Du 10 au
13 juillet 2014, quatre coprésidents de la Section canadienne du
Groupe interparlementaire Canada-États-Unis – le sénateur
Michael L. MacDonald, le sénateur Wilfred Moore, c.r., le député
Rick Dykstra et le député Peter Stoffer – ainsi que le député
David McGuinty ont participé à la rencontre d’été de 2014 de la National
Governors Association (l’Association) à Nashville, au Tennessee. La
délégation était accompagnée de Mmes Angela Crandall et
June Dewetering, respectivement secrétaire et conseillère principale de la
Section canadienne.
LA RENCONTRE
Fondée il y a
plus de 100 ans lorsque le président Theodore Roosevelt a réuni
les gouverneurs pour discuter des ressources du pays, l’Association se fait la
porte-parole de 50 États, de trois territoires et de deux États
libres associés. Non seulement l’Association représente-t-elle les gouverneurs
au Capitole et devant l’Administration américaine pour les dossiers fédéraux
qui les concernent, mais elle s’occupe aussi d’élaborer et de mettre en œuvre
des solutions à divers problèmes de politiques publiques.
L’Association
se réunit tous les ans, une fois l’été et une fois l’hiver, sous l’égide d’un
président, d’un vice-président et d’un comité exécutif formé de
neuf membres. Les gouverneurs participent aux activités de
cinq comités permanents (Développement économique et commerce; Éducation
et main-d’œuvre; Santé et services sociaux, Sécurité intérieure et sécurité
publique et Ressources naturelles) et, à l’occasion, de comités spéciaux
bipartites et des groupes de travail ponctuels. À la rencontre d’été de 2014,
les comités permanents se sont réunis.
Les activités
de cette année (tant à l’hiver qu’à l’été) avaient pour thème « L’Amérique au travail : éducation et formation pour les emplois
de demain ». Il a été choisi par la présidente de l’Association et
gouverneure de l’Oklahoma, Mme Mary Fallin.
OBJECTIFS DE LA DÉLÉGATION
POUR LA RENCONTRE
Les membres de
la Section canadienne du Groupe interparlementaire assistent aux rencontres
d’hiver et d’été de l’Association depuis plusieurs années. À la réunion, les
délégués se sont entretenus avec les gouverneurs Terry Branstad (Iowa),
Phil Bryant (Mississippi), Lincoln Chaffee (Rhode Island),
Jack Dalrymple (Dakota du Nord), Dennis Daugaard (Dakota du Sud),
Bill Haslam (Tennessee), Dave Heineman (Nebraska), Gary Herbert
(Utah), John Hickenlooper (Colorado), Dannel Malloy (Connecticut),
Jack Markell (Delaware), Jay Nixon (Missouri), Martin O’Malley
(Maryland), Brian Sandoval (Nevada) et Peter Shumlin (Vermont).
Les discussions
avec les gouverneurs et les autres participants aident les membres canadiens du
Groupe interparlementaire à trouver des points de convergence dans les
politiques nationales des deux pays, à instaurer un dialogue sur les
divergences entre celles-ci et à favoriser l’échange d’informations, sans
compter que ces entretiens permettent aux parlementaires canadiens et
américains de mieux comprendre les préoccupations qu’ils ont en commun. Ces
réunions constituent aussi pour la Section canadienne une occasion précieuse de
s’informer et de se prononcer sur des dossiers qui intéressent les États et
touchent le Canada. La Section canadienne devrait donc continuer à participer
aux rencontres d’été et d’hiver.
TRAVAUX MENÉS DURANT LA
RENCONTRE
La rencontre
d’été de 2014 de l’Association comprenait les séances de travail
suivantes :
·Le partenariat entre l’administration fédérale
et les États (séances d’ouverture)
·Situation du secteur manufacturier
américain : PME en essor (Comité du développement économique et du
commerce)
·Accès à l’emploi : le rôle de la formation
dans le développement économique (Comité de l’éducation et de la main-d’œuvre)
·Perspectives d’avenir des soins de santé (Comité
de la santé et des services sociaux)
·L’Amérique au travail : éducation et
formation pour les emplois de demain (séance
extraordinaire)
·Orienter les anciens combattants vers la
réussite professionnelle (Comité de la sécurité intérieure et de la sécurité
publique)
·Modernisation du réseau électrique :
difficultés et solutions (Comité des ressources naturelles)
·L’avenir du commerce avec pignon sur rue (séance
de clôture).
Le rapport
résume les principaux points abordés lors de la séance d’ouverture, des séances
extraordinaires, de même que de certaines réunions de comités permanents.
