Du 12 au 15 août 2007, des membres du
Groupe interparlementaire Canada-États-Unis ont assisté à la 47e
réunion annuelle et au forum régional du Council of State Governments – Eastern
Regional Conference à Québec. Le présent rapport résume les principaux points
abordés à la plénière et au cours de séances choisies qui se sont déroulées en
même temps.
DISCOURS-PROGRAMME – DÉJEUNER
Honorable Raymond Bachand, ministre du Développement économique, de l'Innovation et de
l'Exportation, Assemblée législative du Québec
ØIl faut se rencontrer pour débloquer les choses.
ØÀ cause de l’évolution démographique, il y aura des difficultés de
population active.
ØUne « bonne » éducation n’enseigne pas des choses, mais
montre plutôt comment réfléchir.
ØPendant la transition vers la mondialisation, l’économie
manufacturière se contracte, mais les exportations de ce secteur augmentent
grâce à la croissance de la productivité.
ØL’ouverture sur le monde est la solution pour l’économie québécoise;
les entreprises québécoises se spécialisent davantage et sont plus
concurrentielles à l’échelle mondiale.
ØLe monde change et la mondialisation s’accentue.
ØLe Québec souhaite créer un nouvel « espace économique »
avec l’Europe.
ØLes Québécois ont beaucoup d’affection pour les Américains et
partagent les mêmes valeurs, notamment en matière de sécurité.
ØLe Québec travaille avec les États de la Nouvelle-Angleterre afin de
consolider les marchés.
ØLe Québec s’efforce de faire une contribution concrète au
Partenariat trilatéral pour la sécurité et la prospérité.
ØLe Québec comprend qu’on accorde la priorité à la sécurité, mais il
croit qu’il faudrait mettre l’accent sur la sécurité et le commerce
plutôt que sur la sécurité ou le commerce.
ØLes couloirs du commerce sont une priorité centrale du gouvernement
québécois.
ØLe Québec croit qu’il existe une technologie qui permettra d’assurer
à la fois la sécurité et les échanges commerciaux.
ØLes États de la Nouvelle-Angleterre ont un réseau de grandes
universités et de centres de recherche.
ØDans le commerce bilatéral du bois d’œuvre, l’industrie a souffert,
ces dernières années, et elle n’est pas au bout de ses peines, notamment à
cause de ce qui se passe sur le marché américain du logement; le Québec estime
que ses producteurs n’ont pas violé l’accord conclu avec les États-Unis sur le
bois d’œuvre.
ØGrands défis de l’avenir :
§commerce et sécurité;
§leadership en matière environnementale;
Commission des États du nord-est des
États-Unis et des provinces de l'est du Canada : Initiative relative aux
voyages dans l’hémisphère occidental (IVHO) et initiative de permis de conduire
améliorés de l’État de Washington et de la Colombie-Britannique
Earl Eisenhart, Government Relations Services
ØLorsque l’Initiative relative aux voyages dans l’hémisphère
occidental (IVHO) a été proposée au départ, en 2004, il ne semblait pas y avoir
beaucoup de souplesse pour accepter des documents de rechange. Depuis, une
certaine latitude se fait sentir et divers efforts se font au Congrès.
ØD’après l’avis de règlement annoncé en juin 2007, des permis de
conduire améliorés pourraient être un document acceptable aux fins de l’IVHO.
ØEn ce qui concerne l’initiative de permis de conduire améliorés de
la Colombie-Britannique et de l’État de Washington, il existe divers problèmes
dont ceux qui sont liés au respect de la vie privée, à la compatibilité d’un
système bilatéral et aux compétences fédérales, provinciales et étatiques.
David Sarrisan, département américain de la Sécurité intérieure
ØPour l’instant, il n’existe aucune base de données pour aider les
agents à vérifier l’identité et l’état d’immigrant lorsque des personnes
franchissent la frontière en produisant un permis de conduire.
ØLa technologie d’identification par radiofréquence (IRF) est
importante.
ØD’après l’avis de règlement annoncé en juin 2007, les documents
respectant les exigences de l’Initiative relative aux voyages dans l’hémisphère
occidental peuvent comprendre NEXUS, EXPRES et un permis de conduire amélioré.
Ann Barrett, département d’État américain
ØL’initiative de permis de conduire amélioré renforcera la sécurité
et facilitera également les déplacements, le commerce et le tourisme.
ØAux États-Unis, on reçoit un nombre record de demandes de passeport,
et un nombre record de passeports sont délivrés; les États-Unis ont accru leur
capacité d’accepter et de traiter les demandes de passeport.
ØComme le passeport classique n’est pas convivial pour tous, la carte
PASS – qui sera accordée selon les mêmes normes que le passeport – a été conçue
pour les utilisations au sol et en mer dans l’hémisphère occidental.
