Du 9 au 11 juillet 2010, l’honorable
sénatrice Janis Johnson, coprésidente de la Section canadienne du Groupe
interparlementaire Canada-États-Unis (GIP), a dirigé une délégation à la
réunion estivale de la National Governors Association (NGA) à
Boston, au Massachusetts. La délégation, également composée de l’honorable
sénateur Wilfred Moore et des députés Siobhan Coady et
David Christopherson.
RÉUNION
Fondée il y a plus de cent ans lorsque
le président Theodore Roosevelt a réuni les gouverneurs des États pour
discuter des ressources du pays, la NGA est le porte-voix des gouverneurs des
50 États, des trois territoires et des deux commonwealths des
États-Unis. À titre d’organisme de politique publique représentant les
gouverneurs auprès du Congrès et de l’administration fédérale des États-Unis
sur des dossiers de compétence fédérale qui touchent les États, la NGA élabore
et met en application des solutions aux défis que posent les politiques
publiques.
La NGA est dirigée par un président, un
vice-président et un comité exécutif formé de neuf membres. Les gouverneurs
siègent aux quatre comités permanents : développement économique et
commerce, éducation, petite enfance et main-d’œuvre, santé et services sociaux,
et ressources naturelles. Ils participent également aux activités des comités
spéciaux, des comités mixtes spéciaux et des groupes de travail.
Deux réunions sont organisées chaque
année : la réunion hivernale, à Washington D.C., et la réunion estivale,
qui peut avoir lieu à divers endroits aux États-Unis. Chaque fois que se
rencontrent les membres, qu’une séance plénière est organisée ou que siège un
comité permanent, et parfois lors des comités spéciaux et des groupes de
travail, des réunions ont lieu.
OBJECTIFS DE LA DÉLÉGATION POUR LA
RÉUNION
Le Canada et les États-Unis
entretiennent une relation mutuellement bénéfique. Selon une étude de 2010
fondée sur des données de 2008, plus de 8 millions d’emplois aux
États-Unis dépendent du commerce canado-américain. Cette année-là, les échanges
bilatéraux étaient évalués à environ 392 milliards de dollars américains :
les exportations des États-Unis vers le Canada s’élevaient à un peu plus de
161 milliards de dollars américains et les importations américaines à
partir du Canada atteignaient plus de 231 milliards de dollars américains.
Aussi, le Canada constituait le plus important marché extérieur de
34 États américains. De plus, les dernières statistiques indiquent que, au
cours d’une période de douze mois, les Canadiens se sont rendus près de 25
millions de fois aux États-Unis et qu’ils y ont dépensé près de 1 milliards de
dollars et que les résidents américains se sont rendus 10 millions de fois au
Canada et qu’ils y ont dépensé 5 milliards de dollars.
Le Groupe interparlementaire
Canada-États-Unis vise à trouver des points de convergence dans les politiques
nationales des deux pays, à instaurer un dialogue sur les points de divergence,
à favoriser les échanges d’information et à promouvoir une meilleure
compréhension entre les parlementaires sur des questions d’intérêt
commun. Les membres de la Section canadienne du GIP rencontrent
régulièrement leurs homologues américains et, au cours des dernières années,
ils ont participé à des réunions entre les gouverneurs ou les parlementaires.
Lors de ces activités, les délégués canadiens ont profité de l’occasion pour
participer à des discussions qui permettront à la section canadienne du GIP
d’atteindre ses objectifs. À la réunion estivale de 2010, les membres de la
délégation ont discuté avec 17 gouverneurs de partout aux États-Unis et
leur ont fait savoir que le Canada étaient prêts collaborer avec les États-Unis
sur des dossiers d’intérêt commun.
Lors de la réunion de 2010, il y a eu
des présentations sur divers sujets, dont certains touchent le Canada, comme la
nutrition et l’obésité des enfants, l’énergie, ainsi que l’interopérabilité des
communications et l’échange des renseignements. Il s’agit de domaines dans
lesquels nos pays peuvent certainement échanger leurs pratiques exemplaires et
travailler de concert pour atteindre leurs objectifs communs. La délégation
canadienne a également pris connaissance d’éléments très importants lors des
exposés sur la reprise économique des États-Unis et sur les perspectives en
matière de responsabilité et de réforme financières. Nos pays sont intégrés à
bien des niveaux, et la prospérité économique de nos voisins stimule la nôtre.
