Du 15 au 17 juillet 2006, les
membres de la section canadienne du Groupe interparlementaire Canada‑États‑Unis
ont assisté à la réunion annuelle 2006 de la Southern Governors’ Association, à Nouvelle Orléans, en Louisiane. Le présent
rapport résume les présentations faites à la réunion.
Améliorer la protection civile
Colonel Perry « Jeff » Smith,
Jr., Governor’s Office of Homeland Security and Emergency Preparedness
·Parmi les stratégies et les leçons tirées de
l’expérience des ouragans Katrina et Rita en 2005, on peut citer :
ole Governor’s Office of Homeland Security and Emergency Preparedness
a été réorganisé en tant qu’organisme indépendant;
oles niveaux de dotation ont été augmentés;
ole plein engagement de tous les organismes de l’État a été sollicité;
oune nouvelle méthode de fonctionnement a été mise en œuvre;
oun concept régional a été adopté;
oon s’est efforcé d’améliorer la capacité de communication et la
connectivité.
·Les paroisses ont pour responsabilité principale
de tenter de résoudre les crises par elles‑mêmes.
·Il y a plus de 1 000 Emergency
Management Assistance Compacts en Louisiane.
·En se préparant à une intervention d’urgence, il
est important d’identifier au préalable les exigences en matière de ressource
afin d’élaborer un système de suivi pour les ressources qui viennent d’ailleurs
et d’établir des procédures et des lignes directrices pour le remboursement des
dépenses.
Leon Shaifer, National Emergency
Management Association
·L’Emergency Management Assistance Compact (EMAC)
est un consortium national et interétatique d’aide mutuelle qui facilite le
partage efficace et efficient des ressources entre les États membres en période
de crise ou de catastrophe ayant une incidence sur un État membre; son objectif
est de devenir la pierre angulaire du système d’aide mutuelle de la nation.
·L’EMAC est un fournisseur de ressources plutôt
qu’un intervenant de première ligne.
·La Southern Governors’ Association a amorcé la mise sur pied
du consortium d’aide mutuelle après l’ouragan Andrew en 1992; en 1993,
17 gouverneurs ont signé le Southern Region Emergency Management
Assistance Compact, qui est devenu l’EMAC en 1995 et a été entériné par la National Governors Association et par la Federal Emergency Management Association l’année suivante; en ce moment, les
50 États américains, les îles Vierges américaines, le district fédéral de
Colombia et l’État libre de Puerto Rico se sont joints au consortium.
·L’EMAC a été sollicité à plus de
60 occasions pour des événements tels que des incendies, des inondations,
l’an 2000, l’explosion de la navette spatiale, l’attaque terroriste du
11 septembre et les ouragans.
·L’EMAC :
omaximise l’utilisation des ressources disponibles;
ocoordonne le déploiement des ressources;
oorganise et rationalise la livraison de l’aide entre les États
membres;
oprotège la souveraineté des États;
ofournit des services de gestion et de surveillance pour le commerce
inter-étatique.
·L’EMAC :
one remplace pas l’aide fédérale;
one modifie pas la direction et le contrôle opérationnels d’un État;
on’entérine pas et ne soutient pas l’autodéploiement ni
l’autodistribution;
one sert pas de courtier pour l’échange des ressources d’une
municipalité à l’autre.
·Une Governor’s State of Emergency
Proclamation doit être officiellement produite pour qu’un État membre
puisse invoquer les dispositions de l’EMAC et solliciter de l’aide.
·Même si un État faisant partie de l’EMAC doit
tout tenter pour prêter main‑forte, il peut retenir des ressources afin
d’offrir à son propre État une protection raisonnable.
·Un État qui fournit de l’aide en vertu de l’EMAC
est responsable de la rémunération des travailleurs et des prestations de
décès, en cas de décès ou de blessures affectant leur personnel déployé dans un
autre État membre; la rémunération doit être faite de la même manière et selon
les mêmes modalités que si le décès et les blessures s’étaient produits dans le
pays à partir duquel le personnel a été déployé.
·Un État qui fournit de l’aide est remboursé par
l’État qui a reçu de l’aide pour toute perte, tout dommage ou toute dépense
subie au cours des activités d’assistance, même si l’État prestataire peut
choisir d’exonérer le bénéficiaire d’une partie ou de la totalité des coûts.
