Les 22 et 23 février 2007, une
délégation canadienne a participé à la Réunion d’hiver de l’Assemblée
parlementaire de l’OSCE. La délégation était dirigée par l’honorable sénateur
Jerahmiel Grafstein, qui est également trésorier de l’organisation, et aussi
composée du Sénateur Jean-Claude Rivest, des députés David Tilson, Roy Cullen
et Francine Lalonde. La délégation était accompagnée de Denis Robert,
secrétaire de délégation, et de Jean-Rodrigue Paré, conseiller.
APERÇU
DE L’OSCE
Créée en 1975 sous le nom de
« Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe » (CSCE),
l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a acquis son
appellation actuelle lors du Sommet de Budapest en décembre 1994. Les
« participants » à l’OSCE, actuellement au nombre de 56, sont
« tous les États européens, les États-Unis et le Canada »(1).
Onze autres États de la région méditerranéenne et d’Asie se sont ajoutés comme
observateurs, sous le vocable de « Partenaires pour la coopération ».
L’organisation se définit comme un instrument de premier recours pour l’alerte
précoce, la prévention des conflits et la gestion des crises dans la région.
Elle est également reconnue en tant qu’accord régional au sens du chapitre VIII
de la Charte des Nations Unies, ce qui signifie que les membres des
Nations Unies qui sont membres d’un tel accord régional
« doivent faire tous leurs efforts pour régler d’une manière
pacifique, par le moyen desdits accords ou organismes, les différends d’ordre
local, avant de les soumettre au Conseil de sécurité » (2).
L’OSCE n’est cependant pas une organisation internationale au sens strict du
droit international, c’est-à-dire que les résolutions qui y sont adoptées ne
lient pas les pays signataires sur le plan juridique.
Le budget 2007 de l’organisation
s’élève à 168,2 millions d’euros, dont près des trois quarts seront
affectés aux opérations sur le terrain dans 16 États. L’OSCE emploie quelque
3 500 personnes, soit 500 dans ses diverses institutions et 3 000 affectées
à des missions sur le terrain. Le quart de ses employés est composé de
personnel détaché des États participants.
A. Une approche inclusive, globale et
coopérative de la sécurité
C’est avant tout sa composition, dont
la présence des États-Unis et du Canada comme membres à part entière d’une
organisation traitant des enjeux de l’Europe, qui donne sa qualité spécifique à
l’OSCE. L’organisation privilégie le dialogue au caractère inclusif plutôt que
l’admission sélective. Elle permet ainsi le maintien d’un canal de
communication entre les pays occidentaux et les États moins exemplaires sur le
plan démocratique, sur des questions essentielles de sécurité. Elle favorise
également les échanges entre l’Union européenne et les États d’Asie centrale
(Kazakhstan, Ouzbékistan, Turkménistan, Tadjikistan et Kirghizistan) qui ne
sont pas membres du Conseil de l’Europe. Alors que le Conseil de l’Europe vise
avant tout l’harmonisation des pratiques démocratiques des États membres,
l’OSCE cherche à favoriser le développement d’une immense zone géographique, de
Vancouver à Vladivostok, exempte de conflits, sans que la qualité démocratique
des participants ne soit un critère d’adhésion.
Les résolutions et les activités de
l’organisation découlent d’une conception originale de la sécurité qui est
« globale », en ce sens qu’elle dépasse le seul cadre politico‑militaire.
Dans la Charte de sécurité européenne adoptée lors du Sommet d’Istanbul
en novembre 1999, les chefs d’État ou de gouvernement des États membres de l’OSCE
se sont engagés à « [traiter] les dimensions humaine, économique,
politique et militaire de la sécurité comme un tout » (3).
Toutes les formes de collaboration pacifique entre pays participants sont
considérées comme étant de nature à réduire les risques de conflit à
l’intérieur de la région. L’approche de l’OSCE est également dite
« coopérative », du fait que les 56 États jouissent tous d’un statut
égal. Les décisions sont prises par consensus plutôt que par vote majoritaire(4).
