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Rapport

INTRODUCTION

La Section canadienne du Forum interparlementaire des Amériques a été invitée à envoyer une délégation à l’Assemblée nationale de l’Équateur pour participer à une réunion du Groupe des femmes parlementaires des Amériques (FIPA) abordant la question de l’habilitation des femmes et des défis à relever au XXIe siècle ("Women in Power : Challenges for the 21st Century"). La délégation parlementaire canadienne était placée sous la direction de l’honorable Céline Hervieux-Payette, sénatrice,  accompagnée de Mmes Bonnie Crombie et Denise Savoie, députées. M. Leif-Erik Aune était le secrétaire de la délégation.

LA RÉUNION

Cette réunion du Groupe des femmes parlementaires des Amériques (FIPA) comportait cinq séances plénières animées chacune par un expert de renom ou un chef de file communautaire. Ces séances ont permis la présentation de communications par des experts, des discussions d’experts encadrées par un animateur ou des discussions en plénière.

Cérémonie d’ouverture

La séance a été ouverte par Son Excellence Rafael Correa Delgado, président constitutionnel de la République de l’Équateur. Son Excellence, Fernando Cordero Cueva, président de l’Assemblée nationale de l’Équateur a accueilli les participants. L’honorable Céline Hervieux-Payette, sénatrice et membre du Comité exécutif du FIPA était chargée de l’allocution d’ouverture et des observations sur le récent travail du Forum interparlementaire des Amériques (FIPA). Ont également présenté des remarques préliminaires, M. Juan Velásquez, gestionnaire des Opérations, Fonds de développement des Nations Unies pour la femme et Mme Linda Machuca Moscoso, membre de l’Assemblée nationale de l’Équateur et présidente du Groupe des femmes parlementaires des Amériques. Mme Machuca a chaleureusement accueilli l’assemblée et transmis ses meilleurs souhaits pour un dialogue positif et enrichissant tout au long des deux jours de la réunion.

Première séance — La situation des droits des femmes dans l’Hémisphère : un coup d’œil critique aux législations nationales

Cette séance a été animée par Mme María Estela de la Cruz, membre de la Chambre des députés de la République dominicaine. Une présentation a été faite par Mme Roxana Arroyo, détentrice d’un doctorat et chercheuse à l’Institut latino-américain pour la prévention du crime et le traitement des délinquants et professeure agrégée en études latino-américaines. La séance était axée sur les exigences législatives en matière d’égalité des sexes dans les assemblées de représentants élus. Plusieurs pays des Amériques ont adopté des lois pour qu’un certain pourcentage de sièges soit réservés aux femmes au sein de leurs législatures nationales. Des pays comme Cuba, l’Argentine et l’Équateur augmentent ces seuils de façon graduelle, pour en arriver à une parfaite égalité. Certains participants ont fait valoir que la participation des femmes au processus politique n’aboutirait pas à une pleine égalité sans mesure législative puisqu’il existe des obstacles structuraux à la participation des femmes, qui sont inhérents au système politique. Les données provenant des Nations Unies, de l’Union interparlementaire et d’autres sources ont été examinées et discutées; elles offraient une analyse quantitative de la participation des femmes aux assemblées législatives. Ces échanges ont révélé que le pourcentage moyen de participation des femmes à l’échelle mondiale aux chambres haute et basse des législatures nationales était de 19,2 %, alors que la moyenne était de 23,1 % au sein de la région des Amériques. De plus, les membres de l’Assemblée ont fait valoir qu’il existait, dans certaines régions et certains pays, des obstacles culturels amenant les femmes à envisager avec réticence une carrière de politicienne.

Deuxième séance — Les femmes, la politique et la diversité

Cette séance a été animée par l’honorable Adriana González Carrillo, sénatrice du Mexique. Les discussions ont été dirigées par Mme Enoé Uranga, membre de la Chambre des députés du Mexique, Mme Aluki Rojas, sous-ministre des Affaires intergouvernementales pour le gouvernement du Nunavut, Mme Angela Guimarães, membre du Conseil national de la jeunesse du Brésil et Mme Otilia Lux, membre de la Chambre des députés du Guatemala. Les présentations et les discussions subséquentes ont prouvé que les expériences variaient considérablement d’un pays à l’autre des Amériques. Les délégués canadiens ont fait observer que la dominance masculine dans les sous-régions d’Amérique latine empêchait les femmes d’entrer en politique dans tous les segments socio‑économiques et techniques de la société.

