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Annexe

Neuvième conférence des parlementaires de la région arctique, Parlement européen, Bruxelles, du 13 au 15 septembre 2010

 

 

                 

                 

                 


                DÉCLARATION DE LA CONFÉRENCE

                Nous, représentants élus du Canada, du Danemark/Groenland, de la Finlande, de l’Islande, de la Norvège, du Parlement européen, de la Russie et de la Suède,

                En collaboration avec les peuples autochtones de l’Arctique,

                Réunis pour discuter de l’utilisation durable des ressources biologiques de l’Arctique, de la coopération en éducation et en recherche, héritage de l’Année polaire internationale, et des conséquences de la fonte des glaces,

                Compte tenu des transformations qui s’opèrent maintenant dans l’Arctique sous l’effet des changements climatiques et de la mondialisation qui resserre les liens économiques et géopolitiques,

                Demandons aux gouvernements de la région arctique, au Conseil de l’Arctique et aux institutions de l’Union européenne :

                 

                Concernant la gestion durable des ressources biologiques de l’Arctique,

                1. De créer des mécanismes qui mettent en valeur la gestion écosystémique et l’évaluation élargie des effets environnementaux, ainsi que des effets sociaux, pour tout l’Arctique.

                2. D’établir, dans la région arctique, une coopération pour la gestion des ressources biologiques de l’Arctique et de formuler un ensemble commun d’objectifs et d’intérêts.

                3. D’examiner le type d’éducation pratique en matière de chasse et de pêche qui existe dans l’Arctique et de favoriser une coopération plus étroite entre les établissements de recherche et les organismes de chasse de la région.

                4. De charger l’Université de l’Arctique de renforcer l’enseignement, y compris ancestral, de la chasse durable des mammifères marins, de constituer un réseau d’établissements d’enseignement dans ce domaine et d’augmenter le nombre de bourses pour les études de doctorat et la recherche sur les mammifères marins.

                5. De recueillir et de communiquer des données sur les pêches nouvelles et émergentes dans nos zones économiques exclusives afin d’assurer le développement durable de ces pêches et une uniformité dans les méthodes et les normes de gestion des stocks transfrontaliers.

                6. De renforcer la coopération du réseau circumpolaire des éleveurs de rennes, y compris l’Institute for Circumpolar Reindeer Husbandry de l’Université de l’Arctique, qui fait partie de l’héritage de l’Année polaire internationale, étant donné que le renne et ses aires de pâturage revêtent une importance particulière pour les habitants et l’économie de l’Arctique.

                 

                Concernant la coopération en éducation et en recherche et le suivi de l’Année polaire internationale,

                7. D’améliorer les programmes de recherche et d’éducation touchant l’Arctique pour la réalisation de projets circumpolaires en donnant aux pays non arctiques la possibilité d’y participer.

                8. De mettre en œuvre des accords et d’échanger de l’information entre les pays arctiques et d’autres pays intéressés en vue de donner accès à de l’information et à des données de recherche sur l’Arctique.

                9. D’assurer la surveillance à long terme du développement de l’Arctique et d’appuyer les travaux des réseaux d’observation de l’Arctique.

                10. De tenir une réunion des ministres responsables de la recherche dans les pays arctiques et des ministres des pays participants de l’Année polaire internationale, si possible dans le cadre de la conférence qui aura lieu à Montréal du 22 au 27 avril 2012 afin de promouvoir une interaction mutuellement bénéfique entre le milieu scientifique et les décideurs.

                11. D’évaluer les résultats de l’Année polaire internationale et, avec des organismes scientifiques, de produire pour les décideurs un document faisant état des principales constatations de recherche émergentes et de favoriser les consultations sur le projet de décennie polaire internationale.

                12. De faire en sorte que les résultats de l’Année polaire internationale soient faciles d’accès pour les chercheurs, les décideurs et le grand public.

            13. De donner suite au projet de la Commission européenne d’établir son centre d’information sur l’Arctique, en prenant note de l’idée d’aménager ce centre en réseau, avec un noyau situé dans le Centre de l’Arctique de l’Université de Laponie en Finlande, et en coopérant avec les établissements de recherche concernés.

                14. De renforcer les programmes existants de mobilité et d’échange pour accroître la mobilité dans la région circumpolaire et le déplacement des étudiants du Sud vers le Nord de manière à favoriser la coopération internationale, l’intégration et la formation de futurs chercheurs en sciences polaires.

                15. De mettre en contact les scientifiques et les gens d’affaires pour que les résultats de la recherche en sciences polaires servent à créer de nouveaux emplois dans la région arctique, particulièrement pour les personnes qui y habitent déjà.

                16. De susciter et de maintenir des partenariats et un dialogue général avec les collectivités locales et autochtones pour le développement commercial, l’enrichissement du savoir, les héritages de l’Année polaire internationale et l’édification de la démocratie dans l’Arctique.

                17. De continuer à offrir des programmes pour encourager la coopération en recherche interdisciplinaire dans l’Arctique.

 

                Concernant les conséquences de la fonte des glaces dans l’Arctique,

                18. De conclure l’accord sur la recherche et le sauvetage et de renforcer dans la région la capacité d’intervenir adéquatement en cas d’accident dans le contexte de l’ouverture de l’Arctique à la navigation maritime.

