Du 24 au 26 mai, 2007, le sénateur
Consiglio Di Nino, chef de la délégation canadienne à l'Organisation pour
la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), a participé à la cinquième
Conférence économique de l’Assemblée parlementaire de l’OSCE à
Andorre-la-Vieille, Andorre.
À l’invitation du Conseil général
(Parlement) d'Andorre, environ 100 parlementaires de plus de 30 pays membres de
l’OSCE ont participé à la conférence, qui a été inaugurée par le président du
Parlement d’Andorre, Joan Gabriel I Estany, et le président de l’Assemblée
parlementaire de l’OSCE Goran Lennmarker. Le premier ministre d’Andorre, Albert
Pintat, a également adressé quelques mots aux participants.
La conférence d'une durée de trois
jours a examiné dans cinq sessions différentes les questions suivantes
associées au thème central : Commerce international et sécurité; Commerce
international dans un monde globalisé; Frontières et commerce international;
Travail et aspects sociaux du commerce international; et Commerce international
et environnement.
Tous les conférenciers ont souligné
l’importance du commerce. Un « grand moteur de la création de la
richesse » a dit le président Lennmarker, ajoutant toutefois que «
lorsqu'il y a du commerce, il y a habituellement la paix. » Et il a
souligné l’importance de conserver et de renforcer le système de commerce
international. « Nous devons, en tant que parlementaires, défendre ce
sytème, » a-t-il dit.
Session d’ouverture
Le président Lennmarker souhaite la
bienvenue aux participants à la conférence Renforcer la stabilité et la
coopération par le commerce international et remercie, au nom de
l’Assembée parlementaire de l’OSCE, les hôtes andorriens pour leur hospitalité
en invitant l’Assemblée à Andorre, un grand pays sur un petit territoire. Il
dit qu’il s’agit de la cinquième conférence sous‑régionale de l’Assemblée
et qu'elle reflète la contribution accrue aux questions économiques et
environnementales. M. Lennmarker termine en offrant quelques réflexions
générales sur l’enjeu du commerce international et la nécessité de soutenir une
économie de marché conforme au développement durable.
M. Estany, président du Parlement
d’Andorre, souhaite la bienvenue à tous les participants à la conférence et dit
qu'il espère qu'ils ont fait un bon voyage, en ajoutant que les Andorrans sont
en train d'essayer de rendre l'accès à Andorre plus facile. Il parle un peu de
l’histoire d’Andorre et exprime l’espoir que les participants auront la chance
de visiter quelques‑uns des lieux d’intérêt. Il affirme que le commerce a
transformé l’économie et la société d’Andorre, ce qui en fait un endroit qui
convient très bien à la conférence.
M. Josep Dalleres, chef de la
délégation andorrienne à l’Assemblée parlementaire de l’OSCE, souhaite la
bienvenue aux participants à Andorre et parle un peu du rôle des parlements et
des parlementaires en ce qui a trait à l’enjeu du commerce international. Il
souligne en particulier l’importance d’explorer le rôle des petites et moyennes
entreprises, particulièrement en rapport avec les sociétés multinationales. Il
termine en présentant un bref aperçu des cinq sessions prévues au cours des
deux journées suivantes de la conférence.
Session 1
Commerce international et sécurité
La première session est présidée et
modérée par Leonid Ivanchenko, président de la Commission générale pour les
affaires économiques, la science, la technologie et l’environnement de
l’Assemblée parlementaire de l’OSCE. En souhaitant la bienvenue aux
participants, M. Ivanchenko parle du commerce international et discute du rôle
de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Il encourage les participants à
discuter avec objectivité et à présenter leurs recommandations.
M. Pons, Conseiller à la Chambre de
commerce international d’Espagne, entretient les participants de l’enjeu des
« Restrictions commerciales pour raisons de sécurité », notant que
l’idée de la coopération économique est incluse dans la Charte de l’ONU. Il
souligne qu’il est parfois nécessaire de mettre en oeuvre des restrictions
commerciales. Dans son allocution, M. Pons fait référence à l’Accord général
sur les tarifs douaniers et à l’Accord général sur le commerce des services. Il
présente des exemples de différents cas tranchés en vertu du système de
règlement des différends bilatéraux de l’OMC. M. Pons signale divers problèmes
qui existent encore : l’interprétation des termes utilisés dans les
traités de l'OMC; le système de vérification et de contrôle que les états
doivent adopter; les différences si énormes entre les cas qui ont été jugés
qu’il est pratiquement impossible d’établir quelque modèle; et la nécessité
d’une collaboration plus étroite entre l’OMC et ses états membres.
