La
délégation parlementaire de la Section canadienne qui a participé à la réunion
de la Commission des affaires parlementaires de l’Assemblée parlementaire de la
Francophonie (APF) tenue à Sofia (Bulgarie) du 22 au 24 mai 2007 a l'honneur de
présenter son rapport. Composée de l’honorable Pierre De Bané, sénateur et
président de la Commission, la délégation était accompagnée de monsieur Jean
Michel Roy, secrétaire administratif de la Section.
Les
sections suivantes étaient représentées : Andorre, Bulgarie, Canada,
Communauté française de Belgique, France, Gabon, Jura, Macédoine, Mali, Maroc,
Niger, Roumanie, Suisse et Vallée D'Aoste.
Le
mardi 22 mai 2007
Avant le
début des travaux de la Commission, le vice-président de l’Assemblée nationale
de la République de Bulgarie, monsieur Younal Lyoutfi, a souhaité la bienvenue
aux participants.
Communication
du président de la Commission
Le sénateur
Pierre De Bané, président de la Commission, a fait un bref résumé du mandat de
celle-ci et de ses activités. La Commission des affaires parlementaires a une
particularité par rapport aux trois autres commissions de l’APF. Outre les
rapports de fond, elle examine les rapports de suivi des programmes de
coopération interparlementaire. L’APF met en effet en œuvre des programmes de
coopération interparlementaire menés en collaboration avec l'Agence intergouvernementale
de la Francophonie.
Parmi ceux-ci,
on retrouve le programme Noria qui répond aux besoins
en renforcement des capacités en matière de production, de gestion et de
diffusion de l’information législative interne de certains parlements
francophones du Sud. Par ailleurs, un programme d’appui à
la création du site internet des Assemblées a été mené en 1999-2000. Il a été
limité dans le temps mais a abouti à la mise en ligne effective des sites des
Assemblées du Gabon, du Cameroun, de Guinée, du Mali et du Niger, et la
formation de leurs webmestres.
De plus, il
existe deux programmes de formation différents : les séminaires
parlementaires, fondés sur le principe d’un échange d’expériences entre
parlementaires-conférenciers chevronnés et parlementaires exerçant leur premier
mandat, les élections législatives dans les pays du Sud entraînant souvent un
important renouvellement des parlementaires ; et les stages qui
s’adressent aux fonctionnaires parlementaires.
Enfin, il y a
le Parlement francophone des jeunes, qui se tient tous les deux ans au moment
de la Session, et un nouveau programme visant à soutenir les Parlements
nationaux des jeunes qui a été mis en œuvre au courant du biennum 2004-2005.
La Commission
suit également les missions d’observation électorales de la Francophonie
auxquelles participent des parlementaires de l’APF et a créé en son sein un
groupe de travail chargé de mener une réflexion sur la participation de l’APF à
ces missions.
Par la
suite, les rapports suivants ont été présentés :
La
protection internationale des réfugiés
Madame Martine
Bondo (Gabon)a présenté le rapport. Elle a
affirmé qu’afin de consolider la paix dans un monde en mutation permanente, les
parlementaires devaient jouer le rôle qui leur incombait soit celui de mener
des plaidoyers auprès de leur Parlement respectif au sein de l’Espace
Francophone, afin d’anticiper et prévenir les mouvements massifs de populations
dans les points chauds du globe. Pour y parvenir, il faudrait mettre en place
un système d’alerte précoce et déployer une équipe d’observateurs
internationaux pour détecter d’éventuels problèmes et tenter de les résoudre
avant qu’ils ne dégénèrent en conflit.
Madame Bondo
est d’avis que ces efforts seront utiles, mais qu’il incomberait aux gouvernements
et aux instances politiques nationales et internationales, la responsabilité de
prendre les décisions politiques adéquates, pour trouver des solutions à ces
problèmes.
En terminant,
madame Bondo a déclaré ce qui suit : « Il est très important que nous
prenions à cœur cette préoccupation, car notre voisin d’aujourd’hui peut
devenir le réfugié de demain. »
Les
missions d’observations des élections
Madame
Françoise Schepmans (Communauté française de Belgique) a
présenté le rapport de suivi des missions d’observation électorales, qui
retrace les missions auxquelles l’APF a participé depuis la dernière Session de
juillet 2006. Ce rapport rend compte des missions d’observation de
l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) dans les pays
suivants :
·République Démocratique du Congo. Premier tour de l’élection présidentielle et scrutin législatif du 30
juillet 2006 ; second tour de l’élection présidentielle et élections
provinciales du 29 octobre 2006 auxquels des experts
venant du Canada ont participés.
