Du 27 au 29 avril 2008, le
sénateur Jerry Grafstein et le député Rob Merrifield, coprésidents du Groupe
interparlementaire Canada-États-Unis (GIP), ont dirigé une délégation formée de
l’honorable Wayne Easter, député, Parti conservateur, et de Marcel Lussier,
député, à la réunion du printemps de la Canadian/American Border Trade Alliance
(BTA) qui se tient chaque année à Ottawa.
De longue date, le GIP entretient des
liens avec la BTA et assiste généralement à sa réunion d’automne qui se tient à
Washington, D.C. ainsi qu’à sa réunion de printemps qui se tient à Ottawa. Le
BTA est une coalition d’entreprises, d’organismes du secteur public et de
particuliers ayant des intérêts dans le commerce bilatéral et le tourisme.
Cette alliance a pour mission d’intensifier les échanges commerciaux, d’assurer
une croissance continue du commerce interfrontalier et de veiller au maintien
des capacités de passage à la frontière qui soient efficientes et productives.
Étant donné l’orientation du BTA, les
membres du GPI présents aux réunions de cette alliance sont mieux à même de
comprendre les problèmes auxquels les entreprises et les particuliers sont
confrontés en ce qui a trait au commerce et au tourisme et être au fait des
efforts et mesures que déploient les gouvernements des deux pays pour
s’attaquer à ces problèmes. Comme à l’accoutumée, les coprésidents du GIP ont
également présenté des observations dans le cadre de cette réunion. On trouve
ci-dessous un résumé de leurs commentaires, ainsi que des observations
présentées par d’autres membres.
Lors de cette réunion, les séances ont
porté sur les questions suivantes :
·L’orientation stratégique de la coopération
Canada-États-Unis pour une frontière intelligente pour le XXIe siècle
et par‑delà
·La technologie utilisée à la frontière –
cas particuliers
·Orientation stratégique de la politique sur le
transport – Infrastructure nationale des autoroutes, et infrastructures
ferroviaire, aérienne et maritime, avec données particulières sur les couloirs
commerciaux et les points frontaliers
·Relations canado-américaines et activités de
coopération
·Le point de vue américain
·Initiatives d’approvisionnement à l’étranger
– le projet MOSS
·Vision commerciale pour l’horizon 2017 et
approche privilégiée par l’Agence des services frontaliers du Canada –
Aperçu des programmes prévus pour les passagers à faible risque (NEXUS, EXPRES
et permis de conduire améliorés)
·Carburants de remplacement et véhicules hybrides
électriques rechargeables
·Relations commerciales canado-américaines
·Permis de conduire améliorés de la province de
Colombie-Britannique – Le point sur cette initiative à la fine pointe de
la technologie
·Consortium de recherches universitaires sur la
frontière nord Canada-États-Unis (CRUCan‑Am)
·Que nous réserve l’année 2008‑2009 du
côté canadien de la frontière?
Les participants du GIP ont saisi cette
occasion pour échanger et apprendre des tas de choses des organismes et
particuliers de secteurs privé et public qui, de façon quotidienne, travaillent
sur les questions frontalières. En participant aux réunions de la BTA, les
membres du GIP peuvent faire connaître à leurs interlocuteurs les mesures
prises par le GIP en ce qui a trait à des buts bilatéraux communs et à des
différences de points de vue également. Le GIP entend donc poursuivre sa
participation aux réunions du BTA qui se tiennent à Washington et à Ottawa.
Conférenciers invités pour le petit
déjeuner
Alain Jolicoeur, Agence des services frontaliers du Canada
·l’Agence des services frontaliers du Canada
(ASFC) travaille - entre autres - avec son homologue américaine, Industrie
Canada, l’Agence du revenu du Canada et Sécurité publique Canada.
·la sécurité est un aspect sur lequel il est
impossible d’avoir une maîtrise absolue.
·le nombre de voyages entre les deux pays est tellement
élevé qu’il est difficile de savoir qui sont « les voyageurs
indésirables ».
·les pays doivent se doter de bonnes compétences
en matière d’analyse des risques et déterminer à l’avance quels voyageurs
présentent un risque; l’évaluation des risques permet d’orienter les ressources
vers les individus ou personnes qui présentent un risque élevé ou non connu.
·en ce qui a trait à la frontière et à son
renforcement, il semble que nous reculions au lieu d’avancer.
·il importe de rappeler que les défis que représente
la frontière canado-américaine diffèrent de ceux que pose la frontière
mexico-américaine.
·du point de vue de la sécurité, l’Initiative
relative aux voyages dans l’hémisphère occidental (IVHO) est un outil fort
intéressant.
