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Rapport

Le 8 décembre 2008, le sénateur Jerry Grafstein, coprésident, ainsi que M. Brad Trost, député et vice-président, ont représenté le Groupe interparlementaire Canada-États-Unis dans le cadre de la conférence « Un nouveau plan d’action pour les relations Canada-États-Unis sous une nouvelle administration » tenue à Ottawa, en Ontario. Le sénateur Grafstein était invité à une séance intitulée « Conversation au sujet de la nouvelle administration américaine et du Congrès ».

La conférence a été éclairée par un document de travail intitulé From Correct to Inspired : A Blueprint for Canada-US Engagement (D’un engagement courtois à un engagement inspiré : plan d’action pour les relations Canada-États-Unis) ainsi que par une série de documents préparés par les participants à la conférence. Après la conférence, le 19 janvier 2009, le rapport From Correct to Inspired : A Blueprint for Canada-US Engagement a été publié et comportait les trois recommandations sommaires suivantes :

·        pour ce qui est de la crise financière internationale, une coopération soutenue et rapide est nécessaire;

·        les politiques énergétiques et environnementales exigent cohérence et prudence tant au Canada qu’aux États-Unis;

·        il faut user de bon sens et cesser de multiplier les formalités frontalières et les mesures qui créent une congestion à la frontière et qui nuisent au bon fonctionnement des secteurs clés et très intégrés de l’économie du Canada et des États-Unis.

Les autres conclusions étaient les suivantes :

·        les Canadiens sont prêts à soutenir les efforts gouvernementaux visant à améliorer leur économie et leur sécurité;

·        le partenariat bilatéral doit porter sur des enjeux que les États-Unis considèrent comme stratégiques;

·        le Canada doit dépasser le gradualisme et la gestion des irritants dans la relation bilatérale;

·        Pour réussir, il faut un programme qui aborde les préoccupations des États-Unis chez eux et dans le monde entier compte tenu de leur rôle de superpuissance.

·        Les obstacles sont chroniques, et le leadership et le respect mutuel seront de mise, puisque les relations personnelles comptent.

Les séances plénières et simultanées suivantes se sont déroulées dans le cadre de la conférence :

·        le contexte : ce que révèlent les sondages;

·        la compétitivité;

·        la frontière;

·        l’énergie et l’environnement;

·        l’ALENA et les Amériques;

·        conversation au sujet de la nouvelle administration et du nouveau Congrès;

·        l’Arctique et la défense;

·        les institutions;

·        la nouvelle situation américaine et internationale et ses implications pour l’Amérique du Nord.

Le présent rapport résume les présentations qui ont été effectuées pendant les séances plénières et certaines séances qui se sont déroulées simultanément.

Le contexte : ce que révèlent les sondages

Frank Graves, Les Associés de recherche EKOS inc.

·        bon nombre des hypothèses sur la façon dont les Canadiens et les Américains se perçoivent sont erronées;

·        bien que nos attitudes et nos valeurs soient extrêmement semblables, et que la tendance soit à la convergence plutôt qu’à la divergence, nous sommes en mesure de conserver une identité nationale solide;

·        il n’existe pas deux pays du monde occidental industrialisé dont les attitudes ou les valeurs sont aussi semblables que celles du Canada et des États-Unis;

·        l’avenir nous réserve davantage de possibilités de réaliser des progrès communs;

·        un sondage révèle que plutôt que d’accentuer la similarité qui existe entre les deux pays, les Canadiens préféreraient mettre l’accent sur ce qui les différencie de leurs voisins du sud; par exemple, il semble que les questions environnementales soient relativement plus importantes au Canada;

·        un sondage indique que les Canadiens continuent de considérer les États-Unis comme le plus proche ami et allié du Canada; cependant, les Américains considèrent la Grande-Bretagne comme la très bonne – et peut-être même meilleure – amie et alliée des États-Unis;

·        on s’attend à ce qu’à la suite du changement d’administration aux États-Unis, la relation entre le Canada et les É.-U. devienne plus chaleureuse;

