Une
délégation de la Sous-commission sur la sécurité énergétique et
environnementale de l’Assemblée, conduite par le président de la
Sous-commission, Mario Tagarinski (Bulgarie), a effectué
du 27 au 30 septembre 2010 une visite qui l’a menée successivement
à Paris, Aix-en-Provence et Toulon. Le Canada était représenté par le Sénateur
Michel Rivard.
Cette
délégation, composée de treize parlementaires de onze pays membres de l’OTAN, a
assisté, à l’Assemblée nationale de la République française, à plusieurs
exposés sur des questions relevant de la sécurité énergétique ; elle s’est
également rendue dans les installations de diverses entreprises françaises qui
occupent une position de pointe dans le domaine des technologies civiles et
militaires, dont Cassidian, Astrium et Eurocopter – trois divisions de
l’EADS –, les CNIM, Toulon Var Technologies et l’IFREMER. De surcroît,
elle a visité le chantier de l’ITER, à Cadarache, et reçu des informations sur
les perspectives de la fusion nucléaire. A Paris, le secrétaire d’Etat aux
Affaires européennes et ancien Président de l’Assemblée, Pierre Lellouche,
a organisé une réception à son intention.
Elle a été
impressionnée par les réalisations et les ambitions de l’industrie française de
la défense. A plusieurs reprises, cependant, on lui a fait valoir que
l’Alliance devait rationaliser les structures d’acquisition de ses technologies
militaires et fournir des indications mieux coordonnées pour le long terme en
ce qui concerne l’industrie de la défense, de manière à définir plus
précisément les moyens nécessaires à l’avenir et à éviter ainsi d’inutiles
répétitions d’efforts entre Alliés. Par ailleurs, il existe en France un large
consensus autour du fait que l’énergie nucléaire – y compris la fusion
nucléaire – est un moyen efficace pour répondre durablement aux besoins
croissants en énergie et pour garantir la sécurité énergétique nationale tout
en répondant aux objectifs d’atténuation des changements climatiques.
EADS
La visite a
commencé par une halte dans les installations de l’EADS (European Aeronautic
Defence and Space Company) à Elancourt, près de Paris. L’EADS est une
entreprise européenne de premier plan dans le secteur aérospatial et a pour
actionnaires principaux la France, l’Allemagne, l’Espagne et le Royaume-Uni.
Ses activités se partagent de manière égale entre les technologies militaires
et civiles. L’entreprise comporte quatre grandes divisions
·Airbus (dont le fleuron est l’avion commercial
A380, mais qui fabrique aussi l’A400M, un appareil militaire de transport
tactique)
·Eurocopter (construction d’hélicoptères civils
et militaires)
·Cassidian [capteurs, avionique, aéronefs sans
pilote (ASP), radars]
La
délégation a visité les installations de trois de ces divisions : celles
de Cassidian et d’Astrium, à Elancourt, et celles d’Eurocopter, à Marignane,
dans le sud de la France.
L’EADS
évolue dans un milieu placé sous le signe d’une très vive concurrence avec les
entreprises aérospatiales américaines, certes, mais aussi avec la Chine, l’Inde
et le Brésil, qui sont en train de se doter de compétences non négligeables
dans le domaine des technologies militaires. Cela ne l’a pas empêchée de se
placer en tête du marché mondial des aéronefs commerciaux (avec l’Airbus A380),
des hélicoptères, des lanceurs spatiaux commerciaux et des systèmes de sécurité
en mer.
L’EADS tente
de s’adapter aux singularités du marché aérospatial contemporain, lequel se
distingue par une augmentation des pressions financières dues à l’amenuisement
des budgets militaires, la fusion des technologies de communication avec les
systèmes de commandement et de contrôle et un chevauchement entre sécurité
civile et sécurité militaire. L’EADS cherche à opérer de manière plus coordonnée
avec d’autres entreprises pour éviter les doublons, l’objectif étant de se
mondialiser davantage (elle vend déjà plus de la moitié de ses produits en
dehors de l’Europe), tout en maintenant une base technologique forte sur le
continent européen pour conserver le soutien des gouvernements des pays
actionnaires : un tel soutien est crucial pour la prospérité de
l’entreprise.
Les
dirigeants de l’EADS ont instamment invité les représentants de l’OTAN à
réfléchir à une restructuration des agences d’acquisition de cette dernière
pour disposer d’une stratégie plus claire et plus cohérente en la matière.