·le nombre de participants au programme NEXUS ne
cesse de croître et il est offert à un nombre de plus en plus élevé de points
d’entrée.
·l’ASFC travaille avec des organisations
douanières de l’Amérique latine afin de créer des capacités en ce qui a trait
aux procédures de gestion du risque et de lutte contre la corruption; en
contribuant au renforcement de ces organisations douanières, nous nous
renforçons également.
L’orientation stratégique de la
coopération Canada-États-Unis pour une frontière intelligente pour le XXIe siècle
et par‑delà
L’honorable Stockwell Day, Parti conservateur, député, ministre de la Sécurité publique
·notre frontière commune avec les États-Unis
devrait être ouverte aux personnes et aux marchandises ne présentant qu’un
risque faible ou pas de risque du tout et fermée aux personnes et marchandises
qui peuvent constituer une menace pour l’un ou l’autre de nos deux pays
·les paroles sont une chose et les actions en
sont une autre
·l’initiative sur le manifeste électronique est
importante; le risque devrait être évalué avant que les camions n’arrivent à la
frontière afin de déterminer à l’avance quels camions devraient faire l’objet
d’une inspection secondaire
·il y aurait lieu d’élargir le programme NEXUS
·bien que le Canada soit satisfait du report
jusqu’en juin 2009 de la mise en œuvre des aspects terrestres et maritimes de
l’Initiative relative aux voyages dans l’hémisphère occidental (IVHO), il
importe de s’attaquer à certains problèmes.
·des progrès ont été réalisés en ce qui a trait
aux documents conformes à l’IVHO
·les provinces sont encouragées à participer à
des initiatives de permis de conduire améliorés et déjà ces permis font l’objet
d’un trop grand nombre de demandes en Colombie-Britannique
·au Canada, les agents des services frontaliers
sont armés
·au Sommet des leaders nord-américains qui s’est
tenu à la Nouvelle-Orléans en avril 2008, les leaders se sont surtout
intéressés à des questions telles que l’harmonisation des règlements et à la
nécessité de se doter d’une capacité accrue au passage frontalier de Detroit-Windsor
·en ce qui a trait à l’harmonisation
réglementaire, les priorités initiales sont celles qui ont trait aux pièces
automobiles et aux véhicules de même qu’à la salubrité des aliments
·en raison de l’importance des systèmes
d’inventaire juste à temps, une catastrophe naturelle ou d’origine humaine au
pont Detroit-Windsor entraînerait la fermeture des usines de fabrication en
quelques minutes; un passage frontalier de rechange est nécessaire
·toutes les fois qu’un renforcement de la
sécurité est souhaitable, il en résulte inévitablement une diminution de la
liberté; il y a un équilibre à réaliser entre la sécurité et la liberté.
·ce dont nous avons besoin c’est une frontière
qui n’est pas plus épaisse qu’elle ne doit l’être, des mesures renforcées à la
frontière, que les menaces soient réelles ou perçues - ralentissent les
opérations et augmentent les coûts.
La technologie utilisée à la
frontière – Cas à l’examen
Ron Rienas, pont Peace
·depuis les attaques terroristes du
11 septembre 2001, un certain nombre d’initiatives ont été mises en
place au pont Peace, au nombre desquelles une évaluation des menaces et de la
vulnérabilité, la mise en œuvre d’une technologie et l’adoption de pratiques
exemplaires. Des postes de chef de la sécurité et de coordinateur de la
sécurité ont en outre été créés et une formation destinée à sensibiliser le
personnel est offerte de façon continue
·au pont Peace, on recourt à une approche tous
risques qui consiste à : dissuader, déceler, reporter, et intervenir
·en ce qui a trait au pont Peace :
§l’accès aux données est restreint à l’aide de cloisons pare-feu et
d’autres moyens
§l’accès piétonnier public et l’entrée à divers endroits sont
restreints
§des barrières matérielles sont utilisées pour restreindre l’accès
par véhicule
§l’accès aux portes fait l’objet d’une surveillance et des insignes
d’identification sont utilisées
§dans les endroits vulnérables, un éclairage permet d’accroître la
visibilité
§des barrières sont utilisées
§une surveillance est exercée sur le pont
§seuls les mouvements d’êtres humains doivent être détectés et ils le
sont dans une proportion de 98 %.
·bien que le pont Peace « ne soit pas encore
à proprement parler le pont de la paix », beaucoup de programmes ont été
menés à bien depuis le 11 septembre 2001; à mesure que nous avançons,
l’accent est mis de plus en plus sur l’intervention.