·En ce qui concerne l’évaluation, certaines
lignes directrices s’appliquent :
oles États de l’EMAC qui doivent évacuer des civils vers un autre
État en raison d’un désastre catastrophique doivent élaborer des plans, de
concert avec les États limitrophes;
oces plans doivent prévoir une évacuation ordonnée et la réception
des sinistrés dans d’autres États;
ole rapatriement des personnes évacuées dans leur État d’origine est,
en bout de ligne, la responsabilité de l’État hôte.
Vice‑admiral Harvey Johnson,
Federal Emergency Management Agency
·La Federal Emergency Management
Agency (FEMA) a fait valoir deux points de vue à la
table : interne et externe.
·La FEMA doit avoir les compétences de base
requises pour compléter les réalisations des États, en reconnaissant
l’importance de clarifier les rôles et responsabilités des divers paliers de
gouvernement et autres partenaires.
·La FEMA axe ses interventions sur quatre valeurs
clés :
oune intervention fédérale plus efficace;
oune fonction publique améliorée;
oune confiance renouvelée au sein du grand public;
oun partenariat stratégique plus efficace et une coordination avec
les États et les gouvernements locaux.
·La FEMA fournit de l’aide dans six secteurs
clés :
ola logistique des désastres;
ola gestion des urgences;
oles communications de crise;
ola prestation de services au public;
oles communications sur les désastres;
ola planification opérationnelle.
·La FEMA souligne l’importance de la préparation
personnelle et du plan d’évacuation.
·Il est important de ne pas perdre de vue que
ceux qui ne sont pas touchés par le désastre peuvent cependant être affectés
par les populations déplacées en raison du désastre.
·L’intégrité du système de transport est un
élément essentiel de la capacité d’évacuer les personnes en toute sécurité et
efficacement.
·Un système de validation de l’identité et des
titres de certaines personnes telles que les professionnels de la santé et les
policiers est important et les tactiques d’autodéploiement et
d’autodistribution ne sont pas toujours efficaces.
Ernest Blackwelder, Business Executives
for National Security
·Lors d’événements catastrophiques, le rôle du
milieu des affaires peut comprendre :
ole commerce;
ola continuité des affaires;
ola continuité de la vie communautaire.
·Le milieu des affaires peut s’associer aux
gouvernements pour combler les lacunes que ni l’un ni l’autre ne peuvent combler
seuls; ces partenariats devraient être créés avant qu’une catastrophe se
produise.
·Même si les gouvernements peuvent offrir des
services de gestion des urgences, d’exécution des lois, de santé publique et de
garde nationale, les entreprises peuvent fournir de l’information, des biens,
des bénévoles et de l’expertise.
Morgan O’Brien, Cyren Call Communications
·Les services à large bande permettent
d’améliorer les communications d’urgence.
·Les communications d’urgence peuvent être
facilitées par l’amélioration des communications courantes.
·Actuellement, il existe des problèmes
structurels fondamentaux.
·Le principal enjeu est la question des
communications interopérables; il n’y a pas de coordination possible sans
communication.
Les campagnes de communication au
service de la réussite des études secondaires
James Shelton, Bill and Melinda Gates
Foundation
·Les États‑Unis doivent augmenter le nombre
d’étudiants diplômés des écoles secondaires et modifier à la fois ce que ceux‑ci
connaissent et ce qu’ils sont en mesure de faire lorsqu’ils ont obtenu leur
diplôme.
·Il faut répondre à une série de questions clés,
notamment :
oles élèves vont‑ils à l’école?
os’ils vont à l’école, reçoivent‑ils une éducation de haute
qualité?
osi les élèves fréquentent l’école secondaire, prennent‑ils les
cours dont ils ont besoin pour se préparer à entrer au collège ou dans une
école technique?
·On estime qu’un tiers des élèves de l’école
secondaire n’obtiendront pas leur diplôme en même temps que les autres élèves
de leur classe.
·Même si les taux d’obtention des diplômes dans
le Sud des États‑Unis sont relativement faibles, ils s’améliorent plus
rapidement que dans le reste du territoire américain.
·Même si les élèves indiquent qu’ils comprennent
l’importance du diplôme d’études secondaires, ils prétendent toutefois que
l’école n’a pas réussi à les motiver.
·Il faut déployer des efforts stratégiques au
niveau des États à l’intention des groupes vulnérables.