L’OTAN devrait aussi décrire avec une précision accrue les moyens militaires
requis à plus long terme, de manière à permettre aux entreprises spécialisées
dans les technologies de défense de coordonner plus efficacement leurs travaux.
Les mêmes dirigeants ont également pressé l’OTAN d’accorder plus d’attention à
la fabrication et à l’acquisition en soi, certes, mais aussi aux services de
l’après-production.
A Elancourt,
la délégation de l’Assemblée a entendu des exposés spécifiques pour les
activités des divisions Cassidian et Astrium. La première est renommée pour ses
résultats dans le secteur des ASP ; elle produit probablement les seuls
aéronefs de ce type qui évoluent en Afghanistan et qui ne soient pas
américains. Elle conçoit et fabrique toute une gamme d’ASP, depuis les petits
drones tactiques tels que le DRAC (drone de reconnaissance au contact), qui
peuvent être rapidement déployés et lancés à la main, jusqu’aux aéronefs
avancés de grandes dimensions, comme le Talarion, utilisés pour toutes sortes
de missions de surveillance et de reconnaissance.
Par
ailleurs, l’entreprise estime que les systèmes C4I (Command, Control,
Communications, Computers and Intelligence) de Cassidian lui confèrent un
avantage comparatif. Ces systèmes permettent aux commandants militaires de
prendre des décisions en temps utile et en toute connaissance de cause. Ceux de
Cassidian sont utilisés par les forces allemandes présentes en Afghanistan et
par les troupes françaises stationnées en Côte d’Ivoire.
Pour sa
part, Astrium se spécialise dans la conception et la fabrication de satellites
et de lanceurs spatiaux, y compris des missiles balistiques pour les forces
nucléaires françaises. Elle offre également des solutions d’imagerie télécom
aux pays dépourvus de moyens spatiaux. Ses réalisations phares sont les
satellites militaires Helios et Skynet et le satellite civil Envisat, le
système de navigation Galileo, le lanceur spatial Ariane 5 et le missile
balistique à longue portée M51. Elle travaille en outre à la mise au point de
moyens de défense antimissile, dont un véhicule tueur de missiles et un radar
de détection lointaine basé dans l’espace.
Les
représentants d’Astrium ont souligné que le caractère multinational de
l’entreprise était un véritable défi puisqu’il exigeait une « souveraineté
partagée » et une confiance mutuelle absolue entre pays participants. Ils
ont fait observer que le problème des débris spatiaux se posait avec une acuité
croissante et qu’il faisait peser une grave menace sur l’utilisation de
l’espace. Le secteur aérospatial étudie diverses solutions visant une réduction
du volume de ces débris, solutions au nombre desquelles figure l’utilisation de
lasers pour détruire des objets de petite taille et même d’un vaisseau spatial
spécialement aménagé pour la récupération des débris lourds tels que des
satellites désaffectés.
Eurocopter
fabrique des hélicoptères de toutes catégories et tente d’équilibrer ses
facettes civile et militaire. Au chapitre des moyens militaires, ses produits
les plus renommés sont l’hélicoptère de transport tactique NH90
(« Hélicoptère de l’OTAN pour les années 1990 ») et l’hélicoptère
polyvalent Tigre (dont trois exemplaires opèrent en Afghanistan, à la grande
satisfaction des troupes). Dans l’avenir, Eurocopter compte se concentrer sur
les hélicoptères de transport lourds.
La
coopération et l’exécution de projets conjoints avec des constructeurs
d’hélicoptères américains, chinois, brésiliens, australiens et d’autres encore
sont devenues des activités quotidiennes pour Eurocopter. Toutefois,
l’entreprise continue à privilégier son implantation dans la région
euro-atlantique et compte sur un soutien sans faille des gouvernements des pays
membres de l’OTAN. Les représentants d’Eurocopter se sont dits déçus par
certaines décisions en matière d’acquisition, décisions qui ont favorisé des
produits russes plutôt que ceux de l’entreprise, et ils ont émis l’opinion
selon laquelle l’OTAN devrait faire montre de plus de dynamisme en ce qui
concerne la définition de normes communes pour les hélicoptères militaires
utilisés par les pays alliés.
