Du 23 au 25 février 2008, M. Rob
Merrifield, député, coprésident du Groupe interparlementaire Canada-États-Unis
(GIP), a dirigé une délégation à la réunion d’hivernale de la National
Governor’s Association(NGA) à Washington. Faisaient partie de la
délégation les sénateurs Wilfred Moore et Len Gustafson et le député James
Rajotte. Le thème des activités de l’ANG en 2008, et notamment des réunions de
février et de juillet, est Assurer un avenir énergétique propre.
Fondée il y a 100 ans lorsque le
président Theodore Roosevelt a réuni les gouverneurs des États pour discuter
des ressources du pays, la NGA est le porte-parole des gouverneurs des
50 États, de trois territoires et de deux Commonwealth des États-Unis.
Elle est également une importante organisation de politique publique qui
représente les gouverneurs au Capitole et auprès du gouvernement des États-Unis
concernant des questions fédérales qui les touchent; l’ANG élabore et met en
œuvre des solutions aux défis en matière de politiques publiques.
La NGA est supervisée par un
président, un vice-président et un comité de direction composé de neuf
personnes; des gouverneurs participent à quatre comités permanents :
développement économique et commerce; éducation, première enfance et
main-d’œuvre; santé et services sociaux; ressources naturelles; les gouverneurs
peuvent également faire partie de groupes de travail spéciaux et bipartites.
Lors de la réunion de février 2008, les
quatre comités permanents et le groupe de travail chargé du thème Assurer un
avenir énergétique propre ont siégé et il a été tenu des séances plénières
d’ouverture et de clôture. Il convient de souligner les séances
suivantes :
§Séance plénière d’ouverture – Assurer un avenir énergétique propre :
les raisons d’agir;
§Groupe de travail chargé du thème Assurer un avenir énergétique
propre – La place du charbon et de l’énergie nucléaire dans un avenir
énergétique propre;
§Comité du développement économique et du commerce – L’avenir de la
politique nationale de transport terrestre et son financement;
§Comité de l’éducation, de la première enfance et de la main-d’œuvre
– Stratégies innovatrices des gouverneurs pour les écoles en difficulté;
§Comité de la santé et des services sociaux – L’avenir des soins de
longue durée : difficultés et opportunités pour les États;
§Comité des ressources naturelles – Les sources intérieures d’énergie
traditionnelle, leur place dans un avenir énergétique propre et
§Séance plénière de clôture – La place de la technologie et de l’innovation
dans un avenir énergétique propre.
Le gouverneur Tim Pawlenty, président
de l’ANG pour un an, a annoncé l’initiative Assurer un avenir énergétique
propre en juillet 2007; à cette occasion, il avait déclaré :
« L’Amérique dépend trop de l’énergie importée et les émissions de gaz à
effet de serre continuent d’augmenter trop rapidement ». Il avait dit que
les gouverneurs avaient une occasion exceptionnelle de conduire le pays vers un
avenir énergétique plus propre, plus indépendant et plus sûr. Il a ajouté que,
dans le cadre de cette initiative, les gouverneurs et les États ont la
possibilité :
§d’accroître la production intérieure de combustibles plus propres;
§de promouvoir une production d’électricité fondée sur des techniques
plus avancées;
§d’améliorer le rendement énergétique et la conservation de l’énergie
et
§d’accélérer la recherche sur des technologies énergétiques plus
propres et le développement connexe.
Des membres du GIP assistent aux
réunions d’hiver et d’été de l’ANG depuis plusieurs années déjà. Lors de cette
dernière réunion d’hiver, les délégués canadiens ont pu poursuivre leur
dialogue avec les gouverneurs sur des sujets d’intérêt commun comme les permis
de conduire améliorés, les postes frontaliers et le commerce énergétique bilatéral.
Plus particulièrement, des discussions ont été tenues avec les gouverneurs
Granholm (Michigan), Palin (Alaska), Gregoire (Washington), Freudenthal
(Wyoming), Baldacci (Maine), Rell (Connecticut) et Spitzer (New York).
Les échanges avec les gouverneurs permettent
aux membres canadiens du GIP de mieux cerner les points de convergence des
politiques nationales respectives, d’entamer des dialogues sur les points de
divergence, d’encourager les échanges d’information et de promouvoir une
meilleure compréhension sur des sujets de préoccupation communs. De plus, les
réunions de l’ANG constituent pour le GIP un excellent moyen de recueillir de
l’information sur les enjeux étatiques qui ont une incidence pour le Canada et
de se prononcer à leur sujet. Il est prévu que des représentants du GIP
continueront d’assister aux réunions d’hiver et d’été de l’ANG.
Le présent rapport résume les
principaux points abordés au cours des séances plénières, des réunions des
groupes de travail et de certains comités permanents.
