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Rapport

 

Les coprésidents de l’Association législative Canada-Chine (ALCC), l’honorable Joseph A. Day, sénateur, et M. Bob Mills, député, ont effectué la visite annuelle en Chine des coprésidents de l’ALCC, du 17 au 21 mars 2008. Le programme de cette visite prévoyait des arrêts à Beijing, dans la Région autonome Zhuang du Guangxi (Nanning, Guilin), et à Hong Kong ainsi que des rencontres entre les coprésidents et leurs homologues de la section chinoise de l’ALCC. M. Paul Cardegna, secrétaire administratif de l’ALCC, accompagnait les coprésidents pour l’occasion.

Objectifs :

Les objectifs de la visite étaient les suivants :

·         poursuivre le renouvellement et la revitalisation des relations de l’ALCC amorcés lors de la 10e Réunion bilatérale de juin 2007;

·         informer les homologues chinois de la situation politique au Canada;

·         se renseigner au sujet des liens commerciaux, culturels et politiques qui unissent la Chine et le Canada;

·         discuter des objectifs et des paramètres de la 11e Réunion bilatérale devant avoir lieu en Chine en octobre 2008;

·         favoriser l’amitié et l’entretien du dialogue avec les homologues chinois.

Participants :

Vous trouverez à l’Annexe A du présent rapport une liste complète des personnes rencontrées par les coprésidents.

Beijing :

À son arrivée à Beijing, la délégation a assisté à une séance d’information de l’Ambassade du Canada en Chine qui traitait notamment de la situation actuelle dans ce pays, des relations canado-chinoises et de la 11e Réunion du Congrès national du peuple (CNP). Les coprésidents ont appris que la réunion du CNP portait surtout sur les soins de santé et le maintien du filet de sécurité sociale en Chine. Ils ont aussi assisté à la cérémonie de clôture de cette réunion.

Le Tibet :

La délégation est arrivée en Chine au moment où se déroulaient de violentes manifestations publiques et des émeutes au Tibet. Le gouvernement chinois a agi rapidement afin d’y rétablir l’ordre et d’y assurer la paix et la stabilité pour ses citoyens. Ce dossier a été soulevé à toutes les réunions auxquelles ont participé les coprésidents durant leur séjour à Beijing.

Les fonctionnaires chinois ont expliqué aux Canadiens qu’à leur avis ces manifestations violentes étaient préméditées et avaient été organisées par le dalaï-lama et sa clique afin d’embarrasser la Chine juste avant les Jeux olympiques d’août 2008, et que les autorités chinoises étaient intervenues pour protéger la population et les biens du Tibet contre les manifestants. Ils ont assuré les délégués canadiens qu’aucun ressortissant étranger n’avait été blessé durant les émeutes.

Ils ont rappelé aux délégués que le Tibet jouit d’avantages que d’autres régions de la Chine n’ont pas et réaffirmé que l’exercice de la liberté religieuse était bien établi au Tibet et que la récente augmentation du nombre de lamas et de temples dans cette région en témoignait. Les fonctionnaires chinois ont aussi noté que, depuis le début des manifestations au Tibet, les ambassades chinoises dans plusieurs pays, dont le Canada, avaient été la cible de manifestations et de vandalisme. Ils ont indiqué qu’ils espéraient que les autorités interviennent rapidement pour préserver la dignité des diplomates chinois au Canada.

Enfin, les fonctionnaires chinois ont indiqué que le dalaï-lama cherche à imposer un programme politique et séparatiste plutôt que spirituel, et que son objectif final est la séparation du Tibet de la Chine. D’ailleurs, la récente visite du chef tibétain au Canada a beaucoup préoccupé la Chine, notamment parce qu’il a assisté à plusieurs réunions de haut niveau avec des politiques. De fait, les autorités chinoises craignent que sa présence à ces réunions indique que le Canada appuie généralement son programme, qui est de nature politique et non spirituel.

Les délégués canadiens ont laissé entendre que le gouvernement chinois aiderait la communauté internationale à comprendre la situation délicate au Tibet en faisant preuve de retenue et de transparence. Ils ont rappelé à leurs hôtes chinois que le Canada continue d’adhérer à sa politique « d’une seule Chine » et qu’ils ne commenteraient pas les manifestations. Ils ont mentionné, toutefois, que les citoyens canadiens font une distinction entre les motifs spirituels et politiques du dalaï-lama et qu’ils n’ont pas tendance à confondre les points de vue religieux et politiques de leurs leaders : ils croient que ces motifs sont différents et qu’ils doivent être évalués séparément. Enfin, les délégués canadiens ont dit craindre que la violence au Tibet vienne assombrir les Jeux olympiques d’été de Beijing, compte tenu des efforts que la Chine y investissait et de l’importance qu’elle y accordait.

Taïwan :

La question de Taïwan a aussi été soulevée lors de plusieurs réunions. En 2007, le gouvernement de Taïwan a proposé de tenir un référendum pour demander aux citoyens taïwanais de ratifier sa requête voulant que Taïwan soit autorisé à faire partie des Nations Unies (ONU). Le gouvernement chinois s’oppose toutefois à cette action parce qu’il est d’avis que la réunification de Taïwan et de la Chine est une question nationale d’importance cruciale pour la Chine. Juste avant l’arrivée de la délégation au Canada, l’honorable Maxime Bernier, ministre des Affaires étrangères du Canada, a prononcé un discours au cours duquel il a suggéré qu’il était imprudent de tenir ce référendum en ce moment et a réaffirmé l’adhésion du Canada au principe de l’unicité de la Chine, la pierre angulaire des relations diplomatiques canado-chinoises depuis de nombreuses années. Les fonctionnaires chinois ont beaucoup apprécié ses commentaires qui témoignaient du respect qu’a le Canada pour la souveraineté de la Chine. Les délégués canadiens étaient d’accord avec cette perspective et ont décidé de sensibiliser plus de parlementaires canadiens au point de vue de la Chine sur cette question.