EXPOSES A L’ASSEMBLEE NATIONALE
A Paris, la
délégation s’est rendue à l’Assemblée nationale de la République française et a
entendu plusieurs exposés d’experts français sur des questions d’énergie.
Isabelle
Facon, maître de recherche à la Fondation pour la recherche stratégique, a
parlé de l’énergie nucléaire et du rôle de celle-ci dans les calculs
stratégiques de la Fédération de Russie. Elle a fait observer que les
dirigeants russes étaient de plus en plus conscients de la dépendance
disproportionnée de leur pays vis-à-vis des exportations de combustibles
fossiles. La poursuite du développement de l’énergie nucléaire apparaît comme
un élément essentiel de la stratégie de la Fédération pour atténuer cette
dépendance. La coopération internationale dans ce domaine revêt une très grande
importance pour la Russie, ce qui explique partiellement sa réticence quant à
l’application de sanctions plus dures contre l’Iran où elle a participé à la
construction de la centrale nucléaire de Bouchehr. Par ailleurs, elle n’a aucun
intérêt à un rapprochement entre l’Europe et l’Iran, démarche qui améliorerait
les perspectives du projet Nabucco et qui saperait celui du gazoduc South
Stream, mené par elle.
Au chapitre
du désarmement nucléaire, le nouveau traité START est un résultat important
pour la Russie, qui était de toute façon contrainte à réduire son arsenal
nucléaire. Cependant, cet arsenal reste au cœur de la stratégie russe de
sécurité nationale pour diverses raisons, dont la moindre n’est pas la
contraction des forces armées classiques du pays. Les armes nucléaires
demeurent un symbole de prestige pour la Fédération et la seule garantie
véritable au regard de la supériorité écrasante des forces classiques
américaines. Il est donc peu vraisemblable que Moscou accepte un jour de
poursuivre le désarmement nucléaire au-delà des limites fixées par le nouveau
START. Les armes nucléaires tactiques peuvent également passer pour fort utiles
aux yeux des Russes dont le sentiment de vulnérabilité face aux menaces
nouvelles et aux puissances émergentes ne cesse de s’accentuer.
Le chef des
relations extérieures d’Areva, Jean-Noël Poirier, a évoqué la situation du
marché mondial de l’énergie nucléaire. Ces dernières années, on a constaté à
travers le monde un regain d’intérêt notable pour cette forme d’énergie qui se
montre prometteuse sur le double plan économique et environnemental, sans
compter qu’elle est associée au concept de prestige national. Le renouveau
nucléaire se fait sentir essentiellement en Asie. On peut observer depuis
quelques années une augmentation sensible de la coopération internationale
entre fabricants de réacteurs. L’industrie nucléaire acquiert un caractère
transnational toujours plus marqué.
Parmi les
principaux problèmes qui persistent, on trouve celui du financement, car les
investissements à consentir d’entrée de jeu sont très élevés. Dans certains
pays, une aide gouvernementale substantielle provoque une distorsion du marché
mondial et dresse sur la route de sociétés telles qu’Areva des obstacles
considérables quant à l’obtention de contrats. M. Poirier a admis que des
pays en développement qui avaient fait part de leur intérêt pour l’énergie
nucléaire manquaient des compétences requises en matière de sûreté nucléaire,
et il a souligné à quel point il était crucial que les autorités chargées de
garantir cette sûreté soient à l’abri de toute pression politique. Il a toutefois
fait remarquer que la nouvelle génération de réacteurs était foncièrement plus
sûre et que les risques d’un nouveau Tchernobyl étaient faibles.
Hubert
Loiseleur des Longchamps, qui représentait Total, a parlé des perspectives qui
s’offraient aux secteurs pétrolier et gazier. Ces deux secteurs doivent tenir
compte des risques découlant des fluctuations sans cesse plus prononcées des
tarifs pétroliers : après une période caractérisée par une croissance sans
précédent et une envolée vertigineuse des cours, depuis 2004, les prix du baril
se sont effondrés subitement, passant de 140 dollars à 40 dollars en 2008,
et ils amorcent un lent redressement depuis 2009. Une fourchette de 70 à 80
dollars serait idéale pour maintenir les investissements dans la production de
pétrole et de gaz à un niveau adéquat.