SÉANCE PLÉNIÈRE – Assurer un avenir
énergétique propre – Les raisons d’agir
Thomas L. Friedman, auteur et chroniqueur pour The New York Times
Dans son exposé à la NGA, M. Friedman a
dit que « le vert doit être le nouveau rouge, blanc et bleu » (faisant référence
aux couleurs du drapeau des États-Unis), qu’il faut tenir compte de cinq points
charnières et que le régime politique de la Chine est meilleur que le système
américain, car il permet au gouvernement chinois d’imposer des résultats dans
l’intérêt national. Il a également insisté sur l’importance de
l’« envergure », des partenariats publics et privés et du leadership
politique concernant la réponse systémique requise pour gagner l’envergure.
o « le vert est le
nouveau bleu, blanc et rouge » et le monde est chaud, plat et
encombré :
§chaud à cause du réchauffement planétaire;
§plat en raison de la demande mondiale croissante pour des produits
et
§encombré à cause de la croissance démographique.
o il existe cinq « points
charnières », des problèmes qui partagent le thème sous-jacent d’une
source d’énergie propre, abondante, renouvelable et bon marché; les cinq points
charnières sont :
§des prix à la hausse pour l’énergie;
§les changements climatiques;
§la « pétropolitique »;
§la pauvreté énergétique et
§les pertes en biodiversité;
o les sociétés qui sauront
élaborer et mettre en pratique des solutions à ces cinq points charnières
posséderont le XXIe siècle; reste à savoir si ces solutions seront
trouvées aux États-Unis;
o les récompenses pour ceux
qui seront à la fine pointe de la révolution énergétique seront
transformatrices et ne se feront pas sentir sous la forme d’avancées
graduelles; pour prendre les devants, il faudra que les États-Unis voient dans
le « vert » l’occasion de se transformer et non pas simplement un
placement ou une dépense;
o s’il était imposé que, en
2025, le pays devait avoir des quotas précis d’approvisionnement en énergie
nucléaire, éolienne, en gaz naturel ou d’autres sources, tout le monde finirait
par souscrire à ces objectifs, que l’on finirait ainsi par atteindre;
o le régime politique de la
Chine est inférieur à celui des États-Unis à tous les points de vue sauf
un : le gouvernement chinois a la capacité de dicter ce qu’il veut en
fonction de l’intérêt stratégique national à long terme; par exemple, il a
fallu plus de 30 ans pour que la consommation de carburant des voitures soit
améliorée sensiblement aux États-Unis alors qu’en Chine, la décision a été
prise en 2003 et est entrée en vigueur deux ans plus tard;
o les États-Unis sont
« vraiment sur le point de faire une percée majeure » et sont
« disposés à prendre un méga-virage vert »; mais il manque encore le
leadership, le courage et la vision politiques pour le faire et « si vous
n’avez pas d’envergure, vous n’avez rien »;
o la seule manière d’avoir de
l’envergure consiste à produire une réaction systémique; or une telle réponse,
absente pour le moment, nécessite du leadership politique; il faut mettre en
place un système de politiques qui créerait des incitatifs à poser des gestes
« verts »;
o il n’est pas possible de
rendre une produit plus « vert » sans qu’il devienne en même temps
plus « futé »;
o il faut créer des
partenariats publics privés; le leadership politique, une vision, des
incitatifs et des programmes entraîneraient des comportements appropriés de la
part de l’entreprise privée;
o il faut mettre en place de
meilleurs signaux de prix; les téléphones portables ont transformé la vie des
gens et les gens étaient disposés à payer une prime pour acquérir des
téléphones portables, mais il est peu probable qu’ils acceptent de payer une
prime pour acheter de l’électricité solaire, éolienne ou d’une autre source de
remplacement pour s’éclairer;
o en regardant vers l’avenir,
il y a lieu d’envisager certaines dichotomies :
§étalement urbain ou utilisation plus judicieuse de l’espace;
§relâchement des normes énergétiques ou imposition de normes de plus
en plus strictes qui dictent une innovation de plus en plus poussée;
§absence d’objectifs nationaux ou les États-Unis comme visionnaire
inspirant une génération;
§les États-Unis, dernier bastion de résistance dans les conférences
sur les changements climatiques, ou les États-Unis, pays le plus engagé et le
meilleur exemple à suivre;
o des gens ordinaires peuvent
faire des choses extraordinaires.