Les échanges avec les gouverneurs ont
permis aux membres de la Section canadienne du GIP de se rapprocher de leurs
objectifs. De plus, cette réunion, comme c’est le cas en général lorsque les
membres de la NGA se rencontrent, constitue un excellent moyen de recueillir de
l’information sur les questions qui relèvent de la compétence des États et qui
touchent le Canada. Il est prévu que les représentants permettront à la Section
canadienne du GIP participent aux prochaines réunions hivernales et estivales
de la NGA.
ACTIVITÉS DURANT LA RÉUNION
Le thème des activités de la NGA pour
cette année – y compris pour les réunions hivernale et estivale – est
« Recommandation pour la réforme de la santé : un régime responsable
de soins de santé abordable et accessible », que le gouverneur du Vermont,
le président de la NGA pour l’année en cours, a choisi.
À cette réunion, au cours de laquelle
chacun des quatre comités permanents a siégé, on a organisé un certain nombre
de séances plénières et le Comité spécial de la sécurité intérieure et de la
sécurité publique se sont réunis. Voici les séances organisées dans le cadre de
la réunion estivale :
·séance plénière d’ouverture : mettre en place un
système de soins de santé durable;
·séance mixte : Comité permanent de
l’éducation, de la petite enfance et de la main-d’œuvre et Comité permanent de
la santé et des services sociaux ‒ recette pour un avenir
sain : un examen de l’alimentation et de l’obésité chez les enfants;
·Comité permanent des ressources
naturelles ‒ tirer parti des ressources énergétiques des États-Unis;
·Comité spécial sur la sécurité intérieure et la
sécurité publique ‒ répondre à
l’appel : l’interopérabilité des communications et l’échange des
renseignements;
·séance plénière : table ronde sur la refonte des
gouvernements des États
·Comité permanent du développement économique et
du commerce ‒ les États et l’économie : sur le chemin
de la reprise;
·séance plénière de clôture ‒ le
déficit du budget fédéral : risques et défis.
À la fin de la réunion estivale, le
gouverneur de la Virginie-Occidentale, Joe Manchin, est devenu président de la
NGA pour la prochaine année et il a choisi de mettre de l’avant l’initiative « Aller
jusqu’au bout pour mieux affronter la concurrence ». Cette initiative vise
à accroître le nombre d’obtentions de baccalauréats ou de certificats
universitaires en améliorant la productivité des établissements d’enseignement
supérieur des États-Unis, en adoptant des mesures communes sur le plan de
l’enseignement supérieur et de la productivité en vue de faire le suivi des
progrès des États et de comparer le rendement des États et des institutions, et
en élaborant des pratiques exemplaires et une liste de solutions possibles en
matière de politiques afin d’atteindre des taux accrus d’obtention de diplômes.
Le présent rapport donne un aperçu des
principaux points soulevés lors des séances plénières et des séances des
comités permanents choisis.
METTRE EN PLACE UN SYSTÈME DE SOINS
DE SANTÉ DURABLE
Samuel Palmisano, IBM
·Les gouverneurs et les chefs d’entreprise
doivent mettre l’accent sur les objectifs à court terme et sur les mesures en
vue de résoudre la crise financière.
·Si le ralentissement économique n’est qu’une
étape d’un cycle, il est possible d’« attendre que l’orage passe »,
mais, si ce n’est pas le cas, il faut prendre, notamment, des mesures de
surveillance et de réglementation.
·L’avenir des États-Unis est en jeu et des
mesures doivent être prises afin que les États-Unis puissent faire face à la
concurrence mondiale à l’avenir.
·La Chine n’est plus un simple fabricant mondial
à faible coût, et ceux qui continuent de la percevoir ainsi pourraient en subir
les conséquences.
·Le ralentissement économique mondial nous permet
de prendre des mesures afin d’apporter des changements en profondeur.
·Les gouverneurs exploitent les systèmes qui
permettent aux particuliers et aux entreprises de mener leurs activités à bien;
par conséquent, les gouverneurs doivent prendre des décisions qui apporteront
des changements en profondeur.