B. Capacités opérationnelles
Après la guerre froide, l’OSCE a
développé ses institutions et ses capacités opérationnelles en fonction
d’exigences ponctuelles souvent urgentes, et non d’un plan stratégique élaboré
dans une perspective à long terme. La Charte de Paris pour une nouvelle
Europe a vraiment jeté les bases de la charpente institutionnelle de
l’OSCE, en 1990.
Les opérations sur le terrain absorbent
près de 75 p. 100 du budget de l’OSCE. Le fait que celle-ci ne
possède pas de missions en Europe de l’Ouest ni en Amérique du Nord est
fréquemment mentionné par la Communauté des États indépendants pour démontrer
que l’organisation applique une politique dite de « deux poids, deux
mesures » dans ses relations avec les États participants, alors qu’elle
prétend être coopérative et égalitaire. L’OSCE rétorque que ses opérations
découlent d’engagements contractés de manière consensuelle et à l’invitation
des pays eux-mêmes. Les six missions de l’OSCE en Europe du Sud-est accaparent
la moitié du budget de l’organisation. À lui seul, le budget de la mission au
Kosovo (35,2 M€ en 2007) équivaut à celui consacré au Secrétariat de l’OSCE
(30,9 M€).
L’OSCE a un nouveau
« président-en-exercice » chaque année, choisi parmi les ministres
des Affaires étrangères des États participants. En sa qualité de premier
diplomate de l’organisation, le président en exercice jouit du soutien du
secrétariat et de son secrétaire général.
M. Miguel Angel Moratinos,
ministre des affaires étrangères d’Espagne, occupe la présidence en 2007. Le
Français Marc Perrin de Brichambaut, est le secrétaire général de
l’organisation depuis juin 2005.
C. Assemblée parlementaire de l’OSCE
Instituée par l’OSCE (alors la CSCE)
dans la Charte de Paris pour une nouvelle Europe de 1990,
l’Assemblée parlementaire (AP) a tenu sa première session annuelle à Budapest
en juillet 1992, et son Secrétariat à Copenhague est devenu opérationnel en
janvier 1993. Il s’agit d’une organisation indépendante jouissant d’un
financement distinct et possédant un pouvoir d’influence non décisionnel sur
les activités de l’OSCE. Plus de 300 parlementaires nommés par leurs
parlements respectifs se réunissent plusieurs fois par année pour débattre d’un
grand nombre de questions relatives à l’OSCE. Les parlementaires produisent
des déclarations et des rapports, et émettent des recommandations destinées à
leurs gouvernements, leurs parlements et la société civile, concernant les
trois champs d’action de l’OSCE. L’Assemblée parlementaire joue un rôle clé
dans l’observation des élections dans les États membres de l’OSCE et elle
envoie régulièrement des délégations parlementaires sur le terrain.
L’Assemblée parlementaire de l’OSCE se
réunit chaque année en juillet pour la Session annuelle, en novembre pour la
Session d’automne, en février pour la Réunion d’hiver, ainsi qu’au mois de mai
à tous les deux ans pour son Forum économique. Lors de la Session annuelle,
l’Assemblée adopte en session plénière une Déclaration finale et des
résolutions. Elle élit les 11 parlementaires formant le Bureau de l’Assemblée
(le président, 9 vice-présidents et le trésorier), de même que les présidents,
vice-président et rapporteur de chacune des trois commissions générales. Les
membres du Bureau, les présidents des commissions générales et les chefs de
délégation des États participants forment ensemble la Commission permanente.
La prise de décisions à la Session annuelle s’opère par vote de la majorité,
alors que la Commission permanente applique la règle du « consensus moins
un », sauf pour la nomination du secrétaire général, qui se fait à la
majorité. Le budget 2006-2007 de l’Assemblée parlementaire est de
2,56 M€. La contribution 2006‑2007 du Canada à l’Assemblée
parlementaire s’établissait à 141 699 €.
Le Suédois Göran Lennmarker est
président de l’Assemblée parlementaire depuis juillet 2006, et succède à
l’Américain Alcee L. Hastings. L’Américain Spencer Oliver occupe les fonctions
de Secrétaire général depuis janvier 1993. Le sénateur canadien,
l’honorable Jerahmiel Grafstein, est trésorier depuis juillet 2004. Le
sénateur canadien, l’honorable Consiglio Di Nino, est à la tête de la
délégation canadienne depuis février 2005.