Jeffrey R. Immelt, General Electric Company
Parlant devant l’ANG du rôle que le
milieu des affaires peut jouer dans la révolution « verte »,
M. Immelt a nommé quatre piliers sur lesquels doit reposer une société
compétitive, trois philosophies suivies par la General Electric pour mener ses
affaires, différents enjeux liés à l’innovation et à la technologie et cinq
façons dont les États peuvent diriger le gouvernement fédéral vers l’avenir.
o Une société compétitive
s’appuie sur quatre piliers :
§l’éducation;
§les soins de santé;
§l’énergie et
§les institutions financières qui favorisent la
croissance;
o l’énergie propre est
davantage qu’une innovation; elle doit être au cœur d’une politique publique;
o l’énergie rend les
États-Unis compétitifs, à condition de relever certains défis qui attendent le
pays :
§le prix du pétrole, qui devrait demeurer assez élevé pendant un
certain temps encore;
§la demande croissante des consommateurs qui veulent un niveau de vie
de plus en plus élevé, ce qui pousse la demande en énergie (pensons seulement à
l’augmentation des ventes de voitures dans certains pays où le niveau de vie
s’améliore);
§la peur, selon qu’on est dans les « nantis énergétiques »
ou les « pauvres énergétiques »;
§la durée de vie de certaines formes d’énergie (par exemple la durée
de vie d’une centrale nucléaire);
§la « science » du réchauffement planétaire et
§la faiblesse des infrastructures;
o une « grande
entreprise » ne peut être « grande » qu’en intervenant sur de
« grands thèmes » ou de « grands dossiers »; pensons, entre
autres choses :
§aux infrastructures et à la technologie des infrastructures;
§aux marchés émergents;
§aux solutions environnementales;
§au changement démographique;
§aux liaisons numériques et
§aux solutions d’intégration;
o la General Electric dirige
ses affaires en s’appuyant sur trois philosophies :
§la sécurité énergétique est accrue par la diversité énergétique et
l’indépendance énergétique pourrait ne pas être un objectif réaliste dans un
avenir prévisible;
§nos actions ont des incidences économiques et la réduction des coûts
et la création d’emplois sont des objectifs prioritaires et
§il faut supposer que, à un moment donné, il sera probablement
instauré une taxe sur le carbone, un régime de « plafonnement et
échange » ou un autre système et qu’il faut donc prévoir le coup;
o pour se préparer à l’avenir,
il convient de penser à trois aspects importants :
§l’apport massif d’innovation et de technologie;
§la volonté réelle de vendre des produits énergétiques propres dans
le monde entier et de faire des produits énergétiques propres un secteur
d’exportation et
§l’engagement du gouvernement et de l’industrie envers une politique
publique constructive qui conduira à la réalisation des plans d’avenir;
o en matière d’innovation et
de technologie, le marché devrait être autorisé à provoquer l’innovation et
voici des domaines où l’innovation ferait grand effet :
§efficience;
§conservation, y compris mesures incitant à la réduction de la
consommation d’énergie;
§formes d’énergie renouvelable (éolienne, solaire et biocarburants);
§nouvelles technologies, notamment le piégeage et le stockage du
carbone, les « réseaux intelligents », une meilleure gestion de la
charge de base et la réutilisation et la conservation industrielles de l’eau;
§davantage de fonds provenant des entreprises pour l’énergie et
§des efforts destinés à réduire le coût de la technologie;
o un pays devient
« bon » quand il harmonise l’innovation et l’expertise d’un domaine;
or, les États-Unis peuvent exceller dans le domaine de l’énergie propre; les
États-Unis devraient utiliser la technologie et exporter de l’énergie propre,
avec les techniques manufacturières modernes et en identifiant des marchés
rentables;
o les gouvernements ont un
rôle crucial à jouer pour l’avenir et les gouvernements des États peuvent
prendre différentes mesures pour infléchir la conduite du gouvernement
fédéral :
§promouvoir l’innovation, notamment au moyen d’incitatifs commerciaux
qui stimulent l’innovation;
§soutenir la commercialisation de projets, et notamment les projets
qui concernent l’énergie nucléaire et le piégeage du carbone;
§mettre à jour les cadres réglementaires afin de favoriser les
« bons » comportements;
§déterminer la manière idéale d’utiliser les collèges, les
universités et une vision d’entreprise et
§soutenir les objectifs et les critères nationaux à un certain
moment.
