Du 25 au 30 mars 2008, le député Rob
Merrifield, coprésident du Groupe interparlementaire Canada-États-Unis (GIP), a
mené une délégation des membres du GPI aux 47e Canadian-American
Days à Myrtle Beach, en Caroline du Sud. Cette délégation était composée entre
autres du sénateur Frank Mahovlich, du député Tom Lukiwski, de M. Brad Trost,
de l’honorable Wayne Easter, C.P., député, du député Guy André et de
M. Paul Crête.
Ont également assisté aux réunions
l’honorable Peter Milliken, C.P., député et président de la Chambre des
communes du Canada, l’honorable Jay Hill, C.P., député et secrétaire d’État,
l’honorable Gary Lunn, C.P., député et ministre des Ressources naturelles,
l’honorable Monte Solberg, C.P., député et ministre des Ressources humaines et
du Développement social, et l’honorable Greg Thompson, C.P., député et ministre
des Anciens combattants, qui sont tous intervenus comme experts. Le chef
d’état-major de la Défense nationale du Canada, le général Rick Hillier,
l’ambassadeur des États-Unis au Canada, David Wilkins, les représentants
américains Henry Brown et J. Gresham Barrett, ainsi que divers représentants
des secteurs public et privé du Canada et des États-Unis ont également assisté
aux réunions.
Les membres du GIP se sont rendus en
Caroline du Sud pour participer à des réunions d’experts sur quatre
sujets :
Øl’amélioration de la relation commerciale bilatérale;
Øle Canada comme « superpuissance énergétique »;
Øles réalités politiques de deux démocraties diversifiées;
Øles États-Unis, le Canada et la scène mondiale.
À chaque séance, l’ambassadeur Wilkins
a posé une série de questions, et les experts participants ont été invités à
faire des commentaires. À l’ouverture des réunions, il a signalé que la
Caroline du Sud et le Canada avaient toujours joui d’une relation commerciale
et touristique mutuellement avantageuse, bien que nous puissions toujours faire
mieux compte tenu des changements dans nos économies, des défis qui se posent
en ce qui concerne la frontière et de la nécessité de poursuivre la lutte
mondiale contre le terrorisme. L’ambassadeur Wilkins a souligné le fait que
malgré les divergences que connaissaient parfois le Canada et les États-Unis,
nos deux pays réussissaient toujours à trouver des solutions.
Les membres du Groupe
interparlementaire jugent très importante la relation entre le Canada et la
Caroline du Sud, un des 36 États américains pour lesquels le Canada constitue
la principale destination des exportations. D’après de récentes estimations,
environ 95 250 emplois en Caroline du Sud dépendent des échanges
commerciaux entre le Canada et les États-Unis, et le commerce bilatéral atteint
environ 4,8 milliards de dollars par année; les exportations vers le Canada
s’élèvent à environ 2,8 milliards de dollars, tandis que les importations en
provenance du Canada représentent près de 2 milliards de dollars. De plus, des
données récentes semblent indiquer que près de 450 800 Canadiens se
rendent chaque année en Caroline du Sud, où ils dépensent environ 224 millions
de dollars, alors que près de 78 500 résidents de la Caroline du Sud
visitent le Canada et y font des dépenses de l’ordre de 55 millions de dollars.
L’ouverture en 2007 d’un bureau du commerce et du tourisme de la Caroline du
Sud à Toronto (Ontario) donne aussi une bonne idée de l’importance de cette
relation.
Vu l’importance de la relation
commerciale et touristique entre le Canada et la Caroline du Sud, les membres
du Groupe interparlementaire ont l’intention de poursuivre leurs efforts en vue
de cultiver cette relation, y compris par la participation éventuelle en 2009
aux Canadian-American Days qui se tiennent annuellement à Myrtle Beach et de
continuer à dialoguer avec le gouverneur de la Caroline du Sud, les
représentants de l’État et la délégation fédérale à Washington, D.C. À cet
égard, il convient de noter que le représentant Brown est un des coprésidents
du Congressional Friends of Canada Caucus.
RENFORCER LES LIENS QUI NOUS
UNISSENT : COMMENT AMÉLIORER LA MEILLEURE RELATION D’AFFAIRE DU MONDE
Experts :
L’honorable Monte Solberg, C.P., député, ministre des Ressources humaines et du Développement
social du Canada
L’honorable Henry Brown, membre de la Chambre des représentants des États-Unis et
coprésident du Congressional Friends of Canada Caucus
Secrétaire Joe Taylor, Jr., Département du commerce de la Caroline du Sud
M. Bob Deluce, Président et premier dirigeant, Porter Air
M. Michael Keaveny, U.S. Commercial Service of Canada
Question : Quel est le plus
grand défi ou problème économique que connaisse la relation entre le Canada et
les États-Unis?