·Mauritanie. Élections
législatives et municipales du 19 novembre 2006 ; premier tour de l’élection
présidentielle du 11 mars 2007 et deuxième tour de l’élection présidentielle du
25 mars 2007.
·Sénégal. Élection
présidentielle du 25 février 2007 à laquelle a également participé des experts
venant du Canada.
Madame Michèle
André (France) a présenté le rapport du Groupe de réflexion sur les missions
d’observation des élections. Le rapport sous forme de bilan fait état des principales
critiques formulées à l’endroit de la participation de l’APF aux missions
d’observation organisées par l’OIF.
·De manière récurrente l’APF déplore d’être saisie
top tardivement pour l’envoi d’observateurs.
·L’OIF détermine le nombre de parlementaires
participant aux différentes missions privant ainsi l’APF du choix des missions
qu’elle souhaite privilégier.
·La visibilité de la Francophonie au regard des gros
bataillons déployés par l’Union européenne ou l’OSCE qui opèrent une plus
grande sélection mais qui envoient des missions plus étoffées.
·Les missions d’observation francophones reposent
sur le principe de l’invitation du pays concerné.
·Les missions d’observation sans être exagérément
onéreuses entraînent des dépenses non négligeables.
·Les modalités concrètes de l’observation
mériteraient d’être actualisées à la lumière de l’expérience de ces quinze
dernières années.
·L’observation se limite le plus souvent aux
conditions de déroulement du scrutin.
Pour répondre
à ces critiques, madame André a proposé les recommandations suivantes qui
pourraient être mises en place avec l’OIF :
·Favoriser les synergies. L’APF ne pouvant être
présente à toutes les étapes du processus électoral faire en sorte de favoriser
les synergies. Ainsi les rapports des experts dépêchés par l’OIF avant
l’élection pourraient être communiqués au secrétariat de l’APF pour transmission
aux membres de la mission.
·Planifier les missions.L’APF pourrait être
associée au choix des élections à observer et pourrait ainsi aboutir à une
véritable planification des missions envisagées sur l’année.
·Réaffirmer le rôle primordial des parlementaires
dans l’observation électorale.En effet, déterminer si une élection a
été fiable et transparente ne se limite pas à constater si les électeurs votent
ou pas. Il faut porter un jugement sur un processus en évolution qui constitue
une étape déterminante même si elle est imparfaite vers la démocratie. La
qualité et l’expertise uniques que possèdent les parlementaires leur confèrent
dans ce domaine une grande autorité morale.
·Accentuer la visibilité de la Francophonie. Il
convient de renforcer la valorisation et la médiatisation des actions
d’observation électorale.
·Améliorer le suivi par des sanctions ou par des
actions de coopération plus ciblées.
·Renforcer le dispositif d’appui et veiller plus
particulièrement à l’organisation logistique de ces missions.
De plus, les
recommandations suivantes visant à adopter une méthodologie rigoureuse
pourraient être mises en œuvre au sein même de l’APF.
·Choisir en amont les missions auxquelles l’APF
souhaite participer à la lumière de plusieurs critères (situation politique, crédibilité
du processus électoral etc.).
·Établir les règles de désignation des
candidats : opérer une sélection rigoureuse des observateurs en
privilégiant ceux qui ont une bonne connaissance du pays et leur assurer les
éléments d’information nécessaires à l’accomplissement de leur mission.
·Mettre au point d’un petit opuscule de
l’observation à l’attention des parlementaires.
·Établir un tableau semestriel des élections avec
les candidats observateurs.
Les
séminaires parlementaires et les stages de formation
Madame Ramatou
Rahimou (Niger)a présenté le rapport. Depuis sa
dernière réunion à Rabat (Maroc) au mois de juillet 2006, l’APF a tenu deux
séminaires parlementaires, en République Centrafricaine et en Haïti, et a
organisé un stage de fonctionnaires parlementaires.
En octobre
2006 s’est déroulé à Bangui (République centrafricaine), un séminaire
parlementaire sur le thème général « Les pouvoirs du Parlement ». Ce
séminaire a été organisé en collaboration avec le Parlement centrafricain, à
l’intention des parlementaires de ce pays.
Le séminaire a
permis d’aborder plus spécifiquement les thèmes suivants : le pouvoir
législatif du Parlement ; le pouvoir de contrôle du Parlement et le rôle
de la majorité et de l’opposition dans le travail parlementaire.
En mars 2007
s’est déroulé à Port-au-Prince, République d’Haïti, un séminaire parlementaire sur le thème général « Démocratie
et bonne gouvernance ». Ce séminaire a été organisé en collaboration avec
le Parlement haïtien, à l’intention des parlementaires de ce pays.
