté et quel est le
niveau d’inspection requis;
ointégrer les opérations d’application de la loi;
outiliser de façon optimale les ressources, par
exemple avoir des installations frontalières communes;
otravailler en partenariat à la gestion des
frontières afin de préserver la sécurité sans compromettre les échanges;
ocollaborer avec les gouvernements étrangers, le
secteur privé, les autres départements fédéraux américains, les organismes
locaux responsables de l’application de la loi, etc.;
ocontrer et se protéger contre la menace
persistante et changeante du terrorisme;
osécuriser les frontières communes;
oappliquer de manière intelligente et rigoureuse
les lois sur l’immigration;
ose préparer et réagir aux catastrophes en
adoptant une approche englobant tous les dangers;
oamener à maturité et unifier le département de la Sécurité
intérieure.
DIVERSES QUESTIONS TOUCHANT LES
COURTIERS ET LA LOGISTIQUE
Matthew Parrott, A.N. Deringer
·Les modifications apportées à la Lacey Act
dans le cadre de la Loi agricole des États-Unis ont accru la protection en ce
qui a trait à un plus large éventail de plantes et de produits végétaux, et il
est maintenant illégal d’importer, d’exporter, de transporter, de vendre, de
recevoir, d’acquérir ou d’acheter des plantes et des produits d’origine
végétale si la plante est récoltée illégalement en vertu de toute loi de
protection des végétaux des États-Unis, d’un État, d’une tribu ou d’un pays
étranger.
·Il est illégal d’importer aux États-Unis
certaines plantes et certains produits végétaux sans déclaration d’importation;
la déclaration – sur le formulaire PPQ 505 – exige 18 éléments
d’information, y compris :
ola date estimative d’arrivée
ole nom et l’adresse de l’importateur
ole nom et l’adresse du destinataire
oune description de la marchandise
ole nom scientifique
ola valeur de l’importation
ola quantité de la plante
ol’endroit où la plante a été récoltée
ol’unité de mesure
opour les produits en papier et en carton, le pourcentage moyen de
contenu recyclé, sans égard à l’espèce ou au pays d’origine.
·La production du formulaire PPQ 505 était
facultative durant la phase I de la période de mise en œuvre de la loi, qui
s’est étendue du 12 décembre 2008 au 31 mars 2009.
·La phase II – qui devait débuter le 1er
avril 2009 a été retardée au 1er mai 2009 et s’est poursuivie jusqu’au
30 septembre 2009 – s’applique progressivement aux produits selon le degré de
transformation et la complexité de leur composition.
·La phase III a débuté le 1er octobre
2009 et se terminera le 31 mars 2010, tandis que la phase IV commencera le 1er
avril 2010 pour se terminer le 30 septembre 2010.
·La phase III touchera les produits qui ont subi
une transformation relativement plus poussée et qui ont une composition
relativement complexe par rapport à ceux visés par la phase II.
·Les exclusions comprennent notamment :
oles cultivars communs, sauf les arbres
oles cultures vivrières communes et les produits
connexes
oles spécimens scientifiques destinés à la
recherche
oles plantes qui doivent demeurer en terre ou qui doivent être
replantées.
·À ce stade, le Service d’inspection de la santé
des animaux et des plantes du département de l’Agriculture des États-Unis n’a
pas l’intention d’appliquer l’exigence relative à la déclaration dans les
situations suivantes :
oles entrées informelles
ola plupart des expéditions personnelles
ol’envoi par la poste, à moins qu’il ne s’agisse
d’une entrée formelle
oles mouvements en transit.
·Le Service d’inspection de la santé des animaux
et des plantes limitera ses activités d’application de la loi uniquement au
produit importé, sans égard aux éléments secondaires qui accompagnent
habituellement un produit, par exemple :
oles vignettes
oles étiquettes
oles manuels
oles cartes de garanties.
·La non-conformité peut entraîner une peine
civile allant jusqu’à 10 000 dollars US par infraction et une peine
criminelle allant jusqu’à 500 000 dollars US par infraction, en
plus d’une peine d’emprisonnement maximale de cinq ans. L’entrée pourrait aussi
être refusée et, pour les personnes qui ne sont pas des contrevenants connus,
une peine administrative civile de 250 dollars US s’applique en cas
de non-conformité aux règles de déclaration.
LA SURVEILLANCE TECHNOLOGIQUE
Mary Ann Comstock, UPS Supply
Chain Solutions, Inc.
·Le système PREDICT (Predictive Risk-based
Evaluation for Dynamic Import Compliance Targeting) remplacera la partie du
système OASIS (Operational and Administrative System for Import Support)
de la Food and Drug Administration des États-Unis servant à la
vérification de l’admissibilité; OASIS est le seul système de l’administration
fédérale américaine qui échange, en temps réel, des données sur l’admissibilité
des importations avec le Service des douanes et de la protection des frontières
des États-Unis. Il permet :
ola vérification électronique des lignes d’entrée
ola gestion de la charge de travail des
examinateurs, des inspecteurs et des responsables de la conformité à l’entrée
ola production d’avis sur les décisions relatives à l’admissibilité.
·L’objectif du système PREDICT est d’améliorer la
vérification et le ciblage des importations en vue de :
oprévenir l’entrée de produits adultérés, dont
l’étiquetage a été falsifié ou qui sont en infraction d’une autre manière;
oaccélérer l’entrée des biens conformes.
·La phase 1 de la mise en application du système
PREDICT vise les aliments et drogues; un projet pilote réalisé en 2007 sur les
fruits de mer entrant aux États-Unis à cinq ports de Los Angeles a été couronné
de succès.
·Pour que le processus automatisé du système
PREDICT fonctionne adéquatement, des données exactes, cohérentes et complètes
sont requises; si des données inexactes, incohérentes ou incomplètes sont
fournies, il faut alors recourir à la procédure d’examen manuelle et le
dédouanement s’en trouve retardé.
·Afin d’accélérer la vérification à l’entrée au
moyen du système PREDICT, les déclarants doivent fournir :
odes identificateurs cohérents et exacts pour les
entreprises
odes codes de produits exacts
otous les renseignements pertinents à la conformité, qui sont les
données fournies volontairement à la Food et Drug Administration, afin
d’accélérer le processus d’examen à l’entrée.
·Avec des données exactes, cohérentes et
complètes, le système PREDICT peut rendre rapidement des décisions « Peut
procéder » pour les expéditions à faible risque qui ne contreviennent pas
à la loi.
