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Rapport

Objectifs

Ø  Effectuer un suivi de la 14e Assemblée bilatérale entre le Groupe interparlementaire Canada‑Japon et la Ligue d’amitié de la Diète Japon‑Canada tenue en novembre 2006 et discuter des objectifs et des paramètres de la 15e Assemblée bilatérale;

Ø  Relever le profil du Canada à Tokyo et à Hiroshima grâce à un engagement stratégique des membres de la Diète, des représentants locaux et des entreprises japonaises et canadiennes;

Ø  Renforcer les liens entre les parlementaires du Canada et du Japon.


Réunions
(Tokyo) Tokio Kanoh, membre de la Chambre des conseillers, secrétaire général, Commission de recherche du parti libéral‑démocrate sur le pétrole, les ressources et l’énergie; Katsuyuki Kawai, membre de la Chambre des représentants, directeur, Division de la Défense nationale du parti libéral‑démocrate; Seigo Kitamura, membre de la Chambre des représentants, directeur, Division des pêches, parti libéral‑démocrate du Japon; Seiji Maehara, membre de la Chambre des représentants (ancien président, parti démocratique du Japon); Seiichiro Murakami, membre de la Chambre des représentants, président intérimaire, Commission de recherche du parti libéral‑démocrate sur les systèmes financiers et bancaires; Takumi Nemoto, conseiller sur les politiques économiques et fiscales auprès du Premier ministre; Hosei Norota, membre de la chambre des représentants et président intérimaire de la Ligue parlementaire Japon‑Canada; Shinako Tsuchiya, première sous‑ministre de l’Environnement; Tamisuke Watanuki, membre de la Chambre des représentants, président de la Ligue parlementaire du Japon et du Canada; Philip O’Neill, président, Chambre de commerce du Canada au Japon; Neil Moody, directeur exécutif, Chambre de commerce du Canada au Japon. (Hiroshima) Yuzan Fujita; gouverneur d’Hiroshima; Yasushi Yamada, maire intérimaire de la ville d’Hiroshima; Koki Tada, consul honoraire du Canada à Hiroshima; Motofumi Asai, président, Institut pour la paix de l’université de la ville d’Hiroshima.

Le programme s’est amorcé par une visite de l’île de Miyajima, un site du patrimoine mondial de l’UNESCO qui incarne la culture traditionnelle japonaise, s’est poursuivi par une visite d’Hiroshima où les coprésidents ont rencontré les chefs locaux et visité le musée et le parc de la paix, puis s’est terminé à Tokyo où se tenaient des réunions et des réceptions officielles.


Hiroshima

Tout au long de la visite de Miyajima et d’Hiroshima, les coprésidents ont été accompagnés par le délégué commercial du Canada, M. Scott McKeeman, qui a aussi donné un exposé détaillé avant la rencontre avec les représentants locaux.

Au cours de sa réunion avec les coprésidents, le gouverneur Fujita a raconté la longue histoire du commerce entre le Japon et le Canada, mentionnant les jumelages tels que Hiroshima‑Montréal et Fukuyam‑Hamilton, ainsi que l'existence d'une Association Hiroshima à Toronto. Le gouverneur a aussi attiré l’attention sur certaines difficultés, telles que l’industrie de l’acier et de la construction navale, que la région doit surmonter. L’industrie doit se réinventer pour faire face à la nouvelle concurrence, et les industries autrefois prospères (par exemple le tissu de denim) ressentent les répercussions de la concurrence chinoise.

Le maire intérimaire d’Hiroshima, M. Yasushi Yamada, a indiqué aux coprésidents que les villes d’Hiroshima et de Montréal entretenaient une relation solide et active depuis 1986 (villes jumelées depuis 1998). En fait, Montréal est la seule ville nord‑américaine avec laquelle Hiroshima entretient des relations. La coopération la plus récente touchait l'environnement et les autres technologies connexes.

Les coprésidents ont entendu l’opinion de M. Asai, président du « Hiroshima Peace Institute » sur les questions de stabilité régionale et d’émergence du nationalisme japonais. Il craint que les 5 à 10 prochaines années ne rendent le Japon trop semblable aux États-Unis en matière de politique, particulièrement si le Japon modifie sa Constitution pour permettre la participation de troupes japonaises aux conflits armés à l'étranger. M. Asai voyait un rôle positif pour les États-Unis en ce qui concerne la Corée du Nord, croyant que cela permettrait au Président Américain George Bush de réussir sur le plan diplomatique.