GROUPE DE TRAVAIL CHARGÉ DU THÈME
ASSURER UN AVENIR ÉNERGÉTIQUE PROPRE – La place du charbon et de l’énergie
nucléaire dans un avenir énergétique propre
Thomas Farrell II, Dominion
Dans son exposé au Groupe de travail
chargé du thème Assurer un avenir énergétique propre, M. Farrell a souligné
l’importance de prendre aujourd’hui les bonnes décisions afin de répondre aux
besoins de demain, les éléments clés d’une stratégie énergétique et la
nécessité de la volonté politique pour agir dans les dossiers de l’énergie.
o En cette fin de la première
décennie du XXIe siècle, nous faisons face à des conséquences; les
décisions que nous prenons aujourd’hui influeront sur le coût et la
disponibilité de l’énergie et, à moins de prendre dès maintenant les bonnes
décisions nationales, les États-Unis se dirigent vers un mur;
o les consommateurs doivent
être mis au courant des coûts réels de la politique énergétique, de
l’utilisation de l’énergie et de la détérioration de l’environnement; tout le
monde veut avoir un environnement sain et propre, mais cela a un coût;
o l’énergie est un domaine
d’activité d’une ampleur colossale et met en jeu des capitaux gigantesques;
o il faut mettre en place une
stratégie énergétique intégrée qui mette l’accent et sur l’offre (production)
et sur la demande (consommation);
o la solution aux problèmes
énergétiques repose sur la diversification, avec une insistance sur
l’efficience, la conservation, les énergies renouvelables et les sources
d’énergie traditionnelle;
o l’initiative Powering
Virginia met l’accent sur la gestion, la production et la livraison
d’énergie; on parle fréquemment de la gestion et de la production de l’énergie,
mais on ne saurait négliger la transmission de l’énergie, car cette dernière
doit être apportée là où on en a besoin;
o les services publics ne
conservent pas l’énergie et c’est pourquoi il faut reconnaître que
l’acceptation et l’utilisation qu’en fait le client ont une incidence sur la
conservation;
o à ce moment-ci, un certain
nombre de formes d’énergie renouvelable servent encore simplement d’appoint aux
sources d’énergie traditionnelles;
o il faut se garder de
négliger ou de diaboliser le charbon; au contraire, il faudrait plutôt chercher
le moyen de l’utiliser, car il représente la source d’énergie la plus abondante
du pays;
o l’énergie nucléaire doit
faire partie de l’équation énergétique de l’avenir;
o Les États-Unis possèdent le
talent, la créativité et les moyens de produire des solutions énergétiques; il
leur manque seulement la volonté politique de passer à l’action.
Daniel Yergin, Cambridge Energy Research Associates
Dans sa présentation, M. Yergin a
insisté sur les facteurs qui justifient d’accorder de l’importance à l’énergie
propre, les raisons qui expliquent les prix élevés du pétrole et le rôle des
États dans la mise au point de formes d’énergie propre.
o Des facteurs comme les prix
élevés de l’énergie, les variations de l’opinion publique et la volonté de
sécurité énergétique motivent le développement de l’énergie propre;
o les prix élevés du pétrole
s’expliquent principalement par ces facteurs :
§le ralentissement de l’économie américaine;
§les baisses des taux d’intérêt par la Federal Reserve des
États-Unis;
§le retour de l’inflation et
§la valeur relativement faible du dollar US;
o des enjeux liés à la
géopolitique, aux coûts et à l’instabilité politique entraînent des retards
dans la réalisation de certains projets ou leur report à des dates
indéterminées;
o on observe un véritable
bouillonnement d’innovation dans l’ensemble du domaine de l’énergie; il existe
bien des possibilités et des avantages, mais ils sont contrebalancés par des
risques et des pièges;
o les technologies
énergétiques renouvelables sont promises à une croissance considérable;
o la politique gouvernementale
est un important moteur pour le développement d’énergies propres et l’énergie
propre sera un élément majeur de la vie de demain;
o pour les gouvernements, la
difficulté consiste à octroyer des subventions d’une manière qui incite au
développement technologique et qui occasionne l’élimination graduelle des
subventions à mesure que les moyens techniques sont commercialisés;
o les mandats doivent être
établis à hauteur d’objectifs réalisables;
o Les « trois
grands » consommateurs d’énergie – les États-Unis, l’Union européenne
et la Chine – auront un rôle majeur à jouer en matière de développement
énergétique;
o l’indépendance énergétique
est un objectif irréaliste;
o les défis sont à la hauteur
des possibilités; les États sont des laboratoires pour les initiatives
énergétiques et ils devraient considérer l’efficience et la conservation de l’énergie
comme un avantage concurrentiel;
o il faut entreprendre de
grandes initiatives afin de réduire voire d’éliminer les barrières commerciales
en matière de technologies renouvelables; le marché doit être mondial plutôt
que national.
