Du 24 au 26 février 2019, le président du Sénat, l’honorable George J. Furey, c.r., et le président de la Chambre des communes, l’honorable Geoff Regan, C.P., député, ont organisé la XXIIe Réunion interparlementaire Canada-Mexique à Ottawa, Canada. Les législateurs canadiens et mexicains suivants ont participé à la réunion :
Du Sénat du Canada :
Du Sénat de la République des États Unis du Mexique :
De la Chambre des députés du Congrès de l’Union des États Unis du Mexique :
Les thèmes
Les rencontres interparlementaires Canada-Mexique, qui ont lieu depuis 1975, donnent aux législateurs fédéraux l’occasion d’échanger leurs expériences, de discuter d’enjeux divers et de faire progresser les relations parlementaires entre les deux pays. Lors de la XXIIe Réunion interparlementaire Canada-Mexique, suivant une déclaration préliminaire de chacun des deux pays, les législateurs ont discuté des trois thèmes suivants :
À l’issue de la réunion, les législateurs ont adopté une déclaration (consulter l’annexe A) portant, en partie, sur ces thèmes.
En ce qui concerne le thème de la coopération entre le Canada et le Mexique en Amérique du Nord et à l’échelle internationale, les législateurs canadiens ont discuté de plusieurs aspects comme les 75 ans de relations diplomatiques des deux pays, le nombre de Canadiens qui visitent le Mexique chaque année à titre de touristes ou qui y résident pendant au moins une partie de l’année, l’importance de mettre en œuvre l’Accord de Paris, les déclarations du Groupe de Lima concernant la crise au Venezuela, les programmes de renforcement des capacités du Canada en Amérique centrale, les activités des entreprises canadiennes dans le secteur minier mexicain, les mesures visant à promouvoir l’égalité entre les sexes, les résultats positifs des programmes de travailleurs agricoles saisonniers et de mobilité des jeunes ainsi que les efforts pour promouvoir les objectifs du développement durable des Nations Unies.
En outre, les législateurs canadiens ont souligné la migration qui se produit lorsque les gens fuient les conflits et les conséquences des catastrophes naturelles, recherchent des opportunités économiques et aspirent à réunir leur famille. Ils ont mis l’accent sur la collaboration bilatérale concernant les questions de migration, notamment dans le contexte des Nations Unies et d’autres initiatives, la nécessité de s’attaquer aux causes profondes de la migration, l’amélioration des processus de détermination du statut de réfugié de même que le soutien à l’établissement et à l’intégration des nouveaux venus.
Les législateurs canadiens ont également mentionné les possibilités d’accroître les échanges commerciaux qui découleraient de l’Accord Canada-États-Unis-Mexique et d’un éventuel accord de libre-échange entre le Canada et l’Alliance Pacifique, et qui devraient découler de la mise en œuvre de l’Accord de partenariat transpacifique global et progressif.
Les législateurs mexicains ont également souligné les 75 ans des relations diplomatiques entre le Mexique et le Canada avant de mettre en valeur les possibilités de coopération bilatérale avec le nouveau gouvernement du Mexique, les similitudes et les différences entre le Mexique et le Canada, le succès du Programme des travailleurs agricoles saisonniers du Canada et la possibilité de son expansion à d’autres secteurs, ainsi que la nécessité de travailler ensemble pour relever des défis mondiaux. Selon eux, ces défis comprennent la pleine réalisation des objectifs de développement durable, la protection des peuples autochtones, la lutte contre les changements climatiques, la garantie de l’égalité des sexes dans certains domaines, la prise en compte des droits de la personne et des préoccupations environnementales liées à l’exploitation minière, la promotion de l’innovation, la défense des droits de la personne, le renforcement des libertés civiles, la lutte contre la corruption et le renforcement de la sécurité.
En ce qui concerne la situation au Venezuela, les législateurs mexicains ont parlé de la doctrine Estrada, se sont demandé si elle n’était pas désuète et ont souligné que de nombreux Mexicains soutiennent Juan Guaidó comme président provisoire du Venezuela et de nouvelles élections dans ce pays. Selon eux, la crise au Venezuela entraîne des défis migratoires, et le développement économique – y compris par rapport à l’Amérique centrale – est le meilleur moyen de contrer la migration. Selon eux, le Canada pourrait jouer un rôle dans l’élaboration d’un plan de développement global pour l’Amérique centrale.
En outre, les législateurs mexicains ont fait remarquer que l’Accord Canada-États-Unis-Mexique fournira au Mexique et au Canada l’occasion d’améliorer leur coopération et de renforcer leurs liens commerciaux. Ils ont également suggéré que cet accord permettrait à l’Amérique du Nord de retrouver sa compétitivité après l’incertitude créée lors de la renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain.
Sur le thème de la préparation à l’incidence de l’innovation sur le « monde du travail », les législateurs canadiens ont soulevé les questions suivantes : pour qui, par qui et dans quel but l’innovation est-elle entreprise? Où voulons-nous aller à l’avenir et comment devons-nous y parvenir? Ils ont affirmé que l’innovation doit être commercialisée pour avoir une incidence, et ont souligné que les partenariats entre les établissements d’enseignement, le secteur privé et les gouvernements, de même que les super grappes d’innovation du Canada, peuvent aider à la commercialisation.