ØLa carte PASS sera moins coûteuse que le passeport classique et elle
contiendra la technologie d’identification par radiofréquence pour permettre la
liaison avec une base de données gouvernementale sûre.
ØL’Initiative relative aux voyages dans l’hémisphère occidental
devrait être appliquée de façon rationnelle et intelligente.
Robert Strayer, Commission sénatoriale américaine de la sécurité intérieure et des
affaires gouvernementales
ØComme le Sénat et la Chambre des représentants des États-Unis sont
saisis de projets de loi sur les crédits du département de la Sécurité intérieure,
projets de loi qui prévoient des mesures ayant pour effet de retarder
l’implantation de l’Initiative dans les déplacements terrestres et maritimes,
il est probable que ces mesures seront contenues dans le projet de loi qui
découlera de la conférence et sera soumis au président Bush.
ØLa carte PASS ne sera peut-être pas disponible au moment opportun si
l’Initiative est appliquée à l’été 2008 pour les transports terrestres et
maritimes.
ØOn espère que, après les six mois du projet pilote de permis de
conduire amélioré entre l’État de Washington et la Colombie-Britannique,
d’autres États et provinces pourront tirer des enseignements de ce projet.
ØÀ l’heure actuelle, bien des gens qui franchissent la frontière ne
le font que de manière ponctuelle.
Antonio Ginatta, collaborateur du gouverneur Gregoire, État de Washington
ØEn ce qui concerne l’initiative de permis de conduire améliorée,
entre l’État de Washington et la Colombie-Britannique, le permis doit mériter
autant de confiance que le passeport.
ØLa technologie d’identification par radiofréquence (IRF) facilitera
le franchissement de la frontière et rendra plus difficile la contrefaçon.
ØLa technologie IRF facilitera la liaison avec une base de données
sûre.
ØLe permis de conduire amélioré sera laissé au choix de chacun.
ØL’avis de règlement de juin 2007 au sujet de l’Initiative relative
aux voyages dans l’hémisphère occidental proposait d’autres projets pilotes de
permis de conduire amélioré.
Commission des États du nord-est des
États-Unis et des provinces de l'est du Canada : transport maritime de
courte distance
Mary Brooks, Université Dalhousie
ØOn a besoin du transport maritime de courte distance pour des
raisons diverses et notamment pour atténuer la congestion sur la route I-95.
ØIl faut faire des efforts pour transporter les marchandises
autrement que par camion, sur le réseau routier.
ØIl faut inciter les expéditeurs à recourir au transport maritime de
courte distance; les encouragements peuvent être un coût inférieur ou encore un
transport plus rapide.
ØLes expéditeurs semblent un peu plus préoccupés par les coûts que
par la durée du transport.
ØLa taxe d’entretien perçue dans les ports américains peut décourager
le transport maritime de courte distance.
ØLa Chambre des représentants est saisie de trois projets de loi sur
le transport maritime de courte distance.
Marc Gagnon, Société de développement économique du Saint-Laurent
ØLes échanges commerciaux augmentent rapidement, et on observe une
forte progression du commerce avec l’Asie.
ØOn prévoit une augmentation de 40 p. 100 du commerce dans
la Voie maritime du Saint-Laurent pendant la période de 2003 à 2015.
ØIl y a trois plaques tournantes le long de la Voie maritime du
Saint-Laurent : Montréal, Québec et Sept-Îles.
ØAu cours des prochaines années, près d’une centaine de nouveaux
postes de chargement de conteneurs seront construits en Chine.
ØLe Canada et les États-Unis n’augmentent pas leur capacité de façon
appréciable.
ØL’Europe représente 24 p. 100 de l’économie mondiale, et
l’Amérique du Nord 22 p. 100; la porte d’entrée que sont le
Saint-Laurent et les Grands Lacs pourrait être le lien entre l’Europe et les
pays de l’Accord de libre-échange nord-américain.
ØBien que le transport maritime présente des avantages
environnementaux et autres, il faut aussi tenir compte d’éléments négatifs,
dont :
§les espèces envahissantes;
§les émissions de soufre dans l’air;
§les impacts sociaux des ports, notamment le
bruit et les odeurs.
ØLe transport maritime de courte distance, qui est une solution
rentable à un certain nombre de problèmes, présente divers avantages :
§avantages environnementaux;
§sécurité;
§atténuation de la congestion;
§réduction des coûts de construction et
d’entretien des routes.
Richard Armstrong, Massachusetts
Seaport Advisory Council
ØLe transport maritime de courte distance est un retour dans le
passé, à l’époque où les marchandises étaient transportées le long de la côte;
ØObstacles au transport maritime de courte distance :
§accès aux petits terminaux;
§taxe d’entretien des ports;
§lois sur le cabotage;
§limitation des fonds d’immobilisation.