On prévoit
que la demande en combustibles fossiles s’accroîtra, conséquence de
l’augmentation de la population mondiale et, singulièrement, de la rapidité de
la croissance économique des pays en développement. Pour satisfaire la demande
énergétique, il faut se mettre en quête de nouvelles sources d’énergie, énergie
nucléaire et énergies renouvelables comprises. Dans l’idéal, le pétrole ne
devrait servir que pour les transports, non à la production d’électricité ou au
chauffage. L’utilisation des combustibles fossiles devra devenir plus efficace
et moins polluante, mais ces combustibles demeureront un élément crucial de la
panoplie énergétique du monde aussi loin que l’on puisse prévoir. Les
ressources pétrolières et gazières restent abondantes et les combustibles
fossiles non classiques, tels les sables et les schistes bitumineux, se
distinguent par un potentiel énorme qui devrait suffire à satisfaire la demande
pendant plusieurs décennies, voire plusieurs siècles. Il convient toutefois de
noter qu’à mesure que les gisements pétrolifères et gaziers aisément
accessibles se tarissent, les tarifs iront en renchérissant. Par exemple,
l’exploitation des ressources arctiques n’est rentable que si le prix du baril
se situe aux alentours de 100 dollars. Comme l’orateur précédent, M.
Loiseleur des Longchamps a constaté, sur le double plan de la demande et des
capacités de raffinage, un déplacement du marché, qui s’éloigne de l’Europe
pour se rapprocher de l’Asie.
ITER
Les parlementaires
de l’OTAN ont eu une occasion unique de visiter le chantier de l’ITER
(International Thermonuclear Experimental Reactor : réacteur
thermonucléaire expérimental international) à Cadarache, dans le sud de la
France, et de discuter des perspectives offertes par la fusion nucléaire. Cet
ambitieux projet scientifique multinational que représente l’ITER a pour
objectif de démontrer la faisabilité technique de l’énergie de fusion à des
fins pacifiques. La construction du réacteur a commencé et celui-ci devrait
être en service d’ici 2027. Il s’agit d’un projet coûteux (jusqu’à un
milliard de dollars par an) mais, s’il aboutit, il pourra apporter à l’humanité
une source d’énergie propre (elle n’émettra pas de gaz à effet de serre),
puissante (elle repose sur le principe d’une reproduction des réactions qui se
produisent au centre du soleil), abondante (le combustible est aisément
disponible pour tous les pays) et sûre (la conception du réacteur rend
impossible tout accident semblable à celui de Tchernobyl).
Les
problèmes scientifiques à résoudre sont toutefois formidables. Pour obtenir la
fusion d’atomes d’hydrogène, la matière doit être portée et maintenue à une
température de quelque 150 millions de degrés et doit simultanément être
tenue à l’écart des parois avoisinantes. A cette température, le gaz s’ionise
et se transforme en plasma, tandis que de puissants aimants font office
d’armature invisible qui garantit le confinement : une telle configuration
est connue sous le nom de « tokamak ». A Cadarache, les recherches
sur la fusion sont actuellement menées dans Tore Supra, qui est le plus grand
tokamak supraconducteur au monde.
A partir de
2019, de nouvelles recherches auront lieu également dans l’ITER. Il s’agit de
produire, par la fusion de deutérium et de tritium – deux isotopes de
l’hydrogène –, dix fois plus d’énergie (500 MW) que le système n’en
reçoit. Cependant, la viabilité économique de cette source d’énergie sera
fonction des avancées qui seront faites dans le domaine des sciences et des
technologies.
TECHNOLOGIES MARITIMES A TOULON
Le dernier
jour de la visite, les membres de la délégation ont entendu des exposés de
représentants d’entreprises spécialisées dans les technologies et sises à
Toulon, un important port méditerranéen français. Cette ville s’affirme
comme un pôle de plus en plus compétitif voué aux technologies maritimes, au
commerce, à l’énergie, au tourisme et à la recherche scientifique et abrite
quelques-uns des principaux bâtiments de la Marine française, dont le
porte-avions Charles-de-Gaulle et plusieurs sous-marins nucléaires.
Pôle Mer
PACA est un groupement d’entreprises œuvrant dans le domaine de
l’innovation qui sert d’incubateur à des entreprises et des laboratoires
créés récemment et spécialisés dans la sécurité en mer et dans l’environnement.