·Le cycle secondaire devrait être plus rigoureux
puisque des défis de taille combinées à un appui soutenu produisent de grands
succès scolaires.
·Il faut améliorer les relations entre étudiants
et professeurs; de plus, on a besoin d’une plus grande participation des
parents; d’écoles de plus petite taille, de plans individuels d’obtention du diplôme
et de systèmes d’avertissement précoce.
Chad Boettcher, MTV: Music Television
·Il existe une variété de stratégies pour faire
passer le message à la jeunesse américaine, y compris :
oà la télévision;
oen ligne;
oà la radio;
oà l’aide de nouveaux médias.
·En vue de faire passer le message visant les
jeunes américains, les principes suivants devraient être étudiés :
oles respecter;
oleur donner du pouvoir en leur donnant la parole;
opar moment, faire appel à l’humour ou à l’irrévérence;
os’axer sur les expériences qui ont un sens pour les élèves;
oêtre inspiré;
osuivre leurs progrès;
ocréer des appels à l’action faciles d’accès;
oétablir un lien entre les points.
Dossiers médicaux électroniques :
élaboration d’une carte routière pour l’adoption et la mise en œuvre du système
Secrétaire Michael Leavitt, U.S. Department of Health and Human Services
·Il faut prévoir des dossiers
médicaux électroniques interopérables et la mise en commun de l’information en
matière de santé parmi les prestataires de services.
·Seize pour cent du produit intérieur brut des
États‑Unis est dépensé en soins de santé, et on s’attend à ce que cette
proportion atteigne à 25 %.
·Le système de soins de santé américain est
aveugle sur les prix et muet sur la qualité et les incitatifs sont tous
inadéquats
·dans la ligne du principe de transparence, les
consommateurs méritent :
ode connaître la qualité de leurs soins de santé;
od’en connaître le coût;
ode bénéficier d’incitatifs financiers pour avoir accès aux soins.
·L’information fournie au consommateur modifie
son comportement.
·Les programmes ne devraient pas être créés juste
en cas d’urgence; les programmes devraient être accessibles en cas d’urgence et
être mis en œuvre pour qu’on puisse en profiter au jour le jour.
·Le taux d’augmentation des coûts salariaux
représente un tiers du taux d’augmentation du coût des soins de santé.
·Les coûts des soins de santé entravent la
compétitivité.
Roxane Townsend,
Louisiana Department of Health and Hospitals
·Les États‑Unis peuvent se préparer un
avenir prospère grâce au pouvoir de l’information sur la santé.
·La collaboration des États et des régions est
requise pour la mise au point de systèmes d’information en matière de santé.
·Il faut garantir le caractère privé et la
sécurité de l’information sur les patients.
·Les défis à relever dans le domaine des systèmes
d’information sur la santé sont d’ordre juridique et politique plutôt que
technologique.
·Par suite des ouragans Katrina et Rita,
1,2 million de personnes ont été privées de leur dossier médical.
Mark Frisse, Vanderbilt University Center for Better Health
·La technologie est un catalyseur de changement
plutôt qu’une fin en soi.
·Il faut faire des choix pour l’avenir.
·Il faut tenir compte des préoccupations liées à
la vie privée et à la confidentialité.
·Il faut, dans la vie, séparer ce qui est
« réellement important » de ce qui est « tout simplement
intéressant ».
·Il faudrait faire l’inventaire des efforts et
des meilleures pratiques.
·Il faut adopter une approche fondée sur la
collaboration entre États si on veut tirer profit des efforts de chacun des
États.
John Lumpkin, Robert Wood Johnson
Foundation
·Alors que l’on s’efforce de mettre sur pied un
système de santé publique solide, deux choses sont importantes :
oles parties doivent travailler de concert sans souci des frontières
des États;
oles organismes de santé publique doivent être invités à participer
au débat.
·L’harmonisation est fondamentale; les parties
doivent passer par-dessus leurs dissensions internes, coordonner leurs
interventions et coopérer d’une ville à l’autre et d’un État à l’autre.
·Les agences de santé publique sont précieuses en
raison de leur capacité de prendre du recul.
·La technologie de l’information sur la santé est
d’une importance capitale.
Respectueusement
soumis,
L’hon. Jerahmiel Grafstein, sénateur
Co-président, section canadienne
Groupe interparlementaire Canada-États-Unis
Rob Merrifield, député
Co-président, section canadienne Groupe interparlementaire Canada-États-Unis