Participation par vidéoconférence de l'honorable Anthony Rota, député, Président de la Chambre des communes, à la 18e Conférence des présidents du G7, Washington, États-Unis
Le 12 septembre 2020, le Président de la Chambre des communes, l’honorable Anthony Rota a participé par l’entremise de vidéoconférence à la 18e Conférence des présidents du G7 qui s’est tenue à Washington D.C., aux États-Unis. Il était accompagné de M. Charles Robert, greffier de la Chambre des communes, M. Alexandre Mattard-Michaud, chef de cabinet du Président de la Chambre des communes, M. Jeremy Leblanc, greffier adjoint et directeur général de la Direction des affaires internationales et interparlementaires, M. Anthony Carricato, directeur des événements, Bureau du Président, Mme Colette Déry, directrice adjointe des communications, Bureau du Président, Mme Ariane Calvert, agente des échanges parlementaires et M. David-Andrés Novoa, secrétaire de la délégation.
La veille de la conférence, le Président a eu l’opportunité de s’entretenir virtuellement avec son homologue étatsunienne, Mme Nancy Pelosi. Ils ont débuté par réfléchir aux événements du 11 septembre 2001 et les nombreuses pertes de vie. Par la suite, ils ont discuté d’enjeux communs comme la sécurité, les feux de forêt, le changement climatique, le commerce et la pandémie de la COVID-19, entre autres.
Le thème de la conférence était « Répondre à la crise climatique par la justice économique et environnementale pour tous ». Lors des discours d’ouverture, les présidents ont réitéré l’importance de travailler ensemble pour faire face à des défis mondiaux comme et la pandémie de la COVID-19 et la crise climatique. À ce dernier égard, le président Rota a indiqué qu’il fallait s’attaquer à celle-ci de manière efficace, juste et responsable.
La conférence s’est poursuivie avec trois panels de discussion. Le premier s’intitulait « Le temps est compté : l’impératif de répondre à la crise climatique ». Lors de celui-ci, sa Sainteté le Dalaï-Lama a livré un message basé sur l’importance des intérêts communs au lieu des intérêts individuels. Par la suite Jane Goodall, de l’Institut Jane Goodall, et Ernest Moniz, ancien secrétaire à l’Énergie des États-Unis, ont échangé sur l’importance de lutter contre la déforestation et de promouvoir l’utilisation de technologies vertes pour palier au changement climatique tout en assurant la croissance économique.
Le deuxième panel s’intitulait « Répondre à l’urgence de la justice environnementale, raciale et économique ». Il était composé de Robert Bullard, professeur émérite, Texas Southern University, Kathy Castor, présidente du comité restreint de la Chambre des représentants sur la crise climatique et de Gina McCarthy, ancienne administratrice de l’Agence pour la protection de l’environnement des États-Unis. Le panel a réitéré que la lutte au changement climatique passe aussi par la justice raciale et économique.
Le troisième panel, intitulé « L’après-COVID-19 : garantir une reprise durable et équitable dans le monde » a débuté avec un message de Bono qui réitérait l’importance de la démocratie et mettait en garde contre la montée des « fausses nouvelles ». Par la suite, Madeline Albright, ancienne secrétaire d’État des États-Unis, Jim Yong Kim, ancien président de la Banque mondiale, et Rajiv Shah, ancien administrateur de l’USAID, ont discuté du thème. Ceux-ci ont conclu que, en tant que communauté mondiale, il faut veiller non seulement à mettre fin à la COVID-19, mais aussi à ce que toutes les communautés bénéficient équitablement de la reprise.
Lors d’une autre intervention, l’ancien secrétaire d’État étatsunien John Kerry a rappelé aux délégués à quel point la communauté internationale était loin d’atteindre l’objectif de maintenir la hausse de la température mondiale en dessous de 2°C qu’elle s’était fixée à Paris en 2015. En effet, selon la tendance actuelle, la température pourrait augmenter de 4°C.
La conférence s’est poursuivie avec deux séances de travail entre les présidents. La première s’intitulait « Une œuvre commune : la coopération internationale en faveur du climat au service de la lutte contre les inégalités raciales et économiques ». Lors de celle-ci, le Président Rota a été invité à prononcer un discours liminaire sur ce sujet. Il mentionna, entre autres, que c’est renforçant la protection des droits de la personne et en améliorant l’accès à l’information et aux ressources, que les États peuvent faciliter l’établissement d’un consensus sur les politiques de lutte contre les changements climatiques.
La deuxième séance, intitulée « Reconstruire en mieux: saisir les défis que présentent la COVID-19 et la crise climatique pour construire un avenir plus juste, plus équitable et plus prospère ». Les présidents ont mentionné que des partenariats entre parlements étaient nécessaires pour faire face à ces défis. D’autres ont souligné que les institutions internationales étaient importantes, mais qu’il fallait les revoir après la crise afin de les améliorer. Enfin, la plupart ont mentionné le développement durable et la justice pour tous afin de palier à ces défis.