M. Estivallet De Mesquita,
vice-président de mission de l’Ambassade du Brésil à l’OMC, parle du rôle et
des grands défis de l’OMC. Il entreprend son exposé en mettant en valeur le
fait que l’OMC est plus que le libre-échange, c’est aussi la réglementation du
commerce, parce l'une des principales objections de ceux qui s’opposaient à sa
création était d’éviter que la répétition de l’expérience de la période de
l'entre-deux-guerres se répète. Le système de commerce multinational a trait
également à la coopération internationale, dit‑il.
Il trace un aperçu du rôle de
l’organisation : réduction considérable des obstacles au commerce, élimination
de la discrimination et bénéfice mutuel pour tous les participants.
M. Estivallet De Mesquita énonce les trois grands défis : régler le
conflit entre l’autonomie de réglementation et le libre‑échange;
promouvoir le commerce dans les services; et intégrer des pays en développement
dans le GATS dans l’intérêt mutuel et pour éviter la discrimination. Il
mentionne le rapport entre la sécurité et l'OMC, qui essaie d'établir de
l'ordre dans un secteur d'une importance clé pour la communauté internationale.
À l'égard de la question du commerce,
M. Mateu I Hosta, Directeur d’Intermon Oxfam, Catalonia, Andorra, exprime son
regret de constater que peu d’ONG prennent le problème du commerce et de la
sécurité au sérieux. Il souligne trois leçons que nous avons apprises au cours
des 50 dernières années : nous devons faire quelque chose concernant la
faim, la pauvreté et la violence; la flexibilité et l’adaptation sont
essentielles parce qu’il n’y a pas de remède unique pour traiter des problèmes
mondiaux; et nous devons nous concentrer sur les droits de la personne. M.
Mateu I Hosta rappelle aux participants qu’il y a des personnes derrière chaque
action et que les décisions sont prises par des politiciens. Il dit qu’un grand
nombre d'ONG croient que l'OMC devrait être abolie. Il considère toutefois que
la solution se trouve dans le changement de l'organisation, pour qu'elle puisse
au moins s'attaquer avec succès à l’enjeu de l'agriculture.
Le débat qui s’ensuit donne lieu à une
discussion de questions de sécurité en matière de commerce international.
Plusieurs personnes font également remarquer que le commerce et les
restrictions commerciales ne devraient pas être utilisés pour réaliser des
objectifs politiques. Certains participants signalent le rôle important du
Cycle de développement de Doha.
Les participants discutent également
des perspectives de négociations commerciales à l’OMC et de la possibilité de
réformer l’organisation pour traiter les questions de sécurité, parce que le
commerce est souvent utilisé comme un outil politique. Un participant dit que
la discussion des enjeux mondiaux devrait être combinée à la discussion de
questions plus précises. Nous devons nous assurer d’adopter une perspective à
long terme mais en agissant sans plus tarder. Il est également noté que la
discussion de ce sujet devrait se poursuivre à la prochaine Session annuelle de
l'Assemblée parlementaire de l'OSCE qui aura lieu à Kiev en juillet 2007.
Session 2
Le commerce international dans un
monde globalisé
La deuxième session, « Le commerce
international dans un monde globalisé », est présidée par Christian
Miesch, chef de la délégation de la Suisse à l’Assemblée parlementaire de
l’OSCE. Il remercie les Andorrans de leur hospitalité et présente les conférenciers.
M. Jaume Salvat Font, président de
Andorran Telecommunications Service, offre ses remerciements d’avoir été invité
à partager ses réflexions sur les télécommunications. Il souligne l’importance
de plus en plus grande des technologies de l’information et de la communication
(TIC) comme mesure de développement et pour édifier la capacité humaine. Il met
également en relief l’importance des TIC et de l’Internet dans la
transformation et le développement de la nature du commerce international. M.