Le Ministre
Solberg lance la discussion en affirmant qu’à court
terme, l’état de l’économie américaine et d’autres économies crée des défis.
Face à cette réalité, il faut selon lui garder la relation commerciale et
d’investissement direct à l’étranger aussi fort que possible; nous devons aussi
assurer la libre circulation transfrontalière des travailleurs.
Faisant pour sa part observer que le Congressional
Friends of Canada Caucus est composé d’une centaine de membres, le représentant
Brown rappelle aux participants que le Canada compte de nombreux
amis au Congrès américain. Il souligne également la relation commerciale et
touristique favorable ainsi que la montée de la valeur relative du dollar
canadien. Il signale les efforts que le Congrès a déployés dans l’important
dossier de l’Initiative relative aux voyages dans l’hémisphère occidental et
affirme que notre frontière commune est passablement ouverte et devrait
continuer à l’être. Enfin, il mentionne le financement de routes bilatérales.
Le secrétaire
Taylor traite de la relation touristique bilatérale
qui existe entre le Canada et la Caroline du Sud et mentionne le bureau de la
Caroline du Sud à Toronto. Selon lui, les enjeux importants se présentent à la
frontière entre nos deux pays, qui doit demeurer ouverte et sûre; il faut donc
attacher une grande importance aux questions frontalières. Il souligne
également que les États-Unis et la Caroline du Sud bénéficient de
l’investissement direct à l’étranger du Canada et il fait notamment état des
investissements canadiens dans l’industrie des produits forestiers en Caroline
du Sud.
M. Keaveny est d’avis que le défi que les deux pays doivent relever consiste à
préserver leur compétitivité sur les marchés mondiaux, où nous sommes appelés à
faire concurrence avec les économies émergentes. Il fait également des
observations au sujet du commerce de produits énergétiques entre le Canada et
les États-Unis, et de l’intégration de secteurs comme ceux de l’automobile et
des télécommunications.
M. Deluce rappelle aux participants que l’industrie des lignes aériennes fait
quotidiennement face à de nouveaux défis; il mentionne par exemple
l’accroissement du prix du carburant et les fluctuations de la devise. En ce
qui concerne ce dernier point, il signale que la situation a été favorable pour
les lignes aériennes, mais désastreuse pour le secteur canadien de la
fabrication. À son avis, il faudrait harmoniser les documents de passage de la
frontière et encourager la participation à des programmes comme NEXUS. M.
Deluce aborde également les questions de douanes, d’immigration et de
prédédouanement. Il est enfin d’avis que, lorsqu’il se produit des fluctuations,
il y a toujours moyen de faire contre mauvaise fortune bon cœur.
Question : Dans quelle mesure
les Canadiens sont-ils préoccupés par la possibilité d’une renégociation de
l’Accord de libre-échange nord-américain?
Le ministre
Solberg qualifie le Canada comme de pays commerçant
et fait observer que nos échanges se font en grande partie avec les États-Unis;
par conséquent, les Canadiens sont préoccupés par toute discussion de
changements éventuels dans les ententes commerciales. De plus, selon lui, les Canadiens
sont toujours à la recherche de moyens de bonifier l’Accord de libre-échange
nord-américain. Le ministre Solberg préconise de traiter clairement des
avantages réels des échanges commerciaux fondés sur des règles et de continuer
à sensibiliser le public aux avantages sur le plan du niveau de vie que le
commerce procure.
Question : Dans quelle mesure
le Congrès des États-Unis appuie-t-il l’Accord de libre-échange nord-américain?
Quel degré de protectionnisme le Congrès préconise-t-il en matière d’accords
commerciaux?
Le
représentant Brown fait observer que bien que le
président Bush soit en faveur du libre-échange, le
« nouveau climat » qui règne à Washington n’est pas favorable au
libre-échange. Le Congrès se montre plus protectionniste, et des préoccupations
sont exprimées au sujet des droits des travailleurs et de la protection de
l’environnement. À son avis, il faut trouver des moyens d’augmenter le niveau
de vie dans les pays en développement; le commerce est justement un outil qui
peut être utilisé à cette fin étant donné que le libre-échange améliore la
qualité de vie des partenaires commerciaux.