·        la vive résistance au libre-échange qui existait dans les deux pays au début des années 1980 s’est atténuée; le libre-échange fait maintenant l’objet d’un soutien accru dans l’ensemble des trois pays membres de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA);

·        le resserrement des formalités à la frontière qui sépare le Canada des États-Unis a une incidence négative sur le libre-échange;

·        il existe un certain nombre de divergences entre le Canada et les États-Unis, notamment pour ce qui est de l’immigration et de nos attitudes respectives à l’égard du multiculturalisme et du cosmopolitisme;

·        au Canada, la collaboration avec les États-Unis pour ce qui est de questions telles que l’environnement, les changements climatiques, la salubrité des aliments, le commerce et la sécurité nationale bénéficie d’un soutien solide;

·        dans les deux pays, on envisage l’avenir avec une vive appréhension.

La frontière

Perrin Beatty, Chambre de commerce du Canada

·        le Canada et les États-Unis partagent la relation commerciale la plus importante du monde : des transactions bilatérales d’une valeur de 1,6 milliard de dollars sont effectuées quotidiennement et 300 000 voyageurs traversent la frontière chaque jour;

·        le Canada et les États-Unis sont – et sont en voie de devenir – plus profondément intégrés qu’on ne le croit;

·        le Canada et les États-Unis ont deux choix : l’intégration peut être poursuivie par la force des choses ou délibérément; de ces options, la seconde est préférable compte tenu de nos intérêts communs;

·        les intérêts du Canada sont mieux servis si nous avons un point de vue cohérent de l’image que nous aimerions que l’Amérique du Nord projette; le Canada est moins bien servi par une approche ponctuelle et réactive à l’égard de ce qui se produit aux États-Unis;

·        le Canada peut démontrer du leadership pour ce qui est des questions frontalières et exercer une influence dès le départ avant que les perspectives, les institutions et les points de vue ne se rigidifient; la nouvelle administration des États-Unis devra décider de la philosophie de gestion frontalière qu’elle souhaite adopter;

·        le Canada doit proposer un « nouveau plan de match », soit une proposition qui modifiera la donne afin d’éviter l’approche réactive;

·        en conséquence de la concurrence mondiale, la structure industrielle en Amérique du Nord est assiégée plus que jamais;

·        la sécurité et le commerce sont les deux côtés de la même médaille et sont inséparables; il est impossible d’en avoir un sans l’autre;

·        le Canada est le seul pays figurant sur la « liste » d’al-Qaïda qui n’a pas encore été « attaqué »;

·        le Canada et les États-Unis collaborent depuis longtemps, notamment dans le cadre de l’Accord commercial Canada-États-Unis, de l’Accord de libre-échange nord-américain, du Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord, de la Voie maritime du Saint-Laurent, de la Commission mixte internationale et de la Commission nord-américaine de coopération environnementale; cependant, aux gains associés à cette collaboration, il faut soustraire les coûts d’observation des prescriptions douanières;

·        pour les Américains, c’est comme si les attentats terroristes du 11 septembre 2001 s’étaient produits hier;

·        la frontière commune est une responsabilité bilatérale, et la gestion à cet égard devrait être réellement partagée.

Patrick Grady, Global Economics Ltd.

·        les États-Unis perçoivent le Canada comme un risque à la sécurité et un refuge de terroristes, ainsi que comme un risque à la sécurité relativement plus important que le Mexique et la frontière sud commune; la National Commission on Terrorist Attacks Upon the United States (la 9-11 Commission) n’a pas donné au Canada l’absolution totale;

·        comme on l’a vu à la suite des attentats terroristes du 11 septembre 2001, les échanges bilatéraux sont vulnérables à la fermeture de la frontière;

·        à la suite des attentats terroristes, le Plan d’action bilatéral sur la frontière intelligente a permis une intervention rapide, et a favorisé la reprise des activités;

·        l’augmentation du nombre d’agents frontaliers entraînera une augmentation des frais et la multiplication des inspections retardera d’autant plus la circulation à la frontière;