SESSION D’HIVER 2007 DE L’ASSEMBLÉE PARLEMENTAIRE
Les 22 et 23 février, plus de 250
parlementaires provenant des États participants de l’OSCE, de même que des
représentants des États « Partenaires pour la coopération » se sont
réunis à Vienne. Le programme comprenait la réunion de la Commission
permanente, composée des chefs de délégation des États présents, une session
plénière d’ouverture et une session plénière de clôture réunissant les
participants aux trois commissions générales, les réunions distinctes de
chacune de ces trois commissions, ainsi qu’un débat spécial sur « la
sécurité énergétique dans la région de l’OSCE », poursuivant ainsi la
réflexion lancée par le Sommet du G8 à Saint-Pétersbourg l’été dernier.
A. Commission permanente
Lors de la réunion de la Commission
permanente, les membres du Bureau, les présidents des trois commissions
générales ainsi que les chefs de délégation ont écouté les présentations
suivantes :
·Le président Lennmarker a d’abord rappelé les
priorités de sa présidence : le renforcement du rôle de l’Assemblée
parlementaire (AP) dans les activités courantes de l’OSCE; la médiation des
« conflits gelés »; la promotion des droits de la personne; la lutte
au trafic des réfugiés; l’observation d’élections; et finalement l’Asie
centrale, avec cet enjeu important de la candidature du Kazakhstan pour la
présidence de l’OSCE en 2009, appuyée par le président de l’AP. La Commission
a d’ailleurs approuvé le choix du Kazakhstan comme hôte de la Session annuelle
de juillet 2008 de l’AP. Il a ensuite résumé la présentation qu’il a faite au
Conseil ministériel de Bruxelles en décembre 2006, ses visites, ainsi que les résultats
de la mission d’observation des élections en Serbie qu’il a dirigée.
·Le trésorier de l’Assemblée parlementaire, le
sénateur canadien Jerahmiel Grafstein, a présenté un rapport très positif
sur l’état des finances de l’organisation, annonçant avoir atteint son objectif
de doter l’organisation de réserves financières équivalant aux dépenses d’une
année budgétaire complète. Soulignant les qualités du site Web de l’AP, il a
invité les participants à proposer un lien entre leur site parlementaire et celui
de l’AP.
·Le Secrétaire général Spencer Oliver a présenté
son rapport d’activités, soulignant les efforts consacrés par le Secrétariat
aux missions d’observation des élections, et les réactions positives au
bulletin News from Copenhagen. Il a également présenté les préparatifs
de la XVIe Session annuelle qui se tiendra à Kiev en Ukraine en
juillet 2007.
·Le président Lennmarker a présenté son rapport
sur la mission d’observation des élections en Serbie. Cette mission a révélé
des tensions entre le Bureau des institutions démocratiques et des droits de
l’homme (BIDDH) de l’OSCE et l’AP au sujet des rôles respectifs des deux
organisations dans la diffusion publique des résultats des missions
d’observation des élections. Les membres de la Commission se sont ralliés à la
position du président qui a demandé la tenue d’une rencontre entre le directeur
du BIDDH, le président de l’AP et le président en exercice de l’OSCE afin d’en
arriver à un terrain d’entente qui puisse concilier les exigences d’expertise
mises de l’avant par le BIDDH et la légitimité politique que porte l’AP.
·La présidente du Groupe de travail ad hoc
sur le Bélarus, Uta Zapf (Allemagne), a annoncé la tenue d’un séminaire sur la
Politique européenne de voisinage.
B. Première session conjointe des
commissions générales
Durant la Session plénière d’ouverture,
l’Assemblée parlementaire a accueilli les présentations suivantes :
·Le président Lennmarker a souhaité la bienvenue
aux participants, notant qu’il s’agissait de la plus importante participation à
une réunion d’hiver de l’AP. Il a souligné l’importance grandissante de la
diplomatie parlementaire à l’échelle internationale, et a salué l’importante
contribution de l’AP de l’OSCE aux missions d’observation des élections, ainsi
que son apport complémentaire aux efforts gouvernementaux de résolution des
conflits.