Tom Garlock, Commission du pont de Niagara Falls
·depuis les attaques terroristes du
11 septembre 2001, le programme NEXUS s’est vu accorder une priorité
plus grande; dans l’avenir, le programme NEXUS devra conférer des avantages
réels, c’est‑à-dire faciliter le transit et un plus grand nombre de
personnes devront posséder une carte NEXUS s’il faut accroître les gains
d’efficience globaux
·il est nécessaire d’établir une distinction
entre les marchandises et les personnes à propos desquelles on ne connaît que
suffisamment de choses de celles dont on connaît moins de choses
·le pont Whirlpool est le seul passage frontalier
où le programme NEXUS est en vigueur le long de la frontière; à ce pont, les
utilisateurs ouvrent un compte de péage et la barrière se lève à distance afin
de permettre le passage d’un côté à l’autre du pont
·à l’heure actuelle, plus de
8 000 utilisateurs de NEXUS possèdent un compte de péage actif en ce
qui a trait au pont Whirlpool
·on utilise une technologie pour déterminer et
vérifier les temps d’attente et cette information est communiquée aux voyageurs
afin qu’ils puissent prendre la décision qui leur convient
Orientation stratégique de la
politique en matière de transport – Infrastructure nationale des
autoroutes, et infrastructures ferroviaire, aérienne et maritime, avec données
particulières sur les couloirs commerciaux et les passages frontaliers
Kristine Burr, Transports Canada
·dans le cadre du Plan d’infrastructure Chantiers
Canada, 33 milliards de dollars seront affectés à divers projets de 2007 à
2014; ce montant doit servir à mener des initiatives annoncées dans les budgets
fédéraux de 2006 et de 2007 et déterminera également comment seront utilisées
des affectations qui existaient déjà, notamment la remise de la taxe sur les
produits et services (TPS) aux municipalités et le partage de recettes fiscales
provenant de la taxe sur l’essence avec les provinces; il est à espérer que
l’aide fédérale permette de mobiliser du financement d’autres sources et que le
Fonds pour les partenariats public-privés pourra être utile à cet égard.
·les partenariats public-privés permettent de
partager le risque et de réaliser des gains d’efficience et des innovations
dans le secteur privé
·en tant que composante du plan d’infrastructure
Chantiers Canada, un investissement de 2,1 milliards de dollars consenti
dans le cadre du Fonds pour les portes d’entrée et les passages frontaliers
permettra d’améliorer la circulation des marchandises entre le Canada et le
reste du monde; une affectation de financement fondé sur le mérite visant à
renforcer l’infrastructure à des endroits clés, y compris aux importants
passages frontaliers entre le Canada et les États-Unis et la porte canadienne
de l’Atlantique; 400 millions de dollars du fonds sont consacrés à la
construction d’un chemin d’accès entre l’autoroute 401 et le nouveau
passage frontalier Windsor-Detroit
·la stratégie fédérale pour les principales
portes et les principaux couloirs commerciaux englobe la porte et le corridor
canadiens de l’Asie-Pacifique, la porte continentale et le corridor du commerce
Ontario-Québec et la porte canadienne de l’Atlantique; des activités de
marketing et de promotion de ces portes sont menées à l’étranger et aux
États-Unis
·on devrait optimiser l’infrastructure actuelle
avant de consacrer des investissements dans de nouveaux travaux
d’infrastructure
·il ne suffit pas de se doter d’une
infrastructure matérielle; il faut en outre intégrer les politiques
·les changements apportés au taux de déduction
pour amortissement pour le matériel ferroviaire roulant auront pour effet
d’accélérer l’amortissement
·par suite des récentes modifications
législatives, les expéditeurs pourront se prévaloir de recours plus efficaces
lorsqu’il sera question de chemins de fer
·l’accord « Ciel ouvert » conclu entre
le Canada et les États-Unis est conforme à la politique « Ciel bleu »
Relations canado-américaines et
activités de coopération
Rob Merrifield, député, coprésident, Groupe interparlementaire Canada-États-Unis
·en avril 2008, les membres du Groupe
interparlementaire Canada-États-Unis se sont rendus à Washington, D.C., afin
d’assister à des réunions où étaient présents des législateurs fédéraux et de
rencontrer plus de 30 membres du Sénat américain et de la Chambre des
représentants
·lors de la dernière visite du GIP au Congrès,
l’accent a été mis sur la gestion de la frontière commune (y compris les
préoccupations en matière de sécurité), le commerce bilatéral dans le secteur
de l’énergie et les avantages des accords de libre-échange pour les pays.