Question : Il y a-t-il un
nombre important de membres de la Chambre des représentants des États-Unis qui
sont en faveur de renégocier l’Acord de libre-échange nord-américain?
Selon le représentant Brown,
on parle beaucoup à Washington de la renégociation de l’Accord de libre-échange
nord-américain. Il s’attend à ce qu’il soit difficile à l’avenir de conclure
des accords de libre-échange, qui prévoiront un degré restreint de
« liberté » parce qu’ils incluront vraisemblablement des dispositions
au sujet des normes de travail.
Question : Que signifierait
pour le Canada un changement au niveau de l’administration des États-Unis?
Quelle importance revêt pour la relation bilatérale un changement de
gouvernement dans l’un ou l’autre pays?
Selon M. Deluce, la relation et
les amitiés bilatérales demeurent vigoureuses, peu importe le parti au pouvoir
dans l’un ou l’autre pays; toutefois, leur vigueur augmente ou baisse selon les
personnalités en jeu. À son avis, les deux pays doivent veiller au maintien
d’une relation étroite et respectueuse.
Le ministre
Solberg affirme que les États-Unis sont le meilleur
voisin et allié du Canada et que tout ce qui se produit aux États-Unis est
important pour le Canada et le reste du monde; c’est pourquoi on se préoccupera
toujours de changements dans la politique publique qui ont des effets
préjudiciables. Il fait observer que le Canada collaborera avec quiconque
deviendra président des États-Unis. Enfin, il signale que le phénomène des
discours électoraux enflammés se produit dans les deux pays.
M. Keaveny rappelle aux participants que l’Accord de libre-échange entre le
Canada et les États-Unis a été signé sous le président George H. Bush, tandis
que l’Accord de libre-échange nord-américain a été signé sous le président Bill
Clinton. Il souligne que les deux partis politiques aux États-Unis ont signé
des accords commerciaux.
Question : S’il est vrai que
les Canadiens pensent « commerce » en premier lorsqu’ils songent à la
frontière alors que les Américains pensent « sécurité » avant tout,
est-ce que la situation s’améliore ou empire à notre frontière commune?
Selon le secrétaire Taylor, le
tourisme et les exportations constituent des éléments essentiels de l’économie
de la Caroline du Sud. À son avis, la facilité de passage à la frontière et les
dépenses effectuées par les Canadiens avantagent la Caroline du Sud.
M. Keaveny affirme que les questions frontalières se posent tous les jours et
qu’un dialogue s’impose. D’après lui, les attentats du 11 septembre 2001 ont
fait peur aux Américains, et il est difficile pour les Canadiens d’accepter que
la relation entre nos pays ait changé pour ce qui est de la facilité de passage
de la frontière. M. Keaveny traite aussi de l’importance des États-Unis sur les
marchés mondiaux et affirme que le commerce est influencé par la sécurité et
que les États-Unis ont besoin de sécurité. Enfin, il déclare que pour tout
problème il existe une solution.
M. Deluce fait observer que, pour les lignes aériennes, les frontières
revêtent une importance capitale et que le passage de notre frontière commune
devrait se faire de manière transparente.Il souligne l’importance du
prédédouanement, en ajoutant cependant que cela ne fonctionne pas toujours
bien. Il donne l’exemple de l’Aéroport international Pearson de Toronto. Il
mentionne également la biométrie et le programme NEXUS.
Enfin, le ministre Solberg
signale aux participants que le Canada est le principal partenaire commercial
de 36 États américains et rappelle que nous ne pouvons pas tenir notre amitié
pour acquise : nous devons nous respecter mutuellement. Il fait observer
que les Canadiens sont sensibles aux répercussions des attentats terroristes du
11 septembre 2001, en partie parce que des Canadiens y ont aussi perdu la vie,
et sont en faveur de mesures de sécurité proportionnelles au niveau de risque.
D’après le ministre, nous devons travailler ensemble dans le but de repousser
le périmètre; nous devrions également échanger des renseignements et nous
livrer à l’inspection hors site des marchandises. Enfin, il souligne la
participation du Canada aux efforts de stabilisation et de reconstruction en
Afghanistan.
Question : Le Congrès américain
changera-t-il la date de mise en œuvre des clauses relatives aux frontières
terrestres et maritimes de l’Initiative relative aux voyages dans l’hémisphère
occidental?
