Du 11 au 14 juillet 2008, le
sénateur Jerry Grafstein et le député Dean Del Mastro,
représentant la Section canadienne du Groupe interparlementaire
Canada-États-Unis, ont assisté à la Réunion annuelle de la National
Governors’ Association, qui s’est tenue à Philadelphie, en Pennsylvanie.
Cette réunion marquait le centenaire de l’Association.
En 1908, le président
Theodore Roosevelt avait accueilli la première réunion des gouverneurs de
son pays à la Maison-Blanche pour discuter de la conservation des ressources
naturelles des États-Unis. À la suite de cette réunion inaugurale, les
gouverneurs avaient décidé de constituer la National Governors’ Association
pour discuter de préoccupations communes et agir collectivement.
Les séances de cette année portaient
sur plusieurs sujets, dont l’éducation et les soins de santé, mais les
participants ont surtout discuté de l’énergie et, en particulier, de ce que les
États-Unis pourraient faire pour s’assurer un approvisionnement sûr en énergie
propre à l’avenir, compte tenu de la demande croissante de pétrole et du coût
élevé de sa production.
Les tables rondes ont porté sur les
thèmes suivants :
·Assurer l’approvisionnement de demain en énergie
propre
·Options permettant d’assurer l’approvisionnement
de demain en énergie propre
·Technologies de l’énergie propre
ASSURER L’APPROVISIONNEMENT DE
DEMAIN EN ÉNERGIE PROPRE
Durant la séance d’ouverture, les
délégués ont entendu les discours de Robert A. Malone, président du
conseil et président de BP America, et de Vijay Vaitheeswaran,
correspondant primé du magazine The Economist.
M. Malone a fait valoir que les
entreprises et les États ont la possibilité de modérer la demande croissante
d’énergie, de promouvoir un portefeuille diversifié de ressources et de créer
des occasions de recherche et de développement à long terme. Il a indiqué aux
délégués que, pour promouvoir des sources d’énergie diverses, il faut établir
une politique nationale en matière d’énergie. II a noté qu’il ne s’agissait pas
d’une idée nouvelle et qu’elle avait d’abord été proposée durant la crise de
l’énergie, en 1973, et que, 30 ans plus tard, rien n’avait été fait pour
atteindre cet objectif. Résultat : les États-Unis importent 60 % de
leur pétrole et continueront probablement de dépendre largement d’importations
à l’avenir, à moins qu’une stratégie fédérale innovatrice en matière d’énergie
entraîne un changement radical à cet égard.
M. Malone a énuméré cinq éléments
qui, à son avis, devraient être inclus dans une nouvelle politique
énergétique :
1.la conservation de l’énergie doit être une priorité;
2.les États-Unis doivent accroître leur production d’énergie;
3.il faut se doter d’une infrastructure financière qui facilite le
développement d’énergies de remplacement et qui pourrait prévoir des incitatifs
financiers pour l’exploitation de l’énergie solaire et éolienne;
4.accroître l’utilisation de l’énergie nucléaire;
5.tous les ordres de gouvernement doivent s’attaquer au problème des
changements climatiques.
M. Vaitheeswaran a dit aux
gouverneurs que la crise de l’énergie sera résolue lorsque les économies
réussiront à se sevrer des combustibles fossiles, et que la conservation était
essentielle à cette fin. Il a aussi déclaré que ce problème serait probablement
résolu par de jeunes innovateurs assez ingénieux et visionnaires pour créer de
nouvelles technologies.
À la suite de ces exposés, les
gouverneurs ont principalement discuté de la nécessité que les États-Unis
deviennent autosuffisants sur le plan de l’énergie. Ils croient que les
secteurs public et privé doivent investir massivement dans la recherche et le
développement afin de favoriser la création de nouvelles formes d’énergie. Ils
ont aussi insisté sur la nécessité d’investir des sommes importantes dans le
développement de nouvelles technologies afin qu’on puisse générer de l’énergie
propre à partir de sources d’énergie existantes, comme le charbon.