·        certaines infrastructures frontalières vieillissent et sont inadéquates;

·        à la suite d’une augmentation considérable des échanges découlant de la mise en œuvre de l’Accord commercial Canada-États-Unis et de l’entente qui lui a succédé, soit l’Accord de libre-échange nord-américain, le commerce a chuté à partir de l’an 2000 en raison de facteurs liés, entre autres, à la frontière, au changement de la valeur relative du dollar canadien, et aux changements touchant le revenu et le produit intérieur brut;

·        depuis les attentats terroristes, le nombre de voyageurs américains se rendant au Canada a diminué tandis que les Canadiens ont, pour la plupart, continué de se rendre aux États-Unis;

·        une initiative frontalière exhaustive, comportant un plan d’urgence commun pour intervenir en cas d’attentat terroriste, est nécessaire.

Michael Kergin, Université d’Ottawa

·        les infrastructures frontalières sont importantes pour accroître la fluidité à la frontière, y compris dans le corridor Detroit-Windsor;

·        afin que l’Amérique du Nord soit un élément productif de l’économie mondiale, le Canada et les États-Unis devraient collaborer à la planification stratégique du transport de sorte que nous ne construisions pas des ponts qui ne mènent nulle part;

·        à la suite du changement d’administration aux États-Unis, les Canadiens doivent se poser une question importante, à savoir comment entamer des discussions avec les États-Unis;

·        la plupart des formalités frontalières sont liées aux différences réglementaires et aux différences en matière de sécurité entre les États-Unis et le Canada;

·        un « nouveau plan de match » pour traiter avec les États-Unis est nécessaire;

·        l’une des solutions consiste à nommer deux représentants de confiance, comme cela a été fait dans le cadre du Plan d’action sur la frontière intelligente, qui examineraient la frontière d’une manière complètement nouvelle; une volonté politique est nécessaire pour l’adoption d’une telle approche;

·        les recommandations formulées par la 9-11 Commission devraient être mises à l’essai par rapport aux réalités et aux approches actuelles;

·        dans les rapports avec les États-Unis, il faudrait mettre l’accent sur les intérêts propres du pays; bien que les États-Unis ne se soucient pas de l’augmentation des formalités frontalières, ils se soucient de l’Amérique du Nord en tant qu’unité productive en concurrence avec d’autres unités à l’échelle mondiale.

L’ALENA et les Amériques

John Graham, Fondation canadienne pour les Amériques

·        il serait à l’avantage du Canada et des États-Unis de se concentrer sur une cause commune;

·        le président Obama et le premier ministre Harper peuvent s’aider mutuellement. Le président Obama sera probablement davantage à l’écoute s’il a des chances d’obtenir l’appui du Canada dans des secteurs qui sont importants pour lui;

·        lors du prochain Sommet des Amériques à Trinidad, en avril 2009, il y aura place à une collaboration productive. Bien que les sommets de Québec et de Miami aient été couronnés de succès, d’autres ont été infructueux ou, dans le meilleur des cas, neutres;

·        dans certains pays des Amériques, la démocratie commence à battre de l’aile.

Fen Hampson, Norman Paterson School of International Affairs

(a présenté des notes préparées par Louis Bélanger, Université Laval, qui n’a pu assister à la conférence)

·        l’architecture institutionnelle actuelle comporte des limites;

·        certains défis nuisent à l’Accord de libre-échange nord-américain. En voici des exemples :

Ø  il est difficile d’apporter des modifications à l’accord en réponse aux changements qui se produisent à l’échelle mondiale. Par conséquent, il est possible qu’il devienne obsolète,

Ø  les ententes fixes limitent les avantages du libre-échange;

·        on pourrait avoir recours au Partenariat trilatéral pour la sécurité et la prospérité pour instaurer un système de droit et un système institutionnel qui seraient semblables à l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe.