·La présidente du parlement autrichien, Barbara
Prammer, a salué les réformes entreprises afin de faciliter l’efficacité de
l’OSCE. Elle a salué les programmes de démocratisation de l’OSCE, et souhaité
que le rôle de surveillance exercé par les parlementaires soit renforcé par une
collaboration accrue avec l’Organisation internationale des institutions
supérieures de contrôle des finances publiques, ainsi qu’avec l’Institut
international de l’ombudsman, dont le siège social est présentement à
l’Université de l’Alberta. Elle a également soutenu les efforts de l’OSCE en
faveur de l’égalité des sexes et de la lutte contre le trafic des personnes.
·M. Josep Borrell Fontelles, Représentant spécial
du président en exercice de l’OSCE, a pris la parole au nom du ministre des
Affaires étrangères d’Espagne, Miguel Ángel Moratinos. Il a insisté sur
l’importance de l’implication des parlementaires sur le plan supranational, et
a manifesté son soutien tout particulier envers les résolutions de l’AP portant
sur le renforcement des missions sur le terrain et sur la collaboration avec
d’autres organisations internationales. Il a rappelé aux parlementaires qu’ils
doivent faire preuve de patience, car le développement d’institutions et d’une
culture démocratique doit s’envisager dans une perspective à long terme.
·M. Marc Perrin de Brichambaut, Secrétaire
général de l’OSCE, a parlé de 2006 comme d’une année de consolidation, après
les difficultés rencontrées par l’organisation au cours de 2005. Il a informé
les participants de l’implantation d’un programme de planification budgétaire
axé sur les résultats et l’adoption d’un nouveau processus de prise de
décisions. Plusieurs des priorités adoptées par le Conseil ministériel de
Bruxelles en décembre 2006 ont été initiées par l’AP, notamment en ce qui
concerne le trafic des personnes et la lutte au crime organisé. Suite à la
controverse suscitée par les élections en Serbie, le Secrétaire général a
réitéré sa volonté d’appliquer pleinement les termes de l’Accord de coopération
signé entre le BIDDH et l’AP au sujet des missions d’observation des
élections. Il a noté que de nombreux défis auxquels est confrontée l’OSCE lui
sont extérieurs, évoquant la menace que les tensions entourant le statut du
Kosovo ne viennent miner de longues années d’efforts de la communauté
internationale. Selon lui, l’OSCE agit comme miroir du climat de sécurité dans
la région, et ses tensions internes reflètent des menaces réelles auxquelles il
faut prêter attention. Les doutes formulés par certains États participants à
l’égard du rôle de l’OSCE ne devraient donc pas être pris à la légère, car ils
expriment une remise en question des valeurs communes sur lesquelles s’est
construite l’OSCE.
C. Commission générale des affaires
politiques et de la sécurité
Président : M. Jean-Charles
Gardetto (Monaco)
Vice-président : M. Hans Raidel
(Allemagne)
Rapporteur : M. Kristian Pihl
Lorentzen (Danemark)
Le vice-président de la Commission a
d’abord présenté son rapport sur le suivi des résolutions adoptées par l’AP, et
donné un aperçu des actions futures de l’OSCE sur le contrôle des armements, la
lutte au terrorisme et la lutte au trafic des personnes. Il a demandé que l’AP
puisse être présente à certaines réunions gouvernementales, lorsque les
décisions qui y sont prises sont de nature à affecter le travail de l’AP.
M. Lorentzen a ensuite fait connaître
ses intentions pour le rapport qui sera présenté à Kiev. Il portera
principalement sur deux sujets : la sécurité énergétique, en particulier
la possibilité d’une meilleure collaboration entre États producteurs et États
consommateurs, ainsi que le Bélarus. À cet effet, M. Lorentzen a été invité à
se joindre au Groupe de travail ad hoc sur le Bélarus. La situation au
Kosovo continuera bien sûr d’être surveillée de près.