Michael G. Morris, American Electric Power
M. Morris a insisté sur la place
qu’occuperont le charbon et le nucléaire dans la recherche de solutions
énergétiques aux États-Unis et sur la nécessité d’exporter des technologies
énergétiques partout dans le monde; il a abordé brièvement les questions du
solaire et du gaz naturel.
o La croissance économique
dépend de la capacité de répondre aux besoins énergétiques tout en satisfaisant
aux exigences des consommateurs et en reconnaissant les réalités du
réchauffement planétaire;
o le charbon doit être examiné
sous deux angles :
§le charbon est une importante ressource
existante et les permis d’exploitation devraient être prolongés, les
installations devraient être modernisées, entre autres choses, et
§des fonds devraient être affectés à l’appui de
la recherche de solutions au problème du dioxyde de carbone;
o le public n’est pas
sympathique au nucléaire;
o en matière d’énergies
renouvelables, les États-Unis peuvent et devraient insister sur la mise au
point de technologies afin de les exporter partout dans le monde;
o l’énergie solaire est
extrêmement chère;
o en ce qui concerne les
difficultés liées aux choix des emplacements, il faudra que les gouvernements
fassent preuve d’une grande volonté politique;
o la demande mondiale de gaz
naturel explose littéralement.
COMITÉ DE L’ÉDUCATION, DE LA
PREMIÈRE ENFANCE ET DE LA MAIN-D’OEUVRE – Stratégies innovatrices des
gouverneurs pour les écoles en difficulté
DrPedro Noguera, Metropolitan Center for Urban Education
Dr Noguera a parlé devant le
Comité de l’éducation, de la première enfance et de la main‑d’œuvre au
sujet des taux de décrochage scolaire, des situations dans les écoles qui
incident les élèves à abandonner tôt leurs études et des normes scolaires
minimales auxquelles chaque élève devrait avoir droit.
o étant donné un taux de
décrochage de 50 % dans certains États, il ne fait aucun doute qu’un changement
est nécessaire; souvent, les enfants quittent l’école parce qu’ils ne
comprennent pas que les études secondaires peuvent les conduire à un meilleur
emploi et les sortir de la pauvreté;
o lorsqu’on cherche à
déterminer ce qui se passe dans les écoles où le taux de décrochage est élevé,
il est important de tenir compte du fait que l’on ne peut pas faire de
généralisations quant aux effectifs des classes, aux ressources financières ou
aux années d’expérience des enseignants; toutefois, la concentration de la
pauvreté est un dénominateur commun puisque les écoles en difficulté sont
presque toujours fréquentées par des enfants pauvres et que les enseignants
doivent aussi agir comme des travailleurs sociaux;
o les besoins économiques et
sociaux ont une incidence sur les besoins et les capacités éducatives; la
pauvreté a une incidence sur la capacité à apprendre;
o il est possible d’avoir des
écoles où le rendement est élevé malgré la pauvreté; lorsque les conditions
sont propices, les enfants et les jeunes qui vivent dans la pauvreté peuvent
atteindre des niveaux élevés;
o il faut envisager les normes
scolaires différemment et établir des normes quant aux mesures que les États
doivent prendre pour assurer des conditions d’apprentissage propices; par
exemple, chaque élève devrait avoir le droit à l’enseignement dispensé par des
enseignants certifiés;
o les interventions devraient
se faire diverses façons différentes; étant donné que les défis économiques,
sociaux, sur le plan de la santé et autres contribuent aux défis posés au
niveau de l’enseignement, il faut rassembler des spécialistes dans les domaines
du développement économique, de la santé, des services sociaux, de
l’enseignement et autres en vue de créer un lien holistique entre
l’enseignement et la communauté.
Observations faites par les
gouverneurs au sujet de l’éducation dans leur État
Des membres choisis du Comité de
l’éducation, de la première enfance et de la main-d’oeuvre ont fait part de
leurs observations sur les pratiques et les priorités relatives à l’éducation
et à la première enfance dans leur État.