Salvat Font présente un aperçu des tendances courantes en matière de
télécommunications, comme le besoin de plus de réseaux à large bande, les
exigences accrues des utilisateurs et le besoin d'une meilleure sécurité; il
explore quelques-unes des options pour répondre à ces demandes. Il fait état de
l'application croissante des TIC pour améliorer la compétitivité des
exportations, ce qui crée en retour la possibilité que certains pays perdront
des parts de marché à d'autres qui utiliseront mieux les TIC. Finalement, M.
Salvat Font offre quelques réflexions sur le fossé numérique, qu'il affirme
refléter les inégalités sociales et économiques plus profondes et être un enjeu
dans lequel l’administration publique doit jouer un rôle actif.
M. Francesc Pallas Vildomat, président
de la Chambre de commerce d’Andorre, déclare que le commerce est une garantie
magnifique de paix, précisant qu’Andorre est en paix depuis 700 ans, ce qui
s'est avéré excellent pour sa croissance économique et lui a profité ainsi qu'à
ses voisins. Il insiste sur le rôle important des petites entreprises et dit
qu’avec des débuts modestes, en utilisant des choses comme le microcrédit, les
entreprises peuvent grandir beaucoup. M. Pallas Viladomat dit qu’il est
essentiel pour la croissance et la réussite d'un pays d'assurer qu'il existe
une diversité de petites et de moyennes entreprises. La Chambre internationale
de commerce a un rôle important à jouer pour aider à promouvoir le commerce et
à empêcher le conflit. Il dit que les mécanismes de règlement des différends de
l’OMC sont importants pour assurer qu’l existe des possibilités pour les petits
comme pour les grands pays. M. Pallas Viladomat termine en faisant l'éloge de
la dimension économique et environnementale de l’OSCE et rappelle aux
participants la maxime selon laquelle la paix est bonne pour le commerce et le
commerce est bon pour la paix.
Dans le débat qui s’ensuit, les membres
parlent de la nécessité de créer plus de commerce international et de marchés
libres et soulignent que la paix et le commerce se renforcent mutuellement. Les
participants s’attardent aussi sur le danger que les régions deviennent
marginalisées en conservant des politiques protectionnistes. On met en valeur
la nécessité que le commerce soit libre et juste et on présente des exemples de
certains secteurs qui pourraient être améliorés. Il est noté que ce sont
surtout les pays en développement qui ressentent les effets secondaires de la
mondialisation et que le Cycle de Doha est entravé par un manque de leadership
et par la nécessité pour certains pays de faire des concessions douloureuses.
On traite de la question de la sécurité des données, en accordant une attention
particulière à quelques‑uns des problèmes particuliers d'Andorre. On
passe finalement en revue des questions relatives à l’économie d’Andorre.
Session 3
Frontières et commerce international
La présidente de la troisième session,
« Frontières et commerce international », Conxita Marsol, membre de
la délégation d’Andorre à l’Assemblée parlementaire de l’OSCE, accepte avec joie
les remerciements et les compliments de tous à l'égard de l'organisation de la
conférence. Elle dit qu’Andorre est un pays basé sur les petites entreprises
qui a été épargné par le tumulte du conflit international; Andorre vit
cependant maintenant de grands changements dans un contexte où son modèle
économique démontre certaines faiblesses. Elle présente ensuite les
conférenciers pour la session.
M. Marc Kugler, vice-président des
ventes Europe, Électricité de France, présente un aperçu de quelques‑uns
des enjeux courants du secteur de l’énergie sur le continent européen. Il
évalue pour les participants les progrès appréciables de la libéralisation des
marchés énergétiques. Il dit qu’il faut concilier l’offre et la demande, parce
qu’une grande partie des sites courants de production d’énergie vieillissent.
Il met en relief le rôle de l’énergie renouvelable et de l’énergie nucléaire,
l’efficacité accrue, mentionnant aussi la nécessité de réduire la demande
d’énergie pour réduire les émissions des gaz à effet de serre. Il est important
selon lui d’adopter une démarche de sensibilisation parce que l’enjeu de la
réduction des émissions de CO2 n’est plus uniquement du ressort des
entreprises de production.