·IBM s’y connait au sujet du bon fonctionnement,
de la résistance et de la fiabilité des systèmes.
·En ce qui concerne les systèmes, il est
important :
Øque leurs objectifs soient clairs;
Øque leurs éléments soient interreliés;
Øqu’ils puissent s’adapter aux circonstances,
souvent en temps réel.
·En ce moment, le « système » de soins
de santé des États-Unis n’est pas un système comme tel, mais une série de
petites entreprises artisanales.
·Le « système » de soins de santé des
États-Unis devait viser la qualité des soins de santé et cibler davantage le
bien-être et la prévention.
·L’objectif devrait être des soins de santé plus
rapides, plus sûrs, et plus complets, à meilleur marché, performants et d’une
qualité en constante amélioration.
·En ce moment, le système de soins de santé des
États-Unis n’est pas « fonctionnel »
·Les coûts liés aux soins de la santé devraient
augmenter de 70 % au cours des dix prochaines années.
·Grâce aux incitatifs de bien-être qu’offre IBM à
ses employés, ceux-ci sont en meilleure santé et les coûts des soins de santé
sont moins élevés.
·Les gouverneurs peuvent faire preuve de
leadership dans quatre domaines :
Øétablir des normes pour les données en soins de
santé – les données doivent être utiles et exactes, et les renseignements
doivent circuler et être interreliés;
Øveiller à la conception et à la production de
systèmes plus « intelligents » – l’intelligence doit faire
partie de la conception du système, car il est trop difficile de rendre le
système intelligent une fois qu’il est conçu;
Øpromouvoir la collaboration – les parties
intéressées devraient se serrer les coudes et travailler de concert pour
résoudre les problèmes;
Øveiller à ce que les politiques et l’éthique
nécessaires soient en place – il existe de nombreux défis sur le plan sociétal
et éthique, comme la sécurité des renseignements, et il faut renforcer le
soutien.
David Cutler, Université Harvard
·Un système qui « fonctionne bien »
entraînera de meilleurs résultats.
·La réforme du système de soins de santé devra se
faire à l’échelle des États afin qu’il fonctionne bien et que les citoyens en
bénéficient.
·La qualité des soins de santé doit s’améliorer,
tandis que leurs coûts doivent diminuer; on devrait mettre l’accent sur de
meilleurs soins de santé au coût le moins élevé possible.
·Comme le système de soins de santé actuel génère
un énorme gaspillage des ressources, on peut y apporter des changements
bénéfiques de plusieurs façons.
·Les coûts des soins de santé représentent
environ un tiers du budget, et un tiers de ce montant est gaspillé.
·Parmi les « outils favorisant le
changement », mentionnons :
Øla collaboration, notamment entre les secteurs
privé et public;
Øla modification des règles qui régissent le
financement;
Øl’innovation, qui devrait entraîner une
meilleure qualité des soins à de plus faibles coûts.
·Trop souvent, on ne fournit pas aux patients les
soins dont ils ont besoin.
·Les erreurs médicales coûtent 30 milliards de
dollars chaque année.
·Les services de soins de santé sont désorganisés
(p. ex. une personne peut subir le même examen médical plus d’une fois).
·Les soins de santé ne seront pas mieux
« prodigués » tant qu’ils ne seront pas mieux organisés.
·Les entreprises qui ont réussi devraient servir
de modèle afin que soient fournis de bons services. Voici certains des
principaux éléments dont il faut tenir compte:
Øbien recueillir les renseignements – qui fait
quoi et pourquoi, et quelle est la meilleure façon de faire le travail;
Øfaire en sorte que « poser les bons
gestes » devienne « rentable » – par exemple, indemniser les
médecins qui font de la prévention plutôt que de traiter les patients.
·Un tiers du temps passé au travail par les
infirmiers est consacré à des tâches administratives.
·Voici certaines des principales recommandations
pour l’amélioration des soins de santé :
Ørationaliser les tâches administratives liées
aux soins de santé afin de réduire les coûts;
Ørecueillir et analyser les bonnes données
médicales;
Øveiller à ce que les fonds soient alloués à des
domaines qui peuvent améliorer le système et bien distribuer les incitatifs,
notamment grâce à une réforme du système de paie;
Øêtre ouvert à de nouveaux partenariats et
appliquer les principes du secteur privé aux services de soins de santé.