George Haynal, Bombardier (s’exprimant en son nom plutôt qu’en tant que représentant de son organisation)

·        il existe quatre relations en Amérique du Nord, et chacune d’entre elles a une histoire différente : 

Ø  le Canada et les États-Unis

Ø  le Canada et le Mexique

Ø  les États-Unis et le Mexique

Ø  le Canada, les États-Unis et le Mexique

·        l’Accord de libre-échange nord-américain (l’ALENA) a vidé de son sens le discours sur d’autres tentatives en raison d’une orientation axée exclusivement sur une approche trilatérale;

·        il existe une variété d’options à envisager en ce qui a trait à la façon d’aller de l’avant : 

Ø  améliorer l’ALENA – cette option serait un cri de ralliement pour les protectionnistes américains, et il pourrait être dangereux de remanier l’ALENA pour l’instant,

Ø  conserver l’ALENA et inciter la nouvelle administration américaine à se pencher sur l’avenir de l’Amérique du Nord – la mise en œuvre de petites mesures et des appels à « l’amour fraternel » ne fonctionneront pas;

·        il existe un certain nombre d’axiomes importants : 

Ø  maximiser les synergies de la région nord-américaine dans l’économie mondiale,

Ø  s’assurer que toutes les personnes concernées participent aux discussions,

Ø  permettre la tenue d’un forum pour les villes,

Ø  mobiliser la société civile,

Ø  mobiliser les entreprises;

·        il n’y a pas de meilleure façon d’avoir le contrôle que de tenir les rênes;

·        les frontières ne sont pas semblables, et une frontière n’est pas une frontière; elles doivent être gérées en fonction des fins qu’elles servent réellement;

·        la frontière, et la façon dont elle est gérée, a des répercussions directes sur les personnes qui vivent tout près et, ce sont elles qui comprennent le mieux de quoi il s’agit; les collectivités régionales et locales devraient être appelées à participer à la relation bilatérale; 

·        le Canada devrait faire des pressions pour que la gestion de notre frontière externe soit partagée puisque les risques découlent en grande partie de l’affluence externe;

·        la gestion de la frontière interne pourrait aussi s’effectuer davantage conjointement, et la Commission mixte internationale peut être un modèle de gestion du discours politique sur la frontière interne;

·        l’ALENA est indispensable mais insuffisant;

·        nous devons aller de l’avant, sans quoi nous risquons de perdre du terrain;

·        deux ensembles de programmes (bilatéraux et multilatéraux) ainsi que de multiples instruments sont nécessaires;

·        en travaillant avec la nouvelle administration et le nouveau Congrès américains, le Canada doit penser de façon opportuniste et penser à ses propres intérêts.

Conversation sur la nouvelle administration et le nouveau Congrès

Ambassadeur David Wilkins, Ambassade des États-Unis

·        en ce qui a trait aux conseils à donner au nouvel ambassadeur des États-Unis au Canada, il est important de tenir compte des points suivants : 

Ø  partager des expériences,

Ø  sortir de son bureau d’Ottawa,

Ø  c’est en voyageant et en rencontrant la population canadienne que l’Ambassadeur sert le mieux les États-Unis car il apprendra à connaître les enjeux, les régions, etc.;

·        quant à la façon dont le Canada devrait promouvoir ses intérêts auprès d’une administration et d’un Congrès démocrates, les facteurs importants à considérer sont les suivants : 

Ø  le plus grand défi du Canada, c’est d’être au courant de ce qui se passe,

Ø  les relations personnelles sont extrêmement importantes, et le Canada devrait d’abord établir des relations avec les hauts dirigeants; ces relations devraient être établies le plus tôt possible,

Ø  la nouvelle administration américaine doit traiter d’affaires internationales importantes, et le Canada devrait traiter de ces affaires avec l’administration avant de discuter de questions telles que le Peace Bridge;

·        quant à la façon dont le statut minoritaire du gouvernement canadien complique la relation Canada-États-Unis, les facteurs importants à considérer sont les suivants : 

Ø  un gouvernement minoritaire au Canada ne devrait pas constituer un handicap ou servir d’excuse,

Ø  il est important d’avoir un respect mutuel et de « donner le ton dans les hautes sphères de l’État ».

