La
délégation canadienne aux consultations annuelles Canada-Japon a été dirigée
par les coprésidents, du Groupe interparlementaire Canada-Japon (GICJ), le
sénateur David Tkachuk (PCC, Sask.) et le député Mike Wallace (PCC, Burlington,
Ont.). Les autres membres comprenaient le secrétaire parlementaire Gerald Keddy
(PCC, South Shore-St. Margaret’s, N-É.); le secrétaire parlementaire Pierre Lemieux
(PCC, Glengarry-Prescott-Russell, Ont.); la sénatrice Mobina Jaffer (Lib., C.-B.);
le député Ryan Cleary (NPD, St. John’s Sud-Mount Pearl, T.-N.-L.); le député
Colin Mayes (PCC, Okanagan-Shuswap); et le député Marc-André Morin (NPD,
Laurentides-Labelle, Qc). La délégation était accompagnée de M. Roger
Préfontaine, secrétaire de la délégation. Le programme officiel a duré du
samedi 19 mai au vendredi 25 mai 2012. Une liste des membres de la
Diète japonaise participants (annexe A) et des statistiques sur le commerce
entre le Canada et le Japon (annexe B) sont jointes au présent rapport.
La 18e
Réunion annuelle du Groupe interparlementaire Canada-Japon a amené une
délégation de huit parlementaires canadiens au Japon pour un programme
comportant des discussions officielles et non officielles avec leurs homologues
japonais, une tournée d’observation pour voir les travaux de reconstruction
dans les régions dévastées du nord du Japon et des visites commerciales chez
des groupes d’affaires canadiens et japonais ainsi que de grands investisseurs
japonais au Canada (Toyota, Mitsui Trading et Sapporo). Tous les interlocuteurs
du groupe parlementaire et des entreprises ont exprimé leur vif soutien aux
négociations de libre-échange entre le Canada et le Japon, considérant le
Canada comme un partenaire économique stratégique et une source fiable
d’énergie. Les opinions concernant la participation du Japon aux négociations
sur le Partenariat transpacifique étaient cependant plus contrastées. Les
discussions sur la politique publique ont fait ressortir une fois de plus la
valeur des échanges d’idées avec le Japon, un pays dont le niveau de
développement est semblable, mais qui aborde de nombreux problèmes
différemment. Dans l’ensemble, la visite a renforcé les liens personnels entre
les parlementaires des deux pays et a aussi permis d’exprimer à des décideurs
japonais les points de vue canadiens sur des questions prioritaires comme les
négociations commerciales bilatérales que nous avons lancées récemment. Le
niveau d’engagement du côté japonais a montré que les relations entre le Canada
et le Japon comptent encore parmi les échanges interparlementaires les plus
actifs auxquels les deux parties peuvent participer.
Discussions
stratégiques bilatérales
La pièce
maîtresse de la visite était les consultations annuelles officielles entre les
parlementaires canadiens et leurs homologues de la Ligue d’amitié des
parlementaires Japon-Canada. Les discussions ont porté sur : 1) l’économie
et le commerce, y compris les négociations d’un accord de partenariat
économique (APE) et le Partenariat transpacifique (PTP); 2) l’environnement
et l’énergie, y compris les changements climatiques; 3) la réforme
budgétaire et de la fonction publique; et 4) la sécurité dans la région de
l’Asie-Pacifique, y compris la Chine et les États-Unis.
Les
parlementaires japonais ont profité des discussions sur l’économie et le
commerce pour décrire le « portefeuille » des ALE/APE de
leur pays, qui comprend des accords actifs avec 12 pays et une région, les
négociations en cours avec quatre pays et une région (dont le Canada), et des
études/pourparlers avec un pays et trois régions. En ce qui concerne les
négociations d’un APE entre le Canada et le Japon, le secrétaire général de la
Ligue d’amitié des parlementaires (et ex-ministre du ministère de l’Économie,
du Commerce et de l’Industrie) Akihiro Ohata a résumé les principaux éléments
de l’étude conjointe et décrit la structure actuelle du commerce de
marchandises entre le Canada et le Japon. S’exprimant au nom du Canada, les
secrétaires parlementaires Keddy et Lemieux ont montré leur enthousiasme à
l’égard des négociations bilatérales et insisté sur l’attrait du Canada comme
partenaire du commerce et de l’investissement. Le secrétaire parlementaire
Lemieux s’est également réjoui du désir du Japon de réexaminer les restrictions
sur le bœuf canadien, à l’aide d’une approche fondée sur la science. Le député
Mike Wallace a fait remarquer que l’industrie de l’automobile dans sa
circonscription s’oppose à un APE entre le Canada et le Japon, mais qu’il lui a
proposé plutôt de chercher des moyens de profiter d’un accord plutôt que de
tenter de le bloquer. Il a encouragé les parlementaires japonais à donner le
même message aux industries japonaises réfractaires.
