Le Groupe de discussion des ministres
du Commonwealth sur la soutenabilité de l’endettement (anciennement le Forum
ministériel sur le surendettement des pays pauvres du Commonwealth) a tenu sa
13e réunion le 9 avril 2008, au siège social de la Banque
mondiale, à Washington. En plus des ministres des Finances, ou de leurs
représentants, du Cameroun, du Ghana, de la Guyane, du Malawi, du Mozambique,
de la Sierra Leone, de la Tanzanie et de la Zambie, et en plus des
représentants de la Guinée, du Kenya et des institutions financières,
l’Association parlementaire du Commonwealth et des représentants de la société
civile assistaient pour la première fois sur invitation spéciale. La
déclaration ministérielle, ci-jointe, résume très bien les questions, les
problèmes, les réussites et les futurs défis auxquels sont confrontés les pays
du Commonwealth qui délaissent les questions strictement liées au
surendettement des pays pauvres pour se concentrer sur le maintien de la
soutenabilité de l’endettement et le renforcement de la capacité à gérer
prudemment l’endettement. Le tout s’inscrit dans la nécessité de promouvoir la
croissance et d’atteindre les objectifs du Millénium pour le développement.
Le président sortant, l’honorable
Kwadwo Baah-Wiredu, député et ministre des Finances et de la Planification
économique du Ghana, a passé en revue les questions soulevées à la 12e
réunion du Groupe de discussion. Son rapport est joint au présent document.
Au paragraphe 11 du point E
(Collaboration – Association parlementaire du Commonwealth), il explique que
les membres du groupe de discussion lui ont demandé d’inviter les
parlementaires à observer les délibérations du groupe de discussion afin qu’ils
comprennent mieux comment appuyer ce dernier. Il explique également que, grâce
aux efforts du Secrétariat, les représentants de l’Association sont présents à
la réunion et qu’il espère qu’ils seront présents aux prochaines réunions.
Il a ensuite passé en revue les mesures
prises entre-temps et évalué les futurs points à considérer.
Ci-joint se trouve également le
procès-verbal de réception de l’honorable Dr Ashni Singh,
député et ministre des Finances de la Guyane. Il a également passé en revue les
dossiers en cours et souligné la présentation par le Secrétariat d’un document
sur les défis du nouveau financement et du maintien de la soutenabilité de
l’endettement après l’Initiative sur les pays pauvres très endettés (PPTE). Il
a rappelé la nécessité d’un financement de bonne qualité dans un environnement
post PPTE.
Ci-jointe également l’évaluation du
Secrétariat du Commonwealth sous forme de présentations PowerPoint. À noter ce
qui suit :
1. Tandis que les participants du
Commonwealth en sont parvenus à la fin de l’Initiative PPTE, certains pays non
membres du Commonwealth n’y sont pas encore. Dans tous les cas, la mise en
œuvre ne s’est pas déroulée comme prévu, souvent en raison du manque de
« volonté politique ».
2. Il est ressorti du Groupe de
discussion qu’il fallait faire plus à propos des non-membres du Club de Paris
et des créditeurs commerciaux afin de mieux les comprendre.
3. L’un des défis consiste à s’attarder
aux États fragiles ou aux endettements fragiles où il y a des problèmes
politiques, économiques et de sécurité.
Les participants s’attendent pour dire
que le nouveau problème est la soutenabilité de l’endettement et la capacité de
gérer l’endettement.
On s’inquiète de plus en plus du fait
que des pays à haut risque aient reçu des subventions tandis que des pays à
faible risque aient reçu uniquement les crédits habituels. Ainsi, on ne
récompense pas ceux qui font attention à la gouvernance et à la gestion
adéquate des finances; on élimine donc les mesures d’incitation.
Deux problèmes potentiels ont été soulevés.
La question de l’endettement interne a été signalée, tout comme le fait que de
nouveaux pays pourraient prêter à des pays post PPTE, ce qui pourrait ramener
ces pays à un niveau d’endettement non souhaitable. Il faut porter davantage
attention à ces questions. Les ministres présents au Groupe de discussion ont
souligné que les pays à faible revenu avaient besoin d’investissements
importants pour pouvoir atteindre les objectifs du Millénium pour le
développement.
Le Ghana a présenté son expérience positive
d’accès aux marchés financiers internationaux après avoir suivi l’Initiative
PPTE et l’Initiative d’allègement de la dette multilatérale (IADM). On a
rappelé qu’il fallait préparer les pays avant qu’ils accèdent aux marchés
financiers afin de s’assurer que le montant de l’emprunt est lié à des besoins
productifs précis et que la tarification convient également puisque les
obligations sont échangées et demeurent en liquide.
Du point de vue du processus
parlementaire, j’en conclus que la réunion a été extrêmement utile et que cette
initiative doit non seulement être maintenue, mais aussi être étendue. Tout au
long de la journée, il a été question de « volonté politique ». J’ai
compris, en tant que représentant de l’Association parlementaire du Commonwealth,
qu’il fallait s’attarder davantage, à la fois dans le Groupe de discussion et
dans les gouvernements, aux parlementaires et à leur rôle dans l’avancement des
questions relatives à l’endettement et, plus particulièrement, à la question de
la soutenabilité de l’endettement.
Il faut que les parlementaires
s’impliquent davantage dans les trois domaines suivants :
a. Il faut qu’ils comprennent toute la
question de la gestion de l’endettement afin de faire des choix éclairés pour
leur propre pays.
b. Il faut qu’ils participent
activement aux choix concernant l’accès aux marchés financiers, les emprunteurs
habituels et les créditeurs commerciaux. Il est particulièrement utile de
comprendre l’interaction entre les différentes institutions financières, leurs
pratiques de prêt et les choix que font les gouvernements. Les parlementaires
connaissent bien les questions de développement liées aux PPTE. Il faut qu’ils
puissent s’impliquer plus directement dans les options et dans l’interaction
concernant toutes les questions pour une gestion fiscale prudente.
c. Il faut qu’ils
s’impliquent davantage dans les choix que font les gouvernements afin de
s’acquitter de leur rôle de surveillance.
En résumé, la discussion d’une journée
a été extrêmement utile pour en apprendre davantage sur l’endettement, les
politiques et les pratiques de prêt et la gestion fiscale globale des pays
bénéficiaires. Il est également extrêmement utile pour les parlementaires de
connaître les problèmes émergents provenant de l’endettement interne qui n’ont
pas été soulignés. Il y a de ces problèmes qui pourraient toucher les pays post
PPTE. Les besoins fondamentaux des citoyens par rapport à la soutenabilité de
l’endettement et à la surabondance de prêts ne sont que quelques exemples dont
il faut tenir compte dans des stratégies d’emprunt prudentes. Les
parlementaires doivent bien le comprendre. Il a toutefois été fait mention de
la hausse des prix du pétrole et de la nourriture, ainsi que de la facilité PCE
(protection contre les chocs exogènes), en place depuis 2006, mais qui n’a pas
servi. Il pourrait s’agir d’un outil très utile pour bon nombre de pays dans la
conjoncture actuelle.
En résumé, les parlementaires ont de
plus en plus un rôle à jouer. Ce groupe de discussion est un excellent point de
départ. Je vous demande de réfléchir à d’autres moyens de tirer profit de cette
initiative afin que les parlementaires aient un rôle proactif et responsable à
jouer non seulement dans la gestion de l’endettement, mais dans les futurs
choix fiscaux.
Respectueusement
soumis,
Russ Hiebert, député, président pour la sénatrice
Raynell Andreychuk,
Section canadienne de l’Association parlementaire du Commonwealth (APC)