ØQuestions clés : qu’est-ce qui est transporté? à quel coût?
ØIl existe des possibilités de transport de retour, et ce
« retour à charge » est nécessaire pour que le transport maritime de
courte distance soit rentable.
ØIl faut des distances d’au moins 400 ou 500 milles.
ØIl faut atteindre une masse critique pour offrir une fréquence de
service acceptable.
ØIl faut des terminaux caractérisés par la souplesse et l’efficacité.
ØIl faut des contrats souples avec les travailleurs.
ØLe transport maritime de courte distance libère les ports en eau
profonde pour le trafic international.
COMMISSION DE L’AGRICULTURE :
Farm Bill de 2007
Fran Boyd, Meyers & Associates
ØAvant le Farm Bill de 2002, l’accent était mis sur la production
laitière dans la région du Nord-Est. La situation a changé.
ØComme le Farm Bill de 2002 arrive à expiration le 30 septembre 2007,
on prévoit qu’on en prolongera brièvement l’application.
ØLe représentant Peterson, qui préside la Commission de l’agriculture
à la Chambre des représentants, est en faveur des producteurs.
ØLe sénateur Harkin, qui préside la Commission de l’agriculture, de
l’alimentation et des forêts au Sénat des États-Unis, appuie également les
producteurs agricoles.
ØDes groupements de producteurs spécialisés et l’American Farm Bureau
ont préconisé un prolongement de l’application du Farm Bill de 2002, estimant
qu’il ne sera pas possible d’obtenir mieux que ce qui y est prévu.
ØBien que, au départ, le président Peterson ait parlé d’un
prolongement, il a ensuite donné instruction à ses collaborateurs de rédiger un
nouveau Farm Bill.
ØLe projet de Farm Bill de 2007, dont l’étude à la Commission de
l’agriculture et dans ses comités a porté surtout sur le financement et qui a
parfois été acrimonieuse, a franchi l’étape de la Commission de l’agriculture
et de la Chambre des représentants; avec un système « par
répartition », l’augmentation du financement des programmes dans un
secteur doit être compensée par une diminution de celui d’autres programmes.
ØLorsque le projet de Farm Bill de 2007 a été renvoyé à la Commission
des voies et moyens de la Chambre des représentants, on a décelé une
échappatoire relativement aux affiliés américains, dont la conséquence est un
financement supplémentaire, bien que certains voient dans la mesure un nouvel
impôt.
ØPour l’instant, il n’y a pas de Farm Bill à l’étude au Sénat
américain, mais on prévoit que le président Harking en rédigera un en 2007.
ØOn espère qu’un Farm Bill de 2007 sera soumis au président Bush
avant l’ajournement de l’automne, mais, de l’avis de certains, cet objectif est
trop ambitieux; le président Bush a dit qu’il opposerait son veto au Farm Bill
de 2007 ainsi qu’à un certain nombre d’autres projets de loi.
ØDans le Farm Bill de 2007 adopté par la Chambre des représentants,
la plus forte augmentation de financement est prévue pour le développement
rural, et un nouveau titre a été ajouté pour les productions spécialisées et
biologiques; le financement prévu dans le projet de loi est bien inférieur à
celui que prévoyait le Farm Bill de 2002.
SÉANCE D’OUVERTURE – Les
changements climatiques et le Nord-Est : élaborer des solutions politiques
originales
Louis Fortier, Université Laval
ØLe monde – y compris le climat – change très rapidement; le climat
change plus rapidement que prévu.
ØLe climat a été assez chaud et stable pendant 8 000 ans, ce qui
nous a permis de nous développer et de devenir ce que nous sommes, mais le
climat devient moins stable.
ØLa première région à se réchauffer sera l’Arctique; les glaces
marines de l’océan Arctique diminuent.
ØCompte tenu des changements climatiques, il faudrait prendre un
certain nombre de mesures, dont la réduction des émissions de gaz à effet de
serre et une augmentation de l’efficacité énergétique.
ØLa mise en œuvre ne sera peut-être pas sans difficultés, mais une
première étape nécessaire est d’élaborer un plan de lutte contre les
changements climatiques; des mesures doivent être prises aussi bien par les
simples particuliers que par l’industrie.
ØIl n’est pas inévitable que les changements climatiques soient
catastrophiques, mais il faudra appliquer un plan si nous voulons éviter la
catastrophe.
ØPour ce qui est de l’adaptation aux changements climatiques, il est
plus facile, relativement, de prédire les effets à l’échelle de la planète
plutôt que dans les diverses régions.