James Blanchard, DLA Piper s.r.l.

·        en ce qui a trait aux conseils à donner au nouvel ambassadeur des États-Unis au Canada, les facteurs importants à considérer sont les suivants : 

Ø  l’ambassadeur devrait comprendre que de petites affaires qui ne sont pas gérées adéquatement peuvent prendre des proportions démesurées,

Ø  l’ambassadeur devrait faire le tour du pays,

Ø  l’ambassadeur devrait rencontrer le Cabinet des États-Unis pour connaître les sujets de préoccupation de chaque département,

Ø  l’ambassadeur devrait entretenir des liens étroits avec une personne à la Maison-Blanche qui côtoie le président;

·        quant à la façon dont le Canada devrait promouvoir ses intérêts auprès d’une administration et d’un Congrès démocrates, les facteurs importants à considérer sont les suivants :

Ø  le Canada devrait se mettre à la tâche rapidement, se faire connaître auprès du Congrès et travailler avec ce dernier,   

Ø  les législateurs qui représentent les États frontaliers comprennent en quoi consiste le resserrement des formalités à la frontière,

Ø  le Canada ne devrait pas présumer que le Cabinet des États-Unis a une compréhension exhaustive de l’intégration économique, sociale et politique entre le Canada et les États-Unis,

Ø  il est important de mettre en œuvre un processus trilatéral et sur les plans national et politique auquel participeront le Canada, les États-Unis et le Mexique, mais il est nécessaire de dynamiser la relation bilatérale dans le respect de la relation trilatérale.

Gordon Giffin, McKenna Long & Aldridge LLP

·        en ce qui a trait aux conseils à donner au nouvel ambassadeur des États-Unis au Canada, les facteurs importants à considérer sont les suivants : 

Ø  l’ambassadeur des États-Unis devrait reconnaître le potentiel énorme de la relation bilatérale et en prendre conscience,

Ø  le Canada et les États-Unis ont un grand potentiel en commun, et nous devrions nous efforcer de voir les choses en grand pour l’avenir, 

Ø  nos pays doivent aller au-devant de l’Accord de libre-échange nord-américain et entamer la prochaine grande étape que nous pouvons entreprendre ensemble; il faut se concentrer sur l’avenir plutôt que sur les étapes historiques que nous avons déjà franchies,

Ø  Le Canada et les États-Unis devraient revoir la façon dont ils travaillent ensemble;

·        quant à la façon dont le Canada devrait promouvoir ses intérêts auprès d’une administration et d’un Congrès démocrates, les facteurs importants à considérer sont les suivants : 

Ø  le Canada et les États-Unis devraient s’entendre sur l’établissement d’un cadre et devraient travailler à une meilleure intégration des deux pays sur le plan économique,

Ø  la mise en place d’une politique sur le périmètre permettrait d’accroître l’efficacité tout en respectant la souveraineté,

Ø  le Canada et les États-Unis devraient réexaminer le modèle du Nord de l’Amérique du Nord plutôt que d’essayer de tout imbriquer dans un prisme trilatéral;

·        quant à la façon dont le statut minoritaire du gouvernement canadien complique la relation Canada-États-Unis, les facteurs importants à considérer sont les suivants :

Ø  le fait que le gouvernement du Canada soit minoritaire ne devrait pas être un problème dans la mesure où le premier ministre est prêt à collaborer,

Ø  il est inexact de dire que les Démocrates travaillent mieux avec les Libéraux et que les Républicains travaillent mieux avec les Conservateurs; les enjeux ne sont pas idéologiques.

