Le 21 mai 2008, le sénateur
Consiglio Di Nino et le député Peter Goldring ont pris part à la mission
d’observation des élections en Géorgie dirigée par l’Assemblée parlementaire de
l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).
À la suite d’un plébiscite tenu en même
temps que l’élection présidentielle du 5 janvier 2008, les élections
parlementaires du 21 mai 2008 avaient d’abord été prévues pour plus tard dans
l’année. Durant la période qui a suivi l’élection présidentielle, diverses
améliorations ont été apportées au processus électoral. Toutefois, des
problèmes particuliers subsistent et il convient de les corriger pour vaincre
le manque de confiance et pour rétablir celle-ci parmi la population et les
groupes préoccupés par les élections.
Les élections parlementaires du
21 mai en Géorgie n’étaient pas parfaites mais d’après une déclaration
faite par la mission d’observation des élections internationales dirigée par
l’OSCE, « … les électeurs disposaient d’un vaste choix de représentants.
De manière générale, le cadre législatif favorisait la tenue d’élections
démocratiques bien que les incohérences qui subsistent aient eu des effets
négatifs sur sa mise en place ».
Les partis ont pu faire campagne
activement mais il y a eu de nombreuses allégations d’intimidation, dont
certaines ont pu être vérifiées. Dans bien des cas, il était difficile de
distinguer les activités de l’État de celles de la campagne du parti du
gouvernement. Les médias, et tout particulièrement la télévision publique, ont
présenté aux électeurs des points de vue diversifiés. L’administration de
l’élection a fait preuve de transparence, mais les commissions électorales et
les tribunaux d’élection n’ont pas étudié les plaintes avec tout le sérieux
voulu.
Dans l’ensemble, la journée des
élections s’est déroulée dans le calme et a fait l’objet d’une évaluation
globalement positive. Des problèmes ont toutefois été soulignés en ce qui
concerne l’encrage. On a également fait état de pressions exercées sur des observateurs
et des substituts. L’évaluation du dépouillement a été moins favorable, et bon
nombre de lacunes importantes ont été observées sur le plan du déroulement.
Le coordonnateur spécial des
observations à court terme de l’OSCE et chef de la délégation de l’AP de
l’OSCE, Joᾶo Soares, a
fait l’observation suivante : « Ces élections n’étaient pas
parfaites, mais depuis ma visite du mois de janvier pour l’élection
présidentielle, des progrès importants et concrets ont été accomplis.
Toutefois, des problèmes subsistent et il reste beaucoup à faire. J’espère que
l’ensemble des forces politiques du pays continueront d’unir leurs efforts pour
améliorer la démocratie en Géorgie ».
Quelque 71 parlementaires et
400 observateurs à court terme ont suivi le déroulement des élections pour
le Bureau des institutions démocratiques et des droits de l’homme (BIDDH) de
l’OSCE, l’Assemblée parlementaire de l’OSCE, l’Assemblée parlementaire du
Conseil de l’Europe, le Parlement européen, et l’Assemblée parlementaire de
l’OTAN.
Les élections ont été tenues à la suite
d’une période d’agitation politique qui a débuté le 7 novembre 2007,
lorsqu’un nouveau bloc de partis d’opposition a convoqué de manifestations qui
ont duré six jours et qui se sont terminées par le dispersement violent des
manifestants par les policiers. Les manifestants réclamaient que les élections
parlementaires prévues pour l’automne soient reportées au printemps 2008. Ils
demandaient aussi que la Géorgie devienne une république parlementaire et
souhaitaient la démission du président d’alors, Mikheil Saakashvili. Le même
jour, l’état d’urgence a été imposé par le président, qui soutenait que les
manifestants appuyaient une tentative de renverser le gouvernement. L’état d’urgence a été levé le 16 novembre.
À la suite des élections
présidentielles de janvier 2008, le président réélu, Mikheil Saakashvili, a
demandé la tenue d’élections parlementaires le 21 mars 2008 après un
plébiscite qui a eu lieu en même temps que l’élection présidentielle du
5 janvier 2008.
Le nouveau Parlement compte
150 membres – 75 élus au scrutin proportionnel et 75 au scrutin
majoritaire.
Il n’existe ni obstacle juridique à la
participation des femmes aux élections, ni disposition légale pour favoriser
leur participation. On trouve quelques figures féminines dans l’arène
politique, mais de manière générale, les femmes y sont sous-représentées et
seules quelques-unes ont bénéficié d’une bonne visibilité durant la campagne.
Aucune règle ne régit la présence des femmes sur les listes des candidats, mais
tous les grands partis politiques en comptaient au moins une parmi les 10 en
tête de leur liste proportionnelle. Vingt-huit pour cent des candidats sur les
listes proportionnelles étaient des femmes et dans les districts à mandat
unique la proportion était de 12 %.
Le chef de la délégation du Conseil de
l’Europe, Matyas Eörsi, a fait l’observation suivante : « Au cours
des élections d’hier, la population de Géorgie a exprimé sa volonté politique
dans l’espoir de mettre fin à un conflit politique et d’amorcer de nouvelles
consultations entre toutes les forces politiques du pays. En dépit des
améliorations apportées au cadre électoral, ces élections n’ont pas tiré
pleinement parti du potentiel démocratique de la Géorgie. Il convient que
toutes les forces politiques s’engagent dès maintenant à avoir des échanges
constructifs et à faire des compromis afin de régler les nombreux problèmes
auxquels est confrontée la Géorgie ».
Les membres de la délégation canadienne
ont été affectés à différentes régions de la capitale, Tbilisi, ainsi qu’à
l’extérieur de celle-ci.
Respectueusement soumis,
M. David Tilson, député
Délégation Canadienne à l’Assemblée Parlementaire de l’Organisation pour la
sécurité et la coopération en Europe (AP OSCE)