ØLes changements climatiques susciteront d’importantes tensions
géopolitiques et économiques.
ØIl existe des « solutions » technologiques pour régler les
problèmes de changements climatiques, et ces solutions devraient être fournies
au monde en développement, dans le cadre d’une solution mondiale.
ØComme le parc des camions est un émetteur important, il faudrait
envisager de fabriquer des véhicules hybrides.
ØIl faut tout un ensemble de mesures et une série de solutions si
nous voulons atteindre les objectifs visés.
ØChanger notre façon de faire nuira à certains secteurs, mais en
favorisera d’autres.
ØIl faut envisager toutes les technologies, car elles présentent
toutes des avantages et des inconvénients.
ØLe mécanisme de plafonnement et d’échange de droits d’émission
présente des problèmes; l’objectif ultime est de réduire les émissions de gaz à
effet de serre, et un système de plafonnement et d’échange n’est pas forcément
le meilleur moyen de l’atteindre.
L’honorable Ruth Ann Minner, gouverneure du Delaware
ØLe système de plafonnement et d’échange est la solution à retenir.
ØIl faudrait s’intéresser davantage aux énergies renouvelables et aux
carburants de remplacement.
ØIl faut que les particuliers et les entreprises agissent.
L’honorable Cecil Clarke, Président de l’Assemblée législative de la Nouvelle-Écosse
ØSi on compte sur les gouvernements fédéraux pour offrir une solution
durable aux changements climatiques, on s’engage dans un débat qui sera énorme
et long; les provinces doivent agir, notamment pour répondre aux attentes de
l’opinion publique.
ØL’adaptation aux changements climatiques fera apparaître de
nouvelles possibilités économiques; les gouvernements peuvent faciliter
l’exploitation de ces possibilités.
ØNous ne saurions atteindre les objectifs sans collaboration.
Dennis
Canavan, Johnson & Johnson
ØIl faut établir un plafonnement planétaire,
puisque les changements climatiques sont un problème planétaire; il faudrait
néanmoins établir aussi des plafonnements nationaux.
ØL’industrie n’a pas besoin de beaucoup de mesures incitatives; il
existe déjà des technologies éprouvées, et elles donnent un bon rendement.
ØL’industrie devrait préconiser une bonne politique d’intérêt public
en matière de mesures incitatives.
ØUn système de plafonnement et d’échange pourrait être un élément de
solution; ce type d’approche répartit le fardeau au lieu de le faire porter par
les personnes à faible revenu, comme le ferait une taxe sur le carbone.
ØQuatre-vingt-dix-neuf pour cent de nos efforts devraient porter sur
l’efficacité énergétique.
DISCOURS-PROGRAMME – DÉJEUNER :
les relations entre le Québec et le Nord-Est
L’honorable Jean Charest, premier ministre du Québec
ØSi le gouvernement fédéral du Canada peut signer des traités, il ne
peut agir unilatéralement dans les domaines de ressort provincial ou
territorial, comme celui de la reconnaissance des diplômes étrangers, mesure
qui sera importante, compte tenu de l’évolution démographique et des besoins en
main-d’œuvre immigrante.
ØLes provinces et territoires assument la responsabilité d’agir
conformément aux aspirations de leurs administrés.
ØIl faut mieux développer un marché intérieur nord-américain,
d’autant plus que la Chine et l’Inde s’affirment comme de grands pays
commerçants.
ØLa sécurité est devenue un facteur à considérer dans le commerce, à
l’intérieur de notre zone économique; tous reconnaissent la nécessité d’une
sécurité qui fonctionne bien.
ØComme les changements climatiques ne connaissent pas de frontières,
la coopération s’impose.
ØComme le Québec est le quatrième producteur d’hydroélectricité au
monde, il existe de nombreuses possibilités de partenariat dans le domaine de
l’énergie.
FORUM SUR LA POLITIQUE DES SOINS DE
SANTÉ – Les effectifs des soins de santé : pénuries imminentes et
pratiques exemplaires
Paula Roy, Delaware Health Care
Commission
ØIl y a des pénuries d’infirmières, de médecins, d’autres
travailleurs de la santé, de dentistes et de travailleurs en santé mentale.
ØLe vieillissement de la génération du baby-boom fera augmenter la
demande de services de santé et, par conséquent, le nombre d’emplois dans le
secteur de la santé.
ØIl est essentiel d’avoir une offre suffisante d’effectifs dans le
secteur de la santé si on veut garantir l’accès aux soins et garder la
population en bonne santé.
ØL’offre de professeurs dans les disciplines du domaine de la santé
se contracte.
