CONFÉRENCE DES PARLEMENTAIRES DE LA
RÉGION ARCTIQUE
LE COMITÉ PERMANENT DES PARLEMENTAIRES
DE LA RÉGION ARCTIQUE
RÉUNION AU SVALBARD
Le 3 juin 2013, 16 h 30
Endroit :
Radisson Blue Polar, Longyearbyen
(Les questions 7
et 8 ont été adoptées lors de la réunion de Ny-Ålesund, le 5 juin)
Procès-verbal
provisoire
1.ADOPTION DE L’ORDRE DU JOUR PROPOSÉ
Décision
Le Comité adopte l’ordre du jour proposé pour la réunion du CPPRA.
2.ADOPTION DU PROCÈS-VERBAL PROVISOIRE DE LA RÉUNION DU CPPRA TENUE À WASHINGTON,
LE 11 MARS 2013
Décision
Le Comité approuve le procès-verbal provisoire de la réunion du
CPPRA tenue à Washington, le 12 mars 2013.
3.PRÉSENTATION DU GOUVERNEUR DU SVALBARD
Le vice-gouverneur, M. Lars Erik Alfheim, donne au Comité un aperçu de son travail ainsi que de
responsabilités du gouverneur du Svalbard.
Il débute en soulignant que, s’il est éloigné de la plupart des
régions du monde, le Svalbard occupe une situation
centrale dans l’Arctique, entre le 74e et le 81e degré de latitude nord. Environ
2 600 personnes (2 100 à Longyearbyen), de 40 nationalités, vivent au
Svalbard.
Le bureau du gouverneur emploie 33 personnes, dans 3 services, à
savoir la police, l’environnement et l’administration.
Découvert
en 1596 par Wilhelm Barents, le Svalbard a été historiquement lié à la pêche à
la baleine, au tourisme, au charbonnage ainsi
qu’à l’exploration et à la recherche polaires. Les trois piliers de la société
sont aujourd’hui le charbonnage, la recherche et le tourisme.
Le plus grand établissement, outre Longyearbyen, est Barentsburg,
village appartenant à une entreprise russe, où vivent 400 travailleurs de
l’industrie de l’exploitation charbonnière. Bien que le village soit russe, il
relève de la Norvège.
M. Alfheim donne au Comité un aperçu du traité du Svalbard,
signé à Paris, en 1920.
Le traité établit la pleine et entière souveraineté de la Norvège
sur le Svalbard à l’article 1, donne au signataire des droits de résidence
égaux au Svalbard et le droit d’y mener certains types d’activités (article 3),
prévoit que tous les impôts, taxes et droits perçus doivent être exclusivement
consacrés au Svalbard (article 8) et stipule que la Norvège a l’obligation
d’assurer la protection de l’environnement naturel du Svalbard (article 2).
Le territoire émergé du Svalbard est protégé
dans une proportion de 67 %, mais 99,6 % du territoire est ouvert et
accessible. On y compte 21 réserves naturelles et 7 parcs nationaux.
M. Alfheim fait état de l’augmentation des navires de pêche le
long des côtes du Svalbard, ses eaux étant maintenant ouvertes presque toute
l’année jusqu’au 82e degré sur la côte Ouest.
Il exprime également des inquiétudes au sujet de tous les déchets
des navires de pêche, qui atteignent le littoral du
Svalbard. Il dit être opposé à l’expansion du développement dans le Nord, par crainte de la
menace potentielle à l’environnement fragile sur l’archipel et dans ses
environs.
Interrogé
par le Comité sur la formation des guides, le vice-gouverneur indique que l’Université
du Svalbard offre un cours à l’intention des guides, mais que celui-ci n’est
pas obligatoire pour exercer cette activité au Svalbard.
Entre 60 000 et 80 000 touristes débarquent chaque année;
certains navires transportent jusqu’à 5 500 passagers.
Il indique que l’entente sur la recherche et le sauvetage signée par les États
membres du Conseil de l’Arctique constitue un bon point de départ, mais qu’elle
n’offre pas une meilleure capacité pour ce type d’opérations.
Grâce à la surveillance par satellite, on assure un meilleur suivi
des navires de pêche, mais les cartes des eaux entourant le Svalbard sont peu
détaillées. Le recours à des pilotes améliorera la sécurité en matière de navigation.
On ne
retrouve pas au Svalbard les services habituels auxquels on peut s’attendre en
Norvège continentale. Les services de soins de santé
sont limités et les prestations sociales n’existent pas. Si
vous n’êtes pas en mesure d’assurer votre propre subsistance, le gouverneur vou#s renverra de l’île.
Mais tout le monde peut venir vivre et travailler au Svalbard.