·Le système PREDICT :
outilise des fonctions d’exploration des données
et de repérage des profils;
outilise des renseignements de sources
publiquement accessibles;
opermet la consultation automatisée des bases de
données centrales de la Food and Drug Administration, au besoin;
oaméliore le taux de « réussite » des examens et des
échantillons en : attribuant une cote à chaque ligne d’entrée en fonction
des facteurs de risque et des règles de surveillance; en augmentant le nombre
de décisions automatisées « Peut procéder » en temps réel; enfin,
pour les lignes d’entrée qui ne reçoivent pas une décision automatisée
« Peut procéder », en mettant à la disposition des examinateurs les
scores de ligne et les raisons sous-jacentes.
Bob Perkins, Booz, Allen and
Hamilton
·La modernisation des installations portuaires a
évolué avec le temps; nous devons adopter une vision globale pour la
modernisation des installations portuaires.
·Diverses questions se posent :
oQuels règles ou modèles existent pour concevoir
les caractéristiques pertinentes à la modernisation des installations
portuaires?
oComment le Service des douanes et de la
protection des frontières des États-Unis envisage-t-il les priorités liées à la
modernisation des installations portuaires?
oQuels seront les déterminants du programme de
modernisation des installations portuaires?
oComment de multiples organismes gouvernementaux
décideront-ils des priorités dans ce domaine?
oQuels intérêts commerciaux au niveau local, de l’État, de la région
et du pays seront pris en considération en vue de la modernisation des
installations portuaires?
·Les initiatives de modernisation des
installations portuaires devraient offrir une solution intégrée répondant aux
besoins réels à la frontière et, en contraste avec le passé, adopter une vision
globale et holistique des conditions à la frontière et des exigences des
multiples fonctions des diverses organisations présentes dans un port; plusieurs
initiatives actuelles ou prévues de modernisation d’installations portuaires
requièrent une vision globale pour en arriver à une solution intégrée.
·Au moment de moderniser des installations
portuaires, il faudrait garder à l’esprit les besoins futurs et les
possibilités technologiques.
·Jusqu’à maintenant, l’adoption et la mise en
place de technologies nouvelles n’ont pas suivi un processus évolutif, mais ont
plutôt procédé à la pièce, en réponse à des modifications législatives et/ou
réglementaires.
·Les initiatives de modernisation des
installations portuaires sont davantage centrées sur les besoins intérieurs que
sur les synergies qui pourraient découler de solutions bilatérales.
·À la frontière canado-américaine, on observe un
certain nombre d’efforts de reconstruction visant à moderniser des
installations pour améliorer les services.
·La modernisation des installations portuaires
devrait être guidée par les sept principes suivants :
oanalyser attentivement les besoins opérationnels
connus et prévisibles qui se posent ou qui pourraient se poser localement;
osolliciter la contribution des gouvernements au
niveau local, de l’État et fédérale aux fins du modèle d’analyse, en l’absence
de toute ingérence des organismes réglementant le commerce;
ofaire participer le secteur privé et les
autorités concernées au niveau local à l’analyse et aux discussions connexes;
odélaisser la notion selon laquelle les seules
considérations d’ordre géographique pouvant être prises en compte sont celles
impliquant un réaménagement à l’intérieur des propriétés frontalières
existantes;
oabandonner l’hypothèse erronée selon laquelle la
modernisation d’une installation portuaire fournit un modèle exact pour les
initiatives subséquentes;
oexiger que tous les projets de modernisation
d’installations portuaires prévoient des propositions de rechange et intègrent
des variables ou des « simulations » fondées sur d’autres
éventualités;
os’assurer que les projets de modernisation englobent des analyses
des facteurs de changements connus ou projetés.
·Les facteurs d’analyse d’un projet de
modernisation d’installations portuaires devraient couvrir cinq étapes :
oles décisions relatives à la modernisation
d’installations portuaires devraient être prises seulement après une analyse
attentive et inclusive des besoins opérationnels;
odes efforts devraient être faits dès le début
pour impliquer les responsables de la surveillance des installations portuaires
de l’autre côté de la frontière commune afin de déterminer les synergies
susceptibles d’être exploitées dans le cadre d’efforts bilatéraux;
oles efforts de modernisation devraient prendre
en compte le volume des inspections et les stations primaires et secondaires à
un horizon de 50 ans;
ola stratégie devrait tenir compte de tous les
organismes – y compris leur mission respective – susceptibles d’influer sur le
modèle structurel et le plan de traitement aux fins de la modernisation des
installations portuaires;
ol’analyse devrait tenir compte des fluctuations
saisonnières, des conditions de vacances et des profils de voyage, qui peuvent
changer en raison de nouvelles constructions.
oLes principes directeurs et l’analyse sous-jacente à la
modernisation d’installations portuaires devraient mettre l’accent sur les
processus qui contribueront à bâtir un système offrant des solutions
intégrées :
§la mission du Service des douanes et de la
protection des frontières des États-Unis
§la vérification électronique des données sur les
passagers et les expéditions et l’adoption de technologies nouvelles
§les exigences des organismes gouvernementaux
participants et des administrations locales
§la facilitation du trafic passager et commercial
§la sécurité.
LES RELATIONS CANADO-AMÉRICAINES
DANS LA PERSPECTIVE DU DÉPARTEMENT D’ÉTAT DES ÉTATS-UNIS
Roberta Jacobson, département d’État
des États-Unis
·Le Canada et les États-Unis sont liés par
d’étroites relations, et les deux pays participent à divers forums
internationaux à titre de membres et d’alliés sur diverses questions de
politique.
·Si le Sommet des leaders nord-américains constitue,
à bien des égards, le prolongement du Partenariat nord-américain pour la
sécurité et la prospérité (PSP), le changement de nom reflète un changement
d’orientation.
·Le PSP était une initiative allant de la base
vers le sommet, et le fait qu’elle englobait plus de 300 produits livrables a
obscurci le message des leaders nord-américains.
·À la conclusion de chaque Sommet, les leaders
nord-américains mettent l’accent sur un nombre restreint de questions
importantes au moment où a lieu leur rencontre.
·Les États-Unis ne peuvent sortir de la présente
récession sans qu’il y ait une reprise à la grandeur de l’Amérique du Nord.
·Certains aspects de la frontière commune
fonctionnent bien, mais ce n’est pas le cas pour d’autres aspects.