ØParmi les problèmes, il y a l’offre et la répartition de cette offre
entre les disciplines et les régions; de plus, les dispensateurs de soins
doivent avoir la compétence voulue pour offrir des services tout en respectant
la diversité, la culture et la langue de la clientèle.
ØAux États-Unis, les salaires versés aux médecins sont à la baisse,
et les médecins souhaitent avoir un mode de vie plus équilibré.
ØLes infirmières ont l’impression d’être surchargées de travail et de
ne pas être assez respectées; elles croient également que le nombre de patients
par infirmière est trop élevé au point que la sécurité est compromise, et qu’il
y a trop de formalités administratives.
ØSolutions possibles à la pénurie de travailleurs dans les soins de santé :
§remboursement ou annulation de prêts;
§promotion des professions de la santé auprès des
jeunes étudiants;
§recherche de ceux qui veulent amorcer un
changement en milieu de carrière;
§partenariats entre les syndicats, les
établissements d’enseignement, les organismes de réglementation professionnelle
et les organismes de santé publique.
L’honorable Jim Douglas, gouverneur du Vermont
ØIl y a des défis d’ordre démographique à relever à cause du
vieillissement de la population et de l’exode des jeunes.
ØLe Vermont est l’État qui a le plus faible taux de natalité aux
États-Unis et la plus forte proportion de diplômés du secondaire qui quittent
l’État pour étudier au niveau collégial.
ØIl faudra de plus en plus de professionnels de la santé à mesure que
la population croîtra.
ØL’incidence des maladies chroniques est à la hausse.
ØIl faut renforcer les efforts de prévention et d’intervention
précoce.
Geoffrey Kelley, député à l’Assemblée législative du Québec
ØAu Canada, le gouvernement fédéral joue un rôle dans le financement
des soins de santé.
ØMalgré les changements démographiques qui s’annonçaient, on a offert
des incitations à la retraite anticipée aux professionnels de la santé dans
certaines régions du Canada. On se retrouve aujourd’hui avec des pénuries de professionnels
de la santé.
ØIl y a une pénurie de médecins qui enseignent la médecine dans les
universités.
ØDéfis en matière de soins de santé au Québec :
§Le Québec a un vaste territoire et n’a pas les
ressources voulues pour verser de généreux salaires.
§Des praticiens du domaine de la santé partent à
la retraite, des régions se vident et d’autres sont pleines d’aînés.
§Les salaires, car la santé absorbe
43 p. 100 des dépenses de programme de la province.
Geri Dickson, New Jersey Collaborative Center
for Nursing
ØLes infirmières « mangent leurs petits », en ce sens
qu’elles ne sont pas agréables avec les autres infirmières.
ØLes soins infirmiers sont au centre des soins de santé.
ØIl y a une pénurie de travailleurs de la santé.
ØEnjeux des soins de santé universels :
§accès aux soins;
§qualité des soins;
§coûts;
§manque de respect pour les dispensateurs de
soins de santé.
ØFacteurs expliquant la pénurie de professionnels de la santé :
§augmentation de la demande de soins;
§attentes accrues des patients;
§vieillissement démographique;
§diminution de la population active disponible,
puisque la génération du baby-boom part à la retraite;
§mécontentement des professionnels de la santé,
ce qui suscite des problèmes de maintien en emploi;
§problèmes d’éducation dans le domaine de la
santé (notamment l’accès aux études et le financement);
§prédominance féminine dans les soins infirmiers;
§insuffisance de la capacité de formation des
professionnels de la santé.
ØDes étudiants qualifiés ne peuvent se faire admettre dans des programmes
d’études dans le domaine de la santé parce que, par exemple, les ressources
manquent pour ajouter les postes de professeurs nécessaires pour enseigner à
ces étudiants.
ØLa dotation en infirmières influe sur les résultats pour les
patients; plus particulièrement, les faits permettent d’établir un lien entre
la mortalité des malades hospitalisés/événements indésirables et :
§le niveau de dotation en infirmières;
§le niveau des études des infirmières;
§le milieu de travail des infirmières.
ØIl y a un certain nombre de solutions qui ne sont pas
durables :
§importation d’infirmières, ce qui est coûteux et
soulève des problèmes de compatibilité des études;
§infirmières supplémentaires ou itinérantes,
formule qui coûte cher, et souvent, il n’y a pas d’engagement entre les
infirmières et les établissements où elles fournissent des soins de santé;
§augmentation du nombre d’heures de travail, ce
qui coûte cher et fait augmenter le risque d’erreurs dans les soins aux
patients;
§nouvelles diplômées, puisque la demande dépasse
l’offre.