·Pour combattre l’obésité, le prix effectif de la
malbouffe devrait être augmenté, entre autres, au moyen d’une taxe ou
d’incitatifs alloués aux entreprises qui offrent des programmes de bien-être.
RECETTE POUR UN AVENIR SAIN :
UN EXAMEN DE L’ALIMENTATION ET DE L’OBÉSITÉ CHEZ LES ENFANTS
L’Honorable Tom Vilsack, ministère
de l’Agriculture des États-Unis
·70 % du budget du ministère de
l’Agriculture est consacré aux programmes alimentaires.
·L’obésité infantile entraîne une augmentation du
coût des soins de santé; pour y remédier, il faut notamment que les enfants
aient un régime équilibré et nutritif et qu’ils fassent de l’exercice.
·L’obésité infantile a des répercussions sur la
sécurité nationale, car les jeunes adultes obèses ne sont pas en mesure de faire
leur service militaire.
·La force d’un pays réside dans celle de ses
enfants.
·L’initiative Let’s Move, lancée par la première
dame, Michelle Obama, est conçue pour remédier au problème de l’obésité
infantile.
·Beaucoup moins d’enfants participent aux programmes
alimentaires durant l’été qu’aux programmes de petit-déjeuner et de déjeuner
dans les écoles.
·Pour que les participants au programme
alimentaire n’aient plus honte, il faut servir des repas à tous les enfants se
trouvant dans une classe.
·17 millions d’enfants américains vivent dans un
foyer aux prises avec un problème d’insécurité alimentaire.
TIRER PARTI DES RESSOURCES
ÉNERGÉTIQUES DES ÉTATS-UNIS
Cathy Zoi, ministère de l’Énergie
des États-Unis
·Les États-Unis devraient s’efforcer de devenir
les chefs de file mondiaux de l’exportation d’innovations en matière d’énergie.
·En mettant l’accent sur la préservation et
l’efficience, on pourrait faire d’importantes économies.
·La Chine fait des investissements importants
dans l’énergie renouvelable.
Nicholas Akins, American Electric
Power
·À l’avenir, il faut que toutes les ressources
énergétiques soient durables.
·Les techniques de captage et de stockage du
carbone nous permettront de « maintenir le charbon dans le coup ».
·Il existe des technologies qui captent 90 %
du dioxyde de carbone du charbon; le taux de captage pour le gaz naturel est de
80 %.
·Les objectifs ou les cibles, tout comme leurs
échéanciers, doivent être raisonnables.
Regina Hopper, America’s Natural
Gas Alliance
·Les États-Unis possèdent plus de gaz naturel que
l’Arabie Saoudite possède de pétrole.
·Il est important de tenir compte des facteurs
géopolitiques en lien avec la mise en valeur de shales gazéifères, car ils
peuvent « changer la donne ».
·On trouve des shales gazéifères aux États-Unis et
au Canada.
·À l’avenir, toutes les sources d’énergie seront
importantes et devront être mieux exploitées afin de garantir la croissance
économique et la création d’emploi.
· La combustion du gaz naturel se fait sans trop
polluer et n’émet que très peu, ou pas, d’oxyde de diazote, de dioxyde de
souffre ou de mercure.
·Les États-Unis sont le plus grand producteur de
gaz naturel du monde.
ALLOCUTION DURANT LE DÉJEUNER
David Gergen, Harvard University
et analyste politique principal à CNN
·Les États-Unis traversent une période difficile,
et on prévoit que la situation empirera; des décisions difficiles doivent être
prises, notamment à l’échelle étatique et locale.
·Une crise financière est inévitablement suivie
par une crise fiscale.
·Les décideurs doivent être prêts à faire des
choix difficiles et éviter de se laisser tenter par l’inaction.
·Nous observons l’essor des pays émergents, dont
la Chine et l’Inde, plutôt que la progression des pays occidentaux.
·Les États-Unis ont atteint un point d’inflexion
stratégique où la situation pourra soit s’améliorer, soit se détériorer.
·Le gouvernement fédéral américain réagit bien
aux situations de crise, mais il a de la difficulté à remédier aux situations
chroniques.