LE PARTENARIAT ENTRE
L’ADMINISTRATION FÉDÉRALE ET LES ÉTATS
Joe Biden, vice-président des États-Unis
·La culture à Washington est devenue trop
personnelle et destructrice.
·Les gouverneurs démocrates et républicains, qui
se traitent l'un et l'autre avec respect, représentent le meilleur espoir d’arriver à créer un espace
où l’on peut exprimer un désaccord sans pour autant être désagréables . Tous
souhaitent trouver des solutions, comme leur rôle le commande, et ils sont les
plus respectés parmi les titulaires de charge publique.
·C’est la « classe politique », et non
le peuple américain, qui est divisé. Les États-Unis forment un seul pays qui
excelle lorsque tous agissent de concert.
·Pour apporter la prospérité, il faut investir
dans les infrastructures. Les États-Unis devraient s’employer à posséder la main-d’œuvre
la plus spécialisée du monde. En ce moment, le pays « accuse des
retards » dans ces domaines, mais les gouverneurs « prennent les
devants », sans grande aide du Congrès américain.
·Les infrastructures et la formation de la
main-d’œuvre ne constituent pas des questions de nature partisane.
·On a édifié les États-Unis grâce aux
infrastructures les plus avancées du monde et au travail acharné des
Américains.
·Le réseau ferroviaire, les autoroutes et les
voies navigables intérieures étant primordiaux, les fabricants s’installent où
ils pourront assurer un transport de leur marchandise aussi efficace et
économique que possible.
·D’après le rapport de l’American Society of
Civil Engineers publié en 2013, il faut investir
3,6 billions de dollars dans les infrastructures
d’ici 2020.
·Les projets d’infrastructures engendrent des
« retombées », notamment la croissance de l’économie.
·À la suite de l’ouragan Sandy en 2012,
on a entrepris une reconstruction répondant à des « normes plus
élevées ».
·La « meilleure voie » vers l’emploi
passe par les partenariats entre les établissements d’enseignement, les
entreprises et les organisations non gouvernementales.
·Les gens doivent savoir « comment
chercher » un emploi. Ils ont besoin de savoir où il y en a ainsi que de
connaître la formation nécessaire pour en décrocher un et où l’obtenir.
·Les Américains sont « prêts à retrousser
leurs manches » et, si on leur donne la chance, ils ne laisseront pas
tomber leur pays.
·En 2013 et 2014, les États-Unis représentaient
la destination de prédilection pour l’investissement étranger direct, qui
génère d’immenses possibilités. Ils sont mieux placés que quiconque pour
posséder l’économie dominante du XXIe siècle.
·Les États‑Unis doivent se montrer plus
efficaces et plus productifs ainsi qu’à créer un environnement propice à la
création d’emplois.
·Il faut profiter des occasions présentes aux
États-Unis. De tous les pays du monde, ce pays abrite les meilleurs centres de
recherche universitaires et le plus de sociétés à capital‑risque.
·La Chine connaît une pénurie d’énergie et d’eau,
en plus d’être aux prises avec un peuple divisé.
SITUATION DU SECTEUR
MANUFACTURIER : PME EN ESSOR
Lisa Allen,
Ziegenfelder Company, Inc.
·Les employés doivent se considérer comme des
« clients internes » et des « membres de l’équipe ».
·La reprise économique n’a pas amélioré le sort
de bien des Américains.
·Il y a des possibilités d’emploi de premier
échelon pour les employés qui ne maîtrisent pas les technologies.
Eric Cromwell, Cromwell
Schmisseur
·Les innovateurs et les entrepreneurs sont
importants, mais ils ont besoin d’un « écosystème » qui les soutient.
·Les petites entreprises à fort potentiel de
croissance, créatrices d’emplois et de richesse dans leur région, n’ont pas les
mêmes besoins que celles au potentiel limité.
·Il est difficile de soutenir les petites
entreprises à fort potentiel de croissance, et les résultats peuvent se faire
attendre pendant des années. La « volonté politique » doit « les
soutenir plus longtemps qu’à court terme ».
·On trouve parmi les fondements du soutien à
l’innovation :
§les infrastructures qui appuient la recherche et
l’innovation,
§les accélérateurs et incubateurs d’entreprises,
§l’accès au capital.
·Les États peuvent stimuler les investissements
dans l’innovation en prenant les mesures suivantes :
§employer les ressources fédérales en place,
§être efficaces,
§combler les lacunes et ne pas entraver les
efforts des autres,
§utiliser un processus concurrentiel pour éviter
de « choisir un gagnant »,
§prévoir un rendement financier au lieu d’un
réinvestissement.