Les
parlementaires japonais ont posé plusieurs questions sur la politique
commerciale du Canada. En ce qui concerne la façon dont le Canada concilierait
les exigences préalables du PTP et son engagement envers la gestion de l’offre,
les secrétaires parlementaires Keddy et Lemieux ont déclaré que nous ne
négocierions pas à l’avance, mais que tout serait sur la table lors des
négociations, dans les domaines où nous savons que tous les participants auront
des sensibilités. En réponse à une question laissant supposer que l’ALENA était
négatif pour le Canada, le secrétaire parlementaire Keddy et le sénateur
Tkachuk ont insisté sur les retombées positives du libre-échange sur les
fabricants canadiens et sur d’autres industries canadiennes comme l’industrie
vinicole. Tous les participants japonais – même ceux qui s’opposent au PTP
proposé – ont parlé favorablement des avantages potentiels d’un APE entre le
Canada et le Japon. Un participant a évoqué le désir du Japon d’investir dans
le secteur des ressources naturelles du Canada.
Le sénateur
Tkachuk a lancé la discussion sur l’énergie et l’environnement en
insistant sur la nécessité pour le Canada de diversifier son économie au-delà
du marché américain, et de notre attrait éventuel pour le Japon en tant que
fournisseur fiable d’énergie. Il a aussi fait remarquer que nous devons
respecter nos engagements climatiques et que le Canada et le Japon croient que
les solutions aux changements climatiques doivent inclure tous les grands
émetteurs. S’exprimant au nom du Japon, la membre de la Diète Kuniko Tanioka a
décrit le coût environnemental de la catastrophe nucléaire de Fukushima, ainsi
que les conséquences de cette catastrophe sur la politique énergétique du
Japon. Elle a déclaré que le Japon doit diversifier ses sources d’énergie en
réduisant l’importance du nucléaire et elle a insisté sur l’intérêt japonais
pour les nouvelles technologies liées à la mise hors service des réacteurs, à
la manutention et au traitement du combustible usé et à la décontamination des
régions touchées par les retombées radioactives. Les participants japonais ont
décrit le régime japonais de réglementation du nucléaire avant la catastrophe
en des termes très négatifs (« en retard de 20 ans par rapport au
reste du monde ») et fait observer que la catastrophe a anéanti la
confiance dans le gouvernement. Plusieurs interlocuteurs japonais ont souligné,
blaguant à peine, l’intérêt de leur pays pour de « bonnes affaires »
concernant le GNL et le gaz de schiste du Canada; Shuji Kira, ex-secrétaire
parlementaire des Affaires étrangères, venu récemment à Ottawa, a déclaré que
l’APE était stratégique pour cette raison.
Le membre de
la Chambre basse Yuichi Goto a pris la parole en premier au sujet de la réforme
budgétaire et de la fonction publique. Il a décrit la situation alarmante
de la dette publique du Japon : plus de la moitié des dépenses de l’État
sont désormais financées par de nouveaux emprunts, les dépenses de sécurité
sociale ne cessent d’augmenter à mesure que la population vieillit, et malgré
les faibles taux d’intérêt, le service de la dette représente le quart des
dépenses publiques. M. Goto a défendu une hausse de la taxe à la
consommation du Japon (une question controversée à l’étude actuellement à la
Diète) et décrit comment la proposition du gouvernement dans ce domaine
renforcerait aussi le filet de sécurité sociale du Japon. Enfin, il a fait
remarquer que, malgré la petite taille de la fonction publique japonaise par
rapport à celles qui existent ailleurs dans le monde (31 fonctionnaires
par 1 000 travailleurs, comparativement à 78 aux États-Unis), le
Japon réduit encore plus la taille de sa fonction publique et la rémunération
des fonctionnaires. Dans sa réponse, le coprésident du GICJ Wallace a décrit le
nouveau budget du Canada et les plans pour rétablir un excédent budgétaire
d’ici 2015, notamment par des compressions dans la fonction publique. En
réponse aux questions canadiennes, les parlementaires japonais ont expliqué les
pourparlers en cours afin de réduire les avantages sociaux des membres de la
Diète et des fonctionnaires et ils ont décrit les mesures prises pour aider les
veuves non japonaises touchées par le séisme et le tsunami de 2011 (elles ont
droit à des programmes d’aide pour subvenir à leurs besoins et aussi à de
l’aide pour retourner dans leur pays d’origine si elles le souhaitent).