 Troisième séance — Évaluation de l’application des mesures d’action positive visant à améliorer la participation des femmes

Cette séance a été animée par Mme Karina Beteta Rubín, membre du Congrès du Pérou. Des présentations ont été faites par Mme Annunciatta Valdéz, présidente de la Fondation pour l’équité et le développement et sous-directrice régionale de Participación Ciudadana de l’Équateur, Mme Gina Godoy, membre de l’Assemblée nationale de l’Équateur et Mme Cecilia Ayllón Quintero, membre de la Chambre des députés de la Bolivie. Cette séance a permis une mise en commun de pratiques exemplaires fondée sur le cas de l’Équateur et la Bolivie. Les discussions subséquentes aux présentations ont mis en lumière les différences systémiques qui existent entre les mesures d’action positive que prennent les pays pour augmenter la participation des femmes en politique. De nombreux pays permettent à leurs candidates politiques de recevoir des fonds qui seraient illégaux dans le contexte canadien. Même si la limitation des dépenses électorales est enchâssée dans la législation canadienne, et elle a été perçue par les participants comme une mesure dissuasive néfaste à la participation des candidates. D’autres participants à la réunion ont dénoncé la pratique d’utilisation des fonds publics pour subventionner la participation des partis politiques. On a constaté qu’en fin de compte les lois régissant l’accès aux processus politiques variaient considérablement d’un pays à l’autre, une réalité qui, de l’avis des participants, a une incidence sur la participation des femmes.

Quatrième séance — L’exercice du pouvoir : l’expérience d’une politicienne

Cette séance a été animée par Mme María Paula Romo, membre de l’Assemblée nationale de l’Équateur. Une présentation a été faite par l’honorable María Cristina Perceval, ancienne sénatrice de l’Argentine. Mme Perceval a parlé de ses expériences de politicienne et a invité l’assemblée à une discussion de suivi axée sur les différences et les similitudes de la vie politique des 20 dernières années.

Cinquième séance — Les politiciennes et les médias : une relation conflictuelle?

Cette séance plénière a été animée par l’honorable Rosemary Mathurin, présidente de la Chambre des représentants de Sainte-Lucie. Elle a débuté par une présentation de Mme Cecilia Medina, professeure de communication sociale à l’Université du Centre de l’Équateur. Soulignant l’effet des médias sur la construction de l’image de marque des femmes, l’assemblée a généralement reconnu que les médias étaient un instrument puissant et précieux pour la progression de la cause de l’égalité des sexes. Toutefois, les participants ont également fait remarquer qu’il était préférable pour la société, de reconnaître les mérites des femmes que de perpétuer la vision traditionnelle de leur rôle.

Séance de clôture et observation finale

Mme Linda Machuca Moscoso, membre de l’Assemblée nationale de l’Équateur et présidente du Groupe des femmes parlementaires des Amériques a présenté ses observations finales et remercié les organisateurs de la rencontre, les conférenciers invités et les participants à la réunion. Elle a souligné combien il était important que les parlements continuent à déployer des efforts conscients et persévérants pour augmenter la représentation des femmes. Elle a en outre encouragé les parlementaires à continuer à appuyer les forums de discussion et d’échange.

Les participants ont été invités à approuver la liste des recommandations qui ont jalonné le déroulement de ce Congrès de deux jours. Un rapport contenant 11 recommandations a été produit et il est présenté en annexe. Les participants ont été invités à présenter le rapport dans leur législature respective. Ils ont également été encouragés à utiliser cette liste comme plan d’action et stratégie de suivi dans leur parlement respectif afin de mesurer la progression des initiatives axées sur l’égalité des hommes et des femmes.

CONCLUSION

La visite a fourni, à la Section canadienne de la FIPA, une excellente occasion de participer activement, avec ses homologues d’un grand nombre de pays des Amériques, à des discussions sur l’égalité des sexes dans la législation, un sujet d’intérêt commun. La Section canadienne a également estimé que le Congrès avait permis aux participants de prendre contact avec leurs homologues des législatures de plusieurs pays pour échanger des idées et des points de vue sur d’autres questions.

Les participants ont convenu que l’augmentation de la participation des femmes aux assemblées législatives nationales était importante si on voulait être en mesure de  garantir que la composition de ces assemblées de représentants élus reflète fidèlement la diversité des électorats. En dépit des gains réalisés dans le domaine de la participation des femmes au XXe siècle, l’assemblée a conclu qu’il restait beaucoup de chemin à parcourir au XXIe siècle pour surmonter ce qui est apparu comme une certaine stagnation dans la poursuite de l’égalité pleine et entière des deux sexes.

Enfin, la délégation canadienne souhaite remercier le Secrétariat technique du Forum interparlementaire des Amériques ainsi que l’Assemblée nationale de l’Équateur qui ont déployé des efforts extraordinaires pour assurer le succès de l’événement.

Respectueusement présenté par

Randy Hoback, député

 

 

Président, Section canadienne du Forum interparlementaire des Amériques (FIPA)

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