ØSolutions durables possibles :
§fournir des données à l’appui des changements de
politique;
§assurer un leadership pour les infirmières;
§offrir de meilleurs salaires aux professeurs;
§assurer des ressources suffisantes en éducation;
§fournir une aide financière aux étudiantes;
§s’attaquer au problème du nombre de patients par
infirmière;
§éliminer les heures supplémentaires
obligatoires;
§simplifier le processus d’autorisation des
dispensateurs de soins formés à l’étranger.
Roy
Miller, Sheepscot Valley Health Center
ØLes remboursements de Medicare et Medicaid sont
faibles.
ØIl faut modifier les remboursements si on veut
encourager les soins primaires.
FORUM SUR LA POLITIQUE DE JUSTICE
PÉNALE – Intégrer les efforts communautaires et ceux du gouvernement visant à
réduire la criminalité et la participation aux gangs chez les adolescents
C. Ronald Huff, Université de la Californie (Irvine)
ØLes gangs sont la conséquence d’autres problèmes auxquels on ne
s’est pas attaqué.
ØLa plupart des jeunes qui se joignent à un gang y restent pendant un
an.
ØLes jeunes ont tendance à se joindre aux gangs à l’âge de 11 ou 12
ans.
ØEnviron le tiers des membres des gangs sont des filles, et elles ont
tendance à les quitter plus tôt que les garçons.
ØLes jeunes peuvent se joindre à un gang pour des raisons d’ordre
social ou pour obtenir une protection plutôt que pour tirer un profit; il y a
quelque chose d’étrange à se joindre à un gang pour se faire protéger, puisque
les risques de préjudice physique augmentent nettement lorsqu’on devient membre
d’un gang.
ØL’utilisation des armes à feu est bien plus fréquente chez les
membres des gangs que chez les jeunes qui n’en font pas partie.
ØSouvent, les victimes d’actes criminels ne savent pas avec certitude
si le délinquant appartient ou non à un gang; il peut donc être difficile de
savoir si le crime est lié ou non aux activités d’un gang.
ØLes organismes d’exécution de la loi peuvent ne pas classer les
crimes comme liés aux activités d’un gang. Les crimes sont plutôt classés comme
vols, agressions, etc.
ØFacteurs de prédiction de l’appartenance à un gang :
§antécédents de délinquance;
§peu d’attachement à l’école et résultats
scolaires médiocres;
§relations avec les parents qui laissent à
désirer.
ØIl y a une grande différence entre les gangs et le crime organisé;
par exemple, les gangs peuvent recevoir des drogues du crime organisé, mais
elles ne contrôlent pas le narcotrafic.
ØDans les programmes de communication et de prévention, il faut
susciter l’espoir en l’avenir; celui qui estime n’avoir aucun espoir prend plus
de risques.
Hélène Simon, ministère québécois de la Sécurité publique
ØLe problème de gangs prend de l’ampleur au Québec, et cela a des
effets sur la prévalence des cas d’exploitation sexuelle, des problèmes de
drogues, des infractions commises avec des armes à feu, des cas d’intimidation.
ØIl y a une différence entre la délinquance et les crimes qui
rapportent.
ØLes jeunes devraient acquérir un attachement positif à leur milieu.
ØIl faut une solution intégrée qui fait appel à tous les organismes
intéressés.
ØIl faut un soutien par et pour les organismes d’exécution de la loi,
le système de justice pénale, les poursuites, les jeunes, les parents et les
collectivités.
FORUM SUR LA POLITIQUE
D’ÉDUCATION : problèmes et solutions dans le financement des études
supérieures – Points de vue des États-Unis et du Canada
Robert Martin, sénateur d’État au Sénat du New Jersey
ØL’ampleur de l’endettement accumulé par les étudiants pour leurs
études collégiales augmente de façon astronomique. Il a des solutions à ce
problème :
§augmenter le montant qu’on peut emprunter aux
programmes fédéraux;
§garder le taux des prêts faible.
ØOn devrait davantage faire connaître aux étudiants ce qui est
disponible, les conditions des contrats, etc.
ØLe système des prêts étudiants pour les études supérieures a été
exploité à l’avantage de certains prêteurs et des responsables des études
supérieures; selon certaines allégations, il y aurait des conflits d’intérêts
entre des responsables de l’aide financière dans les universités et des
pratiques commerciales contestables des prêteurs.
Pierre
Moreau, Université du Québec
ØQuestion importante : que veut dire
« financer les études supérieures »? Cela veut-il dire
« financer les étudiants » ou « financer les collèges et les
universités »?
ØOn a besoin de travailleurs du savoir qui sont
au courant de la culture dans de nombreux pays.
ØSolutions à financer :
§financer la mobilité des étudiants pour qu’ils
puissent enrichir leurs connaissances;
§insister pour que les universités reconnaissent
les études faites dans d’autres universités;
§insister pour que les étudiants apprennent au
moins une langue de plus;
§insister sur la recherche collective et
interdisciplinaire chez les Nord-Américains;
§requalifier ceux qui perdent leur emploi.