Le député
Ryan Cleary a jeté les bases des discussions sur la sécurité régionale
en soulignant les valeurs et les intérêts communs qui lient le Canada et le
Japon et en rappelant nos antécédents de coopération au sein des tribunes
internationales et dans les opérations des Nations Unies. Il a insisté
également sur la Déclaration conjointe du Canada et du Japon sur la coopération
en matière de politique, de paix et de sécurité de 2010 et sur le dialogue
sous-ministériel « 2+2 » inaugural, entre les sous-ministres des Affaires étrangères
et de la Défense des deux pays l’année suivante. Dans sa réponse, M. Shuji
Kira a décrit la politique de défense japonaise, y compris l’alliance
extrêmement importante entre le Japon et les États-Unis et le nouveau concept
de « défense dynamique » énoncé dans les lignes directrices sur le
programme national de défense de la fin de 2010. Il a fait remarquer que les
Forces d’autodéfense japonaises sont chargées non seulement de protéger le
Japon, mais aussi de renforcer la sécurité dans la région de l’Asie-Pacifique
et dans le monde et, dans ce contexte, il a décrit les contributions japonaises
à plusieurs missions des Nations Unies, ainsi que la réaction au récent
lancement d’un missile par la Corée du Nord. Il a insisté sur la complexité
croissante du contexte de sécurité du Japon, en raison de la menace que
constitue la Corée du Nord et de l’absence de transparence sur la hausse des
dépenses militaires de la Chine. En réponse à une question du secrétaire
parlementaire Lemieux, qui a servi dans les Forces canadiennes pendant
20 ans, M. Kira a déclaré que le public japonais apprécie davantage
les Forces d’autodéfense, en raison du rôle clé que les militaires ont joué
dans les opérations de secours après le tsunami l’an dernier, et que le Japon a
l’intention de maintenir les effectifs à des niveaux assez constants tout en
accroissant leur efficacité en appliquant le concept de la « défense
dynamique » [qui consiste à accroître la mobilité et à insister davantage
sur les forces aérienne et maritime que sur la force terrestre].
En plus de
la réunion officielle décrite ci-dessus, les consultations annuelles
officielles prévoyaient aussi un déjeuner offert par le président de la Chambre
des représentants du Japon et président de la Ligue d’amitié des parlementaires
Japon-Canada Takahiro Yokomichi, une croisière dans le port en soirée avec des
membres de la Diète et une réception à l’ambassade du Canada, des activités qui
ont toutes donné l’occasion de resserrer les liens informels entre les
parlementaires canadiens et japonais.
Visite
dans les régions dévastées du nord du Japon
Avant le
début des consultations annuelles, la délégation canadienne est allée au nord
de Tokyo pendant trois jours, afin d’observer de visu les conséquences du
séisme et du tsunami de mars 2011, ainsi que les travaux de reconstruction en
cours. Des membres de la Ligue d’amitié des parlementaires Japon-Canada l’ont
accompagnée.
Le premier
arrêt au nord a été à l’église catholique de Shiogama, dont le curé était le
père André LaChapelle, un prêtre canadien établi depuis des années au Japon et
qui est décédé à son retour de la ville voisine de Sendai après le séisme.
Marie-Josée Brassard, résidente canadienne de Sendai, qui connaissait le père
LaChapelle, a raconté sa vie et sa mort, et un groupe de paroissiens a
accueilli chaleureusement la délégation à l’église.
Un parcours
en voiture le long de la côte et des arrêts dans les villes durement frappées
d’Ishinomaki et Rikuzentakata ont donné à la délégation une bonne idée de la
destruction causée par le tsunami du 11 mars. Ishinomaki a perdu plus de
3 800 habitants, décédés ou portés disparus (2,3 % de la
population); 70 % des maisons et la plupart des usines ont été endommagées
ou détruites; et 13 % de la superficie de la ville (dont 20 % des terres
agricoles de la région) a été submergée ou inondée. Rikuzentakata, une ville
plus petite, a été encore plus durement frappée, qu’elle a perdu près de
2 000 habitants sur un total de 24 000 (soit 8 % de la
population) et presque tous ses immeubles publics. La délégation a visité
Ishinomaki en compagnie du secrétaire du ministre des Finances Jun Azumi, la
ville se trouvant dans sa circonscription. À Rikuzentakata, la délégation a
entendu le maire adjoint Takashi Kubota et le membre de la Diète Tooru Kikawada,
qui a perdu presque toute sa famille dans la catastrophe.