·Les États-Unis ont déjà été en meilleure
position pour affronter la concurrence, et la main-d’œuvre américaine n’est
plus aussi instruite qu’elle l’était.
·La qualité du système d’éducation d’un pays lui
procure un avantage technologique et la force pour faire face à la concurrence.
·Les États-Unis ont passé de la première à la
quinzième position à l’échelle mondiale en ce qui a trait au nombre de diplômés
de niveau postsecondaire.
·Les choix qui sont faits aujourd’hui auront des
répercussions très profondes sur l’avenir
·Si on laisse le passé prendre le dessus sur le
présent, on perd l’avenir.
TABLE
RONDE SUR LA REFONTE DES GOUVERNEMENTS D’ÉTAT
Alan
Murray du Wall Street Journal a animé une discussion au cours de
laquelle il a posé des questions aux gouverneurs. Au début de la discussion, il
a indiqué que les États-Unis traversent en ce moment la pire crise financière
depuis la grande dépression et que la croissance de l’emploi est extrêmement
lente.
M. Murray
a d’abord demandé quels gouverneurs avaient traversé la crise sans réduire les
fonds alloués à l’éducation. Le gouverneur Heineman (Nebraska) a
affirmé que son État accordait une grande priorité à l’éducation puisqu’elle
est liée à l’emploi. Le gouverneur Paterson (New York) a indiqué que,
dans son État, les défenseurs de l’éducation et ceux des soins de santé se
faisaient concurrence, et le gouverneur O’Malley (Maryland) a signalé
que, il y a six ans, son État s’était engagé à financer l’éducation de
façon plus équitable; plus récemment, les impôts ont légèrement été augmentés à
cette fin.
M. Murray a ensuite demandé quels
États n’avaient pas augmenté les impôts durant la récente crise économique et
financière. Le gouverneur Douglas (Vermont) a souligné que son État a
diminué les impôts et n’a pas réduit les dépenses en éducation durant la crise,
et le gouverneur O’Malley (Maryland) a affirmé que, tout comme son
homologue du Vermont, les impôts avaient été réduits dans son État et que
85 % des résidents bénéficiaient de baisses d’impôt. Le
gouverneur Baldacci (Maine) a indiqué que les impôts de son État
n’avaient pas été augmentés pour atteindre l’équilibre budgétaire et que son
État avait plutôt appris à gérer les ressources de façon plus efficiente. Le
gouverneur Patrick (Massachusetts) a affirmé que la plupart des États
adoptent une approche mixte pour gérer la crise et que, d’après lui, la crise
offre des possibilités; certaines réformes sont adoptées, alors qu’elles ne
pourraient pas l’être à aucun autre moment. Selon la
gouverneure Gregoire (Washington), les impôts de certains résidants
de son État ont augmenté et les étudiants de niveau postsecondaire doivent
composer avec des frais de scolarité plus élevés.
M. Murray a poursuivi en demandant
aux gouverneurs si les États devraient réclamer que le gouvernement fédéral
finance davantage les soins de santé. Le
gouverneur Quinn (Illinois) a affirmé que les soins de santé
constituent un droit fondamental et que l’économie se porte bien si la
population est en bonne santé et instruite; c’est pourquoi le gouvernement
fédéral doit apporter une plus grande contribution financière. Selon le
gouverneur Freudenthal (Wyoming), il faut que la population cesse de
se demander ce que le gouvernement devrait faire, et fait, pour eux; selon lui,
les particuliers devraient assumer une part plus importante des dépenses. Le
gouverneur Douglas (Vermont) a affirmé que si les États avaient plus
de marge de manœuvre pour disposer des fonds alloués par le gouvernement
fédéral, ils pourraient mettre l’accent sur le bien-être et la prévention, et
le gouverneur Herbert (Utah) a signalé que les États avaient
l’occasion et la responsabilité de faire preuve de leadership face à la réforme
du système de santé. Le gouverneur Beebe (Arkansas) a affirmé qu’il
fallait apporter des changements systémiques au financement du système de santé,
soit modifier le modèle du paiement à l’acte afin de remédier aux problèmes
relatifs à la qualité et aux coûts des soins de santé. Selon lui, les États ne
sont pas à l’origine du problème, et le gouvernement fédéral peut
« diriger la réforme, la suivre ou se tasser du chemin ». Tout comme
le gouverneur Douglas, le gouverneur Beebe a appuyé la notion de
flexibilité accrue. D’après le gouverneur Ritter (Colorado), les États
devraient examiner les données relatives aux soins de santé et choisir la
meilleure option pour l’avenir.