Selon le représentant Brown, la
technologie requise doit être en place aux frontières terrestres et maritimes
pour respecter la date de mise en œuvre de juin 2009 de l’Initiative relative
aux voyages dans l’hémisphère occidental. À son avis, vu l’existence de
programmes pour voyageurs dignes de confiance, il n’est pas nécessaire
d’inspecter chaque camion qui traverse la frontière. De plus, en insistant sur
l’obligation d’avoir des documents qui ne peuvent facilement être reproduits,
le représentant Brown souligne l’importance pour les États-Unis de pouvoir
identifier les 12 à 20 millions d’étrangers clandestins sur leur territoire.
Séance de questions et réponses
Au cours de la séance de
« questions et réponses », les sujets suivants sont soulevés :
le commerce, le tourisme et l’économie locale; l’achat de voitures dans un pays
en vue de leur utilisation dans l’autre; les avantages procurés par les accords
commerciaux sur les plans de la création d’emplois et de l’augmentation des
salaires; le coût de production comme critère employé dans les décisions sur
l’emplacement des entreprises; la coopération bilatérale comme moyen de faire
concurrence aux économies émergentes; les enjeux liés au passage du Nord-Ouest;
l’examen bilatéral des politiques d’immigration; la communication
internationale de renseignements entre alliés; la nécessité de repousser la frontière
vers l’extérieur; l’imposition de mesures de sécurité proportionnelles au
niveau de risque; les questions environnementales touchant notamment l’énergie
durable, l’air et l’eau.
L’ÉNERGIE : LE SECRET LE MIEUX
GARDÉ DU CANADA
Experts :
L’honorable Gary Lunn, C.P., député, ministre des Ressources naturelles du Canada
L’honorable J. Gresham Barrett, membre de la Chambre des représentants des États-Unis
M. Rob Merrifield, député, coprésident du Groupe interparlementaire Canada-États-Unis
M. Emerson Gower, Progress Energy
Question : Quels sont les plus
grands défis auxquels les deux pays seront confrontés au cours des dix
prochaines années en matière de production d’énergie et d’environnement?
Selon le ministre
Lunn, il faut à la fois
satisfaire l’appétit insatiable pour l’énergie tout en protégeant
l’environnement et reconnaître les besoins d’une économie vigoureuse et en
pleine croissante. À son avis, le grand défi consiste à réduire le bilan
carbone; il s’agit de transformer les défis en possibilités. Il ajoute que le
Canada a « énormément d’énergie », alors que les États-Unis ont
« énormément de besoins ».
Faisant observer que la France a une
grande longueur d’avance et que, chaque semaine, une nouvelle centrale à
charbon est achevée en Chine, le représentant Barrett fait observer que
les États-Unis arrivent sur la piste avec 35 ans de retard et accusent aussi un
retard de 35 ans en matière d’énergie. Selon lui, il faut trouver un juste
milieu entre les besoins des États-Unis et l’orientation qu’ils doivent
prendre. À son avis, il n’y a pas de solution miracle; toutes les formes
d’énergie doivent faire partie de la solution. Même s’il faut aussi, d’après
lui, réduire le bilan carbone, il faut aussi être compétitif dans l’économie
mondiale. Il laisse entendre que les États-Unis sont l’Arabie saoudite du
charbon. Enfin, il affirme que les États-Unis doivent viser leur autonomie
énergétique. En tant que membre de la Chambre des représentants des États-Unis,
la sécurité constitue sa tâche première, et il soutient que la sécurité passe
par l’autonomie énergétique.
M. Merrifield parle de la nécessité d’accroître la production énergétique d’une
manière durable sur le plan de l’environnement et il souligne l’importance à
cet égard de la technologie nouvelle. Il ajoute qu’actuellement, une trop
grande part de l’énergie vient de régions en pleins bouleversements
géopolitiques. M. Merrifield souligne enfin la nécessité de ne pas compromettre
notre relation bilatérale et il mentionne la notion d’autonomie énergétique
nord-américaine.
Selon M. Gower, la consommation
ménagère d’électricité est le double de ce qu’elle était il y a trois
décennies. À son avis, il faut une capacité de production et des lignes de
transmission; de plus, les consommateurs exigent des services publics
écoénergétiques. Il signale également l’importance de l’énergie nucléaire et
mentionne aux participants, à cet égard, l’uranium canadien.
Question : En quoi consiste
l’avenir de l’énergie nucléaire au Canada?