Ishinomaki
et Rikuzentakata ont d’ambitieux plans de reconstruction, qui rétabliront les
quartiers résidentiels et industriels et protégeront ces villes contre de
futurs tsunamis grâce à des remparts, des digues et des talus. Dans les deux
cas, la reconstruction devrait prendre jusqu’à dix ans. En plus du coût
phénoménal de ces travaux (qui sera assumé en grande partie, mais pas
entièrement par le gouvernement central), les deux villes doivent résoudre de
difficiles problèmes d’échéanciers, parce que la reconstruction des maisons,
des magasins et des usines ne peut pas débuter tant que des travaux de génie
civil de grande envergure comme la construction de digues, le rehaussement des
terrains et l’aplatissement des collines au-dessus du niveau de la mer ne sont
pas achevés. Mais jusqu’à ce que les maisons soient reconstruites et que de
nouvelles sources d’emploi soient établies, les résidents seront tentés d’aller
ailleurs et peut-être de ne jamais revenir. Pour le moment, la principale
source d’emploi local à Rikuzentakata semble être la reconstruction, et plus
particulièrement le tri et l’élimination des débris. En réponse à une question
sur ce que peut faire le Canada pour aider, les représentants de Rikuzentakata
ont insisté sur l’importance de l’emploi et peut-être d’une aide à l’industrie
de la pêche (ils ont fait remarquer qu’ils manquent de bateaux de pêche). Ils
ont aussi insisté sur l’importance de l’aide à long terme plutôt qu’à court terme.
La visite
dans le nord-est du Japon comprenait également des volets touristiques, nos
hôtes japonais souhaitant démontrer que la région est à nouveau prête à faire
des affaires et riche en culture et en paysages (par exemple, les sites
bouddhistes de Hiraizumi, désignés récemment site du patrimoine mondial de
l’UNESCO, et les îles de la baie de Matsushima, qui sont connues comme l’un des
« trois plus beaux paysages » du Japon). Les délégués ont aussi fait
une visite de courtoisie au gouverneur de la préfecture de Iwate, Takuya Tasso,
qui les a remerciés pour l’aide apportée par le Canada après la catastrophe et
ils ont participé à des dîners organisés par le gouverneur Tasso et le
vice-gouverneur de la préfecture de Miyagi, Masahiro Wako.
Visites
commerciales
Reflétant
l’importance des enjeux économiques dans les priorités canadiennes actuelles et
dans les relations entre le Canada et le Japon, la délégation parlementaire a
rencontré la fédération des organisations économiques du Japon (Keidanren), la
Chambre de commerce du Canada au Japon, et trois grands investisseurs japonais
au Canada (Sapporo, Mitsui et Toyota).
Les
secrétaires parlementaires Lemieux et Keddy ont renseigné Keidanren sur
l’état de l’économie canadienne et sur les avantages prévus d’un accord de
libre-échange bilatéral avec le Japon. M. Akio Dobashi, coprésident du
comité de Keidanren sur le Canada et directeur de Sojitz Corporation (une
maison de commerce), a exprimé l’appui de son organisation au libre-échange
bilatéral et au Partenariat transpacifique, et a déclaré que Keidanren sonde
actuellement ses membres pour cerner les priorités japonaises dans les
négociations avec le Canada. La plus grande partie de la discussion pendant le
déjeuner a porté sur le PTP, y compris nos points de vue respectifs sur les
demandes de « prénégociations » faites par les États-Unis. Interrogé
quant à savoir si son organisation appuierait le fait que le Japon négocie à
l’avance son entrée, le directeur du bureau international de Keidanren, Kazuyuki
Kinbara, a déclaré que Keidanren a demandé au premier ministre japonais de
régler les problèmes soulevés par les États-Unis s’ils sont légitimes. Il a
ajouté que les préoccupations des États-Unis concernant la Poste du Japon
avaient un certain fondement, et que le Japon avance pour dissiper les
inquiétudes américaines concernant les restrictions sur le bœuf. Il a rejeté
les plaintes américaines au sujet du secteur de l’automobile japonais,
soutenant que les fabricants américains ne réussissent pas au Japon, non pas
parce que le marché est fermé, mais plutôt parce que leurs stratégies
d’affaires ne conviennent pas (il a fait un contraste avec succès remportés par
les fabricants d’automobiles européens); mais il a reconnu qu’il pourrait y
avoir un dialogue sur les questions non tarifaires.
Les
entretiens avec la Chambre de commerce du Canada au Japon ont visé à
cerner les priorités des entreprises canadiennes dans les négociations d’un
APE. La réponse sans équivoque des participants canadiens a été qu’ils
souhaitaient des progrès dans le domaine des barrières non tarifaires.
