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Groupe canadien de l'Union interparlementaire

Rapport

Une délégation du Groupe canadien de l’Union interparlementaire (UIPU) a participé à la première Conférence mondiale des femmes parlementaires organisée par l’Union interparlementaire (UIP) à Mexico, au Mexique, du 13 au 16 mars 2025. Le thème de cette conférence était Du Mexique au reste du monde : Mobilisons-nous en faveur de la parité!

La délégation canadienne a également participé à plusieurs réunions de travail lors de sa mission à Mexico.

La délégation canadienne se composait des parlementaires suivantes :

  • Mme Pam Damoff, députée, présidente du Groupe canadien et cheffe de délégation; et
  • l’honorable Margo Greenwood, sénatrice.

La délégation était accompagnée de Mme Laura Salter, conseillère.

CONFÉRENCE MONDIALE DES FEMMES PARLEMENTAIRES DE L’UIP

A.   Cérémonie d’ouverture

Les allocutions liminaires de la Conférence mondiale des femmes parlementaires ont été prononcées par :

  • Mme Cynthia López Castro, sénatrice, et présidente du Bureau des femmes parlementaires de l’UIP;
  • M. Gerardo Fernández Noroña, président du Sénat du Mexique;
  • Mme Gabriela Cuevas, ancienne présidente de l’UIP;
  • Mme Irma Juan Carlos, membre de la Chambre des députés du Mexique;
  • M. Sergio Gutiérrez Luna, président de la Chambre des députés du Mexique;
  • Mme Tulia Ackson, Ph. D., présidente de l’UIP, et présidente de l’Assemblée nationale de la République‑Unie de Tanzanie.

Les discours d’ouverture ont porté sur les modifications constitutionnelles récemment adoptées au Mexique, sur les efforts déployés pour parvenir à la parité hommes-femmes au pays et sur l’importance de prendre des mesures décisives pour promouvoir la participation politique des femmes.

Mme Claudia Sheinbaum Pardo, présidente du Mexique, a prononcé une allocution d’ouverture. À cette occasion, elle a fait un survol de l’histoire sociale et politique du Mexique, en mettant l’accent sur les principales réformes et sur les femmes qui ont marqué l’histoire du pays et qui, selon elle, lui ont permis d’en devenir la première femme présidente. Elle a également évoqué les réformes législatives récentes qui ont été mises en place pour promouvoir la parité hommes-femmes dans les institutions mexicaines.

B.   Première journée : le 14 mars 2025

Lors de la première journée de la conférence, deux tables rondes étaient consacrées à la parité entre les genres dans les parlements. Les intervenants ont discuté des bonnes pratiques et des leçons apprises en matière de promotion de la parité, des défis et des obstacles qui entravent l’avancement de la parité, ainsi que des mesures et des stratégies possibles pour relever ces défis.

Parmi les obstacles à l’augmentation du nombre de femmes dans les parlements figurent la conciliation difficile des responsabilités familiales, sociales et professionnelles; les violences et le harcèlement verbaux, psychologiques ou physiques en ligne et hors ligne; la résistance sociale et culturelle; et les limites d’ordre économique auxquelles se heurtent les candidates.

Les intervenants ont aussi fait part de leurs recommandations pour renforcer les mécanismes électoraux en vue de promouvoir la parité. Ces recommandations comprennent la mise en place de solutions financières pour les femmes candidates, la création d’occasions de formation et de mentorat pour les femmes, et l’établissement de systèmes de quotas visant à assurer la parité hommes-femmes. Enfin, les intervenants ont souligné que les systèmes de quotas sont plus efficaces lorsqu’ils sont adaptés au contexte particulier de chaque système électoral et qu’ils prévoient des sanctions en cas de non-conformité.

C.   Deuxième journée : le 15 mars 2025

Quatre tables rondes ont eu lieu au cours de la deuxième journée de la conférence.

  1. La première séance portait sur les stratégies qui mobilisent les hommes dans le but de faire progresser l’égalité entre les genres. Elle a mis l’accent sur le fait que l’égalité entre les genres ne doit pas être vue comme un enjeu féminin, mais plutôt comme une question de droits de la personne. Les intervenants ont invité les parlementaires à réfléchir aux moyens de créer un environnement qui incite les hommes à participer au mouvement en faveur de l’égalité des genres. En outre, les hommes ont été encouragés à se remettre en question les uns les autres et à contester les structures de pouvoir en place.

    Pendant la période de discussion, Mme Damoff a attiré l’attention sur le climat actuel au Canada et dans le monde, où l’on assiste à un ressac contre l’égalité des genres et les droits des femmes, et a demandé aux participants comment l’on pouvait lutter contre cette tendance.

  2. La deuxième séance mettait à l’honneur le leadership des femmes qui brisent le plafond de verre. Cette discussion a porté sur le parcours politique des participantes et les défis qu’elles ont rencontrés, et a également mis en lumière des réflexions sur le leadership autochtone dans les systèmes décisionnels et l’influence de la participation des femmes dans les secteurs des finances et des entreprises.
  3. La troisième séance était un débat modéré sur l’égalité en matière de participation et de pouvoir. Les intervenantes ont discuté de la recommandation générale no 40 du Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, laquelle prône la parité hommes-femmes dans tous les systèmes décisionnels. Il a aussi été question de l’utilité d’évaluer régulièrement la sensibilité au genre des parlements. Ces vérifications ont pour but de cerner les problèmes, de mettre en œuvre des solutions et de suivre les progrès réalisés quant aux questions d’égalité des sexes.