M. Eugeni Bregolat, ambassadeur
d’Espagne en Andorre, ancien ambassadeur en Chine, entretient la conférence du
développement de l’économie chinoise et de son incidence en Europe. La Chine a
réalisé en une génération ce que d’autres ont mis un siècle à accomplir,
accumulant les années successives de croissance à un rythme de 10 %, et
elle est maintenant extrêmement forte en génie. La Chine a accru ses dépenses
en recherche et acquiert les nouvelles technologies très rapidement, ajoute‑t‑il. Il
souligne la taille du défi de l’Europe qui, plutôt que de se laisser tenter par
le protectionnisme, doit privilégier la recherche et le développement et
l'éducation.
La Chine, dit Eugeni Bregolat, est le
plus gros exemple de mondialisation dans le monde d’aujourd’hui. Elle est le
deuxième exportateur mondial et elle détrônera bientôt l'Allemagne. Elle a
sorti 500 millions de Chinois de la pauvreté.
Plus de 500 000 étudiants chinois
s’instruisent à l’étranger, dont 25 % retournent maintenant en Chine après
avoir terminé leurs études. En 2020, 100 millions de Chinois passeront leurs
vacances à l’étranger tandis qu’une quantité égale d'étrangers visiteront la
Chine.
Après avoir raté le coche de la
révolution industrielle, elle est maintenant obsédée par la haute technologie,
indique-t-il. Accordant de plus en plus d’attention au monde extérieur, la
Chine, insiste M. Bregolat, n’est plus isolée et il n’est plus possible de
mettre un frein à l’élargissement des libertés individuelles, à cause de
l’Internet, des téléphones cellulaires et du tourisme.
Les transformations économiques ont
suscité l’affaiblissement du contrôle de l'État et même si la Chine n’aspire
pas à devenir une démocratie libérale, il s’y déroule un grand débat sur
l’évolution à l’intérieur du système qui engendrera une démocratie à saveur
chinoise, affirme‑t‑il.
L’ouverture de la Chine permettra à
l’Europe de profiter de cet énorme marché. M. Bregolat explore ensuite l’énorme
effet du changement économique sur la société et la culture de la Chine. Il
fait état de la croissance de la classe moyenne et du nombre d’étudiants dans
ce qui est maintenant une société beaucoup plus libre et ouverte. Il termine en
disant que la Chine s’intéresse à un monde en paix qui améliorerait son
économie.
Le débat qui s’ensuit porte sur
l’importance des projets de pipeline dans la région de l’OSCE. On y examine
aussi la question des possibilités de pannes de courant à l’intérieur de
l’Europe, que le réseau courant minimise. Des participants offrent leurs
réflexions sur la situation des droits de la personne en Chine et le rôle de la
Chine. En ce qui a trait à l’économie chinoise, la nécessité d’une distribution
plus convenable de la richesse est abordée. Le sujet de la démocratie en Chine
est examiné, avec la possibilité de régression à cet égard.
Session 4
Travail et aspects sociaux du
commerce international
La discussion est ouverte par le vice‑président
de la Commission générale pour les affaires économiques, la science, la
technologie et l’environnement de l’Assemblée parlementaire de l’OSCE, Petros
Efthymiou, qui parle de l’enjeu de la libéralisation du marché et du commerce
international. M. Efthymiou encourage les participants à se concentrer sur le
problème de l’équilibre du commerce et du protectionnisme et à discuter des
droits du travail et des droits sociaux qui sont exclus de l'OMC. Il évoque
l’importance d’avoir la volonté politique de s’exprimer clairement.
Remerciant les participants de
l’inviter ainsi à s’adresser à la Conférence, M. Bernard Snoy, coordinateur des
activités économiques et environnementales de l’OSCE, décrit les perspectives
en ce qui a trait à ces activités après le Forum économique et environnemental
2007, dont la deuxième et dernière session a eu lieu à Prague du 21 au 23 mai
2007. M. Snoy informe les participants que le 15ième Forum était
consacré, sous la présidence de l’Espagne, aux grands défis pour assurer la
sécurité et le développement durable dans la sphère de l’OSCE :
dévastation des terres, pollution des sols et gestion de l’eau. Il mentionne
les discussions de fond qui ont eu lieu à Prague et les résultats particuliers
et les activités de suivi qui ont été envisagés. Il souligne que la dimension
économique et environnementale est à l’heure actuelle de loin la plus petite
des trois dimensions de l’OSCE. Elle absorbe moins de 2% des budgets combinés
du Secrétariat de l’OSCE et de la présence sur le terrain de l’OSCE.