L’honorable Rob Merrifield, c.p., député, gouvernement du Canada

·        en ce qui concerne « l’instabilité » qui peut s’installer lorsque les gouvernements du Canada et des États-Unis adhèrent à des valeurs politiques différentes, les facteurs importants à considérer sont les suivants : 

Ø  bien que le Canada et les États-Unis aient une relation complexe, la relation est tout de même simple d’une certaine manière, puisque nos deux pays sont amis et alliés,

Ø  on ne peut changer le Congrès américain de Washington; les enjeux doivent avoir des échos dans les districts des représentants et à l’échelle des États,

Ø  les décisions de la prochaine administration américaine seront prises en fonction de l’économie et la question, c’est de savoir ce que l’on peut faire ensemble pour survivre au ralentissement économique,

Ø  les législateurs canadiens doivent informer les représentants élus aux États-Unis et les aider à comprendre notre situation;

·        quant aux enjeux les plus importants pour le Canada et à la façon de les promouvoir, il est important de tenir compte des points suivants : 

Ø  le Canada n’est pas le Mexique, et la relation que le Canada entretient avec les États-Unis n’est pas la même que la relation que les États-Unis entretiennent avec le Mexique,

Ø  le Canada travaille main dans la main avec les États-Unis en Afghanistan,

Ø  les relations personnelles sont importantes;

·        quant à la façon dont le statut minoritaire du gouvernement canadien complique la relation Canada-États-Unis, les facteurs importants à considérer sont les suivants : 

Ø  il est important de donner le ton,

Ø  la politique est une affaire de relations plutôt qu’une affaire d’enjeux; les gens se rallieront à des idées,

Ø  le fait que le Canada ait un gouvernement minoritaire ne devrait pas représenter de problème, dans la mesure où la situation est stable.

Sénateur Jerry Grafstein, Groupe interparlementaire Canada-États-Unis

·        en ce qui concerne « l’instabilité » qui peut s’installer lorsque les gouvernements du Canada et des États-Unis adhèrent à des valeurs politiques différentes, les facteurs importants à considérer sont les suivants :

Ø  le Canada et les États-Unis ont la relation la plus complexe au monde,

Ø  la prospérité du Canada dépend de celle des États-Unis,

Ø  la « tâche » du Groupe interparlementaire Canada-États-Unis (GICEU) consiste à créer des liens personnels,

Ø  le GICEU établit des liens avec les législateurs fédéraux américains, ainsi qu’avec les gouverneurs et les législateurs des États puisqu’il n’est pas impossible que les problèmes prennent naissance au sein de la population plutôt qu’à Washington,

Ø  la nouvelle administration américaine et le Congrès offrent la chance au Canada de résoudre les problèmes de façon créative;

·        en ce qui concerne les enjeux les plus importants pour le Canada et la façon de les faire progresser, les facteurs importants à considérer sont les suivants :

Ø  les formalités à la frontière commune entre le Canada et les États‑Unis se resserrent de plus en plus au moment même où la surveillance devrait plutôt être relâchée,

Ø  les liens personnels sont importants.

Institutions

Robin Sears, Navigator Ltd.

·        il est tout à fait inutile de faire semblant et de masquer les problèmes en débitant des platitudes;

·        le Canada reçoit très peu d’attention aux États-Unis. Pour changer cette situation, le Canada doit investir et déployer davantage d’efforts;

·        le Canada n’a pas de rôle particulier à jouer dans la réussite ou l’échec de la vie politique américaine. Le Canada devrait aborder des enjeux lui permettant de jouer un rôle plus actif et plus bénéfique dans la vie des Américains;

·        compte tenu de l’importance de la permanence, le Canada devrait résoudre le problème de va-et-vient de ses diplomates, représentants et politiciens, ainsi que ses enjeux récurrents;

·        les liens personnels sont au cœur de tout partenariat de travail;

·        il serait important de s’assurer que les bonnes personnes assistent aux forums appropriés afin que de bonnes discussions soient entamées.