·Un commerce robuste et ouvert constitue une
priorité tant pour le président Obama que pour le premier ministre Harper.
·Jusqu’à maintenant, le taux de conformité
atteint environ 95 % des deux côtés de la frontière commune grâce à
l’Initiative relative aux voyages dans l’hémisphère occidental (IVHO), qui a
été mise en place de façon logique et sensée; cette initiative contribue à
faciliter les mouvements transfrontières légitimes.
·Dans l’American Recovery and Reinvestment Act
of 2009, des fonds ont été réservés pour les infrastructures frontalières,
bien que le déficit au niveau des infrastructures demeure important.
·Les États-Unis reconnaissent que les
dispositions Buy American ont causé de la consternation au Canada et
diverses solutions sont à l’étude; la nature intégrée des entreprises et des
secteurs, ainsi que la présence de chaînes d’approvisionnement nord-américaines
sont reconnues.
·Dans l’ensemble, les liens entre le Canada et
les États-Unis demeurent solides sur les plans bilatéral, multilatéral et
mondial.
·Les États-Unis sont très reconnaissants de
l’appui du Canada à la mission en Afghanistan.
LE POINT DE VUE CANADIEN
Guy Saint-Jacques, Ambassadedu
Canada
·La ligne de démarcation entre le Canada et les
États-Unis est une frontière commune et partagée.
·La crise économique qui sévit dans le monde
s’est répercutée sur le commerce transfrontière, et la réduction des coûts
frontaliers revêt une importance plus grande que jamais auparavant.
·Les États-Unis exportent quatre fois plus au
Canada qu’en Chine et le Canada constitue le premier marché d’exportation en
importance pour 35 États américains.
·Environ 7,1 millions d’emplois aux États-Unis
dépendent du commerce bilatéral.
·En considérant les frontières, il faudrait
reconnaître qu’il n’existe pas de solution « unique ».
·Mme Janet Napolitano, secrétaire à la Sécurité
intérieure des États-Unis, et M. Peter Van Loan, ministre de la Sécurité
publique du Canada, se réuniront au moins deux fois l’an pour faire le point
sur les progrès accomplis vers la réalisation de nos objectifs communs.
·Le Canada et les États-Unis devraient avoir une
vision commune de l’avenir qui contribue à la fois à la sécurité et à la
prospérité, qui sont interdépendantes; une approche axée sur la gestion du
risque devrait être adoptée et il faudrait investir dans les infrastructures.
·Des exigences trop complexes à la frontière
peuvent engendrer des problèmes de sécurité.
·On reconnaît de part et d’autre que le monde a
changé et qu’il n’est plus possible de traverser la frontière sans documents
appropriés.
·La coopération à divers niveaux se poursuit et
se développe entre les deux pays et l’on recherche des solutions pragmatiques
aux problèmes existants.
·Huit ans après les attaques terroristes du 11
septembre 2001, les personnes et les entreprises se sont pour la plupart
« adaptées », les gens se procurant les documents requis et les
entreprises investissant dans des chaînes d’approvisionnement sécuritaires,
etc.
·On devrait envisager de consolider les
programmes actuels avant de songer à instaurer de nouvelles mesures.
LES OPÉRATIONS SUR LE TERRAIN DU
SERVICE DES DOUANES ET DE LA PROTECTION DES FRONTIÈRES DES ÉTATS-UNIS
Tom Winkowski, Service des
douanes et de la protection des frontières des États-Unis
·Il y a beaucoup d’activité à la frontière
terrestre commune, notamment en raison des fonds prévus dans l’American
Recovery and Reinvestment Act of 2009.
·Les délais ont des conséquences économiques.
·Si les temps d’attente diminuent, c’est en
partie à cause de la baisse de trafic; il y aura éventuellement une reprise de
l’activité économique et le trafic recommencera à augmenter.
·Les États-Unis font face à une période difficile
en termes budgétaires; en un sens, « les bonnes années sont derrière
nous ».
·Avec le recul des mouvements frontaliers, les
recettes provenant des droits d’utilisation sont en baisse.
·L’Initiative relative aux voyages dans
l’hémisphère occidental a été déployée avec beaucoup de succès; c’est la
première recommandation de la National Commission on Terroriste Attacks Upon
the United States (Commission sur les frontières suite aux événements du 11
septembre 2001) qui a été entièrement mise en œuvre.
·Depuis l’achèvement de l’IVHO, une approche
raisonnable a été adoptée lorsque les documents n’étaient pas tout à fait
conformes aux dispositions de l’IVHO; le taux de conformité atteint 98,2 %
à la frontière nord et 93 % à la frontière sud des États-Unis.
·Les frontières terrestres que les États-Unis
partagent avec le Mexique et le Canada devraient devenir « saturées »
par les documents permettant l’identification par radiofréquences (documents
compatibles avec le système RFID); les passeports sont conformes aux
dispositions de l’IVHO, mais non compatibles avec le système RFID.
·Une signalisation électronique peut être
employée pour désigner les voies NEXUS, EXPRES (programme d’expéditions rapides
et sécuritaires) et compatibles avec le système RFID afin de mieux gérer le
trafic.
·Des données de haute qualité – y compris sur les
temps d’attente ou d’inactivité et les temps de traitement, sont requises pour
appuyer la prise de décisions, et ces données devraient être recueillies à
l’aide d’une méthodologie commune.
·Les postes frontaliers devraient être
entièrement dotés en personnel avant que le trafic n’augmente pour que les
mouvements ne soient pas ralentis.
·Des améliorations doivent être apportées au
niveau de la gestion des délais et de la collecte de renseignements sur les
temps d’attente.
·Un bureau de la modernisation des frontières
terrestres, dont la mission englobera les deux frontières des États-Unis, sera
mis en place.
·Au moment de la conception d’installations
frontalières, il importe de regarder vers le futur; il nous faut de nouveaux
ports d’entrée ayant la bonne capacité, maintenant et pour l’avenir, et pouvant
accueillir la technologie nouvelle.
L’INITIATIVE RELATIVE AUX VOYAGES
DANS L’HÉMISPHÈRE OCCIDENTAL ET NEXUS : TOUR D’HORIZON ET SITUATION DES
OPÉRATIONS DU PROGRAMME
Colleen Manaher, Service des
douanes et de la protection des frontières des États-Unis
·La mise en œuvre de l’Initiative relative aux voyages
dans l’hémisphère occidental (IVHO), complétée le 1er juin 2009,
devrait améliorer la sécurité et permettre de traverser la frontière commune de
façon plus efficiente et sans délai.