·le GIP a rencontré la présidente de la Chambre
des représentants, Mme Nancy Pelosi, et elle s’est montrée
ouverte, compréhensive et très au fait des relations bilatérales; Mme Pelosi
entend dresser un « plan sur la frontière commune » qui sera présenté
à la prochaine administration américaine et le rapport Finding the Balance:
Reducing Border Costs While Strengthening Security représente un pas
immense dans cette direction
·comme les Canadiens sont conscients que les
États-Unis ont été attaqués physiquement le 11 septembre 2001, ils
comprennent pourquoi ils tiennent à renforcer leurs frontières communes.
·les États-Unis ont également été attaqués sur le
plan économique, la possibilité de récession y étant bien réelle – si elle
n’est pas déjà bel et bien commencée
·des différences importantes existent entre les
frontières Canada-États-Unis et Mexique-États-Unis; et comme elles engendrent
des problèmes différents, elles devraient faire intervenir des solutions
différentes
·le Mexique n’est pas en train de se battre aux
côtés des États-Unis en Afghanistan; de plus, le Mexique n’est pas un
fournisseur principal d’énergie aux États-Unis.
·le Canada est le principal destinataire des
exportations de 35 États américains, alors que le Mexique n’est le
principal marché d’exportations étranger que pour trois États américains.
·aux États-Unis, 7,1 millions d’emplois dépendent
du commerce entre le Canada et les États-Unis
·si la sécurité est un enjeu et le terrorisme un
problème, peut-être que le Canada et les États-Unis devraient harmoniser leurs
politiques en matière d’immigration, de frontières et autres afin de veiller à
ce que les terroristes ne puissent pénétrer ni dans un pays ni dans l’autre; le
Canada est une cible aussi large que les États-Unis et nos deux pays devraient
combattre côte-à-côte pour assurer la prospérité économique et faire échec au
terrorisme
·le Canada possède un atout : l’énergie; les
États-Unis ont besoin d’énergie afin de soutenir leurs extrants, et 80 %
du pétrole produit dans le monde provient de régions géopolitiquement instables
·ni Ottawa ni Washington ne fonctionnent qu’avec
des idées; les idées doivent être mises en œuvre à la faveur du consensus
dégagé autour d’idées bien précises
Sénateur Jerry Grafstein, coprésident, Groupe interparlementaire Canada-États-Unis
·le groupe interparlementaire Canada-États-Unis
est désormais un « formidable véhicule pour la promotion » des
intérêts et il va de soi qu’une approche ascendante est nécessaire –
c’est-à-dire une approche qui fasse en sorte que le GIP assure la liaison avec
les gouverneurs et les législateurs des États.
·bien que certains progrès aient été réalisés
dans certains domaines, la frontière Canada-États-Unis est plus épaisse, plus
profonde et pire aujourd’hui qu’elle ne l’était il y a cinq ans.
·bien que le gouvernement canadien ait en mains
de bons plans, de bons plans sont une chose, mais leur mise en œuvre en est une
autre
·l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA)
a été avantageux pour tous les pays partenaires; et si certaines pertes
d’emplois sont parfois associées aux accords commerciaux, d’autres facteurs
contribuent aussi aux pertes d’emplois – notamment les problèmes à la
frontière – et ils doivent être pris en compte
·aux États-Unis, la rhétorique touchant l’ALENA
s’enfle et prend des formes diverses et les gens commencent à croire que
l’ALENA est à l’origine des pertes d’emplois; l’accent devrait plutôt être mis
sur les pertes attribuables à la frontière et découlant de la concurrence
provenant d’économies émergentes telles que la Chine
·pour ce qui est de l’ampleur des pertes
d’emplois dans le secteur de la fabrication au Canada, considérez qu’en 2006
environ 1,85 million de Canadiens occupaient un emploi dans le secteur de
la fabrication, alors que le nombre d’emplois dans ce secteur était de plus de
2 millions en 2001, ainsi entre 2001 et 2006 – il y a eu environ
155 000 pertes d’emplois au Canada, ce qui représente 7,7 % de
la main-d’œuvre du secteur manufacturier; au cours des derniers mois, le
secteur de la fabrication du Canada a été durement frappé par suite de la
hausse de la valeur relative du dollar canadien et des problèmes économiques
que connaissent les États-Unis
·aux États-Unis, le nombre d’emplois dans le
secteur de la fabrication a diminué pour s’établir à environ 14,2 millions
en 2006 alors que ce chiffre était de 16,4 millions en 2001, soit une
diminution de quelque 2,2 millions d’emplois, c’est-à-dire de 13,6 %
de l’effectif du secteur manufacturier
·alors que 88% des exportations canadiennes
étaient auparavant destinées aux États-Unis, cette proportion est maintenant
passée à 75%
·une meilleure surveillance du Département de la
sécurité intérieure par le Congrès est désormais de rigueur
·le précontrôle des voyageurs qui arrivent au
pays par avion, y compris à l’aéroport international Pearson de Toronto, serait
plus efficace si les niveaux de dotation étaient plus élevés.