Matt Morrison, Pacific NorthWest Economic Region

·        l’accent devrait être mis sur l’établissement d’un consensus à l’échelle régionale. À cette fin, des travaux devraient être entrepris en ce qui a trait aux économies régionales qui sont interdépendantes et hautement intégrées;

·        la Pacific NorthWest Economic Region fournit un cadre institutionnel permettant de réunir les législateurs et les représentants du secteur privé en vue de trouver des solutions à leurs problèmes communs;

·        les États-Unis considèrent le Canada comme un partenaire national;

·        les puissances économiques régionales à la frontière du Pacific Northwest comprennent que la frontière canadienne est différente de celle du Mexique. Ensemble, les intervenants au sein de ces puissances économiques peuvent trouver des solutions possibles;

·        une politique « uniforme » n’est pas efficace;

·        il est maintenant temps d’abolir les frontières qui séparent le Canada et les États-Unis plutôt que de les renforcer;

·        une approche stratégique coordonnée devrait être adoptée à l’égard des enjeux économiques importants communs à plusieurs régions.

Thomas d’Aquino, Conseil canadien des chefs d’entreprise

·        il est possible de connaître le succès si les gens concernés se réunissent afin de discuter des questions qui les préoccupent;

·        il est absolument essentiel d’investir pour tisser de bonnes relations;

·        aux yeux des Américains, le Canada a peu d’importance;

·        le Canada doit amener les États-Unis à lui accorder davantage d’importance en leur soumettant un programme qui présente des intérêts communs aux deux pays et qui déborde la portée des questions commerciales épineuses;

·        nous ne devrions pas ignorer les avantages associés à la participation du Mexique et le bilatéralisme ne devrait pas être appliqué au détriment du Mexique;

·        le Canada devrait envisager le bilatéralisme de façon plus approfondie sans toutefois oublier la place importante qu’occupe le Mexique au sein de l’administration américaine;

·        le Partenariat trilatéral pour la sécurité et la prospérité (PSP) risque de prendre fin sous le régime du président Obama et certaines personnes au Mexique ne sont pas très à l’aise avec l’aspect du PSP entourant la sécurité;

·        le Canada doit mettre de l’avant un programme détaillé « intelligent ».

L’honorable Rob Stevens, gouvernement de l’Alberta

·        le Canada doit faire en sorte que les États-Unis lui accordent davantage d’importance;

·        une coopération régionale peut s’avérer très efficace;

·        les liens personnels sont essentiels pour assurer la réussite de la province de l’Alberta à Washington D.C.;

·        il est plus facile d’influencer les positions lorsque les parties ont des intérêts communs;

·        les politiciens canadiens et américains doivent passer beaucoup plus de temps ensemble afin d’apprendre à se connaître.

Évolution de la situation aux États-Unis et dans le monde et répercussions pour l’Amérique du Nord

Gary Hufbauer, Peterson Institute for International Economics

·        d’importantes mesures de stimulation monétaire et de relance budgétaire, de l’ordre de 15 % du produit intérieur brut, sont requises afin d’écourter la récession et de mettre fin à la crise financière;

·        les puissances montantes formées des pays BRICK – le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et la Corée – vont dépasser l’Amérique du Nord;

·        des gens « intelligents » veulent venir en Amérique du Nord et nous devons les laisser entrer en grand nombre;

·        bien que le Canada ne soit pas à l’origine de la crise financière, il fait partie de la collectivité mondiale;

·        afin de surmonter la crise économique et financière mondiale, les pays doivent investir rapidement et intelligemment dans des politiques monétaires et budgétaires pour pouvoir plus tard réduire considérablement leurs dépenses;

·        la politique d’immigration du Canada met plus ou moins l’accent sur la main-d’œuvre qualifiée;

·        des restrictions doivent être imposées en Amérique du Nord en ce qui a trait aux émissions de gaz à effet de serre.

Bruce Jentleson, Duke University

·        il semble de plus en plus évident que les États-Unis favorisent davantage le protectionnisme, même s’ils ne semblent pas vouloir encourager l’isolationnisme;

·        nous devons nous soucier de notre avenir à long terme et ne pas tenir compte uniquement des profits possibles à court terme;

·        les trois « e » sont l’économie, l’énergie et l’environnement;

·        il existe bon nombre d’enjeux présentant un intérêt commun pour le Canada et les États-Unis, notamment :

Ø  l’Afghanistan,

Ø  l’Organisation du Traité de l'Atlantique Nord,

Ø  la prévention de génocides;

·        il existe un certain nombre de problèmes qui ne peuvent pas être résolus par un seul pays, ce qui favorise le multilatéralisme.