·L’efficacité des initiatives de communication
entourant l’IVHO a débouché sur des taux élevés de conformité aux frontières
nord et sud des États-Unis, partagées avec le Canada et le Mexique,
respectivement.
·Les taux de conformité déterminent les décisions
en matière d’application de la loi.
·Les délais de traitement à la frontière sont
réduits lorsque les personnes présentent des documents intégrant la technologie
d’identification par radiofréquences (RFID); une augmentation de la
« saturation » des documents compatibles avec le système RFID est un
objectif souhaitable.
·Sur certains aspects, les États-Unis tirent
d’abord des leçons à la frontière sud avec le Mexique, puis les appliquent à la
frontière nord avec le Canada.
·La frontière entre les États-Unis et le Mexique
est relativement dangereuse et des ressources doivent y être consacrées.
·Il faut réfléchir de façon innovatrice à la
gestion du trafic; à titre d’exemple, la mise en place d’une signalisation LED
pourrait être utile.
John Wagner, Service des douanes
et de la protection des frontières des États-Unis
·Il y a eu une hausse relativement importante des
inscriptions au programme NEXUS et de son utilisation; les inscriptions au
programme Expéditions rapides et sécuritaires (EXPRES) sont aussi en hausse.
·Le programme NEXUS représente une initiative
parmi tout un éventail d’options traduisant une approche de la gestion du
risque à la frontière qui permet aux voyageurs de sauver du temps, tout en
donnant au Service des douanes et de la protection des frontières des
États-Unis la possibilité de concentrer ses ressources sur les cas présentant
un risque inconnu ou relativement plus grand.
·Certaines des leçons apprises, entre autres dans
le cadre des programmes NEXUS et EXPRES, seront utiles pour la mise en œuvre de
l’Initiative relative aux voyages dans l’hémisphère occidental.
·Pour que les programmes NEXUS et EXPRES
fonctionnent, il faut que les demandes soient approuvées en temps opportun,
permettant ainsi un traitement plus rapide aux postes frontaliers.
LA SÉCURITÉ À LA FRONTIÈRE, DANS LES
MOYENS DE TRANSPORT ET SUR LES SITES : LES DÉFIS QUE POSENT LES JEUX
OLYMPIQUES DE 2010 À VANCOUVER
Mark Camillo, Lockheed Martin
Corp.
·Les mégaévénements qui peuvent être vus partout
dans le monde attirent les extrémistes, les fanatiques et les terroristes.
·Les Jeux olympiques ont souvent été la cible
d’activités terroristes.
·Étant donné que l’État de Washington se trouve à
proximité de Vancouver et de Whistler, une attaque durant les Jeux olympiques
d’hiver de 2010 toucherait aussi les États-Unis.
·La sécurité devrait être un facteur habilitant
de l’événement, non le centre d’intérêt de l’événement.
·Dans les préparatifs menant à un événement comme
les Jeux olympiques, il faut veiller à détermination les éléments de
vulnérabilité et la façon d’y faire face afin de réduire la probabilité que
quelque chose tourne mal. La prévention est préférable à l’attente et à la
réaction.
·La plupart des attaques terroristes se
produisent aux points d’arrivée, de départ et de grands rassemblements qui se
tiennent à des moments préalablement déterminés.
·Les communications et la collaboration ont une
importance capitale puisque tous et chacun doivent être « sur la même
longueur d’onde ».
L’EFFICACITÉ ET LA SÉCURITÉ DES
CHAÎNES D’APPROVISIONNEMENT – STRATÉGIES DE DÉPLOIEMENT ET DE MISE EN ŒUVRE :
LEÇONS TIRÉES DU PROJET NORD-AMÉRICAIN
John Mohler, Lockheed Martin
Corp.
·L’efficacité des mouvements au sein de la chaîne
d’approvisionnement, dans les corridors de commerce et de transport, est un
objectif important.
·L’accent mis sur la visibilité et l’efficience sert
aussi la sécurité.
·Ceux qui cherchent à faire du mal
s’intéresseront probablement aux situations qui leur permettront d’obtenir une
pénétration maximale de façon aussi rapide et peu coûteuse que possible.
·Les autorités doivent être prêtes à réagir, en
temps réel, à ce que révèlent les données.
·Certains biens sont relativement difficiles à
assurer en raison d’un taux élevé de vols.
·L’entreposage et la distribution sont des volets
clés de la chaîne d’approvisionnement et les principaux points sur lesquels
devraient être axés les efforts de réduction de l’incidence des vols.
L’INITIATIVE
D’« INCLUSION » DU DÉPARTEMENT DES TRANSPORTS DES ÉTATS-UNIS :
RENSEIGNEMENTS SUR LE PROGRAMME, TENDANCES DU TRANSPORT DES MARCHANDISES ET
CONGESTION FRONTALIÈRE
Tony Furst, département des
Transports des États-Unis
·Des marchandises doivent être acheminées partout
aux États-Unis et vers toutes les collectivités; les systèmes et les réseaux
devraient être harmonisés et rationalisés.
·La population des États-Unis est concentrée dans
des mégarégions; étant donné que les marchandises entrent par de nombreux
points aux États-Unis, des corridors se développent entre les points d’entrée
et ces mégarégions.
·Les corridors de transport des marchandises et
des passagers devraient être regroupés.
·Le Canada et le Mexique travaillent à leurs
propres corridors, et les États-Unis devraient déterminer à quels endroits des
liens peuvent être établis à la frontière et y investir.
·La fiabilité des temps de déplacement dans les
corridors de transport revêt une importance capitale.
LE GROUPE INTERPARLEMENTAIRE CANADA–ÉTATS-UNIS : OBSERVATIONS ET PRIORITÉS
Gord Brown, député, Chambre des
communes du Canada
·Le Groupe interparlementaire Canada-États-Unis
(GI) regroupe des législateurs américains et canadiens au niveau fédéral. Il a
été créé il y a 50 ans en tant que forum permettant de trouver des points
de convergence dans nos politiques nationales respectives, engager le dialogue
sur les points de divergence, échanger des renseignements et promouvoir une
meilleure compréhension entre le Parlement canadien et le Congrès américain sur
des préoccupations communes.
·Le GI se réunit annuellement en alternant entre
le Canada et les États-Unis et, pendant deux jours, les délégués cherchent à
cerner des valeurs communes et à trouver des solutions à diverses questions
bilatérales et multilatérales qui préoccupent les deux pays.