Le ministre
Lunn affirme que l’énergie nucléaire constituera un
élément vital du panier d’énergies futur et qu’elle devient plus propre. Il
ajoute que si la décision était prise aujourd’hui de construire une centrale
nucléaire, celle-ci ne deviendrait opérationnelle que dans 12 à 16 ans. Le
ministre Lunn parle aussi du charbon, en faisant observer que le charbon propre
est relativement plus coûteux et que la technologie connexe est relativement
nouvelle. Qualifiant les sables bitumineux de l’Alberta de deuxième réserve en importance
du monde, il précise que la technologie de la prochaine génération fera baisser
le prix de l’extraction. Enfin, il soutient que les législateurs doivent
accélérer le processus d’approbation des règlements en matière
environnementale, que celui-ci ne devrait pas prendre cinq ans.
M. Merrifield reconnaît que l’énergie nucléaire constituera une composante
importante du panier d’énergies futur, mais il rappelle qu’elle fait l’objet
d’une certaine opposition publique. Il laisse entendre que tout ne sera pas
sans douleur.
Question : Le Canada est-il une
superpuissance énergétique?
Selon le ministre Lunn, le
Canada est le seul pays membre de l’Organisation de coopération et de
développement économiques qui est un exportateur net d’énergie. Dans ce contexte,
les États-Unis sont un excellent marché pour ses exportations énergétiques. Le
ministre précise que même s’il faut mettre davantage l’accent sur l’énergie
renouvelable, nous continuerons à dépendre pendant un certain temps encore des
combustibles fossiles; le grand défi consiste à trouver des moyens de produire
l’énergie traditionnelle de manière plus propre.
M. Merrifield qualifie le Canada de superpuissance en matière d’énergie et
souligne ses ressources énergétiques considérables et la nécessité de produire
l’énergie d’une manière respectueuse de l’environnement. Il signale également
les activités énergétiques dans la vallée du Mackenzie et, aux États-Unis, à
Prudhoe Bay.
Question : Quelles observations
pourrait-on faire au sujet de la Réserve faunique nationale de l’Arctique?
Le représentant
Barrett affirme que, bien que des forages dans la
Réserve faunique nationale de l’Arctique puissent aider les États-Unis à se
rapprocher de l’autonomie énergétique, il est peu probable que le Congrès les
autorise.
Question : Un changement dans
l’administration des États-Unis touche-t-il l’industrie énergétique?
Selon M. Gower, un changement
dans l’administration des États-Unis exerce une grande influence sur
l’industrie énergétique. Cela dit, il croit que, indépendamment de la personne
élue à la présidence, des projets de loi seront adoptés au sujet des émissions
de gaz à effet de serre prévoyant une taxe sur les émissions carboniques ou le
plafonnement et l’échange des droits d’émissions; cela fera augmenter les coûts.
M. Gower fait également observer qu’en raison de leur caractère intermittent,
les énergies éolienne, solaire et de la biomasse ne constituent pas de bonnes
sources d’énergie pour répondre à la demande de la charge de base et poussent
donc à dépendre au moins en partie du nucléaire, du charbon et du gaz naturel.
Le représentant
Garrett affirme qu’il est important pour le Congrès
américain de donner au secteur privé une idée de l’orientation des États-Unis
en matière de politique énergétique.
Question : À quelles mesures
législatives en matière d’énergie peut-on s’attendre au Canada?
Le ministre
Lunn rappelle aux participants que le gouvernement
canadien a annoncé récemment un cadre pour les émissions de gaz à effet de
serre et qu’après 2012, toute nouvelle exploitation des sables bitumeux devra
satisfaire aux normes en matière de capture et de stockage du CO2. Ce cadre
entraînera des coûts pour l’industrie, qui pourraient être absorbés par les
consommateurs sous forme de prix accrus. Le ministre Lunn signale qu’un système
d’échanges commun sera probablement établi avec les États-Unis, qui adopteront
sans doute la même approche que le Canada, peu importe qui est élu à la
présidence.
Séance de questions et réponses
Durant la séance de questions et réponses,
les sujets suivants sont abordés : l’approbation plus expéditive des
règlements; les centrales alimentées au charbon à émissions nulles; les projets
de loi sur l’autonomie énergétique dont est saisi le Congrès; l’Accord de
libre-échange nord-américain et la sécurité des approvisionnements en énergie.
