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Association parlementaire canadienne de l'OTAN (AP OTAN)

Rapport

Réunions tenues à Longyearbyen, dans l’archipel du Svalbard (Norvège), du 9 au 11 mai 2017.

Le séminaire a été organisé par l’Assemblée parlementaire de l’OTAN et le Parlement norvégien.

Plus de 50 parlementaires provenant de 18 pays membres et partenaires, et plusieurs hauts responsables gouvernementaux se sont joints à la délégation de même que Vidar Helgesen, le ministre du Climat et de l’Environnement de la Norvège, et Marit Berger Røsland, secrétaire d’État au ministère des Affaires étrangères de la Norvège.

Les délégués ont assisté à des présentations faites par des scientifiques et des universitaires qui portaient sur la sécurité dans l’Arctique et sur les difficultés au chapitre de la sécurité qu’entraînent les changements climatiques.

« Ce qui se passe dans l’Arctique ne reste pas dans l’Arctique », a fait valoir Vidar Helgesen, le ministre du Climat et de l’Environnement de la Norvège. Selon les plus récentes estimations, l’Arctique sera largement libre de glace d’ici la fin des années 2030, ce qui affaiblira considérablement le rôle de « système de refroidissement » de la planète que joue cette région. Cela aura des conséquences pour des endroits éloignés comme le Bangladesh, où jusqu’à 17 millions de personnes devraient être déplacées en raison de la montée du niveau de la mer. Cette discussion revêtait un intérêt particulier pour le Canada, car le recul des glaces et les répercussions qui toucheront l’Arctique norvégien se feront également sentir dans l’Arctique canadien. Pour faire face à ce problème, le Canada devra mieux le comprendre grâce à une collaboration avec d’autres pays aux vues similaires qui subissent les mêmes répercussions découlant des changements climatiques.

La discussion a permis de déterminer comment les changements climatiques devenaient un risque planétaire qui touchera directement, dans un avenir rapproché, des endroits en Europe et aux États-Unis, plus particulièrement.

  • Kim Holmen, du Norwegian Polar Institute, a parlé des preuves qui indiquent que le « système climatique change à une telle vitesse que notre capacité à établir des prévisions s’en trouve diminuée ».
  • Sturla Henriksen, le chef de la direction de l’association des armateurs norvégiens, a parlé des répercussions que la fonte des glaces et la disparition du pergélisol pourraient avoir pour la recherche des ressources naturelles dans la région de l’Arctique. Parallèlement, les changements climatiques augmenteront la vulnérabilité des infrastructures dans l’Arctique, comme les pipelines, les chemins de fer et les routes. M. Henriksen s’est montré inquiet du fait que le recul des glaces pourrait mener à une intensification des activités humaines alors que les systèmes de soutien existants ne sont pas suffisants pour y répondre. L’orateur a insisté sur la nécessité d’élargir les infrastructures existantes, plus particulièrement en ce qui concerne les capacités en recherche et sauvetage.

D’un point de vue canadien, cette discussion a été une occasion de comprendre plus en profondeur les défis auxquels nous serons confrontés parce que l’Arctique canadien deviendra plus accessible au trafic transnational dans le Nord. De son côté, la Norvège a déployé des navires pour l’Arctique (semblables à nos nouveaux navires pour l’Arctique), mais, compte tenu de l’immensité de l’Arctique canadien, il faudra intensifier notre présence dans cette région.

Dans l’ensemble, les discussions concernant les secteurs visités ont permis de constater que les relations dans la région nordique de la Scandinavie demeurent très positives, même s’il y a partage du trafic maritime et de l’accès aux ressources naturelles avec la Russie. La Russie possède et exploite une mine de charbon dans la région visitée.

Les participants ont également soulevé des questions concernant les activités et les intentions de la Russie dans l’Arctique, car Moscou y augmente son nombre de bases militaires et d’infrastructures. Plusieurs orateurs, dont le professeur Lassi Heininen, de l’Université de Laponie, et le professeur Michael Byers, de l’Université de la Colombie Britannique, ont affirmé que « l’Arctique est le destin de la Russie » en raison de l’importance de cette région pour le développement économique et la sécurité nationale de ce pays. Il y a eu une discussion sur la possibilité que la Russie militarise l’Arctique : plusieurs participants ont convenu que bien que cela soit possible, la Russie a, pour l’essentiel, une capacité limitée à maintenir une surveillance soutenue à ses frontières terrestres.

La visite dans l’Arctique a permis de comprendre l’importance que revêt cette région pour la sécurité générale de la planète; qu’il s’agisse de l’ouverture de passages qui permettraient le transport de marchandises en provenance et à destination de la Russie, de la Chine ou des pays alliés de l’OTAN, ou de la fonte de la calotte glaciaire, phénomène qui menacera la vie d’habitants dans le Sud, il était manifeste que la sécurité de l’Arctique sera d’une importance capitale pour les Canadiens.

Le groupe a également constaté l’importance de la réserve mondiale de semences du Svalbard, visité la station de satellites SvalSat, la plus grande station terrienne commerciale de satellites au monde, et pris conscience de l’incidence que cette réserve et cette station peuvent avoir et ont sur la sécurité dans le monde, et pas seulement dans l’Arctique.

La poursuite de la participation aux initiatives touchant la sécurité dans l’Arctique et la participation parlementaire canadienne seront déterminantes pour maintenir un engagement à l’égard de notre propre sécurité dans l’Arctique.


Respectueusement soumis


Leona Alleslev, députée
Présidente de l'Association parlementaire canadienne de l'OTAN