·La dernière réunion annuelle du GI a eu lieu en
mai à La Malbaie, au Québec. Les États-Unis étaient représentés par six
sénateurs et quatre membres de la Chambre des représentants, tandis que la
délégation canadienne comprenait huit sénateurs et quatorze députés. Les
délégués se sont réunis en séances plénières et en comités pour discuter de
toute une gamme de questions bilatérales importantes, y compris la frontière et
la reprise économique et financière qui suivra la crise actuelle.
·De temps à autre, des membres de la section
canadienne du GI rencontrent leurs homologues à Washington et participent à des
conférences nationales et régionales des gouverneurs et des législateurs des
États. Certains assistent aussi à des sommets nationaux et régionaux organisés
par des groupes d’affaires et prennent part à des activités importantes, dont
celles de la Canadian/American Border Trade Alliance.
·À la réunion annuelle du GI en mai, la question
de la frontière commune a été discutée; les législateurs canadiens ont parlé
des relations économiques et personnelles étroites qui existent, ainsi que de
la nécessité d’en arriver à une frontière commune efficiente et sécuritaire
afin de protéger ces relations, et pour une foule d’autres raisons.
·De nombreux intervenants canadiens demeurent
préoccupés par les mesures de sécurité, les frais et règlements appliqués
unilatéralement par les États-Unis; dans certains cas, sinon la plupart, ces
mesures ont contribué à faire grimper les coûts de franchissement de la
frontière, que personne n’est en mesure d’absorber, surtout dans le contexte
actuel et notamment s’il n’y a pas d’amélioration réelle de la sécurité suite à
ces mesures.
·À la réunion annuelle du GI, l’attention s’est
portée vers les coûts frontaliers lorsqu’un parlementaire a demandé aux
délégués de réfléchir à la perte de productivité découlant d’un incident aussi
banal qu’un délai supplémentaire de 15 secondes par camion, lequel se traduit
en temps supplémentaire, notamment si l’on considère le nombre de camions qui
franchissent la frontière chaque jour.
·À la même réunion, un parlementaire canadien a
préconisé la création d’un organisme qui superviserait la frontière, doté d’une
structure semblable à celle de la Commission mixte internationale, un organisme
qui semble avoir donné de bons résultats pour nos deux pays. Il a aussi parlé
des avantages des programmes éprouvés pour les voyageurs et les expéditeurs,
comme NEXUS et EXPRES, tout en notant que l’Initiative relative aux voyages
dans l’hémisphère occidental a eu de sérieuses répercussions négatives sur le
tourisme transfrontière.
·Les parlementaires canadiens ont aussi souligné
la nécessité de « rapprocher les structures » afin d’avoir une
perspective complète de ce qui se passe vraiment à la frontière.
·Un autre membre de la délégation a dit aux
participants que, du point de vue canadien, les mesures prises par les
États-Unis ont rendu la frontière plus étanche, mais leurs effets ne semblent
pas toujours avoir renforcé la sécurité : il n’y a aucune raison d’ajouter
des exigences qui ne font rien d’autre que de ralentir nos économies.
·Un autre Canadien, rappelant aux participants
les efforts bilatéraux fructueux entrepris en décembre 2001 dans le cadre du
Plan d’action pour une frontière intelligente, a prôné la création d’un groupe
de travail bilatéral présidé par le ministre de la Sécurité publique et la
secrétaire à la Sécurité intérieure. À son avis, il importe d’acquérir une
meilleure compréhension des différences entre la frontière américano-canadienne
et la frontière américano-mexicaine puisque chacune possède ses
caractéristiques propres.
·De l’avis d’un autre participant canadien à la
réunion annuelle du GI, il n’existe pas de menace pour les États-Unis qui ne
constitue pas aussi une menace pour le Canada. Appuyant le principe du
périmètre de sécurité nord-américain, il a proposé une intégration des
dispositifs de sécurité de deux pays et l’élaboration d’un ensemble commun
d’objectifs en matière de sécurité et d’immigration afin d’en arriver à une
frontière plus intelligente qui facilitera les mouvements.
·En réponse aux commentaires des parlementaires
canadiens, un législateur américain a souligné la nécessité de prendre des
mesures qui favoriseront le tourisme et le commerce, tandis qu’un de ses
collègues a dit qu’une initiative semblable au Plan d’action pour une frontière
intelligence devrait être réinstituée; selon lui, si personne n’assume la
responsabilité, rien ne se fait.
·Lors de leur rencontre à Ottawa en février 2009,
le président Obama et le premier ministre Harper ont donné instruction aux
hauts fonctionnaires de renouveler le dialogue sur la gestion de la frontière.
Lors d’une récente rencontre à la Maison Blanche, ils ont parlé de
l’intégration économique des deux pays et du dynamisme dont profite chacun en
conséquence, en notant que l’ouverture du commerce et de l’investissement est
essentielle à la compétitivité et à la croissance durable en Amérique du Nord
et dans le monde.
·Une frontière qui fonctionne comme elle le
devrait offre de meilleures garanties dans l’optique du libre commerce, de la
compétitivité et de la croissance durable.
·Le message du GI aux législateurs américains –
au niveau fédéral et des États – ainsi qu’aux gouverneurs, demeure le même
: même si le Canada appuie les États-Unis dans sa volonté d’assurer la sécurité
à la frontière, l’opinion dominante est qu’il faudrait adopter une approche
axée sur le risque dans la gestion de la frontière commune, doublée de débats
constructifs sur les préoccupations en matière de sécurité à la frontière et la
facilitation des mouvements transfrontières. Il doit y avoir un arbitrage entre
la facilitation des échanges et la sécurité à la frontière commune au moment où
les deux pays recherchent la prospérité en Amérique du Nord et la compétitivité
à l’échelle mondiale.
·Une des résolutions adoptées à la réunion du GI
en mai dernier affirmait ce qui suit :
Le Groupe interparlementaire Canada-États-Unis
reconnaît les caractéristiques très particulières de notre frontière et nos
antécédents de coopération dans le cadre du plan d’action sur la frontière
commune. Conscient des préoccupations suscitées par les retards à la frontière,
le Groupe recommande que nos gouvernements entreprennent immédiatement une
étude d’impact des problèmes liés à la frontière et établissent un groupe de
travail bilatéral global chargé de définir des normes et des principes communs
visant à faciliter la circulation transfrontalière des marchandises et des
personnes et à favoriser le tourisme, tout en préservant la sécurité. Le groupe
de travail devrait produire, en temps opportun, un rapport et un plan de mise
en œuvre.
