Passer au contenu

Si vous avez des questions ou commentaires concernant l'accessibilité à cette publication, veuillez communiquer avec nous à accessible@parl.gc.ca.

Section canadienne de ParlAmericas

ANNEXE A

Déclaration d’engagement de la 8eRencontre annuelle organisée par le Groupe des femmes parlementaires de ParlAmericas

Diversifier le pouvoir politique pour construire des sociétés plus inclusives

Quito, Équateur | Les 2 et 3 juin 2016

Les parlementaires de 29 pays et territoires se sont réunis à Quito, en Équateur, les 2 et 3 juin 2016, à l’occasion de la 8e Rencontre annuelle sur l’égalité entre les sexes de ParlAmericas organisée par le Groupe des femmes parlementaires. Ils ont participé à des discussions axées sur l’objectif commun de promouvoir une meilleure diversité du pouvoir politique et du pouvoir dans d’autres sphères décisionnelles afin de faire en sorte que nos parlements et nos sociétés soient plus inclusifs.

En conséquence, les délégués ont poursuivi le travail déjà entamé et continué d’honorer les engagements pris en 2003 afin de renforcer le leadership des politiciennes, notamment par l’échange continu de pratiques exemplaires, et de favoriser la création de mécanismes pour encourager les femmes à se lancer en politique.

Reconnaissant :

Que les parlements, à titre d’institutions clés pour renforcer la démocratie, doivent viser à refléter, sur le fond, la diversité des sociétés qu’ils représentent, et à faire en sorte que cette représentation encourage et promeuve aussi la légitimité dans les sphères décisionnelles;

Que la réduction de l’écart aux plans social, politique et économique entre les hommes et les femmes est une priorité fondamentale pour promouvoir la parité, la démocratie et des sociétés plus inclusives et qu’elle constitue, parallèlement, un élément nécessaire de l’élaboration et de la promotion de politiques publiques qui tiennent compte de la spécificité des sexes;

Que les femmes sont victimes de discrimination systématique fondée sur le sexe dans la vie publique et que, par conséquent, les institutions doivent reconnaître les multiples identités des femmes et d’autres groupes traditionnellement marginalisés et y être sensibles en évitant les pratiques politiques qui excluent ces groupes, notamment la discrimination fondée sur le sexe, l’orientation sexuelle, l’âge, la religion, l’ethnicité, le statut socioéconomique et les handicaps;

Que les femmes ont joué un rôle crucial dans l’avancement de la démocratie dans les Amériques et les Caraïbes, en particulier dans le cadre des processus de transition démocratique;

Qu’il est nécessaire de continuer à faire des avancées pour renforcer les droits constitutionnels et la protection des peuples et communautés autochtones à la grandeur du continent, et d’assurer le respect, la préservation et la promotion de leurs traditions, coutumes et sagesse, en vue de continuer à surmonter les injustices historiques que ces groupes ont subies;

Que malgré les obstacles systémiques auxquels ils font face, les leaders autochtones du continent ont dirigé des mouvements sociaux importants pour exiger des changements dans la sphère publique et pour promouvoir le bien-être global des femmes, des familles et des communautés autochtones;

Que l’inclusion et la promotion des leaders autochtones, hommes et femmes, ainsi que d’autres groupes traditionnellement marginalisés, au sein des parlements respectifs des pays de la région favorisent des programmes et politiques plus inclusifs, mais que ces groupes continuent d’être sous-représentés dans les sphères décisionnelles, y compris dans les parlements nationaux;

Que malgré les progrès considérables qui ont été réalisés dans les Amériques et les Caraïbes s’agissant de la participation politique des femmes et d’autres groupes sociaux traditionnellement marginalisés, des phénomènes persistants comme le harcèlement politique sexospécifique et d’autres formes de discrimination entravent la participation réelle à la vie publique et aux processus décisionnels;

Qu’il est de la plus haute importance de veiller à ce que les conditions nécessaires soient réunies pour assurer le respect des droits des travailleuses dans tout le continent, dans des conditions égales et équitables et d’une façon qui tienne compte des questions socioéconomiques auxquelles elles sont confrontées, dont les écarts salariaux, le travail domestique non rémunéré et d’autres formes de discrimination sexospécifique, qui font en sorte qu’il est difficile pour les femmes d’intégrer le marché du travail, ce qui influe donc sur leur indépendance financière et leur bien-être;