Mme Susan Bissell, Centre
d’investigation Innocenti, UNICEF, présente la question des droits des enfants
dans le contexte du commerce international. Elle indique que le Centre d’investigation
Innocenti de l’UNICEF, et l’UNICEF de façon plus générale, ont axé leurs
efforts, dans le contexte du commerce, de la mondialisation, de la pauvreté et
de la protection, sur l’amélioration des vies des enfants dans une gamme de
situations d'exploitation et sur le renforcement des systèmes et des
partenariats. Elle fait état de l’expérience pratique de l’UNICEF par ses
activités dans le commerce international pour protéger les enfants. Mme Bissell
présente deux exemples caractéristiques. Le premier a trait à l’élimination du
travail des enfants dans le secteur du vêtement au Bangladesh et le second
porte sur IKEA et ses efforts en Inde. En conclusion, elle signale que l’UNICEF
est prêt à travailler avec l’Assemblée parlementaire de l’OSCE dans son effort
louable pour protéger les enfants et les préserver des effets négatifs de la
pauvreté et de l’exploitation.
Dans le débat qui s’ensuit, les
participants discutent de l'ampleur des problèmes en matière de travail des
enfants, partageant les expériences de leurs propres pays. Divers participants
signalent la nécessité d’éliminer le travail des enfants dans la sphère de
l’OSCE. Les participants parlent aussi des difficultés que ces efforts
comportent et il est noté que l'éducation peut aider à éliminer le travail des
enfants. L’un des participants souligne l’importance de former un groupe de
travail sur un système mondial d'avertissement et l'élimination des
conséquences des catastrophes naturelles.
Session 5 :
Commerce international et
environnement
Le sénateur Consiglio Di Nino, chef de
la délégation canadienne à l’Assemblée parlementaire de l’OSCE, souhaite la
bienvenue à tous les participants et les conférenciers principaux à la session
« Commerce international et environnement ». Il remercie les Andorrans
de leur hospitalité et exprime l’espoir que discuter du sujet permettra de
mieux comprendre les problèmes courants.
M. Enrique Baron Crespo, député
européen, ancien président de la Commission du commerce international, remercie
l’Assemblée de l’invitation et présente des considérations générales sur les
enjeux du commerce, de la stabilité et de la coopération. Il entreprend son
exposé en présentant certains exemples historiques concernant le commerce au 20e
siècle. Il rappelle aux participants les changements qui se sont produits
depuis la Seconde Guerre Mondiale et le fait que les enjeux commerciaux ne sont
plus le monopole des pays développés. M. Baron Crespo fait valoir que le
commerce c’est la vie et qu'il ne s’agit pas seulement d’une question de
marchandises, mais également de propriété intellectuelle, de services et de
culture. Parlant de préférences collectives, il énonce trois enjeux à envisager
d’un point de vue mondial : la sécurité alimentaire, la protection de
l’environnement la diversité culturelle. Il souligne aussi le lien important
entre le commerce et les droits en matière de travail, et entre le commerce et
l’environnement.
Olivier de Laroussilhe, directeur de
l’unité développement durable et standards sanitaires et phytosanitaires,
Commission européenne (CE), Direction générale du commerce, entretient les
participants du rôle de la Commission européenne en ce qui a trait au commerce
et à l’environnement. Il expose la démarche de la CE en matière de changement
climatique et met en relief le sentiment d’urgence qui entoure ce sujet. Il
dresse la liste des contributions de la politique commerciale de la CE en
matière d’environnement, mentionnant des enjeux comme la libéralisation des
biens et des services environnementaux, le développement de l’énergie
renouvelable et la promotion de la coopération commerciale pour améliorer
l’efficacité énergétique. Il insiste sur le fait que toutes les mesures prises
doivent demeurer conformes aux règles de l’OMC. En ce qui concerne la mise en
oeuvre de la déclaration de Doha sur le commerce et l'environnement, il
mentionne trois points à traiter : ouvrir le commerce des biens et des
services environnementaux, assurer un rapport égal entre les règles de l’OMC et
les Accords multilatéraux sur l’environnement (AME) et le statut d’observateur
concernant ces AME dans l’OMC. L’une des questions discutées a trait aux
énergies renouvelables et aux biocarburants et aux problèmes de certification
qu’ils présentent. M. Laroussilhe note que le commerce peut aider l'environnement,
mais il rappelle aux participants qu'il s'agit seulement d'une partie de la
solution.