Les coprésidents ont été honorés d’être invités à dîner par M. Koki Tada, consul honoraire du Canada à Hiroshima et président de l'Association Canada‑Hiroshima. Il a parlé de l’association qui compte 400 membres et des liens entre le Canada et la région.

Les coprésidents ont visité Aohata Corporation, le plus important producteur de confitures du Japon, qui importe des bleuets de la Nouvelle-Écosse depuis 25 ans. La confiture de bleuets occupe le deuxième rang des ventes de confitures au Japon et 50 % des bleuets utilisés proviennent du Canada.

Tokyo

Les coprésidents ont commencé la partie Tokyo du programme de visite par des exposés très détaillés donnés par l'ambassadeur Joseph Caron et les gestionnaires de programme de l’Ambassade du Canada. Les réunions de Tokyo portaient sur des thèmes récurrents tels que le commerce et les investissements; l’environnement; l’énergie et les pêches; la paix et la sécurité et les relations bilatérales.

Économie, commerce et investissement

Les représentants de la Chambre de commerce du Canada ont présenté un aperçu de la structure de cet organisme et de ses activités au Japon. Les entreprises canadiennes, soutiennent-ils, ne tirent pas pleinement parti des marchés japonais, particulièrement dans le domaine des nouvelles technologies et des produits à valeur ajoutée. La Chambre a soulevé la question de la fermeture de deux consulats commerciaux canadiens à Osaka et Fukuoka. Ces fermetures, indiquent-ils, envoient un message contradictoire au gouvernement japonais sur l'intérêt du Canada à faire du commerce avec le Japon.

M. Takumi Nemoto, conseiller sur les politiques économiques et fiscales auprès du Premier ministre, a donné un aperçu du << Asian Gateway Vision >> Abe « Asian Gateway Vision (portail asiatique) du Premier ministre grâce auquel le Japon contribuera à la stabilité et à la prospérité de l’Asie, tout en dirigeant simultanément une nouvelle vitalité vers les autres pays asiatiques.

Les coprésidents ont expliqué que le gouvernement canadien, tout comme le Japon, souhaite aussi améliorer la prospérité et renforcer la position du Canada en matière de commerce international en développant davantage la porte d’entrée du Pacifique ainsi que sa côte Est. Le Canada aspire à devenir un intermédiaire en matière de commerce pour toute l'Amérique du Nord. L’initiative du Canada met l'accent sur l’infrastructure alors que la portée du portail asiatique est beaucoup plus large.

Les coprésidents ont également discuté de la réforme administrative et de la déréglementation de l’économie japonaise avec M. Seiichiro Murakami, membre de la Chambre des représentants.  M. Murakami a exprimé son admiration pour les efforts du Canada dans l’élimination de son déficit et espère que les politiciens et les électeurs japonais accepteront un jour le fait que le Japon se doit d'observer des politiques semblables. Il a donné des exemples de réforme dans des domaines tels que l’émission de plaques d’immatriculation pour les voitures, les exigences relatives à la hauteur pour les nouveaux bâtiments scolaires et la diminution du nombre de fonctionnaires. Le Japon, a‑t‑il expliqué, intègre présentement le concept de l’étude de commercialisation, par lequel les services publics offerts par les gouvernements nationaux et locaux sont ouverts à la mise en concurrence entre les soumissionnaires du secteur public et privé, selon un processus ouvert et transparent. La réduction de la dette publique, qui correspond à 80 % du PIB en termes nets, est d’une importance majeure pour le Japon. Il a fait remarquer qu’en coupant les subventions et les octrois inefficaces aux régions dans un effort pour contrôler les coûts, le Japon fait maintenant face à un écart socioéconomique croissant entre les centres urbains et les régions rurales. Les seules solutions envisageables sont une hausse de la taxe de consommation et un meilleur partage des revenus des centres économiques tels que Tokyo et Osaka. Malheureusement, les médias ont engendré un préjugé négatif tenace face à de telles idées. C’est d’ailleurs un élément qui a conduit à la défaite électorale du Parti libéral démocratique il y a dix ans.