Patrick Callan, National Center for Public Policy in Higher Education
ØOn a besoin d’une population très instruite pour livrer concurrence
dans l’économie mondiale du savoir.
ØDepuis un certain nombre d’années, il y a de la passivité sur le
plan politique dans le travail législatif.
ØLe départ à la retraite de la génération du baby-boom aura des
conséquences considérables.
ØAux États-Unis, les plus importants progrès en matière d’éducation
ont été réalisés avec les parents des enfants du baby-boom – en grande partie
grâce au GI Bill – et avec la génération du baby-boom.
ØLes Américains du baby-boom sont les plus instruits des Américains,
et ils vont quitter la population active, où les personnes très instruites
seront très recherchées.
ØLa génération qui suit celle du baby-boom est plus petite,
relativement moins instruite et comprend souvent les types de personnes avec
lesquels le système d’éducation ne réussit pas très bien, par exemple les
membres des minorités visibles.
ØLa situation des États-Unis tranche avec celle de la Chine et de
l’Inde, où l’instruction est particulièrement bonne dans la génération en place
plutôt que dans celle qui part ou s’apprête à partir à la retraite.
ØLes États-Unis ont en place une importante infrastructure
collégiale, et la majeure partie de cette infrastructure est excellente;
toutefois, les collèges devraient fonctionner plus efficacement.
ØL’abordabilité de l’éducation supérieure présente toujours un défi.
ØMoyens de relever les défis de l’éducation supérieure :
§améliorer le cheminement des étudiants dans le
système d’éducation – par exemple, il faudrait évaluer dès les premières années
du secondaire l’aptitude à passer aux études collégiales afin de pouvoir régler
les problèmes au cours des années ultérieures;
§améliorer le processus d’éducation – par
exemple, offrir l’apprentissage par des moyens multiples en utilisant la
technologie en classe et en ligne;
§s’attaquer à la question des changements
d’orientation à l’université.
ØLe niveau des frais de scolarité a une incidence sur les choix des
étudiants et la durée de leurs études, ainsi que sur leur choix de carrière.
ØLes sondages d’opinion révèlent qu’on ne croit pas qu’il y ait un
compromis à somme nulle entre la qualité, l’accès et le coût.
ØAlors que les États-Unis ont une part disproportionnée des meilleurs
collèges et universités au monde, la population américaine n’est pas bien
instruite.
DISCOURS-PROGRAMME – DÉJEUNER –
Nervosité à la frontière : le Canada et les États-Unis peuvent-ils
toujours vivre ensemble?
Stephen Handelman, Americas Quarterly
ØL’Initiative relative aux voyages dans l’hémisphère occidental est
un problème central dans les relations bilatérales, et certains Canadiens qui
vont aux États-Unis se sentent comme des étrangers.
ØLes attentats terroristes du 11 septembre 2001 ont profondément
divisé le continent, car ni le Mexique, ni le Canada n’ont voulu participer à
la guerre en Irak, mais ces attentats nous ont aussi montré à quel point nous
dépendons les uns des autres.
ØLes Américains sont de moins en moins favorables au Canada.
ØLes Canadiens et les Américains n’ont pas besoin de s’aimer pour
faire de l’argent les uns grâce aux autres.
ØLe Canada est le plus important fournisseur de pétrole des
États-Unis.
ØEntre le Canada et les États-Unis, il y a des enjeux qui unissent et
d’autres qui divisent.
ØDe nombreuses ressources sont assujetties à une gestion conjointe,
et il existe une coopération militaire.
ØL’Amérique du Nord est à une croisée des chemins : il y a des
problèmes de sécurité pressants et évidents ainsi que des problèmes économiques
dans le Nord-Est.
ØL’activité économique est réaménagée dans le territoire, et des
regroupements transfrontaliers se font, même si les États et provinces en cause
ne sont pas contigus, par exemple l’Ontario et la Caroline du Nord.
ØLe Plan d’action sur la frontière intelligente établi en décembre
2001 a été un résultat marquant des négociations. Il a aidé les pays à éviter
le chaos et il a adopté une approche thématique.
ØCinq défis pour les trois partenaires de l’Accord de libre-échange
nord-américain :
§comment améliorer la sécurité sans nuire au
commerce ni à la circulation des personnes?
§comment prévenir l’externalisation vers la Chine
et l’Inde?
§comment prendre appui sur l’interdépendance
entre énergie et environnement d’une part et commerce d’autre part, et ménager
un équilibre?
§comment coordonner l’élaboration d’une politique
conjointe en matière de sécurité par les régions et les villes dans les trois
pays?