Il soutient ainsi plus de 200 sociétés dans la région de Toulon, ainsi que
quelque 80 centres de recherche. Outre une assistance financière (plus d’un
tiers du coût des projets), Pôle Mer PACA offre à ses protégés des conseils,
des installations et des services de mise en réseau. Instrument exceptionnel du
partenariat entre secteur public et secteur privé, il contribue grandement à la
compétitivité croissante de la région toulonnaise et sert d’exemple à d’autres
ports.
Sis à
Toulon, lui aussi, le groupe DCNS (Direction des constructions navales et
systèmes navals) est l’une des toutes premières entreprises mondiales sur le
marché des technologies navales. Le groupe possède une expérience de plus de
350 ans dans la défense navale. Il a pour principale vocation de concevoir et
de fabriquer des navires de guerre complets et, plus spécifiquement, des unités
de combat de surface et des sous-marins dotés des principaux systèmes
technologiques.
Parmi les
programmes majeurs récents ou en cours figurent les frégates de classe Horizon,
le sous-marin lance-missiles balistiques à propulsion nucléaire Le Terrible, la
fabrication de torpilles lourdes pour la Marine française et la construction de
frégates et de sous-marins de classe Scorpène pour divers pays non européens.
Le groupe travaille en partenariat avec les plus grands laboratoires de
recherche, centres de dessin industriel, constructeurs mécaniques et
contractants industriels d’Europe.
Indépendamment
des technologies de défense, le groupe met son expertise et plus de 40 ans
d’expérience dans la propulsion nucléaire navale au service de la construction
de centrales nucléaires civiles. Par ailleurs, il s’occupe de plus en plus de
l’aspect maritime des énergies renouvelables, secteur émergent qui présente de
véritables perspectives de forte croissance durant la décennie à venir.
L’entreprise
privée des CNIM (Constructions navales industrielles de la Méditerranée)
est , elle aussi, une importante société toulonnaise spécialisée dans les
technologies militaires. Elle conçoit et fabrique toute une gamme de produits
très sophistiqués à destination des secteurs civil et militaire. Avec un
chiffre d’affaires de près d’un milliard d’euros et plus de trois mille
employés (des savants et des ingénieurs pour la plupart), elle met en chantier
un nombre impressionnant de projets qui vont du domaine de l’environnement
(technologies de transformation des déchets en énergie) à celui du solaire ou
du nucléaire (simulateur à laser pour les essais d’armes nucléaires et technologies
relatives au cycle du combustible à application civile) en passant par le
domaine militaire (moyens de franchissement). Les parlementaires de l’OTAN ont
eu l’occasion de voir de près le pont d’assaut modulaire conçu par l’entreprise
et une installation vouée à l’énergie solaire ; ils ont également embarqué
à bord d’un L-CAT (catamaran de débarquement), bâtiment de transport très
polyvalent et unique en son genre par le fait qu’il combine deux modes de
fonctionnement (catamaran et fond plat) suivant la position de sa plate-forme
centrale.
Enfin, la
délégation a visité les installations de l’IFREMER (Institut français de
recherche pour l’exploitation de la mer). Il s’agit d’un organisme d’Etat qui
mène des recherches maritimes très diverses et qui conseille les pouvoirs
publics sur la politique à suivre dans le domaine de la gestion des ressources
et de l’économie maritimes, y compris la manière d’administrer les ressources
halieutiques pour une pêche durable. L’IFREMER dispose de moyens techniques impressionnants,
dont sa propre flottille de bâtiments de recherche.
Les membres
de la délégation ont été particulièrement intéressés par les techniques de
l’Institut se rapportant aux activités sous-marines et téléguidées.
L’utilisation de systèmes de surface ou sous-marins autonomes ou commandés à
distance – tels que les planeurs océaniques – pose des problèmes
techniques non négligeables ; or ces systèmes seront de plus en plus
fréquemment mis en œuvre dans le domaine maritime à des fins scientifiques (exploration
des fonds marins, surveillance de l’activité sismique, etc.), économiques
(production pétrolière en haute mer, etc.) et militaires (patrouilles
maritimes, etc.) La motorisation de systèmes commandés à distance est
particulièrement importante, et l’IFREMER parvient désormais à utiliser des
platesformes possédant une autonomie de 70 km. Les données recueillies et
analysées par l’Institut servent à la prévision du trafic océanique comme de
l’évolution des écosystèmes marins.
Respectueusement
soumis,
L’honorable Sénateur Michel Rivard Association parlementaire canadienne de l’OTAN (AP OTAN)