Une délégation
de la Section canadienne du Groupe interparlementaire
Canada-États-Unis a assisté à la 69e Réunion annuelle de la
Conférence législative du Midwest (CLM) du Council of State Governments, qui
s’est tenue du 12 au 16 juillet 2014 à Omaha, au Nebraska. La
délégation était composée des honorables sénateurs Jane Cordy, Scott Tannas
et des députés Leon Benoit et John Rafferty. M. Maxime-Olivier Thibodeau
accompagnait la délégation à titre de conseiller de la Section canadienne.
LA
RÉUNION
La CLM
(Midwestern Legislative Conference, ou MLC en anglais), qui se réunit une fois
l’an, est une association régionale de législateurs de 11 États américains
et de leurs homologues des quatre provinces canadiennes affiliées (voir
l’annexe). La CLM a pour but de favoriser la coopération intergouvernementale
des États de la région du Midwest par l’étude des problèmes communs, par
l’échange de renseignements et d’idées, par la mise en commun du savoir et de
l’expérience et, s’il y a lieu, par l’adoption de mesures de collaboration
visant à améliorer le gouvernement d’État.
OBJECTIFS
DE LA DÉLÉGATION POUR CETTE RÉUNION
Le Canada et
les 11 États membres de la CLM entretiennent une relation mutuellement
profitable. En effet, plus de 8 millions d’emplois aux États-Unis, dont
quelques 1,6 million dans les 11 États de la CLM, sont tributaires
des échanges commerciaux entre nos deux pays. Le Canada est le plus grand
partenaire commercial de tous les États du Midwest. En 2013, les États de
la CLM ont exporté des marchandises d’une valeur d’environ 104 milliards
de dollars au Canada, et la valeur du commerce de marchandises et de services
entre ces États et le Canada a augmenté de 3 milliards de dollars de
2012 à 2013. Selon des données portant sur une période récente de
12 mois, les Canadiens ont effectué plus de 7,9 millions de visites
dans ces États et y ont dépensé 1,7 milliard de dollars, tandis que les
habitants de ces États ont effectué plus de 6 millions de visites au
Canada et y ont dépensé environ 1,6 milliard de dollars américains.
Le Groupe
interparlementaire vise à trouver les points de convergence dans les politiques
nationales des deux pays, à amorcer le dialogue sur les points de divergence, à
favoriser les échanges d’information et à aider les parlementaires canadiens et
américains à mieux comprendre les questions d’intérêt commun. Les membres de la
Section canadienne du Groupe interparlementaire rencontrent fréquemment leurs
homologues fédéraux et assistent également à des réunions auxquelles
participent gouverneurs et législateurs d’État. Ces rencontres donnent lieu à
des discussions qui aident la Section canadienne à atteindre ses objectifs et à
mieux comprendre la nature et l’ampleur de la relation bilatérale entre les
deux pays.
Selon les
membres de la Section canadienne, la réunion de 2014 de la CLM s’est
avérée une occasion précieuse pour discuter des nombreuses possibilités de
collaboration pour le Canada et les États du Midwest en vue d’améliorer le
développement économique régional. En outre, les délégués ont pu assister à des
exposés sur diverses questions d’intérêt commun, dont le commerce et les
questions frontalières. Les discussions portant sur deux sujets et les
résolutions qui en ont résulté revêtaient une importance particulière du point
de vue canadien. Tout d’abord, celles visant à commémorer l’engagement des
États-Unis et du Canada dans l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA)
et à encourager le respect de l’esprit de l’ALENA en évitant des politiques qui
ne cadrent pas avec la nature intégrée des chaînes d’approvisionnement et
l’économie des deux pays. Ensuite, celles visant à demander au Service d’inspection zoosanitaire et phytosanitaire (APHIS) du département de l’Agriculture des États-Unis de
reconsidérer la hausse des frais qu’il propose pour les services liés à
l’inspection et à la quarantaine des produits agricoles d’une part, et d’autre
part de continuer d’aller de l’avant quant au passage aux inspections de
préautorisation et autres mesures fondées sur une évaluation du risque
raisonnable relativement aux produits en provenance du Canada qui sont destinés
aux États-Unis.
Jugeant que les
membres de la délégation ont été en mesure de réaliser leurs objectifs dans le
cadre de cette réunion, la Section canadienne compte participer aux prochaines
réunions de la CLM afin de poursuivre son action de promotion des intérêts
canadiens dans le Midwest.