Jim Hudson, HudsonAlpha
Institute for Biotechnology
·Les partenariats public-privé (PPP) créent des
emplois et améliorent le sort des gens.
·L’entreprise privée est le moyen le plus rapide
et le plus efficace pour commercialiser une innovation.
·Les innovations doivent être commercialisées
plus rapidement.
·Les infrastructures de calibre mondial attirent
les « talents ».
·Les scientifiques, qui ont le « sens »
de l’entrepreneuriat, devraient être recrutés.
·Il faut établir des environnements de
collaboration.
·Les programmes de formation établis par les
entreprises contribuent à assurer une main-d’œuvre bien formée.
PERSPECTIVES D’AVENIR
DES SOINS DE SANTÉ
Andrew Dreyfus,
Blue Cross Blue Shield of Massachusetts
·Concernant les soins de santé, le modèle de
paiement à l’acte devrait être remplacé par un modèle fondé sur les résultats.
Le système de paiement devrait prévoir des frais fixes et des mesures
incitatives liés à la qualité des soins.
·L’objectif devrait être d’assurer de meilleurs
soins de santé à moindre coût.
·La solution aux problèmes de soins de santé aux
États‑Unis tient en partie à l’accès aux données « en seul
clic ». Par exemple, les médecins gagneraient à savoir si leur patient
atteint d’une maladie particulière se porte mieux ou plus mal que ceux qui en
souffrent aussi.
·Au Massachusetts, tous les enfants et presque
tous les adultes sont couverts.
·L’État du Massachusetts a adopté des lois sur la
maîtrise des coûts en soins de santé. Là-bas, 5 % des patients sont
responsables d’environ la moitié des dépenses en soins de santé.
Tom Latkovic, McKinsey
& Company
·Les États américains ne choisissent pas tous la
même voie en soins de santé.
·On peut améliorer le système américain de soins
de santé de nombreuses manières, et des « choix intelligents »
seraient nettement profitables.
·À ce jour, le système américain de soins de
santé est extrêmement fragmenté, et un très grand nombre d’acteurs y évoluent.
·Dans le domaine des soins de santé, les États
font double fonction : un accélérateur des innovations du secteur privé et
acheteur du secteur public.
·Il s’agit surtout de payer pour améliorer la
santé à moindre coût.
·Il faut des infrastructures améliorées, de
meilleurs professionnels et des technologies supérieures.
Bill Rutherford, Hospital
Corporation of America
·Les fournisseurs de soins de santé investissent
dans des systèmes de prestations intégrés de grande valeur ainsi que dans les
technologies, notamment les dossiers médicaux électroniques.
·Davantage d’efforts devraient être consacrés à
l’amélioration de la santé et de l’expérience du patient ainsi qu’à l’établissement
des possibilités de réduire les coûts, notamment par une administration
consolidée.
·On instaure de nouveaux modèles de paiement des soins
de santé, dont le paiement au rendement en fonction des résultats et le degré
de maîtrise des coûts.
·La réforme de soins de santé revêt de
l’importance, et les signes « avant‑coureurs » sont
encourageants.
L’AMÉRIQUE AU
TRAVAIL : ÉDUCATION ET FORMATION POUR LES EMPLOIS DE DEMAIN
Stephen Rohleder, Accenture
·La lutte pour les talents représente une
question essentielle pour les organisations et elle a toujours cours. Certaines
organisations mettent sur pied des « bassins de talents », qui
répondent à leurs besoins particuliers.
·Les gouverneurs sont en concurrence les uns avec
les autres et avec les autres pays pour ce qui est des « talents ».
Les États qui réussissent à les attirer attirent aussi les entreprises,
stimulant ainsi la croissance et la prospérité.
·Dans le domaine de la main-d’œuvre, il y a un
clivage entre l’offre et la demande. Il est difficile de trouver un poste aux
chercheurs d’emploi qui possèdent les compétences requises.
·Les États doivent « s’occuper » des
« talents » et de la formation de la main-d’œuvre pour le bien des
gens, des entreprises et des régions. Perdre cette « lutte » se
traduirait en possibilités ratées, en une croissance moindre ainsi qu’en un
niveau et une qualité de vie diminués.
·Le niveau de vie de la prochaine génération sera
peut-être plus faible que celle de la génération actuelle.