Le Haut-Commissaire de l’OSCE sur les
minorités nationales, M. Rolf Ekeus, a par la suite présenté les activités de
son bureau. Il a rappelé les résultats de son rapport sur les politiques
d’intégration et de diversité présentés lors de la Session annuelle de l’AP à
Bruxelles en juillet 2006.
Le Chef de la mission de l’OSCE au
Kosovo, M. Werner Wnendt, a informé la commission sur la situation qui prévaut
suite au dépôt du rapport de l’Envoyé spécial de l’ONU sur le Kosovo. La
mission de l’OSCE continuera d’avoir un rôle important à jouer, mais ce rôle
sera encore plus important si aucun accord n’est conclu. Dès que l’ONU aura
adopté une résolution sur le statut du Kosovo, la mission de l’OSCE redeviendra
une mission autonome après avoir exercé son mandat sous l’égide de l’ONU.
D. Commission générale des
affaires économiques, de la science, de la technologie et de l’environnement Président : Leonid Ivanchenko (Russie)
Vice-président : Petros Efthymiou
(Grèce)
Rapporteur : Roland Blum (France)
Le président de la Commission a
présenté un rapport sur sa participation au Forum économique et environnemental
de l’OSCE qui a porté sur la dégradation et la contamination des sols, ainsi
que sur la gestion de l’eau potable.
Le vice-président a présenté son
rapport sur le suivi des résolutions adoptées à Bruxelles en 2006, et examiné
les actions entreprises par l’OSCE en lien avec ces résolutions,
particulièrement celles portant sur la sécurité énergétique, sur le transport
aérien illicite des armes légères, ainsi que sur la surveillance des mesures de
développement social. Le rapporteur de la Commission a ensuite présenté ses
intentions de faire porter son rapport sur les conséquences économiques des migrations.
Le Coordonnateur des activités
économiques et environnementales de l’OSCE, M. Bernard Snoy, a présenté aux
parlementaires son rapport d’activités pour 2006, notamment les efforts pour
faciliter les échanges économiques pour les pays enclavés, et a informé les
participants que la question de la sécurité environnementale sera abordée au
Conseil ministériel de Madrid de novembre 2007.
E. Commission générale de la
démocratie, des droits de l’homme et des questions humanitaires
Président : Anne-Marie Lizin
(Belgique)
Vice-présidente : Cecilia Wigström
(Suède)
Rapporteur : Jesús López-Mendel
(Espagne)
Après la présentation de l’ordre du
jour par la présidente, la vice-présidente a soumis son rapport sur le suivi
des résolutions adoptées lors de la Session annuelle de Bruxelles en 2006.
Elle a particulièrement noté les progrès réalisés par suite des recommandations
de l’AP visant la lutte contre l’antisémitisme et l’intolérance. Elle a
rappelé l’importance d’assurer que l’AP continue de jouer son rôle dans le
cadre des missions d’observation des élections, le tout en conformité avec
l’Accord de coopération signé en 1997 avec le BIDDH. En ce qui touche la lutte
contre l’exploitation des enfants et le trafic des personnes, Mme
Eva Biaudet, représentante spéciale et coordonnatrice de la lutte contre le
trafic des êtres humains de l’OSCE, a été invitée à faire une présentation lors
de la Session annuelle à Kiev en juillet 2007.
Le rapporteur de la Commission a
présenté le plan du rapport qu’il entend soumettre lors de la prochaine Session
annuelle. Il portera notamment sur le lien entre les valeurs humanitaires sur
lesquelles s’est construite l’OSCE et la sécurité pour les populations des
États participants. Il a évoqué le lien entre les libertés fondamentales et la
lutte au terrorisme.
Le Représentant de l’OSCE sur la
liberté des médias, M. Miklos Haraszti, a fait porter son intervention sur le
développement de normes visant à faciliter l’accréditation des journalistes.
Il a également rappelé les actes de violence dont ont été victimes les
journalistes au cours de la dernière année. Il s’est dit préoccupé du fait que
de nombreux journalistes ont été poursuivis pour avoir révélé des secrets
d’État, et entend continuer son action dans plusieurs pays de l’OSCE afin de
décriminaliser le libelle diffamatoire.