Au Svalbard, le taux d’imposition est d’environ 8 %.
M. Alfheim
indique que l’on voit très bien les effets des changements climatiques au
Svalbard, notamment au recul des glaciers et à la fonte des glaces marines, particulièrement dans les fjords.
Décision
Le comité prend note des renseignements.
4.COMPTE RENDU DE LA RÉUNION MINISTÉRIELLE DU CONSEIL DE L’ARCTIQUE À
KIRUNA
M. Morten Høglund informe le Comité des résultats de la réunion
ministérielle duConseil de l’Arctique à Kurina, à laquelle
il a participé.
M. Høglund
indique que les ministres des Affaires étrangères y étaient nombreux et que la réunion a été un succès. De nouveaux États se sont vu
accorder le statut d’observateur au Conseil de l’Arctique et la demande de
l’UE a été mise en suspens.
Au cours de la réunion, le Canada a pris la relève de la Suède à la
présidence duConseil de l’Arctique et une déclaration ainsi qu’un
énoncé de vision ont été adoptés. La vision s’inspire d’une proposition issue de la
coopération entre les parlementaires de la région arctique.
Le Groenland a décidé de boycotter la réunion, parce que ses
perspectives departicipation aux réunions du Conseil de
l’Arctique avaient été réduites.
La
signature d’un accord de prévention des déversements de pétrole entre les membres du Conseil de l’Arctique a constitué une première étape
importante dansl’amélioration de la coopération entre les
pays de l’Arctique en cette matière.
Mme Sara
Olsvig convient que la réunion de
Kiruna a donné de nombreux résultats intéressants, puis traite de la question
du boycott de la réunion par le Groenland. Tout comme le
premier ministre du Groenland, elle est d’avis que la réduction des perspectives de
participation à diverses réunions du Conseil de l’Arctique pose problème, mais
elle est contre le boycott comme moyen de protestation.
Mme Olsvig
propose que le Comité convienne d’une déclaration
sur la question du boycott du Conseil de l’Arctique par le
Groenland. Lors de sa réunion du 5 juin, à Ny-Ålesund, le Comité a adopté une
déclaration, qui est jointe au procès-verbal.
M. Gallagher indique
que le Conseil de l’Arctique a accordé le statut d’observateur à un certain
nombre de pays et dit comprendre les préoccupations
du Canada à l’égard de la Commission européenne.
M. Gallagher s’est dit heureux que des progrès aient été réalisés quant à la
demande de l’UE, et dit espérer que le Canada et l’UE trouveront une solution
dans un avenir assez proche.
Il
informe aussi le Comité que l’UE veut participer à la coopération dans la
région de l’Arctique, notamment à l’aide d’un
financement à la recherche dans l’Arctique.
M. Leef indique
qu’à sa connaissance, les discussions entre le Canada et l’UE progressaient de façon satisfaisante.
Mme Ann-Kristin
Johansson s’est dit déçue de la façon dont la présidence suédoise avait traité la situation avec le Groenland.
M. Bevington informe
le Comité qu’il a un sommaire des diverses allocutions prononcées à la réunion de Kiruna et indique
que l’environnement constitue encore une question importante pour les intervenants.
Cette
préoccupation doit aussi être prise en compte aux fins de la coopération future
dans la région de l’Arctique.
Décision
Le Comité prend note des renseignements.
5.CONFÉRENCE DE WHITEHORSE, DU 9 AU 11 SEPTEMBRE 2014
La 11e conférence des parlementaires de la région arctique,
organisée par le Parlement du Canada, aura lieu à Whitehorse, au Yukon, du 9 au
11 septembre 2014.
Lors de la réunion du Comité permanent à Washington, D.C., les
délégués ont convenu d’entreprendre la rédaction d’un rapport sur le développement
économique et le renforcement des capacités dans le Nord.
M. Ryan
Leef informe le Comité du travail relatif à un ordre du jour et
un programme pour la conférence et indique que
les effets des changements climatiques dans l’Arctique constituent un sujet
important.
D’autres
membres du Comité font valoir que les sujets suivants pourraient
aussi être intéressants :
la façon
dont le Canada fait participer les populations locales au processus d’évaluation des effets environnementaux;
le suivi
des travaux sur la gouvernance ainsi que l’évaluation des progrès réalisés par le Conseil de l’Arctique depuis l’adoption du rapport et des
domaines dans lesquels le Comité devrait continuer à promouvoir le travail;
la gouvernance ainsi que le développement économique et le
développement des entreprises dans la région proprement dite;
la participation des habitants de l’Arctique à la coopération dans
l’Arctique.
Les
membres soulignent aussi la nécessité de réfléchir de façon stratégique et la manière dont les parlementaires peuvent orienter le développement du
Conseil de l’Arctique dans la déclaration de la conférence.