Lors des allocutions finales, les présidents ont souligné que cette conférence était un exemple de collaboration parlementaire et qu’il était important de faire front contre l’agenda anti-scientifique tout en demeurant pleinement engagé à l’égard de la démocratie. Pour sa part, le Président Rota a souligné que cette rencontre a été une excellente occasion d'unir des forces, dans le but de guider les parlements sur la voie du progrès.
À la fin de la conférence, il a été annoncé que le Royaume-Uni serait l’hôte la prochaine conférence en 2021. De plus, une Déclaration conjointe a été adoptée par les présidents.
Réunion des présidents du G7 – Déclaration : « Répondre à la crise climatique par la justice économique et environnementale pour tous » Le 12 septembre 2020
Nous, les présidents de parlement des États membres du G7, affirmons que la pandémie de COVID 19 et la crise climatique nécessitent une réponse internationale solide et coordonnée. Les parlements jouent un rôle clé dans l’engagement des États à assurer le bien-être de leurs citoyens et de l’environnement en adoptant des lois, en approuvant les budgets nationaux et en demandant des comptes aux gouvernements. En tant que chefs de file de la communauté internationale, nous nous engageons à agir de toute urgence pour fournir un environnement sain, propre et durable à nos enfants et nos petits-enfants et aux générations à venir.
La planète est ébranlée par la COVID 19. En date du 12 septembre 2020, plus de 28 millions de cas confirmés de COVID 19 ont été recensés et la maladie a coûté la vie à plus de 900 000 personnes dans le monde entier. La pandémie a perturbé la vie normale de nos citoyens, a nui de manière disproportionnée à nos communautés les plus vulnérables et aux groupes à risque, y compris les femmes et les enfants, et a déstabilisé nos économies. Nous déclarons que notre réponse à la COVID 19, y compris la mise au point d’un vaccin et sa distribution équitable, sera fondée sur la science et la médecine, centrée sur un large accès plutôt que sur la rentabilité et tiendra compte du fait que la pandémie se poursuivra jusqu’à ce qu’elle soit contrée partout dans le monde. En tant que pays du G7, nous avons le devoir moral, scientifique et économique de nous faire le porte-étendard de cet engagement mondial.
Malheureusement, la crise climatique ne s’interrompt pas tandis que les gouvernements luttent contre la pandémie. Nos nations ne peuvent pas choisir d’ignorer l’urgence climatique pendant que nous nous attaquons à la crise immédiate provoquée par la pandémie de COVID 19. Les crises sanitaire et climatique nécessitent et continueront de nécessiter une intervention sans précédent des gouvernements. Alors que les parlements élaborent des lois pour se remettre de la crise économique causée par la pandémie, les investissements dans l’énergie propre et autres investissements relatifs au climat peuvent alimenter la reprise économique à court et à long terme.
La crise climatique constitue la menace existentielle de notre époque. Elle met en péril la santé et le bien-être de toutes les familles dans toutes les collectivités du monde. Les concentrations atmosphériques de dioxyde de carbone en 2020 sont parmi les moyennes les plus élevées jamais enregistrées. En 2019, la planète a connu la deuxième année la plus chaude de son histoire. À mesure que la Terre se réchauffe, les répercussions climatiques, dont les vagues de chaleur, les ouragans, les incendies de forêt, les sécheresses et les inondations, s’aggravent. Les grands fleuves du monde commencent à s’assécher, ce qui prive des millions de personnes d’eau, de nourriture, d’emplois, de transport et de commerce. La dégradation des océans est aussi un grand sujet de préoccupation, comme nous l’avons déclaré à Brest l’année dernière.
Nous porterons aussi une attention particulière à la justice environnementale pour les collectivités de première ligne qui sont vulnérables sur le plan économique. S’engager à lutter contre l’injustice environnementale suppose qu’on offre un environnement sain, l’égalité des chances et une réelle participation à la prise de décisions environnementales à tous les gens, et ce, indépendamment de leur race, de la couleur de leur peau, de leur sexe, de leur orientation, de leur origine nationale, de leurs croyances ou de leur condition socio-économique. La politique climatique peut mettre fin à la perpétuation des inégalités systémiques.
Nous réaffirmons le rôle central que jouent les parlements dans la vie démocratique. Les parlements, c’est-à-dire les assemblées qui réunissent tous les éléments de la société, sont les institutions clés de la démocratie. Ils donnent une voix au peuple par l’intermédiaire de leur rôle législatif et de surveillance. Nous demandons donc à toutes les parties de prendre des mesures pour remédier à la crise climatique conformément à l’Accord de Paris.
Nous promettons de maintenir les communications entre les parlements afin d’assurer une grande mobilisation relative à la pandémie de COVID 19 et au climat, la formulation périodique de questions au sujet de ces crises et la diffusion de bonnes pratiques. Nous estimons que nos parlements doivent jouer un rôle clé dans la réponse à la pandémie de COVID-19, la reprise après celle-ci et la lutte contre la crise climatique au moyen de mesures qui favorisent la justice économique et environnementale pour tout le monde.