 

Environnement, énergie et pêches

Les coprésidents ont discuté des pêches avec M. Seigo Kitamura, membre de la Chambre des représentants et directeur de la Division des pêches et du Parti libéral démocratique. Ils ont comparé leurs cadres législatifs respectifs en constatant que les deux pays font face à des défis semblables, à savoir la conservation des ressources naturelles, le soutien des économies régionales et les problèmes de gestion des pêches régionales et internationales. La réunion a été pertinente puisque le Japon prépare en ce moment un livre blanc sur son industrie des pêches. Les coprésidents ont été en mesure d’apprécier davantage l’ampleur et l’importance de l’industrie de la pêche au Japon, grâce à leur visite de la poissonnerie Tsukiji de Tokyo, la plus importante au monde.

Les changements climatiques et le réchauffement climatique étaient discuté avec Mme Tsuchiya, première sous‑ministre de l’Environnement. Selon la sous‑ministre, le défi environnemental le plus important auquel le Japon doit faire face est la réduction des émissions de CO2 et, à ce titre, il est très important pour les pays d'envoyer un message positif au monde entier sur la façon de relever ce défi. Elle a défini les technologies environnementales comme un domaine où les possibilités économiques existent à la fois pour le Canada et le Japon. Comme c'est le cas au Canada, l'environnement est maintenant une priorité pour les électeurs japonais. La sous‑ministre a insisté sur l'importance que le Japon accorde à l'initiative des 3R lancée dans le cadre du G‑8.

Les coprésidents ont été informés des stratégies de l'énergie du Japon par M. Tokio Kanoh, membre de la Chambre des conseillers et secrétaire général de la Commission de recherche du Parti libéral démocratique sur le pétrole, les ressources et l’énergie. La stratégie vise à assurer l’approvisionnement énergétique du Japon, à assurer une société viable à l’échelle mondiale et à empêcher l'augmentation des émissions de CO2. Le Japon développera des technologies de conservation de l’énergie mondiale et fera la promotion de la décarburation en matière d’approvisionnement énergétique. Le Japon croit que le nucléaire est une source clé d’approvisionnement énergétique permettant la conservation de l’environnement et la sécurité énergétique. Il y a cinquante‑cinq tranches nucléaires en opération au Japon; le gouvernement fait la promotion des réacteurs à eau ordinaire puis de la construction de réacteurs surgénérateurs rapides d’ici 2025 et de leur commercialisation d’ici 2050. Le Japon vise à ce que quarante à quarante‑cinq pour cent de son énergie provienne du nucléaire et tient aussi compte des sources d’énergie renouvelable telles que le biocarburant, l’éthanol, du diesel et des énergies éolienne et solaire. M. Kanoh pense beaucoup de bien du Partenariat Asie‑Canada (pour le développement propre), dont le Japon est le seul pays figurant parmi les « cinq principaux émetteurs » à avoir ratifié le Protocole de Kyoto. Mobiliser d’autres émetteurs importants par un dialogue sur les technologies propres a été une façon d’assurer des progrès concrets,  a-t-il ajouté.

Selon les coprésidents, même si le Canada est davantage un exportateur d’énergie et le Japon, un importateur, les deux pays doivent relever des défis semblables pour répondre aux normes environnementales élevées ainsi que pour garantir la sécurité globale de l'approvisionnement. Ce dernier point est essentiel pour le Japon, dont l'autosuffisance en matière d'énergie n'est que de 4 %.

Paix et sécurité

Les coprésidents ont exprimé l’appréciation du Canada pour le déploiement des navires japonais dans l’océan Indien et l’approvisionnement gratuit en carburant et en eau. La sécurité, ont‑ils appris, est de plus en plus importante pour le peuple japonais à la lumière de l’augmentation des dépenses militaires de la Chine, du programme nucléaire de la Corée du Nord et de ses essais de missiles. M. Kawai, membre de la Chambre des représentants et directeur de la Division de la Défense nationale du Parti libéral démocratique, a parlé de la question de faire de l’Agence de défense du Japon un ministère en janvier 2007, comme d’une étape positive dans la normalisation de la situation du Japon sur la scène internationale. Le Japon, a‑t‑il affirmé, cherche à contribuer davantage aux activités de sécurité et de paix internationales, avec le Canada comme partenaire et modèle. L’article 9 de la Constitution japonaise est essentiel au débat sur l’éventuel rôle militaire du Japon. Même si l’article 9 interdit aux Forces d'auto‑défense du Japon d'utiliser la force comme moyen pour régler les différends internationaux et interdit au Japon de maintenir des forces militaires offensives, le gouvernement japonais croit qu’après soixante ans, l’article 9 devrait maintenant être modifié pour refléter la réalité d’aujourd’hui. Toutefois, modifier la Constitution se révélera très difficile puisque les modifications proposées doivent recevoir le consentement unanime du cabinet et être adoptées par les deux tiers des voix de la Diète, avant d’être soumises à un référendum national.