LES RÉALITÉS POLITIQUES DE DEUX
DÉMOCRATIES DIVERSIFIÉES : THÉÂTRE POLITIQUE, FINANCEMENT DES CAMPAGNES
ÉLECTORALES ET DIFFÉRENCES DYNAMIQUES ENTRE LE SYSTÈME AMÉRICAIN ET LE SYSTÈME
CANADIEN
Experts :
L’honorable Peter Milliken, C.P., député, président de la Chambre des communes du Canada
L’honorable Jay Hill, C.P., député, secrétaire d’État
L’honorable Henry Brown, membre de la Chambre des représentants des États-Unis et
coprésident du Congressional Friends of Canada Caucus
M. Theo Caldwell, président, Caldwell Asset Management, Inc.
M. Eddie Dyer, Coastal Carolina University
Question : Quels changements
ont été apportés récemment au financement des campagnes électorales?
Le ministre
Hill fait observer que les lois sur le financement
des campagnes électorales évoluent tant au Canada qu’aux États-Unis et il
signale aux participants qu’au Canada, les dons de sociétés et de syndicats aux
partis politiques fédéraux ont été complètement éliminés; en outre, des limites
ont été imposées aux dons des particuliers. Il précise aussi que des limites
s’appliquent au montant que les partis politiques fédéraux peuvent dépenser
durant une campagne et que les candidats peuvent dépenser dans leur
circonscription. Le ministre Hill note que l’appui fédéral aux campagnes
électorales prend la forme d’un remboursement partiel des dépenses d’élection,
à condition d’obtenir une certaine proportion des voix; le soutien fédéral aux
partis politiques consiste dans le paiement d’un montant prédéterminé pour
chaque voix exprimée en faveur du parti.
Selon le représentant Brown,
certains candidats consacrent plus de 4 millions de dollars à leur campagne
électorale, qui survient aux deux ans pour les membres de la Chambre des
représentants et aux six ans pour les sénateurs. Il parle également des droits
de dépôt, des dons des particuliers et des comités d’action politique et des
contributions faites par ceux qui occupent des postes de direction à leur parti
et aux candidats moins solides.
Question : Quels changements
devraient être apportés au système électoral actuel?
Se concentrant sur le système électoral
des États-Unis, M. Dyer préconise de limiter la durée des
campagnes électorales.
M. Caldwell explique aux participants les récentes mesures législatives
canadiennes prévoyant des périodes électorales fixes et il suggère de revoir
les règles s’appliquant aux primaires et au caucus du Parti démocrate.
Selon le président des Communes
Milliken, l’avènement au Canada de périodes électorales fixes pourrait
avoir une influence sur les sommes dépensées juste avant le début de la
campagne électorale, étant donné que le montant des dépenses permises durant la
campagne de 36 jours est déjà limité. Il fait en outre observer que si les
candidats sont certains de recueillir la part des voix requise pour avoir droit
au remboursement par le gouvernement fédéral d’une partie des dépenses
électorales, ils ne sont pas obligés de réunir la totalité des fonds dépensés durant
une campagne électorale.
Enfin, le ministre Hill parle du
système majoritaire uninominal, qui peut selon lui créer des problèmes dans un
régime où il y a plus de deux partis. Il mentionne dans ce contexte d’autres
options comme la représentation proportionnelle et le mode de scrutin
préférentiel. Enfin, il affirme que dans le cas d’un gouvernement majoritaire,
le pouvoir du premier ministre n’est essentiellement pas contesté.
Question : Si le système
canadien comporte une période trop courte pour permettre un examen fouillé des
candidats alors qu’aux États-Unis, les campagnes électorales sont peut-être
trop longues, quelle serait la durée idéale d’une campagne?
Selon le président des Communes
Milliken, la durée des campagnes électorales fédérales est suffisamment
longue pour se prêter à un examen fouillé des candidats. À son avis, le système
d’élections à date fixe des États-Unis permet d’avoir une longue campagne
électorale et de faire beaucoup de planification; si un système analogue était
adopté au Canada, le déroulement traditionnel des campagnes électorales
pourrait être appelé à changer.
M. Caldwell fait observer que, jusqu’à récemment, les Canadiens savaient
« qui » mais non « quand », tandis que les Américains
savaient « quand » mais non « qui »; avec les changements
législatifs envisagés au Canada, on saura à la fois « qui » et
« quand ». Selon lui, la réponse à la question de savoir si une
période de 36 jours est suffisamment longue pour faire un examen détaillé des
candidats dépend de l’endroit, étant donné que certaines circonscriptions
votent toujours de la même façon, et du statut de titulaire du candidat.