Gouverneur Brad Henry, Oklahoma
o il est nécessaire que les
parents participent davantage à l’éducation des enfants;
o il est important de
« hausser les exigences » et de faire connaître les normes et les
niveaux de réussite plus élevés auxquels on s’attend des élèves; il faudrait
pousser les élèves à atteindre un niveau élevé, mais il faudrait aussi axer les
efforts sur la nécessité d’assurer que ces exigences n’entraînent pas une
augmentation du taux de décrochage;
o en Oklahoma, pour obtenir le
permis de conduire, il faut avoir réussi les tests d’aptitude à lire et à
écrire et de compréhension de l’écrit;
o l’éducation de qualité des
jeunes enfants constitue le meilleur placement possible; étant donné que le
cerveau est avide d’apprendre chez les jeunes enfants, la période entre la
naissance et l’âge de quatre a une importance critique;
o les enseignants qui
enseignent aux jeunes enfants devraient être certifiés; le ratio enseignant
certifié/enfants devrait être « correct »;
o idéalement, les enfants
devraient arriver à l’école en santé de même que prêts à apprendre et désireux de
le faire;
o étant donné que les parents
devraient avoir le plus de choix possible, l’Oklahoma offre un programme
scolaire volontaire pour les enfants de quatre ans; l’État offre aussi l’école
maternelle à temps complet;
o le programme
« Educare » élaboré à Chicago par la fondation Ounce of Prevention
a du succès; ce programme s’adresse aux enfants depuis la naissance jusqu’à
cinq ans dans les populations à risque élevé; les parents signent un contrat et
acceptent de participer à l’éducation de leur enfant et de passer un certain
nombre d’heures par semaine à l’école pour travailler avec leur enfant et un
enseignant certifié, etc.;
o il est possible de faire
beaucoup dans le cadre de partenariats public-privé, lesquels sont importants –
entre autres – parce qu’il n’est pas possible de construire des salles de cours
partout, l’utilisation de locaux existants en dehors des écoles pour enseigner
est une bonne solution;
o l’initiative ACE – Achieving
Classroom Excellence (parvenir à l’excellence en classe) – est réalisée en
Oklahoma;
o des programmes d’études plus
difficiles préparatoires aux études collégiales, dispensés dans les écoles
secondaires, devraient être obligatoires pour tous les élèves à moins que les
parents choisissent délibérément que leur enfant ne s’y inscrive pas;
o l’idée d’une série d’examens
tout au long des études secondaires, appelés examens de « fin
d’enseignement», mérite qu’on s’y attarde, y compris la
possibilité de reprendre les examens au besoin;
o les programmes d’études
devraient être conçus en fonction des besoins en main-d’œuvre.
Gouverneur Donald Carcieri, Rhode Island
o lorsqu’on examine la
meilleure façon d’enseigner aux enfants, il faut répondre à certaines questions
clés :
§Les efforts devraient-ils être déployés sur une grande échelle ou
bien être ciblés?
§Comment devrait-on surveiller la qualité des programmes?
§Comment devrait-on financer les efforts?
o selon les données, la
pré-maternelle offre l’avantage, entre autres, de mieux préparer les enfants à
l’école; les avantages de la pré-maternelle sont particulièrement importants
pour les enfants à risque;
o dans certaines régions, il y
a un écart au niveau des réalisations des élèves entre les écoles en milieu
urbain et les écoles rurales;
o le milieu des affaires est
important pour ce qui est de l’encadrement, des stages et (ou) des programmes
études‑travail; il faudrait consacrer des efforts spéciaux à
l’établissement de liens entre les entreprises et les jeunes à risque;
o avant l’obtention du
diplôme, il est important que l’élève démontre ses compétences en lecture,
écriture et mathématique; les élèves devraient être tenus de démontrer leurs
compétences pour obtenir leur diplôme d’études secondaires.
Gouverneur Bill Ritter, Colorado
o les parents devraient avoir
la possibilité d’inscrire leur enfant à l’école maternelle à temps plein;
o la pré-maternelle devrait
comporter un volet éducatif de manière à ce que les enfants soient « prêts
à apprendre » lorsqu’ils entrent à l’école maternelle;
o dès l’école intermédiaire,
il faudrait déployer des efforts en vue d’aider les jeunes à planifier leurs
activités postsecondaires;
o il faudrait mettre l’accent
sur ce qui est réellement appris ou les compétences acquises.
Gouverneur M. Jodi Rell, Connecticut
o les États devraient prendre
un engagement à long terme en matière d’éducation des jeunes enfants, y compris
par le truchement de fonds pour des programmes préscolaires et les
infrastructures;
o les élèves qui réussissent
la quatrième année voient leur chance d’obtenir un diplôme d’études secondaires
augmenter de 75 p. 100;
o les jeunes devraient être
obligés de réussir des tests pour obtenir leur diplôme.
Gouverneur John Baldacci, Maine
o il faut faire en sorte que
les enfants et les jeunes demeurent intéressés à apprendre;
o « l’apprentissage par
la pratique » pourrait être relativement plus intéressant et stimulant
pour les élèves que « l’apprentissage par les livres »;
o pour les élèves, notamment
les élèves du secondaire, il faudrait présenter les possibilités de carrière
dans le cadre des activités d’enseignement.
Gouverneur Sonny Perdue, Géorgie
o la Géorgie offre un
programme de pré-maternelle volontaire universel depuis le début des années
1990;
o la participation à la
pré-maternelle se traduit par des progrès de beaucoup supérieurs jusqu’en
cinquième année; un effet de nivellement se fait sentir à partir de la sixième
année;
o les jeunes doivent être
convaincus de l’importance des études secondaires;
o une méthode qui a donné de
bons résultats en Géorgie est l’utilisation d’« entraîneurs » pour
l’obtention du diplôme d’études secondaires étant donné que les jeunes vouent
souvent une dévotion à leur entraîneur sportif; de même, la Chambre de commerce
a un rôle à jouer en ce qui concerne les « entraîneurs »
communautaires qui peuvent offrir des stages et des programmes travail-études;
o la Géorgie réalise une
initiative VIP – Very Important Parents (parents très importants) – qui
est axée sur la participation des parents à l’éducation de leurs enfants;
o les relations individuelles,
ou les interventions individualisées, devraient être assurées entre les mentors
et les jeunes qui risquent de décrocher ou de ne pas obtenir leur diplôme.