M. Joachim Bitterlich, ancien
ambassadeur de l’Allemagne, vice‑président exécutif international, Veolia
Environnement Paris, parle de la question : « L'environnement en tant
qu'objet de commerce. Le rôle des multinationales », notant l’absence à
peu près complète de la protection de l’environnement dans le débat entourant
le Cycle de Doha. Il dit que la CE peut être fière de sa position de chef de file
mondial dans le domaine de l’environnement. Au cours du Sommet européen de mars
2007, la CE s’est engagée à réaliser des objectifs ambitieux, mais qu’il est
possible d’atteindre. M. Bitterlich souligne la nécessité pour la CE
d’intensifier ses efforts pour établir une politique de l’énergie externe
commune pour assurer et diversifier son approvisionnement, réduire sa
dépendance envers ses partenaires externes et promouvoir la coopération
internationale à cet égard. La CE devrait élaborer une politique de coopération
avec ses voisins, ses partenaires méditerranéens, la Russie, les pays d’Europe
de l’est et de l’Asie centrale et le Moyen‑Orient.
M. Bitterlich fait valoir que les
investissements dans la politique environnementale constituent aussi des
incitatifs de croissance économique, qui facilitent la création d'emplois pour
la prochaine décennie. Cette analyse vaut aussi pour les pays en développement,
souligne‑t‑il. M. Bitterlich dit aussi que la CE doit revoir ses
politiques de développement en recentrant ses efforts sur l’Afrique.
Au cours des discussions qui suivent,
les participants partagent leurs points de vue sur les questions soulevées par
les conférenciers. Ils notent que le recours à l’énergie de remplacement et aux
biocarburants devrait augmenter. Un certain nombre de participants mettent en
relief le problème des grandes multinationales qui développent des industries
dangereuses dans les pays en développement. Il notent à cet égard qu’il faut
élargir la zone de responsabilité à l’extérieur de la CE pour les grandes
entreprises industrielles. Les participants insistent aussi sur l’importance
d’une volonté politique unifiée concernant les décisions prises dans la sphère
de la pollution de l’environnement.
Allocution spéciale d’Albert Pintat,
premier ministre d’Andorre
Le premier ministre Pintat souhaite la
bienvenue aux participants à la conférence à Andorre. Il note que nous vivons
maintenant dans un univers mondialisé, mais que la mondialisation est souvent
considérée en termes conflictuels, et qu’il est important de comprendre comment
l’élargissement du commerce mondial et l'intégration économique profonde
peuvent profiter à tout le monde. Le premier ministre souligne le rôle clé joué
par les organismes internationaux, tout en reconnaissant qu'ils ne sont pas
parfaits et qu'il existe un certain manque de crédibilité. Il explore quelques‑unes
des différences soulevées entre la libéralisation du commerce des services et
celle du commerce des biens et certaines des questions que cela a suscitées,
comme la délocalisation.
Il souligne la nécessité de respecter
les promesses qui sont faites et de surmonter les obstacles concernant des
enjeux comme le fardeau de la dette extérieure, la propriété intellectuelle,
l’environnement, l’exode des cerveaux et les prix des produits de base. La
réduction de la dette doit également être une priorité. En ce qui a trait à la
question des brevets et de l'accès aux médicaments, il faut trouver une
solution permettant de vendre les médicaments au prix coûtant à ceux qui en ont
besoin sans nuire à la recherche de nouveaux médicaments.
La mondialisation représente un défi
pour Andorre, étant donné que c’est un endroit où il existe encore des
frontières et qu’elles sont encore importantes. Par le passé, seulement
5 000 personnes vivaient à Andorre et, dans les années 1950, la moitié
d’entre elles travaillaient dans l’agriculture, tandis que le pays compte
aujourd'hui 80 000 habitants qui vivent beaucoup plus d'une économie de
services et que seulement 3 % de la population travaille dans
l’agriculture. Andorre possède un environnement naturel favorable et devrait
donc donner l’exemple en matière de protection de l’environnement. Nous devons
également nous assurer de traiter les enjeux sociaux en considération, dit‑il.