Plusieurs gens d’affaires canadiens, en particulier dans le secteur de
l’éducation, ont exprimé leur mécontentement au sujet de la récente fermeture
de la section des visas à l’ambassade de Tokyo, contestant la décision de
discontinuer les services de visa dans un pays économiquement aussi important,
ainsi que la manière dont la décision a été mise en œuvre.
M. Fumiaki
Terasaka, président de Sapporo Breweries, a expliqué la dépendance de
son entreprise envers l’orge brassicole canadien, cultivé par les agriculteurs
de la Saskatchewan en collaboration avec Sapporo, ainsi que ses importants
investissements au Canada (elle possède les brasseries canadiennes Sleeman et
Unibroue). Conscient des problèmes de capacité de Sapporo en Amérique du Nord,
le coprésident du GICJ Wallace a encouragé Sapporo à envisager d’agrandir son
usine Sleeman à Guelph. En réponse à une observation de M. Kensuke Ogushi
(qui supervise les achats de malt et d’orge chez Sapporo) concernant le désir
de Sapporo d’avoir accès à des produits de plus grande qualité, le coprésident
du GICJ, le sénateur Tkachuk, a offert d’organiser une réunion des parties
intéressées, y compris l’Université de la Saskatchewan, la prochaine fois que
M. Ogushi viendra en Saskatchewan. En réponse à une question sur
l’incidence de l’élimination de la Commission canadienne du blé, M. Ogushi
a déclaré que Sapporo était frustrée par le système d’établissement du pris de
l’orge de la Commission canadienne du blé et espérait donc maintenant de
meilleurs prix.
Les
représentants de Mitsui & Co., l’une des plus grandes maisons de
commerce du Japon, ont décrit la taille de leur entreprise au Canada et la
diversité de ses activités, qui comprend l’exportation de charbon, de potasse,
de métaux, de canola et de porc; la distribution de produits automobiles et la
logistique (par une participation de 50 % dans Toyota Canada et la
propriété à part entière de Transfreight Van Lines); et l’énergie (intérêt de
50 % dans une centrale au gaz naturel de 1000MW en Ontario et intérêt
minoritaire dans Japan Canada Oil Sands). Ils ont exprimé leur intérêt pour des
investissements dans l’énergie renouvelable au Canada et leur appui aux
négociations de libre-échange entre le Canada et le Japon.
Chez Toyota,
le directeur général Osamu Nagata a insisté sur les activités de l’entreprise
au Canada, qui comprennent la fabrication et la R-D. Interrogé sur les
avantages potentiels d’un APE entre le Japon et le Canada, M. Nagata a
déclaré que Toyota souhaite l’élimination des droits de douane de 6,1 %
que le Canada impose sur les automobiles japonaises. Bien que ces droits
n’incitent pas Toyota à déplacer sa production du Canada au Japon (étant donné
que les coûts au Japon sont très élevés, en partie à cause du taux de change),
un accès au Canada en franchise de droits nivellerait les règles du jeu entre
le Japon et d’autres pays qui jouissent déjà de cet accès en franchise de
droits. Le coprésident du GICJ Wallace a demandé à Toyota de tenir compte de
l’impôt sur les revenus des sociétés peu élevé et durable au Canada dans le
choix de la destination des futurs investissements. En réponse à une question,
M. Nagata s’inquiétait de l’approvisionnement stable en électricité des
usines japonaises après la fermeture des réacteurs nucléaires du pays. Il a
déclaré que les réductions de la consommation d’électricité de 10 %
imposées par l’État seraient réalisables, mais les baisses de 15 à 20 %
envisagées acculeraient les petits fournisseurs de Toyota à la faillite ou les
obligeraient à se délocaliser.
La 18e
Réunion bilatérale annuelle entre les parlementaires japonais et canadiens a
été dynamique, amicale et animée. Les participants n’ont ménagé aucun effort
pour resserrer les liens existant entre leurs pays en se concentrant sur les
valeurs et les idéaux qu’ils partagent. Les entretiens ont été francs et
constructifs et ont permis aux participants de mieux connaître le point de vue
de leurs homologues. Ils espèrent poursuivre leurs discussions au cours de la
19e réunion bilatérale, en 2013, qui accueillera les parlementaires
japonais au Canada.
Un sommaire
des dépenses engagées pour cette activité est également joint en annexe.
Respectueusement
soumis,
L’hon. David Tkachuk,
sénateur
Coprésident Groupe interparlementaire
Canada-Japon
M. Mike Wallace, député Coprésident Groupe interparlementaire
Canada-Japon