Interrogé au sujet du Japan-Australia defense pact Japan-Australia Defense (pacte de défense Japon‑Australie) récemment signé, M. Kawai a expliqué qu'afin que le Japon assure sa propre sécurité et contribue de façon significative à la sécurité et à la paix internationale, il devra étendre son réseau d'alliances au‑delà du cadre États‑Unis‑Japon. Parmi les autres candidats éventuels pour de telles ententes on trouve le Canada, les autres pays membres de l’OTAN ou l’Inde. M. Seiji Maehara, membre de la Chambre des représentants et ancien président du parti démocratique du Japon partage cette opinion. En ce qui concerne le souhait du Japon de siéger de façon permanente au Conseil de sécurité des Nations Unies, M. Maehara a fait preuve de soutien mais est demeuré sceptique, affirmant qu’il faudra des efforts considérables pour effectuer ce changement.

Pour ce qui est de la Corée du Nord, M. Maehara a mentionné que le Japon allait surveiller attentivement le respect de l’entente découlant des pourparlers à six parties. Selon lui, le groupe de pays participant aux pourparlers à six parties est un cadre intéressant en soi et il pourrait ultérieurement être utilisé pour discuter des autres problèmes de sécurité régionale.

Consultations bilatérales

Les coprésidents ont rencontré leurs homologues de la Ligue d’amitié de la Diète Japon‑Canada, M. Tamisuke Watanuki, membre de la Chambre des représentants et président de la Ligue parlementaire Japon‑Canada, M. Hsei Norota, membre de la chambre des représentants et président intérimaire de la Ligue parlementaire Japon‑Canada et Mme Shinako Tsuchiya, secrétaire général, pour discuter des 15e consultations bilatérales à venir. Il a été convenu que les prochaines consultations bilatérales se tiendraient en Nouvelle‑Écosse du 18 au 24 août 2007. Il est probable que des sujets tels que la paix et la sécurité, la coopération économique et l'environnement, soient abordés.

Nouvel ambassadeur au Canada

Les coprésidents ont eu l’occasion de rencontrer le nouvel ambassadeur du Japon au Canada, Son Excellence Tsuneo Nishida et de tenir avec lui des discussions informelles dans le cadre d’un déjeuner organisé par l’ambassadeur canadien, M. Joseph Caron.

Foodex 2007

Foodex est le plus important salon professionnel de produits alimentaires d'Asie et cette année marque le 25e anniversaire de la participation du Canada à cet événement. Les coprésidents ont visité le pavillon canadien, ont pris part à une cérémonie et ont assisté à une réception.

Conclusion

Le Parlement canadien et la Diète du Japon entretiennent une relation très privilégiée. Cette relation, entretenue par de telles visites, accentue l'importance du partenariat Canada‑Japon. Le succès du groupe interparlementaire Canada‑Japon en ce qui concerne la promotion des intérêts canadiens ne serait pas possible sans l'appui du ministère des Affaires étrangères et du Commerce international et de l'Ambassade canadienne au Japon. Les coprésidents souhaitent exprimer leur plus grande appréciation à l’ambassadeur M. Joseph Caron et à son personnel pour leur appui soutenu et leurs conseils au cours des années.  Les coprésidents souhaitent particulièrement faire remarquer le professionnalisme des coordonnateurs de la visite de l’Ambassade, M. Jean François Lacasse, premier secrétaire et Mme Mayuko Toho Yamamoto, responsable des affaires politiques.

 

 

Respectueusement soumis,

 

L' hon. James Cowan, sénateur
Co-chef de la délégation
Groupe interparlementaire
Canada-Japon

            Mr. Gerald Keddy, M.P.
           
Co-chef de la délégation
            Groupe interparlementaire
            Canada-Japon



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