Décision
Les membres du Comité prennent note des propositions pour la
planification continue de la conférence.
6.DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ET RENFORCEMENT DES CAPACITÉS DANS LE NORD
M. Høglund
présente le rapport provisoire intitulé « Economic development and capacity building in the North » (développement économique et
renforcement des capacités dans le Nord).
Les
membres du Comité ont, en général, accueilli favorablement le rapport provisoire. On propose de tenir compte des questions suivantes dans
le rapport :
l’importance d’adopter une approche axée sur les droits de la
personne;
l’ajout d’un texte sur « l’infrastructure démocratique » –
la capacité à communiquer avec les citoyens et d’offrir l’infrastructure
requise pour leur permettre d’influencer le développement de leurs sociétés;
la précision de concept de responsabilité sociale des entreprises;
la
coopération dans le secteur de l’exploitation minière et l’utilisation des programmes d’échanges étudiants et de mobilité;
le coût
de la vie et la façon dont le développement économique le fait souvent augmenter – lié à la viabilité des sociétés de l’Arctique selon
diverses conjonctures économiques;
le
développement de ressources énergétiques qui conviennent à l’Arctique – la question a aussi son importance pour la viabilité des sociétés, le
prix de l’énergie étant élevé;
la perspective homme-femme.
Décision
Le Comité prend note des diverses modifications et attend la
présentation d’un nouveau rapport provisoire, à sa prochaine réunion.
7.SUCCESSION À LA DIRECTION DU CPPRA
Il
devient manifeste que Mme Olsvig est la seule candidate à la succession à
la présidence du CPPRA. MM. Leef et
Bevington sont candidats à la vice-présidence.
Décision
Le
Comité élit Mme Sara Olsvig à titre de nouvelle présidente du CPPRA. Celle-ci
entrera en fonction après la réunion de
Mourmansk, du 18 au 20 septembre 2013. Mme Olsvig agira à titre de
vice-présidente à la réunion de Mourmansk.
L’élection du vice-président est reportée jusqu’à la réunion de
Mourmansk.
8.ÉTAT DES TRAVAUX DU CPPRA
Le Danemark
et le Groenland font état de l’égalité entre le Danemark, le Groenland et les îles Féroé aux fins des travaux du Conseil de l’Arctique.
Les
élections de mars au Groenland ont donné lieu à un changement de gouvernement.
Les principaux enjeux politiques au Groenland sont la fiscalité des ressources minérales et la législation relative aux soi-disant
« projets de grande envergure ». Des forages seront effectués au large du
Groenland, mais aucun nouveau permis ne sera accordé à l’égard de ces activités.
Le débat annuel sur l’Arctique au Parlement danois s’est aussi
transformé en un débat sur le Royaume du Danemark.
Une
importante conférence sur les questions autochtones aura lieu à Alta à compter
du 8 juin; il s’agira d’une conférence préparatoire en vue de la
Conférence mondiale sur les peuples
autochtones de 2014. La conférence sera l’occasion de s’entendre sur une
déclaration relative au bien-être des peuples autochtones dans le monde.
Un
membre du Canada informe le Comité de la publication prochaine d’un
rapport du Comité des affaires
étrangères au sujet de l’Arctique.
Le président
du CPPRA informe le Comité de sa participation à une réunion, à Varsovie,
avec des États observateurs auprès du Conseil de l’Arctique, ainsi que de la tendance à diviser les observateurs en divers groupes.
La délégation
norvégienne relate sa visite d’avril en Finlande, où elle a notamment
rencontré la délégation finnoise auprès de l’organisation de coopération entre
les parlementaires de la région arctique.
Le gouvernement norvégien a réservé des fonds pour doter la
Norwegian Mapping Authority de Ny-Ålesund d’une nouvelle antenne.
En avril, le Parlement norvégien a organisé une Conférence des
parlementaires de Barents, où on a entre autres souligné l’importance d’établir
un plan de transport complet pour Barents.
Le représentant finnois fait aussi état de la visite effectuée par
le Parlementnorvégien en avril; il informe le Comité d’une visite prochaine
de 30 députés finnois à Mourmansk et Kirkenes, en septembre.
La déléguée
suédoise informe le Comité d’un récent rapport du vérificateur général
de la Suède au sujet du travail du Conseil de l’Arctique en Suède. Le rapport
conclut notamment que le gouvernement n’informe pas suffisamment le Parlement
au sujet des travaux du Conseil de l’Arctique.
La Suède
assume la présidence du Conseil des ministres des pays nordiques, dont l’un des programmes prioritaires concerne l’amélioration de la
coopération dans le secteur minier – NORDMIN.