En ce qui concerne les répercussions de l’innovation sur le marché du travail, les législateurs canadiens ont fait remarquer que la technologie peut déplacer des travailleurs, mais qu’elle peut aussi offrir une certaine souplesse quant à l’horaire et au lieu du travail. Selon eux, les gens doivent s’engager dans un apprentissage continu pour s’assurer que leurs compétences répondent aux besoins des employeurs, les universités et les collèges doivent réagir rapidement à l’évolution des connaissances et des compétences requises, et les législateurs doivent réglementer les nouvelles technologies en temps opportun et, espérons-le, avec cohérence partout en Amérique du Nord. Les législateurs canadiens ont également mentionné que, comme au Mexique, certaines collectivités au Canada font face à des défis liés à l’internet.
Les législateurs mexicains ont souligné le phénomène de l’« internet des objets », ont mentionné que la technologie peut avoir des dimensions imprévues, et ont suggéré que le développement social et économique sont le résultat direct de la recherche et du développement. Selon eux, l’innovation ne devrait pas être une fin en soi ou un moyen de générer des profits plus élevés, mais plutôt un moyen de parvenir à une meilleure répartition de la richesse et de l’équité sociale. Ils ont également fait observer que la Quatrième Révolution devrait conduire à une société plus équitable et plus juste, et ont souligné que l’innovation devrait ajouter de la valeur de manière à améliorer la vie des gens.
En outre, les législateurs mexicains ont déclaré que les travailleurs et les entreprises doivent devenir plus adaptables et plus compétitifs en cette ère numérique et que les gens doivent continuellement acquérir de nouvelles compétences. Ils ont également émis l’hypothèse que l’automatisation ne supplantera pas les travailleurs aussi rapidement que certains l’espèrent et – du moins dans une certaine mesure – transformera plutôt les emplois. En outre, ils ont signalé que l’innovation devrait être envisagée sous l’angle de la gouvernance.
En ce qui concerne les mesures nécessaires pour relever les défis environnementaux, les législateurs canadiens ont noté à la fois une responsabilité sociale accrue des entreprises, en particulier dans le secteur minier, et ont indiqué que les entreprises minières canadiennes sont tenues responsables de leurs activités à l’étranger. Ils ont également dit qu’il existe des règlements et des politiques sur la tarification du carbone au Canada.
Pour ce qui est de la coopération entre le Canada et le Mexique par l’entremise de la Commission de coopération environnementale établie par l’Accord nord-américain de coopération dans le domaine de l’environnement, les législateurs canadiens ont suggéré que les gouvernements du Canada et du Mexique se concentrent sur le chapitre environnemental de l’Accord Canada-États-Unis-Mexique. Selon eux, il y a un fossé entre les fonds alloués à des entités comme la Commission de coopération environnementale, la volonté politique de collaborer sur les questions environnementales et le désir du public d’une telle coopération.
Selon les législateurs mexicains, malgré l’existence de défis environnementaux dans le monde entier, certaines personnes continuent de croire que les changements climatiques ne se produisent pas, ou s’ils se produisent, qu’ils ne sont pas le résultat des activités humaines. Notant que le dioxyde de carbone est nécessaire à la photosynthèse, mais qu’il a des conséquences sur le réchauffement de la planète, ils ont souligné que l’Amérique du Nord est vulnérable aux changements environnementaux, notamment aux phénomènes météorologiques extrêmes comme les inondations, les vagues de chaleur, la sécheresse et les ouragans. Selon eux, les divers paliers de gouvernement devront peut-être en faire davantage pour atteindre les objectifs en matière de changements climatiques.
En ce qui concerne l’Accord Canada-États-Unis-Mexique, les législateurs mexicains ont qualifié le chapitre environnemental de l’accord de bon départ et ont décrit les États-Unis comme un voisin et un partenaire régional clé du Mexique et du Canada qui poursuivent leurs objectifs en matière de changements climatiques. Ils ont signalé la nécessité de prendre des mesures concrètes et immédiates pour atténuer les effets des changements climatiques et ont suggéré que des taxes pourraient être appliquées aux pollueurs, que la marche et le vélo pourraient être encouragés comme moyens de transport, que le recyclage et le tri des déchets pourraient être encouragés et que les pailles et les sacs plastiques pourraient être éliminés ou taxés.
ANNEXE A : DÉCLARATION ADOPTÉE À LA XXIIe RÉUNION INTERPARLEMENTAIRE CANADA–MEXIQUE
DÉCLARATION COMMUNE DES DÉLÉGATIONS CANADIENNE ET MEXICAINE
Ottawa, Canada, 26 février 2019
Déclaration commune
En tant que législateurs canadiens et mexicains, nous demeurons attachés à la diplomatie parlementaire, qui contribue à une meilleure compréhension et à une meilleure coopération dans notre intérêt commun, et au renforcement de nos relations afin qu’elles puissent durer et servir d’exemple aux autres pays. De plus, nous appuyons les politiques publiques qui profitent à nos assemblées législatives et à nos citoyens et qui reconnaissent la nécessité du développement économique pour soutenir le développement humain.
Il a été convenu que la XXIIIe Réunion interparlementaire Mexique-Canada se tiendrait au Mexique en 2020.
Signée à Ottawa, Canada, le 26 février 2019.
_________________ Hon. George J. Furey, c.r. Chef de la délégation canadienne |
__________________ Sénateur Antares Guadalupe Vázquez Alatorre Chef de la délégation mexicaine |
_________________ Hon. Geoff Regan, C.P., député Chef de la délégation canadienne |
__________________ Député Alfredo Femat Bañuelos Chef de la délégation mexicaine |