·en 2007, on a dénombré environ
66,5 millions de voyages le même jour ou du jour au lendemain d’un côté à
l’autre de la frontière Canada-États-Unis; si l’on présume qu’il faut patienter
environ trois heures à la frontière pour chaque voyage de retour, alors environ
200 millions d’heures de productivité perdues sont attribuables aux retards
à la frontière
Le point de vue américain
Ambassadeur David Wilkins, ambassadeur américain au Canada
·le Canada et les États-Unis entretiennent une
des relations les meilleures, les plus pacifiques et les plus productives au
monde; la particularité de notre relation est peut-être que nous nous
concentrons sur les choses à faire plutôt que sur nos différences.
·l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA)
a été une réussite pour tous les pays partenaires et le commerce entre le
Canada, les États-Unis et le Mexique a triplé depuis la signature de l’accord;
la réouverture de cet accord se traduirait certes par un recul
·il a été question de l’ALENA lors du Sommet des
leaders nord-américains qui s’est tenu à la Nouvelle-Orléans en
avril 2008. Selon le président Bush, il est maintenant temps de passer à
autre chose que l’ALENA.
·le président Bush s’est montré conciliant envers
le Canada et il se soucie vraiment des choses qui importent pour les Canadiens;
il s’est tenu aux côtés du Canada et a plaidé en faveur de la réouverture
rapide de la frontière commune pour le bœuf canadien et les produits du bœuf;
il a appuyé une approche avisée et reposant sur le sens commun concernant
l’Initiative relative aux voyages dans l’hémisphère occidental et il a plaidé en
faveur d’un règlement rapide du différend touchant le bois d’œuvre.
·le président Bush est résolu à mettre en place
des démocraties; il est également déterminé à éradiquer le VIH/SIDA
·le monde après le 11 septembre 2001 n’a pas été
facile pour personne
·quelle que soit la personne qui occupera la
Maison Blanche, elle sera toujours amie du Canada; notre relation est
simplement trop importante pour ne pas être prioritaire
·en ce qui a trait à l’Initiative relative aux
voyages dans l’hémisphère occidental, le meilleur conseil que l’on puisse
donner est : Munissez-vous d’un passeport
·si la sécurité est importante, le commerce et
les voyages le sont tout autant; ce ne sont pas deux aspects qui s’excluent
mutuellement et le Canada et les États-Unis doivent œuvrer de concert pour
rendre la frontière commune intelligente, sécuritaire et efficace
·ce serait une erreur monumentale pour
l’Organisation du Traité de l’Atlantique-Nord que de quitter l’Afghanistan
maintenant, avant que le temps ne soit venu; la liberté trouve toujours une
voie et elle finira par se frayer un chemin en Afghanistan
Initiatives d’approvisionnement à
l’étranger – le projet MOSS
Gil Duhn,
General Motors
·des expéditions par conteneur en provenance de
partout dans le monde entrent aux États-Unis
·le commerce international fait intervenir
beaucoup de paperasse et parfois des documents sont rédigés en langue étrangère
·faire les choses par voie électronique réduit
les coûts, accélère les processus et renforce les conformités
Michael Comerford, Global Commerce Systems
·il est possible de renforcer les chaînes
d’approvisionnement en recourant à des stratégies pertinentes en matière de
douanes et de logistique
·les entreprises doivent obtenir les bonnes
marchandises au bon endroit et au bon moment tout en réduisant au minimum leurs
coûts d’inventaire
·les graves lacunes sur le plan de l’information
dans les chaînes d’approvisionnement sur de longues distances ont des effets
néfastes sur la circulation des marchandises. Des tas de documents sont
nécessaires, les documents papier sont parfois incomplets ou difficiles à lire,
plusieurs systèmes sont exclusifs et les erreurs humaines sont inévitables
·il est coûteux de communiquer par courriel, par
téléphone, par télécopieur ou par la poste et ces modalités prêtent aux erreurs
·la tendance au recours à des sources
d’approvisionnement extraterritoriales est importante –MOSS est un
projet dicté par les besoins des utilisateurs
·le mouvement intercontinental des marchandises
est très complexe; les durées de transit diminuent lorsque le facteur
information est mieux maîtrisé
·un conteneur sur sept est retardé dans son
parcours en raison de données manquantes
·ce dont nous avons besoin c’est d’un système qui
permette de saisir les données correctement dès la première fois et d’en
assurer l’utilisation dans l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement par des
utilisateurs autorisés; ce système devrait permettre la réutilisation des