Gouverneur Timothy M. Kaine, Virginie
o la participation à un
programme de pré-maternelle réduit les risques de redoublement;
o il faudrait donner davantage
accès à l’école pré-maternelle;
o il faudrait mettre l’accent
sur l’excellence en enseignement; de plus, nous devons aller au-delà de la
seule compétence; en outre, il faudrait récompenser les écoles qui atteignent
un niveau d’excellence;
o tous les élèves – pas
seulement ceux en éducation spécialisée – devraient avoir un plan
d’enseignement individualisé; de plus, à l’école intermédiaire, les élèves et
les parents devraient participer à l’élaboration de plans de carrière;
o il ne faut pas que les
États-Unis restent derrière dans la « course aux talents » et le pays
doit travailler pour devenir un chef mondial en matière d’enseignement
postsecondaire.
COMITÉ DES RESSOURCES NATURELLES –
Les sources intérieures d’énergie traditionnelle, leur place dans un avenir
énergétique propre
Edward Kelly, Wood Mackenzie Limited
Au cours de son exposé devant le Comité
des ressources naturelles, M. Kelly a mentionné certains facteurs
incontournables au chapitre de la dépendance aux sources d’énergie intérieures.
o la dépendance des États-Unis
aux sources d’énergie intérieures est liée à certains facteurs incontournables
:
§les États-Unis continueront de dépendre des importations
d’hydrocarbures au moins jusqu’en 2027; la demande d’énergie continuera de
croître malgré l’efficience et les mesures d’économie, les changements au
niveau de la demande attribuable au prix, la production intérieure croissante
de sources d’énergie traditionnelle et non traditionnelle, etc.;
§on observe une augmentation de la dépendance aux sources intérieures
de gaz naturel aux États-Unis et des investissements sont nécessaires pour
assurer un approvisionnement sûr;
§les importations de gaz naturel augmenteront vraisemblablement
malgré la hausse de l’approvisionnement intérieur du fait que la demande
augmentera en raison de la croissance économique;
§dans les États, beaucoup de mesures extrêmes sont prises au niveau
des incitatifs et des facteurs qui influent sur la demande; dans ce contexte,
il faudrait clarifier les règles applicables aux producteurs et aux services
publics et toutes les parties devraient être bien renseignées au sujet des
subventions.
Jonathan Schrag, Hudson Strategic Energy Advisors
M. Schrag s’est adressé au Comité des
ressources naturelles pour parler de la recherche et du développement, du
charbon, des technologies des énergies renouvelables et des avantages relatifs
du système de taxe sur les combustibles fossiles et du système de plafonds et
d’échange.
o le charbon sera un élément
important de la sécurité énergétique des États-Unis, notamment en raison de son
abondance; toutefois, d’ici à ce qu’un montant soit fixé pour les émissions,
une centrale au charbon traditionnelle demeurera moins coûteuse qu’une centrale
au charbon propre;
o les technologies des
énergies renouvelables sont importantes;
o la gestion du carbone à
partir des réserves de combustibles fossiles pose un défi et il faudrait
concevoir des incitatifs à long terme pour la gestion des émissions de carbone;
o les normes de rendement sont
relativement plus utiles pour les produits ayant une durée de vie courte, par
exemple les automobiles, que pour les produits ayant une durée de vie longue,
par exemple les centrales électriques;
o si une taxe sur les
combustibles fossiles est imposée, les avantages pour l’environnement dépendent
de la demande et le prix (ou la taxe) est connu; si un système de plafonds et
d’échange est mis en place, le prix qu’il en coûte pour s’y conformer est
fonction de la demande et les avantages pour l’environnement sont connus;
o les deux systèmes génèrent
des recettes qui peuvent être affectées à la recherche, à des projets de
démonstration, à des subventions aux personnes à faible revenu, etc.;
o au chapitre de la recherche
et du développement et de leur utilisation, les États ont la responsabilité
première et sont les mieux en mesure de lier le secteur privé à la recherche,
notamment en ce qui concerne :
§la recherche - les États ont le pouvoir, avec les universités et les
laboratoires de recherche, de mobiliser des fonds;
§le développement - les États peuvent mettre en contact les
technologues et les investisseurs;
§l’utilisation - les États peuvent coordonner les entreprises
énergétiques privées, les sociétés financières et les décideurs.