Relations bilatérales Canada-Chine :

La Chine est le deuxième partenaire commercial en importance du Canada, et le commerce bilatéral entre les deux pays en 2007 valait plus de 30 milliards de dollars. Tant les délégués que les fonctionnaires chinois qu’ils ont rencontrés ont exprimé ouvertement leur appréciation de cette relation. Les fonctionnaires chinois ont répété plusieurs fois que leur gouvernement considérait le Canada comme un pays important, mais ont admis qu’il existe encore des pommes de discorde entre les deux pays. Ils ont avancé que le Canada et la Chine renforceraient considérablement leurs relations en multipliant les discussions fondées sur le respect mutuel et les échanges à tous les niveaux. Les délégués canadiens étaient du même avis, notant que les travaux de l’Association législative Canada-Chine visent à renseigner les parlementaires canadiens sur la Chine. Ils ont ajouté que les opinions exprimées par les médias ou certains parlementaires canadiens ne représentent pas toujours celles du gouvernement ou du Parlement du Canada. Les coprésidents ont décidé de continuer à renseigner les Canadiens sur la Chine et proposé d’augmenter les échanges pour permettre à un plus grand nombre de parlementaires canadiens de visiter la Chine. Enfin, les fonctionnaires chinois ont indiqué que le Parti communiste chinois (PCC) entretient des relations officielles avec plus de 160 partis politiques dans le monde, mais qu’il n’en a pas avec un seul des partis politiques canadiens. Les délégués canadiens ont indiqué qu’il était certes louable d’établir de telles relations, mais ont aussi rappelé que l’Association législative Canada-Chine est un organisme non partisan qui représente tous les partis reconnus au Parlement du Canada.

Région autonome Zhuang du Guangxi :

La Région autonome Zhuang du Guangxi est l’une de cinq régions autonomes spéciales qui exercent un contrôle accru sur les questions économiques et sociales locales. La population de cette région est en grande partie composée de minorités ethniques. De fait, sur une population de 45 millions d’habitants, 16 millions (35 %) appartiennent à l’une des 56 minorités ethniques chinoises officiellement reconnues.

Nanning 

Pendant son séjour à Nanning, la délégation a visité l’École secondaire pour filles de Huaguang, qui est en partie financée par l’Agence canadienne de développement international (ACDI). Cet établissement, qui a ouvert ses portes en 2000, se consacre surtout à l’enseignement des filles de milieux ethniques défavorisés. Les élèves de cette école habitent les environs de Nanning et sont habituellement issues de familles agricoles ne produisant que le minimum vital pour assurer leur subsistance. Étant donné le peu de possibilités économiques dans la région, beaucoup de filles sont obligées d’abandonner leurs études pour trouver du travail. Résultat : elles n’ont pas les compétences nécessaires pour accéder à de meilleurs emplois et sombrent davantage dans la pauvreté. Pour essayer de sortir les filles de ce cercle vicieux, cette école secondaire leur donne l’instruction dont elles ont besoin pour être admises à l’université.

Guilin 

La Ville de Guilin compte 4,98 millions d’habitants issus de plus d’une trentaine de groupes ethniques. Son PIB s’est élevé à 74,8 milliards de yuans en 2007, et les secteurs manufacturier, automobile, pharmaceutique, agroalimentaire et électronique constituent ses principales industries. Durant son séjour, la délégation a eu l’occasion de rencontrer un groupe d’étudiants de l’Université Normale du Guangxi, établissement fondé en 1776 qui entretient des relations étroites avec plus de 152 universités dans le monde entier. Au cours de cette rencontre, les étudiants ont questionné les coprésidents de l’ALCC sur le système universitaire et les programmes de formation des enseignants au Canada, les changements climatiques, la conservation de l’énergie et l’effet des innovations technologiques sur la société.

Divers :

À Beijing, les délégués ont visité le nouveau grand théâtre national ainsi que le Pavillon Colombie-Britannique Canada, construit pour faire la promotion de cette province et du Canada durant les Jeux olympiques d’août 2008. Dans la région du Guangxi, ils ont visité un bureau d’aide juridique financé par l’ACDI à Liuzhou (près de Guilin) et fait une croisière sur la célèbre rivière Lijiang. Enfin, à Hong Kong, ils ont assisté à une séance d’information donnée au Consulat général du Canada.

Conclusion :

Cette visite en Chine a été une excellente occasion pour les coprésidents de l’ALCC d’approfondir leurs connaissances, d’élargir leurs contacts en Chine et de se préparer comme il se doit en vue de la prochaine visite bilatérale, qui aura vraisemblablement lieu en octobre 2008. Cette visite a aussi joué un rôle crucial dans la planification de la 11e visite bilatérale puisque les coprésidents ont pu mieux faire connaître le Canada en Chine et recueillir des renseignements essentiels qui contribueront à renforcer, à resserrer et à renouveler les liens déjà solides qui unissent le Canada et la Chine.

Un résumé des frais de déplacement est annexé au présent rapport.

 

Respectueusement soumis,

 

L’hon. Joseph A. Day, sénateur
Coprésident
Association législative Canada-Chine

M. Bob Mills, député
Coprésident
Association législative Canada-Chine



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