Que les hommes et les garçons jouent un rôle essentiel dans l’avancement de l’égalité entre les sexes et qu’ils doivent, par conséquent, travailler avec les femmes et les filles à transformer les normes sociales limitant l’accès de ces dernières à des possibilités et les droits à des conditions d’égalité et de respect mutuel, en reconnaissance de l’importance que revêtent les familles pour renforcer l’autonomie des femmes;

Que nous sommes conscients de la gravité de la violence sexospécifique et du besoin de promouvoir et d’appuyer les manifestations sociales dans nombre de nos pays membres dans le contexte de la campagne « Ni Una Menos »;

Que les voix d’une gamme d’acteurs de la société civile enrichiront les consultations, les débats et la surveillance parlementaire tout en menant à un développement plus durable de même qu’à la prévention et au règlement des conflits;

Que, à cet égard, il est essentiel de veiller à ce que les parlements soient accessibles et qu’ils soient disposés à promouvoir la représentation politique des femmes, des minorités et d’autres groupes ayant des intérêts et des besoins, lesquels ont toujours été marginalisés dans le cadre des processus décisionnels.

Nous nous engageons à :

1. Proposer et à mettre de l’avant, dans nos parlements et nos parlements régionaux, des réformes législatives qui facilitent et encouragent la participation appréciable et réelle des femmes autochtones au processus décisionnel, et à revoir les lois existantes pour veiller à ce qu’elles contiennent des perspectives inclusives qui tiennent compte de la spécificité des sexes;

2. Envisager de mettre en place d’éventuels mécanismes spéciaux et des réformes électorales adaptées aux contextes nationaux qui faciliteront la présence des femmes aux parlements, et à évaluer l’efficacité de ceux qui existent déjà pour ce qui est d’atteindre l’égalité et la parité entre les sexes;

3. Défendre les droits des travailleuses par le truchement de lois appropriées qui abordent les écarts, les enjeux et les disparités auxquelles les femmes font face sur le marché du travail;

4. Poursuivre les efforts en vue d’éradiquer les pratiques sexistes, discriminatoires et d’exclusion en politique, y compris des phénomènes comme le harcèlement politique et d’autres manifestations de violence sexospécifique dans les sphères publique et privée;

5. Nous attacher davantage à faire participer les hommes aux travaux relatifs aux droits des femmes et à l’égalité entre les sexes, y compris en ce qui touche des questions comme l’éducation des enfants, le travail domestique non rémunéré, les pratiques discriminatoires et les stéréotypes nuisibles, ainsi qu’à dénoncer la violence sexospécifique et à prendre des mesures pour la contrer;

6. Renforcer notre travail avec les organisations internationales et de la société civile, en particulier auprès des groupes et des associations de femmes; à chercher activement à les faire participer et à encourager le dialogue social afin de trouver des solutions conjointes aux problèmes auxquels nous faisons tous face dans la région;

7. Promouvoir l’utilisation d’informations et de données ventilées selon le sexe et d’autres indicateurs sociaux comme outils permettant l’élaboration de politiques publiques plus en mesure de combler les écarts socioéconomiques entre les hommes, les femmes et les groupes marginalisés;

8. Poursuivre le dialogue interparlementaire entre les parlements nationaux ainsi que les parlements régionaux et internationaux, et à favoriser l’échange de pratiques législatives exemplaires axées sur l’inclusion sexospécifique et sociale afin de construire des sociétés plus inclusive qui tiennent compte de la spécificité des sexes;

9. Proposer des mesures et des stratégies à l’échelon législatif pour ne plus exclure des processus décisionnels les communautés autochtones sur des sujets qui influent sur le bien-être de leurs communautés et organisations;

10. Proposer, dans nos parlements respectifs, l’adoption d’approches tenant compte de la spécificité des sexes pour élaborer des politiques publiques;

11. Faire rapport des progrès réalisés et des difficultés éprouvées dans le cadre de ces travaux à l’occasion de la prochaine Rencontre annuelle de ParlAmericas sur l’égalité entre les sexes;

Enfin, les parlementaires se sont réunis pour témoigner à la population de l’Équateur dans son ensemble, et à leurs collègues de l’Assemblée nationale de l’Équateur, leur soutien le plus sincère, leur solidarité et leur compassion au lendemain du tremblement de terre survenu le 16 avril dernier. Ils offrent aux victimes et à leurs familles leurs respectueuses condoléances, et transmettent aux survivants un message d’espoir et de résilience.

Faite à Quito, en Équateur, le 3 juin 2016