données qui n’ont pas besoin d’être changées et qu’en outre seules les
personnes autorisées à y apporter des modifications puissent le faire
Vision commerciale jusqu’en 2017 et
approche privilégiée par l’Agence des services frontaliers du Canada –
Aperçu des programmes de passagers à faible risque (NEXUS, EXPRES et permis de
conduire améliorés)
Greg Goatbe, Agence des Services frontaliers du Canada
·il existe divers programmes ayant pour objet de
faciliter le mouvement de marchandises et des personnes préapprouvées et à
faible risque
·le Plan d’action des douanes 2000-2004
comportait un plan stratégique quinquennal pour l’Agence des services
frontaliers du Canada; depuis lors, les conditions ont beaucoup changé,
l’intensification du commerce en provenance de l’extérieur de l’Amérique du
Nord pose des difficultés logistiques et des problèmes de sécurité et la vision
commerciale – le successeur du Plan d’action des douanes – reconnaît
ces réalités dans sa vision jusqu’en 2017
·certains ont déploré que les processus
commerciaux à la frontière deviennent de plus en plus lourds tant sur le plan
financier que des délais à subir
·la modernisation continue des processus
commerciaux exige une modernisation continue de même que la participation et
l’engagement des intervenants
·dans la mesure du possible, le Canada et les
États-Unis doivent harmoniser leurs processus et exigences
·les efforts de l’Agence des services frontaliers
du Canada devraient être axés sur la gestion du risque plutôt que sur la saisie
des données
·les intervenants sont d’avis qu’il faut
continuer à privilégier une approche équilibrée du commerce et de la sécurité;
on pense également que la technologie devrait être utilisée pour améliorer
l’efficience
·les intervenants croient qu’une harmonisation
internationale accrue est essentielle à la compétitivité du Canada
·certains problèmes touchant NEXUS doivent être
abordés : la politique américaine d’acceptation de documents conformes à
l’Initiative relative aux voyages en hémisphère occidental dans les voies
autres que NEXUS; et l’application du principe de tolérance zéro en ce qui a
trait à la révocation de NEXUS en cas d’infraction mineure
·bon nombre de provinces et territoires mènent
actuellement des initiatives relatives aux permis de conduire améliorés ou sont
en train d’examiner la faisabilité de recourir à de tels permis
Carburants de remplacement et véhicules
hybrides électriques rechargeables
Bruce Agnew, Cascadia Center
·un leadership en faveur du changement en ce qui
a trait au carburant de remplacement vient de l’Ouest
Steve Marshall, Cascadia Center
·le pétrole est de moins en moins abordable
·le pétrole est à l’origine de 50 % du
déficit commercial américain
·sans une augmentation proportionnelle de la
production, l’augmentation de la demande de pétrole se traduira par une
augmentation des cours du pétrole
·le réchauffement de la planète est le troisième
facteur le plus important de la politique publique; en raison de l’augmentation
du dioxyde de carbone, d’intenses pressions nationales et internationales sont
exercées afin que des mesures soient prises
·les véhicules à gaz plus petits ne sont pas la solution;
les véhicules hydroélectriques le sont
·concernant les véhicules hydroélectriques, la
question primordiale a été le coût de la batterie; la technologie s’améliore
toutefois et les coûts diminueront à mesure que les volumes de production
augmenteront
·les voitures hydroélectriques peuvent être
chargées en dehors des périodes de pointe; les services d’électricité sont les
stations-service de demain
·les formes d’énergie les plus
renouvelables – y compris le vent, l’énergie solaire et l’énergie des
vagues – ne sont qu’intermittentes
·afin de transformer les transports, il est
nécessaire de mener des projets de démonstration et d’adopter des normes
internationales
Jim Woolsey, Booz Allen Hamilton
·le pétrole n’est ni sécuritaire, ni propre, ni
abordable
·nous devrions faire au pétrole ce que la
réfrigération a fait au sel au moment où on lui a retiré son monopole en tant
qu’agent de conservation des produits de base
·essentiellement, nous devons veiller à ce que le
pétrole ne soit désormais plus un produit de base stratégique jouissant d’un
monopole absolu
·la plus grande partie du pétrole disponible est
produit dans des régions instables sur le plan géopolitique
·les États-Unis doivent emprunter pour importer
du pétrole; or, les achats américains de pétrole du Moyen-Orient financent des
activités terroristes
·la dette imputable au pétrole représente la
dette la plus importante des pays en développement et aucun montant d’aide
étrangère ne contribuera à régler ce problème.