M. Pintat souligne l’engagement d’Andorre de combattre le blanchiment d’argent
et son désir d’être retiré de la liste des paradis fiscaux de l'OCDE.
Le premier ministre conclut en disant
que le libre‑échange est d'une importance fondamentale pour tous les pays
et qu'Andorre est un pays qui essaie de naviguer dans les méandres du défi de
la mondialisation et d'éliminer les barrières à l'investissement étranger.
Le débat qui s’ensuit porte sur les
exigences financières et sur la pression avec lesquelles Andorre doit composer,
y compris ce qui émane de l’OCDE. Le premier ministre met en valeur quelques‑unes
des difficultés d’Andorre pour protéger son indépendance et reconnaît la
nécessité pour le pays d'aller dans la même direction que le reste de l'Europe.
On discute de l’industrie du tourisme à Andorre, en examinant quelques‑uns
des grands changements à l’horizon pour les entreprises d’Andorre. La nécessité
d’assurer que les marchés fonctionnent convenablement est discutée avec le
besoin d'une coopération et d'une réglementation financières étroites. Le
premier ministre conclut finalement en disant qu’Andorre travaille pour être
retirée de la liste des paradis fiscaux, mais qu’il ne s’agit pas d’une tâche
simple parce qu’elle touche des lois controversées, sur lesquelles on travaille
à l'heure actuelle.
Session de clôture
M. Josep Dalleres, chef de la
délégation d’Andorre à l’Assemblée parlementaire de l’OSCE, remercie tous les
conférenciers d’avoir pris part à la conférence économique et fait ensuite la
revue de quelques‑uns des principaux enjeux examinés au cours de chacune
des cinq sessions. Il souligne la nécessité pour l’OMC d’améliorer et de
développer ses relations avec les autres institutions. Il insiste sur le besoin
d’éviter le protectionnisme et d'adopter plutôt une démarche multilatérale pour
s’attaquer aux défis de la mise en oeuvre du libre‑échange. M. Dalleres
réitère la nécessité de développer les technologies des communications, de
soutenir les petites et moyennes entreprises et de gérer efficacement l’énergie.
Il met aussi en valeur le besoin d'investissements considérables dans la
recherche et le développement et d'assurer que nous évitons l'exploitation des
enfants et que nous offrons de l'éducation.
Il termine en remerciant toutes les
délégations de leur participation et les personnes qui ont aidé à organiser la
conférence.
Le président Lennmarker déclare que la
conférence a été très intéressante et salue l'excellent résumé présenté par M.
Dalleres. Il dit que la Grande Muraille de Chine est la seule chose visible de
l’espace et qu’il s’agit d’un symbole de protectionnisme, et du désir éternel
de protection de l’homme. Mais il déclare avec insistance que le
protectionnisme n'est pas la réponse, que les emplois se déplacent dans le
monde et que c'est une bonne chose. Demain, notre main‑d’oeuvre fera
quelque chose de différent, dit‑il, et le protectionnisme n’est
habituellement en réalité que la protection de la pauvreté. Il reconnaît que le
choc peut être difficile sur les individus et qu’il faut donc assurer que
suffisamment d’efforts sont consacrés à l’éducation et à la formation. On doit
également appliquer de la pression d’une façon qui est bonne pour
l’environnement et explorer des façons de briser le lien entre la croissance
économique et la croissance des émissions de CO2. Le président
conclut en remerciant tout le monde de leur participation et offre ses
remerciements spéciaux aux organisateurs d'Andorre.
Depuis 1997, l’Assemblée parlementaire
de l’OSCE a organisé une conférence économique à tous les deux ans, fournissant
aux parlementaires des occasions d'échanger des points de vue avec des
collègues et des experts internationaux et d'approfondir leur compréhension des
enjeux de l'OSCE dans le contexte élargi des principes de l’OSCE et du concept
exhaustif de sécurité de l’OSCE.
Les quatre dernières conférences ont eu
lieu à Tromso, Berne, Nantes et Monaco.
Respectueusement
soumis,
M. Maurice Vellacott, député
Délégation canadienne à l’Assemblée parlementaire de l’Organisation pour la
sécurité et la coopération en Europe (AP OSCE)