Le Groupe se félicite en outre des
progrès réalisés des deux côtés de la frontière au sujet du passage frontalier
international de la rivière Detroit de Windsor-Detroit et encourage
l’achèvement rapide de cet ouvrage et d’autres améliorations essentielles de
l’infrastructure frontalière.
·Lors de la réunion de la National Gouvernors
Association en juillet 2009, Mme Napolitano, secrétaire à la Sécurité
intérieure, a indiqué que les frontières au nord et au sud des États-Unis
doivent être des frontières réelles; si de nombreuses personnes résidant dans les
communautés frontalières, tant au Canada qu’aux États-Unis, regrettent la
facilité avec laquelle ils traversaient autrefois la frontière commune,
l’importance de la sécurité est maintenant reconnue, mais certains
souhaiteraient que l’accent soit mis sur la sécurité périmétrique plutôt qu’au
49e parallèle.
·Le Canada est lui aussi préoccupé par la
question de la sécurité et sa requête demeure inchangée : reconnaître le
caractère mutuel de la frontière et travailler avec les divers organismes,
ministères et groupes concernés au Canada sur la gestion commune de ce qui
constitue une responsabilité partagée; ce n’est pas la frontière du Canada et
ce n’est pas la frontière des États-Unis : c’est une frontière commune et
l’impératif de la sécurité à la frontière doit être tempéré par la nécessité
d’assurer la circulation efficiente des biens et des voyageurs qui ne
présentent pas de risque de part et d’autre de ce qui devrait être, selon nous,
une frontière à la fois sécuritaire et transparente.
·Un autre aspect important aux yeux de la section
canadienne du GI pour l’avenir est le protectionnisme et, plus
particulièrement, les dispositions Buy American.
·Depuis quelques mois, des membres de la section
canadienne du GI s’efforcent de sensibiliser les législateurs américains et les
gouverneurs aux effets néfastes de ces dispositions, considérées par plusieurs
comme des mesures protectionnistes que l’on devrait éviter alors que nous
cherchons à relancer le système économique et financier à l’échelle mondiale.
·D’autres contribuent également à diffuser ce
message; des législateurs fédéraux et provinciaux, des groupes d’affaires et
d’autres se sont prononcés sur cette question.
·Plus tôt cet été, au terme de leur réunion, les
premiers ministres canadiens ont joint leur voix à celles des autres –
Parlement fédéral, législatures provinciales et divers secteurs et
collectivités – au sujet des dispositions Buy American qui, de l’avis de
plusieurs, privent les entreprises canadiennes de l’accès à des contrats aux
États-Unis.
·Le premier ministre Harper a abordé la question
du protectionnisme avec le président Obama au Sommet des leaders
nord-américains tenu au Mexique et lors de leur rencontre à la Maison Blanche.
Il en discutera probablement à la rencontre du G-20, à Pittsburg; il a aussi
abordé la question avec des membres du Congrès.
·Les dispositions Buy American, qui se
trouvent dans l’American Recovery and Reinvestment Act of 2009 et qui
font leur chemin dans d’autres textes de loi, envoient le mauvais signal.
·Des organisations internationales aussi réputées
que le Fonds monétaire international, l’Organisation mondiale du commerce et la
Banque mondiale affirment que les mesures protectionnistes sont précisément la
mauvaise direction à prendre.
·Les dispositions Buy American ont des
effets néfastes sur les entreprises canadiennes et elles compromettent le
progrès économique que nous recherchons.
·Même si l’on peut comprendre que les
législateurs subissent des pressions en vue de protéger les emplois et les
industries au pays en ces temps économiques difficiles et que le
protectionnisme est l’un des outils permettant de parvenir à ce résultat, les
droits tarifaires plus élevés, les subventions, les exigences en matière de
licences, les restrictions à l’entrée, les actions antidumping, les normes plus
rigoureuses et les interdictions nuisent à la reprise souhaitée.
·La réponse ne réside pas dans le
protectionnisme. À la réunion du GI, en mai dernier, un parlementaire canadien
a souligné l’engagement ferme des leaders des pays du G‑20 à prendre
ensemble des mesures de relance et la nécessité d’éviter le protectionnisme. Il
a fait valoir que les dispositions Buy American de la loi américaine
suscitent des initiatives et des pressions en vue de l’adoption d’une politique
d’« Achat au Canada », et qu’une politique d’ouverture en ce domaine
était requise au niveau infranational.
·Les Canadiens ont aussi fait des commentaires au
sujet de l’intégration des producteurs des deux pays aux chaînes
d’approvisionnement mondiales, et de la nécessité d’adopter une stratégie
d’« Achat nord-américain ».
·On a fait valoir qu’il fallait parfois revenir
aux principes essentiels : le besoin de développer l’Amérique du Nord pour en
faire un exportateur concurrentiel sur le marché mondial, et d’appuyer les chaînes
d’approvisionnement nord-américaines qui jouent un rôle important pour la
compétitivité mondiale; de l’avis de ce parlementaire canadien, l’Amérique du
Nord doit devenir un modèle de « concurrence coordonnée » et les pays
doivent résister à la tendance au protectionnisme qui, durant la grande Crise,
a aggravé la situation au lieu de l’améliorer.
·Le besoin de percevoir l’Amérique du Nord comme
une entité et de mettre l’accent sur la compétitivité a reçu l’appui d’un
législateur américain qui, en plus de faire mention des chaînes
d’approvisionnement, a indiqué que les États et les provinces devraient aussi
être invités à éviter le protectionnisme; « Acheter américain»
doit devenir « Acheter Nord-Américain ».
·Un autre représentant américain a évoqué une réalité
que nous connaissons tous bien : les sentiments protectionnistes ont
relativement moins de chance de se manifester lorsque les économies prospèrent;
à son avis, si l’argent des contribuables américains doit servir à construire
des infrastructures aux États-Unis, il est raisonnable et même prévisible que
l’on envisage une politique d’achat essentiellement aux États-Unis.
·Un autre délégué américain présent à la réunion
a parlé des dommages économiques causés par le protectionnisme.