James (Si) Taylor, Université McMaster

·        des réunions devraient être organisées régulièrement entre le président des États-Unis et le premier ministre du Canada, les secrétaires américains et les ministres canadiens, etc.;

·        lors des réunions de direction de haut niveau, des questions telles que la Commission mixte internationale, les groupes spéciaux de règlement des différends et autres questions devraient être abordées, plutôt que de discuter des différences entre le bardeau et le bardeau de fente.

Don Campbell, Davis S.E.N.C.R.L.

·        par suite du changement d’administration aux États-Unis, un débordement d’activités risque d’être enregistré sur le plan national, bilatéral et multilatéral. Ces activités seront probablement entreprises par les États-Unis en tant que superpuissance économique, militaire et politique;

·        le Canada devrait avant tout déterminer où est sa place et dans quels domaines il peut ajouter de la valeur. Il devra par la suite agir rapidement et adopter une approche très nord-américaine, notamment en ce qui concerne l’énergie, l’environnement et la défense dans l’Arctique et en Amérique du Nord.

Mot de la fin

Derek Burney, Ogilvy Renault S.E.N.C.R.L., s.r.l.

·        un certain nombre de conclusions ont pu être tirées à la suite des discussions tenues lors de la conférence :

Ø  le moment est bien choisi pour consolider la relation entre le Canada et les États-Unis et favoriser la reprise du dialogue entre les deux pays, ce qui se fera plus facilement si le Canada propose un programme servant les intérêts des deux parties en cause,

Ø  les Canadiens, conscients que la frontière commune avec les États-Unis est devenue dysfonctionnelle, sont prêts à reprendre le dialogue avec les États-Unis et à soutenir les efforts déployés par le gouvernement à cet égard,

Ø  la prudence, le gradualisme et la gestion des irritants qui caractérisent les relations entre le Canada et les États-Unis doivent faire place à une relation fructueuse et inspirée,

Ø  l’exercice d’un leadership aux échelons supérieurs est essentiel et l’établissement de relations est crucial,

Ø  les questions bilatérales et mondiales soulevées entre le Canada et les États-Unis sont différentes de celles que nos voisins abordent avec le Mexique. Nous devons arrêter de vouloir à tout prix établir une relation trilatérale;

·        nous devons revoir la frontière qui est devenue un instrument tout à fait inadapté aux problèmes d’aujourd’hui;

·        un équilibre entre la sécurité et la libre circulation des biens et des personnes doit être rétabli;

·        les programmes visant les voyageurs et les transporteurs fiables doivent être élargis et améliorés;

·        des efforts devraient être déployés afin d’harmoniser la réglementation;

·        l’adoption de « mesures ponctuelles » supplémentaires ne suffit pas.

Fen Hampson, Norman Paterson School of International Affairs

·        deux thèmes importants sont ressortis pendant la conférence :

Ø  bon nombre des problèmes vécus dans la relation Canada‑États‑Unis ne datent pas d’hier. Toutefois, le contexte de la relation bilatérale a changé énormément au cours des derniers mois. L’approche adoptée en matière de gestion frontalière doit donc être modifiée de façon à être plus cohérente et dictée par un solide leadership aux échelons supérieurs et inférieurs,

de l’adresse, de bonnes idées et la capacité de voir grand seront nécessaires pour obtenir l’engagement des dirigeants américains. De plus, le Canada doit se montrer capable de contribuer de façon crédible aux solutions mondiales.

Respectueusement soumis,

L’hon. Jerahmiel Grafstein, sénateur
coprésident
Groupe interparlementaire
Canada-États-Unis

Gord Brown, député
coprésident
Groupe interparlementaire
Canada-États-Unis

 

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