    Pendant la période de discussion, la sénatrice Margo Greenwood a parlé de l’importance de tenir compte des peuples autochtones dans les discussions sur le pouvoir au sein des parlements. Elle a demandé aux intervenantes comment les pays partagent le pouvoir avec les peuples autochtones – en particulier les femmes – et comment prendre en compte la question de l’intersectionnalité. Mme Sarah Childs, professeure et titulaire de la chaire personnelle de politique et de genre à l’Université d’Édimbourg, a répondu que de nouveaux mécanismes favorisant la participation des femmes peuvent être conçus de manière à être inclusifs, bien que dans certains contextes, les groupes autochtones puissent préférer disposer de mécanismes distincts – il est donc essentiel d’écouter les voix des femmes et d’adapter les solutions en conséquence.

  4. La dernière table ronde, intitulée « Tolérance zéro pour la violence en ligne et hors ligne envers les femmes en politique », a mis en lumière les dangers auxquels sont confrontées les femmes en politique. Outre le harcèlement verbal et psychologique et les menaces à la sécurité physique, de nombreuses femmes en politique sont victimes de violence numérique. La violence numérique inclut la diffusion d’images et d’enregistrements audio ou vidéo à caractère intime ou sexuel sans le consentement de la personne concernée, ainsi que la diffusion de trucages utilisant l’intelligence artificielle pour mettre en scène la victime. Les intervenantes ont discuté de la violence politique à l’égard des femmes ainsi que des lois adoptées pour lutter contre ce problème.

    Mme Damoff était l’une des expertes de cette table ronde. Elle a parlé des effets néfastes de la misogynie et du harcèlement, évoquant les menaces qu’elle a reçues en ligne et en personne et qui ont contribué à sa décision de ne pas se représenter aux élections. Elle a souligné que les parlementaires peuvent exacerber le problème en diffusant des informations erronées et en se livrant à des attaques personnelles contre les autres députés. Mme Damoff a recommandé de prendre de nouvelles mesures pour permettre aux services policiers de mieux répondre aux menaces proférées à l’encontre de politiciens.

D.   Séance de clôture

Lors de la séance de clôture de la conférence, un document final a été adopté. Ce document présente un plan d’action visant à promouvoir la parité hommes-femmes dans les parlements. Le plan reconnaît trois dimensions de la parité : la parité en nombre, la parité sur le plan de l’influence et du pouvoir, et une culture de la parité. Il recense les mesures que les parlements peuvent adopter pour atteindre ces objectifs, telles que les quotas de genre, l’allocation équitable des ressources de campagne, les politiques de tolérance zéro à l’égard du sexisme et du harcèlement, la collecte de données sur la représentation des différents groupes de femmes au parlement et le suivi de cette représentation, ainsi que l’établissement de règlements assurant la parité dans les postes de direction.

AUTRES RÉUNIONS

Pendant son passage à Mexico, la délégation a également tenu plusieurs réunions avec des organismes et des parlementaires de la région.

A.   Réunion avec le Fondo Semillas

Le 13 mars 2025, Mme Damoff a rencontré les représentantes du Fondo Semillas, un fonds féministe qui mobilise des ressources à l’appui de mouvements et d’organismes locaux et communautaires qui soutiennent l’avancement des droits des filles, des femmes et des personnes trans, non binaires et intersexes. Il a alors été question des types de projets soutenus par le fonds et du contexte des droits des femmes au Mexique.

B.   Réunion avec Mme Marcela Guerra Castillo, Commission des affaires migratoires, Chambre des députés (Comisión de Asuntos Migratorios, Cámara de Deputados)

Le 13 mars 2025, Mme Damoff a rencontré Mme Marcela Guerra Castillo, membre de la Chambre des députés du Mexique et présidente de la Commission des affaires migratoires (Comisión de Asuntos Migratorios). Elles ont discuté de questions d’intérêt commun, telles que la représentation des femmes au parlement, les questions migratoires et les relations canado-mexicaines.

C.   Réunion avec la Casa Alianza Mexico

Le 13 mars 2025, Mme Damoff a rencontré le personnel de la Casa Alianza Mexico, un organisme sans but lucratif qui fait partie du réseau Covenant House International. La Casa Alianza fournit de l’hébergement, des soins et des ressources éducatives aux enfants et aux adolescents en situation d’abandon social, comme les migrants non accompagnés et les jeunes qui ont été victimes de violence, de traite de personnes ou d’exploitation. La réunion a comporté une visite des installations et des discussions avec le personnel au sujet des services de l’organisme.

D.   Réunion avec la sénatrice Reyna Celeste Ascencio Ortega

Le 14 mars 2025, la sénatrice Margo Greenwood a rencontré la sénatrice Reyna Celeste Ascencio Ortega (Mexique) pour discuter de questions d’intérêt commun, telles que les droits des populations autochtones au Canada et au Mexique.

Dépenses de déplacement

Les dépenses de déplacement associées à cette activité se retrouvent dans le rapport financier de délégation. Ce rapport est disponible dans la section de divulgation financière du site Web de la Diplomatie parlementaire.



Respectueusement soumis,




L'hon. Rob Oliphant, c.p., député

Président, Groupe canadien de l’Union interparlementaire