§comment gérer le problème de la présence
illégale d’étrangers?
ATELIER SUR LA POLITIQUE DE
FORMATION EN SANTÉ : papillomavirus et immunisation obligatoire
Daniel Salmon, John Hopkins Bloomberg School of Public Health
ØLes États-Unis ont une longue histoire de vaccination obligatoire.
ØLes États peuvent adopter des lois imposant l’immunisation à
l’école; il y a de grandes variations dans la mise en œuvre pour ce qui est des
antigènes nécessaires, de l’ajout d’antigènes ou des changements à apporter,
des populations visées, de l’origine de la documentation, etc.
ØEn 1809, le Massachusetts a été le premier État à légiférer sur
l’immunisation. La loi en question portait sur la variole. Le jugement rendu
dans l’affaire opposant Jacobson au Massachusetts a maintenu le droit des États
d’imposer la vaccination obligatoire, et ce fut le fondement des lois sur la
santé publique.
ØLe premier problème est de légiférer. Le deuxième de faire respecter
la loi.
ØAvantages de l’immunisation à l’école :
§empêcher les flambées de diverses maladies;
§assurer une protection;
§manifester l’engagement public en matière
d’immunisation;
§aider à introduire de nouveaux vaccins.
ØIl peut y avoir des exceptions aux lois sur l’immunisation à l’école
fondées sur des raisons d’ordre religieux, idéologique ou médical, et les États
se fient aux écoles pour faire respecter ces exceptions; les États ne sont pas
tenus d’offrir des exceptions qui ne sont pas d’ordre médical.
ØIl existe de nombreuses différences, tant à l’intérieur des États
qu’entre eux, dans les modalités d’application des exceptions. Les exceptions
sont nombreuses lorsqu’elles sont faciles à obtenir. La majorité des États ne
refusent jamais une demande d’exception.
ØLes parents peuvent éviter de faire vacciner leurs enfants au nom de
diverses convictions :
§le vaccin peut faire du mal à l’enfant;
§les vaccins peuvent surcharger le système
immunitaire de l’enfant;
§l’enfant ne risque pas de contracter la ou les
maladie(s);
§la ou les maladie(s) ne présente(nt) pas de
danger;
§le vaccin peut ne donne aucun résultat;
§il y a des problèmes d’ordre moral;
§les vaccins sont contraires aux croyances
religieuses.
Melinda Wharton, Centers for Disease Control and Prevention
ØRéussites du programme d’immunisation des enfants :
§des taux d’immunisation record;
§les maladies qu’on peut prévenir par un vaccin
sont à leur plus bas niveau ou presque;
§la polio est presque éradiquée, car la maladie
n’est plus endémique que dans quatre pays;
§la rougeole n’est plus endémique aux États-Unis
ni dans l’hémisphère occidental;
§aux États-Unis, la rubéole a été éliminée.
ØL’immunisation est l’un des rares services
cliniques de prévention qui permettent à la fois d’économiser de l’argent et de
sauver des vies; pour chaque cohorte de naissance vaccinée conformément au
programme d’immunisation :
§la société économise 43,3 milliards de dollars;
§les coûts des soins sont réduits de 9,9
milliards de dollars;
§33 000 vies sont sauvées;
§14 millions de cas de maladie sont évités.
ØToutes les lois sur l’immunisation à l’école prévoient des
exceptions; les exceptions permettent d’atténuer les critiques, mais bien des
responsables de la santé publique s’en inquiètent.
ØIl y a certaines controverses au sujet des exigences en matière
d’immunisation :
§élargissement des lois sur l’immunisation à de
nouveaux vaccins;
§exceptions fondées sur des raisons d’ordre
idéologique;
§participation des sociétés pharmaceutiques au
processus législatif.
ØFacteurs pris en considération pour ajouter aux exigences en matière
d’immunisation :
§disponibilité du vaccin;
§financement;
§acceptation par le parent et le fournisseur;
§données sur la sécurité;
§faisabilité.
ØConséquences non voulues qui sont possibles :
§élargissement des exceptions;
§perte d’appui public à la vaccination;
§perte d’appui public aux exigences en matière de
vaccination;
§érosion des gains réalisés grâce au programme;
§lacunes dans l’application.
ØÉléments essentiels à l’application réussie des
exigences en matière d’immunisation :
§acceptation par les parents;
§soutien du fournisseur et capacité d’offrir
l’immunisation;
§mécanisme d’exécution.
Respectueusement soumis,
L’hon.
Jerahmiel Grafstein, sénateur
coprésident Groupe interparlementaire Canada-États-Unis
Rob
Merrifield, député
coprésident
Groupe interparlementaire
Canada-États-Unis