Rapport de l’Association législative
Canada-Chine sur la visite du coprésident Joseph A. Day à Hong Kong, en route
pour la 28e assemblée annuelle de l’Association des Nations de
l’Asie du Sud-Est, à Kuala Lumpur, en Malaisie.
Une journée bien remplie était prévue
pour le vendredi 18 août. Celle-ci a commencé par une séance d’information
au Consulat général du Canada à Hong Kong, avec le chef de mission intérimaire,
Jean Roberge (le consul général, M. Gerry Campbell, était en voyage).
M. Tim Edwards, chef intérimaire des relations publiques, était également
présent.
À la réunion, le rôle de l’ALCC par
rapport au Groupe d’amitié parlementaire Canada-Hong Kong a été expliqué.
Une longue discussion s’est tenue sur
l’évolution du rôle de Hong Kong en tant que fournisseur de services à une
grande proportion des manufactures établies dans le delta de la rivière des
Perles (sud-est de la Chine), notamment à Guangzhou et à Shenzhen.
M. Jean Roberge a donné un aperçu
des mouvements de personnel au bureau de Hong Kong. Nous avons aussi
discuté de la fermeture du bureau de la Commission canadienne du tourisme à
Hong Kong et de la réduction du nombre de touristes qui pourrait en résulter.
On a fait visiter au sénateur Day les bureaux rénovés du Consulat général. Un
exposé détaillé de l’évolution de la constitution de Hong Kong (Basic
Law) a été suivi d’une discussion sur l’instauration éventuelle du suffrage
universel pour l’élection du chef de l’Exécutif et du Conseil législatif. Les
avis sont très partagés sur la pertinence de l’élection de tous les membres du
Conseil législatif par suffrage universel. Certains privilégient le système
actuel, avec un conseil composé de représentants de divers groupes
d’intérêts – universitaires, médecins, avocats, gens d’affaires,
etc. –, nommés par l’État ainsi que de quelques conseillers élus.
Hong Kong a récemment élu un
nouveau chef de l’Exécutif, l’honorable Donald Tsang. La prochaine élection à
ce poste sera dans cinq ans, soit en 2012. Par ailleurs, l’élection des membres
du Conseil législatif se tiendra l’an prochain et, même si on avait l’intention
de passer au suffrage universel après le 10e anniversaire en
2007 de la restitution de Hong Kong à la Chine, il semble bien qu’on ne
changera pas la façon d’élire les membres du Conseil législatif aux élections
de 2008. On nous a toutefois remis un livre vert qui décrit la méthode proposée
pour choisir ces conseillers à l’avenir.
Nous avons eu un entretien avec Mme FEI
Fih, un des 26 députés de Hong Kong siégeant au Congrès national du
peuple (CNP), à Beijing.
Mme FEI Fih s’est
rendue récemment au Canada, en juin 2007, avec la délégation chinoise de
l’ALCC. Elle s’est faite l’écho des membres de la délégation, qui ont beaucoup
aimé leur séjour au pays, notamment leur visite à Ottawa, puis à Montréal, au
Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse.
Nous avons longuement discuté avec elle
des rapports des députés hongkongais du CNP avec le chef de l’Exécutif et le
Conseil législatif de Hong Kong. Elle a indiqué qu’elle espère continuer
de représenter Hong Kong au sein du prochain CNP qui sera formé en mars
2008, et qu’elle a l’intention de demander à demeurer membre de l’ALCC. Nous
nous réjouissons à l’idée qu’elle continue de participer aux activités de
l’Association.
Nous avons ensuite rencontré le Conseil
législatif et en particulier le secrétaire des affaires constitutionnelles et
continentales, M. Stephen Lam. Ce dernier est chargé de travailler au nom
du Conseil et du chef de l’Exécutif à la mise en place de nouvelles règles
électorales, comme on a promis de le faire après dix ans de fonctionnement sous
le régime de la constitution de Hong Kong.
Nous avons aussi eu une bonne
discussion sur la responsabilisation des titulaires de charge publique nommés
par le gouvernement et sur la question de savoir si les secrétaires
(sous-ministres) devraient faire l’objet d’une nomination politique ou être des
fonctionnaires. M. Lam est d’avis que le modèle américain, où le
secrétaire fait l’objet d’une nomination politique et doit quitter son poste en
même temps que le chef de l’Exécutif, serait le plus approprié pour
Hong Kong. Il nous a remis un document de consultation sur l’amélioration
du système de nominations politiques (« Consultation Document on Further
Development of the Political Appointment System »). C’est un document
intéressant sur les questions de la responsabilisation et du processus de
nomination politique, du point de vue de Hong Kong en tant que territoire
largement autonome de la Chine appelé « région administrative
spéciale » et régi par la Basic Law de Hong Kong.
Mme Elaine T.L. Mak,
sous-secrétaire des affaires constitutionnelles et continentales, était aussi
présente à cette rencontre.
Les rapports entre Hong Kong et le
Canada ne datent pas d’hier. Un grand nombre de citoyens hongkongais vivent au
Canada, mais on estime aussi que 250 000 Canadiens habitent
Hong Kong. En outre, beaucoup de jeunes Hongkongais étudient présentement
dans des universités canadiennes, et quelque 100 000 citoyens de
Hong Kong seraient diplômés de nos universités. Il y a environ
550 Canadiens inhumés à Hong Kong qui faisaient partie des défenseurs
du territoire contre l’envahisseur japonais durant la Seconde Guerre mondiale.
Le commerce Canada-Hong Kong continue de s’accroître, la valeur des échanges
bilatéraux de biens et de services frôlant les 3 milliards $CAN. Les
entreprises canadiennes considèrent Hong Kong comme une importante porte
d’entrée de la Chine et y installent des bureaux pour accéder au vaste marché
chinois. Dernier point, l’aéroport de Hong Kong a entrepris d’importants
travaux d’agrandissement. Plus de fret aérien passe par cet aéroport que
n’importe quel autre au monde, et le port de mer de Hong Kong est un des
plus grands terminaux à conteneurs de la planète (l’autre étant Singapour).
Lors d’une prochaine visite d’une délégation de l’ALCC à Hong Kong, une
séance d’information pour bien comprendre la relation entre Hong Kong et
la Chine continentale pourrait être utile.
Respectueusement
soumis,
L’hon. Joseph Day, sénateur
Coprésident
Association législative Canada-Chine
M. Bob Mills, député
Coprésident
Association législative Canada-Chine