Le ministre
Hill se dit en faveur d’une campagne électorale de
36 jours.
Question : Quel impact
l’origine raciale, le sexe et la religion ont-ils dans la course à la
présidence des États-Unis ?
Selon M. Dyer, l’origine raciale
constitue un enjeu dans l’actuelle course à la présidence, bien qu’il faille
revoir la définition d’« origine raciale »; il signale, par exemple,
que la mère du sénateur Barack Obama est blanche. Il fait également des
observations au sujet de la polarisation raciale dans la course à l’investiture
du Parti démocrate.
M. Caldwell croit que l’origine raciale, le sexe et la religion occupent trop
de place dans l’actuelle course à la présidence. À son avis, les candidats
devraient être évalués à leurs idées.
Enfin, le représentant Brown
signale que l’origine raciale ne revêt pas beaucoup d’importance aux
États-Unis; il soutient qu’il faut quelqu’un qui puisse rallier tout le monde.
Question : Durant la prochaine
campagne électorale au Canada, dans quelle mesure est-il probable que les
États-Unis ne soient pas au programme?
Le ministre
Hill estime qu’il est difficile de ne pas inscrire
les États-Unis au programme d’élections canadiennes étant donné que la relation
bilatérale est si indispensable à la prospérité du Canada.
Selon le président des Communes
Milliken, à moins d’une affaire qui défraie la manchette, il n’y a aucune
raison d’inscrire les États-Unis « au programme » d’une élection
canadienne. À son avis, les États-Unis ne sont ordinairement pas un facteur
déterminant dans les campagnes électorales canadiennes.
Question : La période des
questions, au Parlement canadien, représente-t-elle une occasion utile ou une
perte de temps?
Le président
des Communes Milliken croit que la période des
questions permet aux partis de l’opposition de demander au gouvernement de
rendre des comptes et à ce dernier, de défendre ses politiques.
De même, le ministre Hill estime
que la période des questions est utile dans un système démocratique et permet
aux partis de l’opposition de poser quotidiennement des questions aux
ministres.
Séance de questions et réponses
Durant la séance de questions et
réponses, les sujets suivants ont été examinés : le rôle des médias et
d’Internet dans les campagnes électorales; la possibilité d’avoir plus de deux
partis politiques aux États-Unis et l’appui fédéral aux États-Unis pour un
système de soins de santé.
LES ÉTATS-UNIS, LE CANADA ET LA SCÈNE
MONDIALE : COMBATTRE LE TERRORISME ET GAGNER LA GUERRE EN AFGHANISTAN
Experts :
Le général Rick Hillier, chef d’État-major de la Défense nationale du Canada
L’honorable Greg Thompson, C.P., député, ministre des Anciens combattants
Major-général Stan Spears, adjudant général de la Caroline du Sud
Le général Hillier ouvre la séance en
faisant un bref exposé où il touche aux points suivants :
Øcertains changements sont apportés à la structure de commandement et
de contrôle des Forces canadiennes, et les membres du personnel sont habilités
à exercer les fonctions pour lesquelles ils ont été choisis et formés;
Ødes changements sont apportés à la façon dont les membres du
personnel des Forces canadiennes sont formés et menés;
Øles Forces canadiennes attachent plus d’importance à la condition
physique, en partie parce qu’il est important d’être en bonne condition
physique pour porter 100 livres de matériel par des températures qui peuvent
atteindre 53 degrés Celsius et en partie parce que la condition physique constitue
un aspect fondamental de la guerre contre le terrorisme;
Øà l’heure actuelle, les Forces canadiennes recrutent beaucoup parce
qu’elles offrent un salaire et des avantages concurrentiels et que les recrues
sont à la recherche d’un défi et d’une occasion de servir leur pays;
Øla population cible pour le recrutement est le groupe des 18 à 29
ans, et 17 % des membres de ce groupe démographique au Canada envisagent
d’entrer dans les Forces d’ici trois ans;
Øen raison des revendications de souveraineté, les Forces canadiennes
attachent plus d’importance au Nord;
Øl’an dernier, les Forces ont pris part à 8 000 interventions de
recherche et de sauvetage;
Øles Forces canadiennes assurent une assistance humanitaire en cas de
catastrophes, y compris dans les cas d’ouragans et de tempêtes de verglas;
Øles Forces canadiennes reçoivent un nouvel équipement, y compris des
aéronefs C-17 et C-130 et des chars Leopard II;
Øles membres des Forces canadiennes participent à la mission des
Nations Unies en Afghanistan, à la demande des habitants de ce pays, et ils
essaient de les aider à bâtir leur avenir, y compris sur les plans de la santé,
de l’éducation, de l’infrastructure, etc.;
Øen Afghanistan, l’éducation est considérée comme un moyen de sortir
de la situation actuelle, bien qu’il soit important également d’aider les
Afghans à développer notamment leurs institutions gouvernementales, économiques
et de sécurité;
Øil y a actuellement plus de deux millions de mines en Afghanistan;
Øla guerre au terrorisme doit être une initiative multinationale pour
avoir le sérieux requis, réunir les compétences nécessaires, etc.;
Øl’appui des Canadiens permet aux Forces canadiennes de poursuivre
leurs efforts.