En ce qui concerne les nouvelles
technologies énergétiques, les délégués ont mis l’accent sur la nécessité
d’investir de manière soutenue dans le développement de nouvelles sources
d’énergie, comme l’énergie éolienne, solaire ou de biomasse, pour réduire la
dépendance des États-Unis par rapport au pétrole. Les délégués ont aussi
exprimé un intérêt renouvelé dans l’exploitation de centrales nucléaires comme
moyen d’atteindre l’autonomie énergétique. Ils ont toutefois noté aussi que,
même si les États-Unis réduisent leur dépendance par rapport au pétrole grâce à
l’utilisation de nouvelles sources d’énergie, il faudra qu’ils continuent de
compter sur des pays étrangers pour leur approvisionnement en pétrole dans un
avenir prévisible. Les participants se sont dit inquiets que les États-Unis
soient obligés de s’approvisionner en pétrole surtout auprès de pays
politiquement instables puisque ces approvisionnements pourraient un jour être
menacés.
OPTIONS PERMETTANT D’ASSURER
L’APPROVISIONNEMENT DE DEMAIN EN ÉNERGIE PROPRE
Cette séance a porté principalement sur
ce que les États-Unis peuvent faire pour assurer leur approvisionnement futur en
énergie propre. Les conférenciers ont souligné qu’il n’existait pas une seule
solution pour atteindre cet objectif, mais plusieurs puisqu’il faudra élaborer
un « ensemble » de sources d’énergie renouvelable. Ils ont transmis
cinq « messages » clés lors de leurs discussions sur les ressources
renouvelables :
1.les ressources renouvelables sont éco-énergétiques;
2.il n’y a pas de solution unique qui réponde aux besoins de tous les
États;
3.l’exploitation des ressources renouvelables aura un effet positif
sur l’économie;
4.le gouvernement fédéral n’en fait pas assez (p. ex. aucun
incitatif fiscal) pour stimuler l’exploitation des sources d’énergie
renouvelable;
5.il faut adopter une politique énergétique nationale qui reconnaît
l’énergie renouvelable en tant qu’élément essentiel d’une stratégie nationale
sur l’énergie.
Lors de leurs discussions, les délégués
ont indiqué qu’il faudrait une direction nationale bipartisane forte pour qu’un
programme d’énergie renouvelable soit adopté rapidement. Ils ont aussi noté toutefois
que, même si les ressources renouvelables ne pouvaient pas remplacer totalement
les sources d’énergie conventionnelle, elles pourraient contribuer à réduire la
dépendance énergétique des États-Unis par rapport aux autres pays.
TECHNOLOGIES DE L’ÉNERGIE PROPRE
Les participants aux discussions à ce
sujet ont reconnu que, dans un avenir prévisible, les sources d’énergie
conventionnelle, comme le charbon, le pétrole et le gaz naturel, seraient
dominantes. Compte tenu de cette réalité, les délégués se sont dit convaincus
qu’on pouvait accroître l’efficience énergétique par la conservation, de
meilleures infrastructures énergétiques et l’utilisation de technologies et de
nouvelles stratégies permettant de transformer les sources d’énergie
traditionnelle en énergie plus propre.
Ils ont noté, d’ailleurs, que le
développement de technologies comme la séquestration de carbone pourrait faire
en sorte que la combustion du charbon devienne une source d’énergie beaucoup
plus propre qu’elle l’est présentement. De plus, beaucoup de participants
pensaient que l’énergie nucléaire pourrait être utilisée pour réduire la
dépendance des États-Unis par rapport au pétrole si les déchets nucléaires
pouvaient être stockés de manière sécuritaire.
Enfin, les délégués ont appelé à la
création d’un fonds pour financer les innovations énergétiques. Certains ont
suggéré qu’on pourrait notamment y arriver en imposant une taxe sur l’énergie
en versant les recettes ainsi obtenues dans ce fonds.
CONCLUSION
À la fin de la conférence, les participants
ont conclu qu’il n’y avait aucune solution miracle pour résoudre les problèmes
d’énergie des États-Unis. Il faudra que l’Administration fédérale et les États
fassent preuve d’un leadership fort sur cette question pour assurer la création
de nouvelles technologies et renouveler l’engagement envers la conservation
énergétique et l’utilisation de l’énergie propre.
Respectueusement
soumis,
L’hon. Jerahmiel Grafstein, sénateur
coprésident
Groupe interparlementaire
Canada-États-Unis
Dean Del Mastro, député
coprésident par intérim
Groupe interparlementaire
Canada-États-Unis