Le Parlement
européen informe le Comité d’une résolution attendue sur les enjeux de l’Arctique, fort probablement en octobre 2013. L’Assemblée
parlementaire de l'OSCE travaille aussi à une résolution sur l’Arctique, en
vue de la réunion d’Istanbul.
Le
délégué russe souhaite au Comité la bienvenue en vue de la réunion de
Mourmansk, en septembre, et souligne que la dernière stratégie relative à
l’Arctique pour la Fédération de Russie ainsi
qu’une nouvelle loi attendue sur les conditions de vie dans
l’Arctique pourraient figurer à l’ordre du jour.
Le
représentant du Conseil parlementaire sami informe le Comité d’une
nouvelle réunion aux fins des négociations sur
une convention des États nordiques sur les droits du peuple sami, en août. La
Suède a en outre présenté une nouvelle stratégie sur les ressources minérales,
qui inquiète le peuple sami.
Le
Parlement sami de Suède a tenu des élections en mai et des changements pourraient survenir lorsque le Parlement se réunira pour la première
fois depuis les élections, en août.
9.PROCHAINE RÉUNION DU CPPRA
La
délégation russe souhaite au Comité la bienvenue en vue de la réunion de Mourmansk, en septembre et présente un programme et un ordre du jour
provisoire.
Décision
La
prochaine réunion du CPPRA aura lieu à Mourmansk, du 18 au 20 septembre 2013.
10.DIVERS
Aucune autre question à traiter.
CONFÉRENCE DES PARLEMENTAIRES DE LA
RÉGION ARCTIQUE
LE COMITÉ PERMANENT DES PARLEMENTAIRES
DE LA RÉGION ARCTIQUE
RÉUNION AU SVALBARD
Le 3 juin 2013
Liste
des participants
MEMBRES
Canada M. Ryan
Leef, député
M. Dennis
Bevington, député
Mme Shauna Troniak, analyste, Service d'information et de
recherche parlementaires, Bibliothèque du Parlement
Danemark/Groenland Mme Sara
Olsvig, députée
M. Peder
Pedersen, chef de section
Parlement
européen M. Pat de Cope Gallagher, député
M. Tarvo
Kungla, administrateur
M. Thomas Krings, groupe politique ADLE, conseiller
en politique
Finlande Mme Johanna
Ojala-Niemelä, députée
M. Guy
Lindström, directeur adjoint
Norvège M. Morten
Høglund, député
M. Eirik
Sivertsen, député
Ms Ingalill Olsen,
député
M. Henning
Skumsvoll, député
Mme Line
Henriette Hjemdal, députée
M. Bjørnar Dahl
Hotvedt, conseiller principal
Russie M. Fedot
Tumusov, député
Mme Irina
Kuzmina, secrétaire
Suède Mme Ann-Kristine
Johansson, députée
Mme Eva
Hjelm, conseillère
PARTICIPANTS
PERMANENTS
Conseil
parlementaire Sami M. Håkan Jonsson, député
Mme Kirsten
Anne Guttorm, conseillère
OBSERVATEURS
Conseil
nordique de l’Ouest M. Lars Emil Johansen, président
M. Thordur
Thorarinsson, secrétaire général
Mme Elly
Hauge Pedersen
SECRÉTARIAT M. Bjørn Willy Robstad,
secrétaire général
INTERPRÈTES M. Stein Larsen
Mme Katerina
Sandstø
Déclaration du CPPRA sur la situation du
Groenland et du Conseil de l’Arctique
Le Comité permanent des parlementaires de
la région de l'Arctique a pris acte de la décision du Groenland de ne pas
assister à la réunion ministérielle de Kiruna et de suspendre toute
participation aux travaux du Conseil de l’Arctique. Le Comité espère que le
boycott ne sera pas utilisé comme procédé à l’avenir.
Le Comité estime important que le Conseil
de l’Arctique reste un lieu où tous les membres ont leur place. Il importe que
les travaux du Conseil offrent à ceux qui habitent l’Arctique une véritable
occasion de se faire entendre.
Le Conseil de l’Arctique est une
organisation d’États membres, formée des huit États de l’Arctique.
Comme le Comité l’a souligné dans son
rapport « Gouvernance de l’Arctique, une région en pleine
évolution », le Conseil de l’Arctique a toujours eu l’habitude d’intégrer
les peuples autochtones de l’Arctique à ses travaux. Formé de six participants
permanents, le Conseil a une structure unique, qu’il doit mettre à profit.
Le Comité permanent des parlementaires de
la région de l'Arctique espère que les négociations entre le Royaume du
Danemark et la présidence du Conseil de l’Arctique se concluront à la
satisfaction de toutes les parties.