Le directeur du Bureau des institutions
démocratiques et des droits de l’homme (BIDDH) de l’OSCE, Christian Strohal, a
présenté diverses activités de son organisation qui ne sont pas aussi visibles que
celles liées à l’observation des élections, notamment l’appui à l’élaboration
de législation portant sur la lutte au terrorisme et la bonne gouvernance.
Étant donné la controverse entourant la collaboration entre l’AP et le BIDDH
sur l’observation des élections suite aux élections en Serbie, M. Strohal a
insisté sur la méthodologie qui soutient le travail des missions d’observation,
ainsi que la nécessaire complémentarité des rôles qui mérite d’être clarifiée.
F. Débat international spécial : la
sécurité énergétique dans la région de l’OSCE
Le débat fut ouvert par le président
Lennmarker. L’élément principal a été l’utilisation des ressources
énergétiques comme armes diplomatiques. Les pressions exercées par la Russie
sur ses voisins et les conséquences de ces pressions pour la stabilité de
l’approvisionnement de l’Europe étaient clairement visées malgré les références
neutres à la situation particulière des États qui sont respectivement
producteurs, transporteurs et consommateurs. Les liens entre le développement
d’alternatives aux énergies fossiles, la protection de l’environnement et
l’indépendance énergétique face aux pays producteurs ont également été évoqués.
G. Deuxième session conjointe des
commissions générales
Lors de la session plénière finale, les
parlementaires ont écouté les présentations suivantes :
·La Représentante spéciale de l’Assemblée
parlementaire sur l’égalité des sexes, la Suédoise Tone Tingsgaard, a invité
les participants à s’impliquer activement en se joignant au réseau informel qui
s’est développé autour de la Représentante spéciale. Sur le dossier de la
représentation des femmes au sein de l’OSCE, elle n’a pas noté de progrès
significatif, ni du côté ministériel, ni du côté des délégations de l’Assemblée
parlementaire.
·Les présidents des trois commissions ont résumé
les travaux de leurs commissions respectives.
·Finalement, le président Lennmarker a conclu la
Réunion d’hiver en invitant les parlementaires à la Réunion économique qui se
tiendra à Andorre en mai, ainsi qu’à la Session annuelle de juillet qui se
tiendra à Kiev.
H. Participation des membres de la
délégation canadienne
1. Commission
permanente
Le sénateur Grafstein, en tant que
trésorier de l’organisation et chef de la délégation canadienne en l’absence du
sénateur Di Nino, était le seul membre autorisé à participer à la réunion de la
Commission permanente. Le sénateur Grafstein a reçu des éloges de la part des
participants pour son excellente gestion des finances de l’organisation. Son mandat se terminera en juillet 2007.
2. Session
plénière inaugurale
Le sénateur Grafstein, en tant que
trésorier de l’Assemblée parlementaire, a présenté son rapport sur le budget de
l’organisation.
3. Commission
générale des affaires économiques, de la science, de la technologie et de
l’environnement
Le sénateur Grafstein a recommandé la
mise sur pied d’un groupe de travail sur la conciliation entre la croissance
économique et le développement des terres agricoles. Cette recommandation
faisait suite au constat que le prix des terres agricoles augmentait plus vite
que celui des terrains résidentiels dans les grandes villes nord-américaines,
et que cela était lié à l’expansion du marché des biocarburants.
4. Débat
international spécial sur la sécurité énergétique
Le député Roy Cullen a fait une
intervention chaleureusement accueillie sur la nécessité de maintenir un
équilibre entre la sécurité de l’approvisionnement énergétique et la gestion
responsable de l’environnement (voir Annexe 3).
5. Rencontres
bilatérales
Le sénateur Grafstein a participé aux
réunions parallèles sur la dimension méditerranéenne de l’OSCE. Il a été
invité à participer à une tournée des pays de la région, notamment la Libye,
par suite des discussions amorcées lors de la Réunion d’automne, qui s’est
tenue à Malte en novembre 2006.
Respectueusement
soumis,
Sénateur Jerahmiel Grafstein
Délégation canadienne à l’Assemblée
parlementaire de l'Organisation pour la sécurité
et la coopération en Europe (AP OSCE)