                19. De renforcer les mesures existantes et d’établir de nouvelles mesures pour améliorer la sécurité de la navigation maritime, surtout dans le cadre des travaux de l’Organisation maritime internationale, et plus particulièrement l’élaboration d’un code polaire d’application obligatoire.

                20. D’appliquer les recommandations de l’Évaluation de la navigation maritime dans l’Arctique du Conseil de l’Arctique.

                21. De livrer un message ferme sur la lutte contre les changements climatiques dans l’Arctique lors des négociations de la 16e Conférence des Parties au Mexique en 2010.

                22. D’intensifier les efforts pour prévenir et atténuer les changements climatiques et leurs conséquences pour les populations et les habitats naturels de l’Arctique.

                23. De continuer d’améliorer l’évaluation des effets environnementaux, sociétaux et économiques des activités d’exploration et d’exploitation des ressources naturelles.

                24. D’appuyer l’initiative islandaise en faveur de la production en 2014 d’un deuxième rapport sur le développement humain dans l’Arctique qui réunirait les connaissances les plus à jour issues de l’Année polaire internationale sur les sociétés arctiques et leur bien-être dans une perspective mondiale.

 

                Et demandons au Comité permanent des parlementaires de la région arctique :

                25. D’entamer les préparatifs de la prochaine conférence de l’Année polaire internationale qui aura lieu au Canada en avril 2012 et de participer activement à la conférence.

                26. En collaboration avec l’Université de l’Arctique, de renforcer le dialogue ouvert établi entre les scientifiques et les dirigeants politiques dans la région circumpolaire.

                27. De demander à l’Université de l’Arctique de publier, avec la collaboration d’organismes comme l’IASSA et l’IASC, un plus grand nombre d’articles sur l’Arctique, et plus particulièrement les mammifères marins, dans des revues spécialisées avec comité de lecture.

                28. De promouvoir la Déclaration de la neuvième conférence des parlementaires de la région arctique dans l’élaboration d’une politique de l’Arctique pour l’Union européenne et les États arctiques et de faire participer tous les parlements membres à ce processus.

                29. D’encourager les parlements membres à tenir des conférences et des consultations publiques sur la gestion durable des ressources biologiques de l’Arctique qui mettent à contribution des pêcheurs, des chasseurs, des éleveurs de rennes, des scientifiques, des politiciens et d’autres intéressés.

                 

                En outre, la Conférence

                30. Demande au Conseil de l’Arctique et aux gouvernements de l’Arctique de constituer un groupe d’étude chargé d’évaluer les moyens que peuvent prendre les pays arctiques pour se préparer aux nouvelles perspectives et aux nouveaux défis occasionnés par les changements dans la région et, à partir de cette étude, d’établir une vision de l’Arctique pour 2030. Le groupe compterait des scientifiques, des parlementaires, des gens d’affaires et des Autochtones.

                31. Demande aux États arctiques de tenir un sommet de l’Arctique au niveau des chefs d’État et de gouvernement pour montrer l’existence d’un leadership et faire connaître l’Arctique comme une région où le développement et la coopération se font de manière pacifique.

                32. Considère le Conseil de l’Arctique comme le principal instrument de coopération dans l’Arctique et l’encourage à tenir des réunions ministérielles annuelles pour consolider son assise légale et économique et pour établir son propre secrétariat permanent.

                33. Invite les partenaires de la politique de la Dimension septentrionale et du Conseil euro-arctique de la mer de Barents, ainsi que des autres structures de coopération en place dans la région de la Dimension septentrionale, à mettre activement en œuvre la politique dans l’Arctique, et notamment à associer l’Arctique aux nouveaux efforts pour améliorer la logistique, le transport et les mesures environnementales et pour promouvoir les échanges culturels.

                34. Prend note des efforts de l’UE pour élaborer une politique de l’Arctique et encourage le Conseil de l’Arctique à envisager d’accorder à la Commission de l’Union européenne le statut d’observateur permanent au Conseil afin de renforcer la coopération entre le Conseil et l’Union.

                35. Favorise un dialogue actif entre les États arctiques et non arctiques pour sensibiliser davantage le grand public et les gouvernements de l’Arctique et pour en accroître l’importance, non seulement dans la région mais aussi dans le monde.

                36. Encourage la Commission européenne et les gouvernements de l’Arctique à tenir un dialogue avec les peuples autochtones de l’Arctique sur les questions qui les concernent.

                37. Reconnaît l’intérêt et la présence d’observateurs parlementaires et de représentants de gouvernements et d’organismes non gouvernementaux à la présente conférence et reconnaît l’importance de leur rôle pour la communication des messages et l’appui aux actions discutées.

                38. Accueille favorablement la prochaine présidence suédoise du Conseil de l’Arctique et se réjouit à la perspective de poursuivre la coopération avec le Conseil de l’Arctique.

                39. Salue et accepte l’aimable invitation du Parlement d’Islande d’accueillir la dixième conférence en 2012.

 

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