Le séminaire a
permis d’aborder plus spécifiquement les thèmes suivants : la fonction
législative du Parlement ; la fonction de contrôle du Parlement ; les
mécanismes de stabilité gouvernementale et les groupes politiques
parlementaires.
Le
mercredi 23 mai 2007
La vie
des assemblées dans l’espace francophone : recueil des procédures et des
pratiques parlementaires
Madame Michèle
André (France) a présenté le rapport de synthèse du Chapitre II portant sur le
mandat parlementaire.
Ce chapitre
regroupe les informations figurant dans les contributions des sections membres
qui permettent de décrire les principales caractéristiques du mandat
parlementaire tel qu’il est conçu dans les parlements francophones. Il s’agit,
en fait, d’un ensemble de données hétérogènes concernant aussi bien le régime
électoral, la durée du mandat ou le régime de protections dont bénéficient les
parlementaires dans l’exercice de leurs fonctions, qu’ils soient députés ou,
lorsque le Parlement est bicaméral, sénateurs.
La section
canadienne a déjà fait parvenir sa contribution à la rédaction des chapitres 1
à 4.
Le
parlement francophone des jeunes (PFJ) et les parlements nationaux des jeunes
Madame Martine
Bondo (Gabon) a présenté le rapport. Ainsi, conformément
à la décision du Bureau de l’APF, les jeunes participants à la quatrième
session du PFJ qui se déroulera à Libreville (Gabon) en juillet se répartiront
en quatre commissions au champ de compétences identiques à celui des
commissions de l’APF, chacune devant essentiellement travailler sur un texte
relevant de son domaine de compétence. Les thèmes retenus sont les suivants :
·Commission politique :
Les jeunes et la prévention des conflits.
·Commission de l’éducation, de la communication
et des affaires culturelles : Jeunesse
francophone, problèmes migratoires et VIH/sida.
·Commission des affaires Parlementaires :L’inscription des jeunes sur les listes électorales.
·Commission de la coopération et du développement : Face aux nombreux flux migratoires, quelles politiques
migratoires pour l’avenir ? Le point de vue de la jeunesse francophone.
Madame
Bondo a de plus informé la Commission que la nouvelle programmation budgétaire
de l’OIF a fait en sorte que les programmes de l’APF dédiés à la jeunesse ont
été sensiblement réduits. Ces programmes s’en trouvent donc touchés par cette
rigueur budgétaire imposée à l’OIF. Cette dernière tient cependant à ce que
les programmes se poursuivent.
En dernier
lieu, madame Bondo a indiqué qu’en vue du prochain PFJ, 26 sections avaient
confirmé leur participation dont le Canada, le Nouveau-Brunswick et le Québec.
Le
programme Noria
Le sénateur
Pierre De Bané et madame Mireille Eza, directrice du programme Noria, ont
présenté le rapport.
Le programme
Noria a été créé en juillet 2002 lors de la réunion du Bureau de l’APF à Berne
(Suisse) pour répondre aux besoins de certains parlements
francophones du Sud en renforcement des capacités en matière de gestion de
l’information législative. Il est financé par l’Agence Intergouvernementale de
la Francophonie. Aujourd’hui, le programme Noria est mis en œuvre dans neuf
parlements, dont quatre bicaméraux soit 13 chambres au total.
Trois types
d’appuis sont proposés:
·Un appui « généralisé » améliorant la gestion de l’information parlementaire et mettant en
réseau les services liés à l’information législative. Il est en cours au
Bénin, au Burkina Faso, au Congo (Assemblée nationale et Sénat) et à Madagascar
(Assemblée nationale et Sénat).
·Un appui « spécial »,
destiné aux parlements où l’usage du français est modérément répandu.
L’objectif de cet appui est de faciliter la diffusion de la production
législative en langue française par la traduction des sites Internet, par des
dotations en documentation francophone et par le financement de cours de
français pour les parlementaires et le personnel administratif. Les Assemblées
du Cap-Vert, du Cambodge, de la Macédoine, de Tunisie et du Vietnam en
bénéficient.
·Un appui « réseau »
dévolu au développement de réseaux professionnels inter-parlements grâce aux
technologies de l’information et de la communication.
La
prochaine réunion de la Commission aura lieu le 4 juillet prochain dans le
cadre des travaux de la XXXIIIe Session de l’APF à Libreville
(Gabon).
Respectueusement
soumis,
Pierre
De Bané, sénateur
Membre de la Section canadienne de l’APF