Relations commerciales Canada – États-Unis
Marie-Lucie Morin, ministère des Affaires étrangères et du Commerce international
·la relation qu’entretient le Canada avec les
États-Unis est la plus importante pour notre pays; le Canada a besoin de ce
commerce bilatéral pour continuer de croître et de prospérer
·bien que le Canada tende - par suite du
changement des chaînes de valeur mondiales - à se tourner de moins en moins
exclusivement vers les États-Unis comme marché d’exportation, environ 75 %
des exportations de marchandises du pays continuent d’être destinées au marché
américain
·bon nombre des secteurs sont hautement intégrés
·le Canada est pour les États-Unis un fournisseur
sûr et stable en énergie
·il est possible de se doter d’une frontière qui
soit sécuritaire sans pourtant nuire au commerce
·des progrès importants ont été réalisés au plan
de la gestion de la frontière commune au cours des quelques dernières années
·la montée du protectionnisme aux États-Unis est
inquiétante; l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) tien lieu en
quelque sorte de paratonnerre face à l’anxiété causée par les changements dans
le commerce mondial et les changements de nature économique
·les faits confirment que l’ALENA s’est traduit
par des avantages pour les États-Unis, le Mexique et le Canada; les velléités
protectionnistes doivent être contrés par des faits
·le Canada est un précieux partenaire commercial
des entreprises américaines
·aux États-Unis, 7,1 millions d’emplois
dépendent du commerce avec le Canada
·une réaction commerciale stable et prévisible
avec le Canada est importante pour les États-Unis puisqu’ils éprouvent
actuellement des difficultés économiques
·des blocs commerciaux se forment ailleurs dans
le monde, y compris dans l’Union européenne et en Asie
·les pays de l’ALENA devraient travailler ensemble
afin d’être plus concurrentiels à mesure que l’Amérique du Nord établit des
relations commerciales avec d’autres régions du monde; de plus en plus, les
décisions commerciales sont prises selon une assise nord-américaine, ce qui met
en lumière la nécessité d’une coopération sur le plan réglementaire, et de la
compatibilité des normes et des initiatives sectorielles entre les partenaires
de l’ALENA
·à la lumière de cette concurrence exacerbée, la
stabilité des relations commerciales est plus que jamais impérative
Permis de conduire améliorés de la
province de Colombie-Britannique – Le point sur cette initiative à la
fine pointe de la technologie
Sukomar Periwal, ministère des Relations intergouvernementales de la
Colombie-Britannique
·le ministre Stockwell Day et le secrétaire
américain Michael Chertoff ont apporté une contribution essentielle à la
réussite de l’initiative menée conjointement par l’État de Washington et la
Colombie-Britannique concernant les permis de conduire améliorés
·les permis de conduire améliorés représentent
une bonne nouvelle, et cette initiative continue d’évoluer à mesure que les
parties poursuivent leur coopération et que l’on en tire des enseignements et
des pratiques exemplaires
·à la faveur de l’initiative de permis de
conduire améliorés, la Colombie-Britannique a transformé une difficulté en une
possibilité; les efforts de coopération entre la province et l’État de
Washington ont d’abord commencé par une conversation entre le premier ministre
Gordon Campbell et la gouverneure Christine Gregoire, lesquels continuent
de travailler ensemble sur les questions frontalières, le changement
climatique, l’état de santé des océans et autres enjeux
·bon nombre d’organisations et d’individus des
deux pays ont avancé des idées intéressantes, trouvé des solutions originales
et donné une impulsion au mouvement à mesure qu’ils travaillaient ensemble à
l’atteinte d’un but commun, à savoir une frontière plus efficiente
·lors de la mise en œuvre de l’Initiative sur les
permis de conduire améliorés, la Colombie-Britannique a reconnu que les
affaires étrangères et la gestion de la frontière étaient des domaines de
compétence fédérale; la province voulait s’assurer que les sphères de
compétence de chaque administration étaient respectées
·il importe de remarquer que l’idée de permis de
conduire améliorés fait son chemin depuis quelques années déjà et qu’elle avait
été examinée ailleurs en Amérique du Nord dans d’autres pays avant la mise en
œuvre de l’initiative conjointe Colombie-Britannique – État de Washington;
un permis de conduire amélioré est une option convenable, mais ce document ne
saurait remplacer le passeport
·dans l’avenir, les efforts être déployés de
telle sorte qu’il existe une masse critique de titulaires de permis de conduire
améliorés; à de nombreux endroits dans l’État de Washington on délivre de tels
permis, l’État concerte ses efforts avec le département de la Sécurité
intérieure et des travaux sont réalisés en ce qui a trait aux voies
prioritaires pour les titulaires de permis de conduire améliorés
·pour l’heure, des permis de conduire améliorés
ne sont délivrés en Colombie-Britannique qu’aux personnes nées dans cette
province puisqu’il est plus facile d’accéder aux données de l’état civil de ces
personnes
·la proximité et le lien très fort entre
Vancouver et Seattle ainsi que la relation entre la Colombie-Britannique et
l’État de Washington ont été des facteurs décisifs dans la réussite de
l’Initiative sur les permis de conduire améliorés
·le Corridor de l’Asie-Pacifique bénéficie à
l’ensemble du Canada; pour que ce corridor fonctionne correctement, la
frontière commune avec les États-Unis doit demeurer ouverte
·depuis 1990, la Colombie-Britannique a vu le
nombre de voyages transfrontaliers diminuer et les voyages liés à des
conventions et congrès ont également diminué; ces réductions reflètent en
partie l’augmentation du facteur « formalités tracassières » à la
frontière puisque les personnes choisissent de ne pas faire d’efforts pour
traverser la frontière commune, et le Canada et les États-Unis se désengagent
graduellement l’un à l’égard de l’autre
·plus épaisse sera la frontière commune, moins
les Canadiens et Américains auront tendance à s’engager les uns envers les
autres. Cette réalité aura des incidences à long terme.