Les gouverneurs ont ensuite expliqué
quelle mesure prise par leur gouvernement s’était révélée la plus avantageuse
pour l’avenir de leur État. Le gouverneur Bredesen (Tennessee) a
mis l’accent sur la création d’emplois, qui, selon lui, est la seule façon de
favoriser la croissance de l’économie, et il a indiqué que les incitatifs
accordés par son gouvernement ont été revus afin de provoquer la croissance de
l’économie et de conserver les emplois et les entreprises. Le
gouverneur Herbert (Utah) a parlé de la création d’un
« environnement fertile » dans lequel les entreprises peuvent
prospérer, et le gouverneur Sanford (Caroline du Sud) a affirmé que les
États devront se montrer plus efficients l’an prochain lorsque les mesures de
relance mises en œuvres par le gouvernement fédéral prendront fin. Les
gouverneurs Baldacci (Maine), Ritter (Colorado),
Gregoire (Washington) et Freudenthal (Wyoming) ont mis l’accent sur
des dossiers relatifs à l’énergie, notamment sur les sources d’énergie
traditionnelles et renouvelables, ainsi que sur la recherche et le
développement.
Dans le cadre de la discussion sur les
mesures avantageuses, le gouverneur Rounds (Dakota du Sud) a fait mention
de la création de centres d’affaires dans son État, le gouverneur Markell (Delaware)
a souligné que son gouvernement a mis l’accent sur l’éducation et, sensiblement
dans la même veine que son homologue du Delaware, le
gouverneur O’Malley (Maryland) a indiqué qu’il fallait également
investir pour développer les compétences des travailleurs en innovation et en
création. Selon lui, les frais d’études universitaires devraient être moins
élevés et on devrait établir un lien entre l’innovation et les entrepreneurs.
Enfin, le gouverneur Beebe (Arkansas) a plaidé en faveur de la formation
continue et a souligné le lien entre l’éducation et le développement
économique, et le gouverneur Brewer (Arizona) a indiqué que les
entreprises doivent savoir que le gouvernement est stable et que la
main-d’œuvre est instruite.
M. Murray a poursuivi en demandant aux
gouverneurs de nommer la mesure qu’il souhaiterait avoir pris afin que leur
État soit en position d’affronter l’avenir. Un certain nombre de
gouverneurs, notamment les gouverneurs Brewer (Arizona),
Douglas (Vermont), Sanford (Caroline du Sud), Beebe (Arkansas),
Heineman (Nebraska), O’Malley (Maryland) et
Patrick (Massachusetts) ont mentionné la réforme fiscale et fait état
d’impôts de toutes sortes. Le gouverneur Quinn (Illinois) a parlé de
mesures donnant aux électeurs les moyens d’agir, le gouverneur
Ritter (Colorado) a fait état de l’enseignement supérieur et le gouverneur
Patrick (Massachusetts) a fait mention de la création de services à
« guichet unique » pour les personnes défavorisées. Enfin, le
gouverneur Christie (New Jersey) a mis l’accent sur la réduction des
dépenses de façon à améliorer la compétitivité, le gouverneur
Markell (Delaware) a parlé de l’accès au crédit abordable et le gouverneur
Herbert (Utah) a affirmé que chaque État a des défis et des potentialités qui
lui sont propres et doivent donc trouver des solutions sur mesure.
La dernière question de M. Murray aux
gouverneurs portait sur les mesures que doit prendre le gouvernement fédéral
pour aider les États. Selon le gouverneur Sanford (Caroline du Sud), il
faut que le gouvernement fédéral adopte une politique fiscale durable et agisse
comme un véritable partenaire des États. Le
gouverneur Ritter (Colorado) a discuté de l’accès au crédit pour les
petites entreprises et le gouverneur O’Malley (Maryland) a mentionné
l’accès au crédit et aux investissements dans l’infrastructure. Enfin, le
gouverneur Douglas (Vermont) a parlé des responsabilités extrabudgétaires
des États et le gouverneur Markell (Delaware) a fait état de l’ouverture
aux marchés d’exportation.