·Comme pour la discussion portant sur la
frontière, les législateurs canadiens et américains présents à la rencontre de
mai se sont entendus sur le texte d’une résolution :
Le Groupe interparlementaire
Canada-États-Unis est d’accord avec le président des États-Unis lorsqu’il a
dit, au cours de sa visite au Canada en février 2009 : « Nous devons
en ce moment faire très attention à tout signal de protectionnisme. » Le
Groupe recommande par conséquent que, dans les deux pays, les législateurs et
les gouvernements de tous les niveaux résistent à la tentation du
protectionnisme, qui entraîne des bouleversements économiques et nuit aux
chaînes d’approvisionnement, et cherchent à favoriser les achats en Amérique du
Nord ainsi que les chaînes d’approvisionnement et les fabricants nord-américains.
Les chaînes d’approvisionnement intégrées sont mutuellement avantageuses parce
qu’elles permettent que nos produits soient compétitifs dans le monde.
·Le bon message est ressorti de certaines
réunions régionales des législateurs et des gouverneurs d’États américains
tenues l’été dernier : à la réunion du Conseil des gouvernements des États
du Midwest, le Comité des relations Midwest-Canada a adopté une résolution dans
laquelle il a pris position contre le protectionnisme commercial; cette résolution
a subséquemment été adoptée par la conférence plénière; une résolution
semblable en faveur du libre-échange a été adoptée à la rencontre de septembre
des gouverneurs des États de la Nouvelle-Angleterre et des premiers ministres
des provinces de l’Est du Canada.
·Alors que la section canadienne du GI poursuit
ses discussions avec les législateurs et les gouverneurs américains sur les
questions frontalières, nous avons aussi l’intention d’aborder avec eux la
question de l’ouverture nécessaire du commerce – lequel est manifestement
facilité par le bon fonctionnement des installations frontalières – à chaque
fois que nous en aurons l’occasion.
Jerry Grafstein, sénateur, Sénat
du Canada
·La frontière commune entre les États-Unis et le
Canada devient plus étanche, non plus transparente, et la situation se
détériore au lieu de s’améliorer. Il importe que les choses aillent en
s’améliorant plutôt que de dégénérer.
·Il y a environ deux mois, le Brookings
Institution a affirmé que l’approche « rigide » en matière de sécurité
à la frontière après les attaques terroristes de septembre 2001 avait ralenti
les échanges commerciaux.
·En juillet, l’Association de l’industrie
touristique du Canada a annoncé que le nombre de touristes américains visitant
le Canada était à son niveau le plus bas en 37 ans; parmi les raisons
possibles, il y a la récession et les nouvelles règles au sujet des documents
requis pour traverser la frontière commune.
·Le rapport du Brookings Institution, intitulé Toward
a New Frontier: Improving the U.S.-Canadian Border, renferme certains
détails intéressants et des recommandations notables, comme l’adoption d’une
approche à deux vitesses pour les frontières canadiennes et mexicaines et la
formation d’un conseil conjoint de planification des infrastructures pour les
frontières terrestres et les corridors frontaliers.
·De trop nombreux expéditeurs et voyageurs
subissent des délais au moment de franchir la frontière commune; ces délais
engendrent des coûts qui augmentent rapidement.
·Le Service des douanes et de la protection des
frontières des États-Unis et l’Agence des services frontaliers du Canada
possèdent des sites Web où l’on donne une estimation des délais aux postes
frontaliers terrestres. Du côté canadien, ces chiffres sont mis à jour chaque
heure; à certains points de passage de la frontière, le délai est généralement
d’une dizaine de minutes – ce qui équivaut à une semaine perdue par année. À
d’autres endroits, le délai est deux fois plus long.
·Ne serait-ce que pour favoriser le tourisme, le
commerce, l’emploi, la productivité et la compétitivité, il importe de faire
des progrès significatifs sur les questions frontalières.
·Il se passe beaucoup de choses à la frontière,
mais les effets qui en découlent ne sont pas toujours bénéfiques; les
nombreuses études réalisées par des universitaires et d’autres renferment
plusieurs recommandations; il faut agir davantage et de manière positive.
·En décembre 2008, l’Université Carleton d’Ottawa
a organisé une conférence dans le cadre de son « Projet Canada-États-Unis »;
en janvier 2009, elle a publié un document intitulé Pour un engagement
soutenu et inspiré : Un plan d’action pour les relations Canada–États-Unis,
qui renferme des recommandations fort utiles en vue de revitaliser notre
relation bilatérale.
·Les rencontres entre nos leaders semblent s’être
bien déroulées, y compris celle de février à Ottawa, celle du début de
septembre à Washington, et les rencontres internationales comme le Sommet des
leaders nord-américains et les réunions des dirigeants des pays du G-20.
·Du côté du secteur privé, le Conseil canadien
des chefs d’entreprise et la Chambre de commerce du Canada ont fait de
l’excellent travail en appuyant le Conseil nord-américain de la compétitivité
et le Partenariat nord-américain pour la sécurité et la prospérité en publiant
des rapports sur les questions frontalières.
·La Chambre de commerce a publié divers documents
traitant de la frontière et de l'engagement du Canada et des États-Unis : Finding
the Balance: Reducing Border Costs While Strengthening Security, que des
membres du Groupe interparlementaire ont distribué à des représentants du
Congrès en avril 2008; A Canada-U.S. Border Vision », qui énonce
cinq principes solides et avisés pour guider l’interaction du Canada avec les
États-Unis; enfin, Finding the Balance: Shared Border of the Future, qui
renferme un certain nombre de priorités à court terme et de recommandations
axées sur des aspects tels que les programmes d’expéditeurs et de voyageurs
dignes de confiance, le pré-dédouanement, les déclarations électroniques, la
dotation et la formation accrues, les heures de service, les documents de
voyage requis pour traverser la frontière, la technologie, l’infrastructure,
ainsi qu’un plan d’intervention d’urgence à la frontière.
·Des travaux axés sur la frontière se déroulent
également dans la région économique du Nord-Ouest et du Pacifique (PNWER). À
l’été de 2008, la région a publié le PNWER Border Charter et créé un
Conseil de coordination des solutions frontalières.
·La PNWER a aussi indiqué qu’elle articulera des
priorités claires au sujet de la frontière commune et surveillera les activités
gouvernementales – dans les deux pays, aux niveaux fédéral, des États,
provincial et territorial – pour s’assurer que les besoins de la région sont
pris en considération dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques
frontalières; elle publiera également chaque année un bulletin sur l’état de la
frontière qui mesurera les progrès accomplis en fonction des priorités de la
région.