·l’État de Washington reconnaît qu’il bénéficiera
des retombées engendrées par le Jeux olympiques d’hiver 2010 en
Colombie-Britannique et qu’étant donné le volume de trafic lié aux Jeux
olympiques, des arrangements spéciaux devront être conclus; la région doit
faire connaître les « bonnes nouvelles » au reste du monde au lieu de
se concentrer sur les « mauvaises nouvelles », des anecdotes de
congestion monstre à la frontière, par exemple.
Le Consortium de recherches
universitaires sur la frontière nord-Canada-États-Unis (CRUCanAm)
Jim Phillips, Canadian/American Border Trade Alliance
·le Consortium de recherches universitaires sur
la frontière nord-Canada-États-Unis conjugue des points de vue théoriques et
universitaires à des expériences concrètes
·ce vaste effort de recherche fait intervenir six
universités américaines qui établiront des partenariats avec les universités
canadiennes dans le cadre de projets précis
·ce consortium produira de solides recherches sur
la frontière et ses effets sur la sécurité continentale et la prospérité
économique
·le représentant américain Rick Larsen de
l’État de Washington a adressé à ce titre une demande de 3 millions de
dollars au Congrès;
·le soutien du secteur privé à cette initiative
est important
·on étudiera les exportations américaines au
Canada, puisque la frontière commune est cruciale pour les exportateurs
américains
·des indicateurs de rendement à l’échelle de la
frontière – tels que temps de retard, exprimés en nombre de véhicules,
etc., seront analysés
Que réserve 2008-2009 au côté
canadien de la frontière?
Scott Newark, Groupe sur la sécurité nationale
·les risques d’attaques terroristes sont toujours
réels
·plus de sécurité n’est pas nécessairement
synonyme d’une sécurité éclairée
·une frontière plus épaisse entraîne des files
d’attente plus longues e des coûts plus élevés
·l’une des différences les plus importantes entre
les États-Unis et le Canada est qu’aux États‑Unis, la sécurité est
l’impératif ou la lentille à travers laquelle tout est vu
·la mutualité de la frontière est davantage un
atout qu’un inconvénient
·les ponts sont une cible facile pour les
terroristes
·les programmes de détection destinés à indiquer
quelles marchandises et personnes représentent un risque faible sont bonnes
pour le commerce, le tourisme et la sécurité
·la sécurité fondée sur le renseignement peut
accélérer le commerce interfrontalier
·des niveaux de sécurité accrus facilitent les
voyages et le commerce
·la fermeture de la frontière ne peut que
profiter à « l’ennemi »
·les ressources devraient être concentrées sur
les marchandises et les personnes qui représentent un risque non connu ou
élevé; ciblant les « ouvrages »
·nous avons intérêt à nous concentrer sur la
sécurité du périmètre et à repousser la frontière; lorsque la frontière est
repoussée, nous réduisons la nécessité de recourir au 49e parallèle
en tant qu’écran supplémentaire
·la forme devrait suivre la fonction, et les
règles en vigueur devraient faciliter l’atteinte de résultats
·il est nécessaire de mesurer les progrès et de
se demander pourquoi des progrès ont ou non été réalisés
·nous ne devons pas attendre de résoudre tous les
problèmes pour en résoudre certains
·la meilleure façon de prédire l’avenir est de
contribuer à le façonner.
Respectueusement
soumis,
L’hon. Jerahmiel Grafstein, sénateur
coprésident
Groupe interparlementaire
Canada-États-Unis
Rob Merrifield, député
coprésident
Groupe interparlementaire
Canada-États-Unis