·Il y a trois P importants :
§population – les baby-boomers partent à la
retraite et ne sont généralement pas remplacés;
§participation – le taux d’activité de la
population active recule, surtout chez les jeunes travailleurs;
oproductivité – la productivité de la main-d’œuvre
connaît une croissance inégale. Si elle s’améliore assez rapidement, ses effets
compenseront les conséquences causées par la population et la participation. On
assisterait à une hausse du niveau et de la qualité de vie.
·Il faut établir des stratégies dans
quatre secteurs :
§l’analytique – de l’information et des conseils
sur les « talents » en temps réel,
§les filières – des « systèmes d’approvisionnement »
en talents fiables,
§les parcours – une « feuille de
route » personnalisée pour les chercheurs d’emploi, qui leur montrerait la
manière de mettre à profit leurs talents dans leur poste actuel ou un futur
emploi;
§les objectifs – les résultats devraient passer à
l’avant-plan.
·Les États dotés d’une approche intégrée et
unifiée sur les talents ont un niveau de vie plus élevé.
ORIENTER LES
ANCIENS COMBATTANTS VERS LA RÉUSSITE
PROFESSIONNELLE
Susan Kelly, département de la Défense des États-Unis
·Le Programme d’aide à la transition a été
largement réformé.
·L’application des compétences militaires à la
vie civile après le départ du service actif pose problème. Il faut y réfléchir
le plus tôt possible, notamment à l’occasion du premier poste permanent.
·Vu la surabondance de sites Web pour les
anciens combattants, on est en train de créer un portail destiné à les aider à
trouver notamment un usage civil à leurs compétences militaires et un emploi.
·Chaque année, près de 200 000 personnes
quittent le département de la Défense des États‑Unis. Il y a donc un
roulement constant de personnel.
·Les anciens combattants montrent une aptitude à
la formation.
·Les anciens combattants possèdent souvent des
compétences en leadership, en prise de décisions, en promotion d’esprit
d’équipe et en travail d’équipe.
Teresa Gerton, département
du Travail des États-Unis
·Les partenariats représentent la clé dans le
soutien aux anciens combattants. Le département du Travail des États-Unis est
particulièrement bien placé pour faciliter le jumelage entre les possibilités
d’embauche et les anciens combattants en recherche d’emploi.
·Bon nombre d’anciens combattants et membres de
la Garde nationale sont chômeurs, sous-employés ou mécontents de leur emploi.
·Les employeurs se disent « fortement »
motivés à embaucher d’anciens combattants, mais il leur semble difficile de
« traduire » leur motivation en stratégies d’embauche.
·D’anciens combattants ont suivi une formation
diplômante alors qu’ils étaient toujours en service actif.
Debi Durham, Société
de développement économique de l’Iowa
·Il importe d’effectuer une évaluation « transversale »
pour établir quelles compétences utilisées dans les activités de travail
militaire sont transférables au marché du travail civil.
·Il y a une asymétrie entre les services de
ressources humaines et l’embauche d’anciens combattants.
·Il est important d’orienter les anciens
combattants vers la réussite professionnelle.
Jeff Harris, Bureau
du gouverneur du Missouri, Jay Nixon
·La réussite du programme « Show Me
Heroes » du Missouri tient à deux choses :
§les employeurs s’engagent à offrir un emploi à
un ancien combattant;
§les ressources en place sont mises à
contribution.
·Au Missouri, 4 000 employeurs ont
adhéré au programme « Show Me Heroes » et ont embauché 6 800 anciens
combattants.
·Les anciens combattants pourraient se voir accorder
des crédits pour leurs « compétences militaires » afin d’obtenir une
licence.
Johan Houts, Express Grips
·Le secteur privé peut mettre sur pied des
partenariats avec l’administration fédérale et les États pour accroître les
possibilités d’emploi des anciens combattants.
·De nos jours, les gens cherchent un emploi de
manière différente. Il importe de modifier les façons de faire au fil des
besoins, notamment par l’utilisation des médias sociaux.
·La volonté d’une organisation à embaucher d’anciens
combattants fait désormais partie de la culture d’entreprise et contribue au
sentiment de patriotisme dans celle-ci.
Moon Passino, Enterprise
Holdings
·Les anciens combattants comprennent le principe
de la hiérarchie.
·Les anciens combattants font montre de loyauté,
d’engagement, d’esprit d’équipe, de dévouement et d’un fort professionnalisme.
Respectueusement soumis,
L’honorable Janis G. Johnson,
sénatrice
coprésidente
Groupe interparlementaire
Canada-États‑Unis
Gord Brown, député
coprésident
Groupe interparlementaire
Canada-États‑Unis