·D’autres organisations du secteur privé
accomplissent également un excellent travail sur les questions frontalières,
notamment la Border Trade Alliancequi – jour après jour et
semaine après semaine – fait pression pour que l’on apporte les changements
requis à la frontière.
·Une lettre a été envoyée au sénateur George
Voinovich décrivant huit problèmes liés à la frontière et certaines solutions
possibles. Pour élaborer et mettre en œuvre des solutions, il faudra des
actions bilatérales concertées ainsi qu’une volonté politique; nous devons tous
viser le même objectif : faciliter les mouvements transfrontières des biens et
des personnes qui ne présentent aucun risque ou un risque peu élevé, tout en
respectant l’impératif de la sécurité.
·Voici ces huit problèmes :
oune dotation inadéquate en personnel;
oune capacité inadéquate de franchissement de la
frontière Detroit-Windsor;
odes taux d’inspection moins élevés pour les
participants aux programmes des expéditeurs dignes de confiance;
oéviter d’inspecter à nouveau des marchandises
qui ont déjà été inspectées, approuvées et sécurisées dans un pays;
oune exemption complète de la règle des
« vols sécuritaires » aux États-Unis pour tous les vols canadiens
au-dessus du territoire américain;
ola vérification répétée des bagages;
oles frais perçus par le Service d’inspection de
la santé des animaux et des plantes (APHIS);
ocertaines questions liées à l’Initiative relative aux voyages dans
l’hémisphère occidental, dont la mise en œuvre est aujourd’hui complétée.
·Il s’agit d’une frontière commune et partagée :
ce n’est pas la frontière des États-Unis et ce n’est pas la frontière du
Canada; c’est la frontière que partagent nos deux nations et cette
responsabilité conjointe requiert une prise de décision conjointe.
·Le fait que la frontière soit commune exige
aussi de trouver des solutions qui soient à la mesure des problèmes, des défis
et des lacunes qui existent; une solution uniforme appliquée par les États-Unis
à toutes les questions frontalières ne donnera pas de bons résultats; c’est pourquoi
il faudrait reconnaître que les attributs et les défis particuliers de la
frontière nord entre les États-Unis et le Canada sont différents des attributs
et des défis singuliers de la frontière sud que les États-Unis partagent avec
le Mexique.
·Certains progrès modestes ont été faits dans un
nombre trop restreint de domaines, ce qui explique pourquoi nous devons tous
poursuivre nos efforts.
·Les délais de toute sorte et les coûts connexes
sont la conséquence de progrès inadéquats; les coûts plus élevés découlent des
frais et des documents exigés des personnes et des entreprises, tandis que les
effets sur la santé de la pollution causée par les voitures immobilisées
entraînent des coûts en soins de santé.
·En raison des retards qui surviennent à la frontière,
les systèmes d’entreposage « juste au cas » sont nécessairement
devenus des systèmes d’entreposage « juste à temps ».
·Nos pays partagent le même objectif : une
frontière sans tracas facilitant les échanges plutôt que de les entraver, au
moment où nous nous préoccupons d’assurer une plus grande prospérité en
Amérique du Nord; le Canada est lui-même concerné par la question de la
sécurité puisque nos deux pays sont vulnérables : l’ennemi commun a des visées
sur les deux pays et nous devons collaborer pour faire en sorte que les
terroristes ne puissent entrer en Amérique du Nord.
·Le besoin de sécurité doit être tempéré par la
nécessité d’assurer le mouvement efficient des biens et des voyageurs dignes de
confiance de part et d’autre de ce qui devrait être une frontière transparente.
QUESTIONS AYANT TRAIT À LA FRONTIÈRE
CANADO-AMÉRICAINE : POINTS DE VUE DU CAUCUS DU CONGRÈS SUR LA FRONTIÈRE NORD
Greg Regan, bureau de Louise
Slaughter, représentante au Congrès américain
·L’Initiative relative aux voyages dans
l’hémisphère occidental devrait faire l’objet d’un suivi pour s’assurer que le
lien commercial le plus important des États-Unis ne soit pas perturbé; les
relations commerciales entre les États-Unis et le Canada ne doivent pas être
entravées parce que cela freinera la reprise de l’économie américaine.
·Une frontière commune efficiente est importante
pour l’ensemble de l’économie américaine.
·La frontière canado-américaine diffère de la
frontière entre le Mexique et les États-Unis et des problèmes différents requièrent
des solutions différentes.
COMPTE-RENDU SUR L’ALBERTA : TOUR
D’HORIZON DES QUESTIONS ÉNERGÉTIQUES ET DONNÉES CONNEXES
Gary Mar, gouvernement de
l’Alberta
·En septembre 2008, les signes d’une récession
mondiale venaient à peine de se manifester. Un an plus tard, le monde a changé
profondément et les gouvernements, partout dans le monde, cherchent en priorité
à remettre leur économie « sur les rails ».
·Le Canada et les États-Unis devraient tous deux
veiller à ce que leur frontière commune soit libre de tout obstacle; les deux
pays devraient accroître leurs échanges commerciaux plutôt que d’ériger des
barrières ou recourir au protectionnisme.
·Des frontières souples et des corridors de
transport efficients sont nécessaires afin de profiter des avantages du
commerce et des accords commerciaux.
·Un peu moins de 30 % des exportations de
l’Alberta prennent la destination des États-Unis, qui sont la source des deux
tiers de l’investissement direct étranger en Alberta.
·L’Alberta est un fournisseur d’énergie fiable
pour les États-Unis.
·Les ressources énergétiques de l’Alberta
joueront un rôle important dans la reprise économique de l’Alberta, du Canada
et des États-Unis.
·Depuis un demi-siècle, l’énergie a été le fer de
lance de l’économie de l’Alberta; l’Alberta arrive au second rang derrière
l’Arabie saoudite en termes de ressources prouvées et ses sables bitumineux
présentent une occasion d’investissement alléchante.
·La capture et le stockage du carbone constituent
un volet important de la stratégie d’énergie propre du président Obama.
·Les opérations in situ liées aux sables
bitumineux ont une empreinte écologique relativement plus limitée.
L’Alberta participe à l’initiative Ports-to-Plains.
Respectueusement soumis,
L’hon. Jerahmiel Grafstein, c.r.,
sénateur
coprésident
Groupe interparlementaire
Canada-États-Unis
Gord Brown,
député
coprésident
Groupe interparlementaire
Canada-États-Unis