LES ÉTATS ET L’ÉCONOMIE : SUR LE
CHEMIN DE LA REPRISE
Yolanda Kodrzycki, Banque
fédérale de réserve de Boston
·L’économie mettra sans doute du temps à se
rétablir, peut-être seulement en 2015.
·Comme lors des deux récessions qui ont précédé
celle-ci, l’économie connaît une croissance timide.
·La reprise à l’échelle nationale sera sans doute
lente pour deux raisons :
Øles consommateurs font attention à leurs
dépenses;
Øles économies des pays étrangers tournent au
ralenti, ce qui nuit aux exportations américaines.
·En ce moment, on ne prévoit pas de récession à
double creux
·La reprise économique à l’échelle nationale ne
garantit pas le redressement des finances publiques de chacun des États, et la
croissance de l’emploi ne se produit pas nécessairement au même rythme que la croissance
du produit intérieur brut.
·En 2011, les impôts fonciers seront probablement
beaucoup moins élevés que ceux des années précédentes.
·À court terme, les gouvernements des États ne
peuvent pas faire grand-chose pour contribuer à la reprise économique.
·Il faut former la main-d’œuvre du pays; les
frais d’études postsecondaires doivent être abordables.
·Voici cinq domaines dont on doit tenir compte :
Øla productivité de la main-d’œuvre;
Øl’innovation comme moteur de recherche et de
développement;
Øle lien entre l’économie et l’énergie non
polluante;
Øla formation de la main-d’œuvre et les frais
d’études postsecondaires abordables.
Øla concurrence internationale des travailleurs
qualifiés.
LE
DÉFICIT BUDGÉTAIRE FÉDÉRAL : RISQUES ET DÉFIS
L’ancien
sénateur Al Simpson, Commission nationale sur la responsabilité financière
et la réforme
·Dans une très large mesure, les États-Unis sont
financés par la Chine et d’autres pays; toutes les dépenses autres que les
soins de santé, l’assurance-maladie et la sécurité sociale sont financées par
des sources de financement étrangères.
·On peut élaborer un plan qui permettrait de
stabiliser la sécurité sociale pour au moins les 75 prochaines années.
Erskine
Bowles, Commission nationale sur la responsabilité financière et la réforme
·Les États-Unis traversent la crise économique la
plus prévisible de leur histoire; c’est une simple question de calcul.
·La dette des États-Unis est un
« cancer ».
·La croissance économique ou de nouveaux impôts
ne pourront pas sortir les États-Unis de la crise actuelle.
·Les États-Unis doivent réduire leurs dépenses,
augmenter leurs revenus ou faire les deux
·Lors du dernier sommet des pays du G20 à
Toronto, au Canada, une des principales. préoccupations était la façon de
protéger la reprise économique, qui est si fragile; les dirigeants ont approuvé
deux objectifs :
Øréduire le déficit en proportion du produit
intérieur brut d’ici 2013;
Østabiliser la dette en proportion du produit
intérieur brut d’ici 2015.
·Les deux objectifs approuvés par les dirigeants lors
du sommet des pays du G20 à Toronto peuvent être atteints par les États-Unis,
mais il ne sera pas facile de le faire
·Le travail de la Commission nationale sur la
responsabilité financière et la réforme sera guidé par un certain nombre de
principes, notamment :
Øne prendre aucune mesure qui ne protège pas les
membres les plus vulnérables ou désavantagés de la société;
Øcontinuer d’investir dans des domaines qui
renforceront la position des États-Unis afin qu’ils puissent affronter la
concurrence, comme l’éducation, l’innovation, ainsi que la recherche et le
développement;
Øassurer la sécurité du pays;
Øsimplifier le code de l’impôt et élargir sa
base.
Respectueusement soumis,
L’hon.
Janis G. Johnson, sénateur
coprésidente
Groupe interparlementaire
Canada-États-Unis
Gord Brown, député
coprésident
Groupe interparlementaire
Canada-États-Unis