Question : En quoi consiste le
rôle de la Garde nationale de la Caroline du Sud?
Le major
général Spears signale que la Garde nationale de la
Caroline du Sud a perdu dix des siens depuis le début de la guerre. La Garde
nationale assure la formation de l’Arme nationale afghane et aide à
reconstruire des collectivités.
Question : Pourquoi l’appui
donné par la Chambre des communes à la seconde motion sur l’Afghanistan
était-il beaucoup plus décisif que celui accordé à la première motion?
Selon le ministre Thompson, les
Canadiens font un lien entre les sacrifices consentis et la valeur des
obligations internationales du Canada. D’après lui, les Canadiens appuient ce
qui se fait en Afghanistan. Le ministre Thompson ajoute également que le Canada
a une longue histoire de participation aux opérations de maintien et de
rétablissement de la paix. Enfin, il soutient que les membres des Forces
canadiennes doivent savoir que les Canadiens seront là pour eux si la situation
tourne mal.
Question : Que faut-il pour
assurer la victoire des membres de l’Organisation du Traité de l’Atlantique-Nord?
Le général Hillier croit qu’il
faut de l’uniformité, de la cohérence, de la cohésion et de la confiance pour
réussir, et il faut éviter d’avoir une coalition de pays disposés à l’intérieur
d’une coalition de pays moins disposés. Il soutient que tous les intervenants
doivent se concentrer sur la mission.
Selon le major général Spears,
les troupes sont fières de leurs réalisations et des résultats; l’Organisation
du Traité de l’Atlantique-Nord doit être victorieuse.
Enfin, le ministre Thompson
affirme que des progrès sont accomplis. Il croit que le monde civilisé a tracé
une ligne dans le sable, comme il l’a fait durant la Première et la Seconde
guerres mondiales et en Corée.
Question : Combien de temps
serons-nous en Afghanistan?
Selon le général Hillier, la
communauté internationale sera enAfghanistan jusqu’à ce que les
problèmes de gouvernance du pays soient réglés.
Le ministre
Thompson signale que malgré les progrès accomplis
et le renforcement de la capacité, on ne sait pas encore combien de temps les
troupes resteront en Afghanistan.
Enfin, le major général Spears
affirme que la Caroline du Sud a de l’endurance en Afghanistan.
Question : Qu’est-ce que les
gens devraient savoir à propos de la frontière avec le Pakistan?
Le général
Hillier fait observer que les dirigeants du Taliban
résident au Pakistan, où il y a une absence de gouvernance. Selon lui, le
Pakistan fait beaucoup, mais doit faire plus; la frontière entre le Pakistan et
l’Afghanistan n’est pas plus sûre aujourd’hui qu’elle l’était il y a un an.
Le major
général Spears ne s’attend pas à une amélioration
de la relation.
Enfin, le ministre Thompson
croit que la frontière entre le Pakistan et l’Afghanistan demeure un problème;
il y a beaucoup de travail à faire.
Séance de questions et réponses
Durant la séance de questions et
réponses, les sujets suivants ont été abordés : la motion présentée à la
Chambre des communes sur l’Afghanistan; le Soudan; la coopération entre le
Taliban et Al-Qaeda; le Rapport du Groupe d’experts indépendant sur le rôle
futur du Canada en Afghanistan (le rapport Manley); les possibilités
économiques en Afghanistan qui ne sont pas liées au trafic de la drogue;
l’importance de l’éducation; et le microfinancement.
Respectueusement
soumis,
L’hon. Jerahmiel Grafstein, sénateur
coprésident
Groupe interparlementaire
Canada-États-Unis
Rob Merrifield, député
coprésident
Groupe interparlementaire
Canada-États-Unis