o la préférence est accordée à
de nombreux petits projets pouvant être « accélérés » plutôt qu’à un
seul grand projet;
o en ce qui concerne les États
et la technologie du charbon, des éléments importants doivent être pris en
considération :
§les permis échangeables pour les émissions de carbone;
§les fonds affectés à la recherche, au développement et à
l’utilisation mettant l’accent entre autres sur les technologies de capture et
d’entreposage du carbone;
§davantage de projets de démonstration de la capture et de
l’entreposage du carbone dans de nombreux contextes différents;
§un examen des normes réglementaires dans le but de mieux faire
accepter du public le concept de la capture et de l’entreposage du carbone.
SÉANCE PLÉNIÈRE – La place de la
technologie et de l’innovation dans un avenir énergétique propre
R. James Woolsey, Vantage Point, Paladin and Booz Allen
Dans son exposé devant l’ANG, M.
Woolsey a mis l’accent sur les deux catégories dans lesquelles les dossiers
internationaux peuvent être classés, c’est-à-dire les dossiers de nature
maligne et les dossiers malveillants.
o les dossiers internationaux
de nature maligne comprennent les problèmes qui posent le risque d’un
changement catastrophique à plus ou moins brève échéance, par exemple le
changement climatique;
o parmi les dossiers
internationaux malveillants, se trouve, par exemple, le terrorisme;
o lorsqu’il est question de
malveillance, pensons à ceci :
§le réseau de distribution d’électricité est de plus en plus
vulnérable et pourrait être atteint relativement facilement; il faut toutefois
reconnaître que le réseau pourrait être vulnérable face aux terroristes ou à
une branche d’arbre;
§le prix du pétrole et le chemin de la liberté vont dans des directions
opposées; le terrorisme est financé par les achats d’hydrocarbures;
§le Moyen-Orient est vulnérable aux attaques contre son
infrastructure pétrolière.
o lorsqu’il est question de
nature maligne, pensons à ce qui suit :
§il existe de nombreuses façons pour un système complexe de faire
défaut de façon catastrophique;
§en ce qui concerne le changement climatique, il y a un certain
nombre d’effets dans la nature qui, lorsqu’ils dépassent un certain point
limite, peuvent dégénérer jusqu’à la défaillance;
§des choses se passeront et l’on ne sait pas vraiment à quel niveau
celles-ci se passeront.
o aller de l’avant, il faut
s’occuper du changement climatique ainsi que des problèmes de sécurité posés
par des forces malveillantes.
John Doerr, Kleiner Perkins Caufield & Byers
Dans son exposé devant l’ANG, M. Doerr
a parlé de sujets comme le changement climatique et les secteurs où l’on
pourrait trouver des solutions aux défis posés par le changement climatique et
il a dressé une liste de cinq « invitations à passer à l’action » à
l’intention des gouverneurs américains.
o le changement climatique est
le plus grand défi jamais posé; il faut agir maintenant, à la fois rapidement
et sur une grande échelle;
o les États sont en avance sur
le gouvernement fédéral, mais on n’en fait pas encore assez; les trois à cinq
prochaines années seront importantes pour parer aux changements climatiques
irréversibles;
o le réchauffement planétaire
constitue à la fois une crise et une occasion économique sans égale; toutefois,
il n’existe pas de remède miracle;
o la solution au changement
climatique est liée aux trois éléments suivants :
§la conservation;
§le charbon;
§l’automobile.
o des politiques qui ne
choisissent pas les gagnants et les perdants, mais qui soutiennent plutôt tous
les biocarburants sont nécessaires;
o il faut trouver des
solutions utilisant le charbon propre tout en cherchant une source d’énergie
renouvelable pouvant remplacer le charbon;
o les « invitations à
passer à l’action » lancées aux États américains comprennent :
§mettre la pression sur le gouvernement fédéral pour qu’il mette un
prix sur le carbone;
§exiger que le Congrès américain élargisse des crédits d’impôt
choisis;
§appliquer des normes en matière d’énergie renouvelable dans tous les
États;
§établir des règles qui régissent les services publics pour en faire
des instigateurs de l’efficience;
§établir des normes de construction plus strictes.
o les particuliers et les
administrations doivent agir individuellement et collectivement tandis que des
efforts sont déployés pour prendre la têterapidement et sur une grande
échelle.
Respectueusement
soumis,
L’hon. Jerahmiel Grafstein, sénateur
coprésident
Groupe interparlementaire
Canada-États-Unis
Rob Merrifield, député
coprésident
Groupe interparlementaire
Canada-États-Unis