ACTIVITÉS
TENUES DURANT LA RÉUNION ANNUELLE
Plénières et
séances de discussion tenues en parallèle dans le cadre de la 69e Réunion
annuelle de la CLM :
·Comité de l’agriculture et des ressources
naturelles
·Répercussions potentielles sur les économies
rurales de la législation sur le chanvre et la marihuana
·Mise à jour fédérale : la Food Safety
Modernization Act et le Farm Bill
·Le rôle des États dans la protection des
populations de pollinisateurs
·Politiques des États visant à appuyer le secteur
agricole du Midwest et à favoriser sa croissance
·Énergie éolienne : comment maximiser le
rendement dans les régions rurales du Midwest
·Comité du développement économique
·Cultiver l’économie : stratégies de
développement et de croissance pour les États visant à « cultiver
l’économie locale »
·Étude de cas sur les stratégies de développement
économique conclues entre États : le partenariat de développement
économique de la région métropolitaine d’Omaha–Council Bluffs
·Projet de cartographie des grappes d’entreprises
des États-Unis : analyse comparative et performance économique des grappes
et des régions du Midwest
·Réinventer les rôles de l’Université dans une
économie du savoir : de bonnes pratiques
exemplaires pour les dirigeants des États et du secteur
des études supérieures
·Comité de l’éducation
·Évaluation et réussite des étudiants :
utilisation des données sur le rendement pour améliorer l’enseignement et
l’apprentissage
·Le rôle des États pour garantir l’efficacité de
la préparation et de la formation des enseignants
·Financement et accessibilité
à l'éducation supérieure
·Comité de la santé et des services à la personne
·Gestion des soins de santé dans les centres
correctionnels des États : efforts ciblant les coûts et la qualité des
soins dans le système carcéral
·Protection des enfants : de bonnes
pratiques exemplaires et tendances relatives aux politiques en matière de
protection de l’enfance
·Cigarettes électroniques : données
scientifiques sur une tendance émergente et options réglementaires pour les
États
·Comité des relations Midwest-Canada
·Aide transfrontalière mutuelle en cas
d’urgence : un plan pour les États du Midwest et les provinces
·Sept solutions aux problèmes à la frontière
américaine
·Éloigner l’inspection des produits de la
frontière commune : un aperçu des projets pilotes
·Plénières, autres séances et exposés
·Discours liminaire – La voix de la raison :
l’avenir du Midwest et de l’Amérique
·Séance plénière – Pour y voir clair :
groupe d’experts sur l’avenir des économies des États du Midwest
·Exposé – Partenariat pour la réussite : le
commandement stratégique des États-Unis au xxie siècle
·Exposé – Un après-midi en compagnie de Doris
Kearns Goodwin
·Table ronde des chefs de file en matière de
finances
·Séance plénière – Les assemblées législatives du
Midwest : d’hier à aujourd’hui
·Les voies de la prospérité : l’occasion
pour le Midwest de relever les nouveaux défis alimentaires à l’échelle mondiale
·Les voies de la prospérité : le nouveau
visage du secteur manufacturier
·Conférencier invité – Exposé du sénateur
américain George Norris sur l’histoire du populisme au Nebraska et le
passage de l’État à une assemblée monocamérale
·Services de santé mentale pour les jeunes :
options politiques et stratégiques pour les États
·Dépenser intelligemment : moyens novateurs
pour s’assurer que les États investissent dans des politiques et programmes
éprouvés
·Droit à la vie privée à l’ère des drones :
le rôle des États
·Exposé – Un aperçu des élections de cet automne
·Séance de clôture – Atelier de perfectionnement
professionnel : force mentale pour la sphère législative
Le présent
rapport dresse un compte rendu sommaire des discussions tenues en plénière et pendant certaines des délibérations parallèles
à la réunion annuelle.
Aide transfrontalière mutuelle en cas
d’urgence : un plan pour les États du Midwest et les provinces
Greg Wilz, gouvernement
du Dakota du Nord, et Lee Spencer, gouvernement du Manitoba
·En 2009, le Dakota du Nord a été le seul
État américain à être touché par de graves inondations, et les villes ainsi que
les États voisins ont collaboré afin d’y faire face. Un jour ou l’autre, les
provinces canadiennes voisines pourraient aussi être frappées par des
inondations.
·Le protocole d’entente d’aide à la gestion des
urgences pour les États et les provinces de la région du nord des États-Unis (Northern
Emergency Management Assistance Compact (NEMAC)) est un cadre législatif
visant l’aide mutuelle transfrontalière à faciliter une assistance systématique
en cas d’urgence.
·Le NEMAC a vu le jour au milieu des
années 1990. Le 3 janvier 2012, le Congrès des États-Unis a
ratifié le protocole d’entente d’aide à la gestion des urgences entre États et
provinces (State and Province Emergency Management Assistance Memorandum of
Understanding), ce qui a mené à la ratification du NEMAC un an moins
un jour plus tard, soit le 2 janvier 2013.
·Les États et les provinces signataires du NEMAC
sont l’Illinois, l’Indiana, le Michigan, le Minnesota, New York, l’Ohio, la
Pennsylvanie, l’Alberta et la Saskatchewan.
·Voici la marche à suivre pour un État ou une
province souhaitant adhérer au NEMAC :
·signer l’entente du NEMAC;
·accepter de se conformer à ses règlements
administratifs;
·recevoir le manuel des opérations du NEMAC;
·recevoir la formation afférente.
·Voici les principaux aspects de la mise en œuvre
du NEMAC :
·il n’est pas nécessaire que le gouverneur d’un
État ou le premier ministre d’une province déclare l’état d’urgence;
·sa mise en œuvre est simple : en cas
d’urgence, l’administration partie fait part de ses besoins, reçoit
l’estimation du coût des ressources, puis décide s’il lui convient de les
utiliser ou non;
·le représentant autorisé d’une administration
partie à l’accord peut demander l’aide d’une autre administration partie.
·Des ententes transfrontalières entre le Canada
et les États-Unis semblables au NEMAC sont en place dans les régions du
nord-est et du nord-ouest de l’Amérique du Nord.
·Le NEMAC, l’entente des États et des provinces
du nord-est ainsi que l’entente conclu entre les États et provinces du
nord-ouest du Pacifique (Pacific Northwest Agreement) s’apparentent étroitement
au protocole d’entente américain d’aide à la gestion des urgences (Emergency Management
Assistance Compact), lequel a été ratifié par les 50 États américains.
·Selon NEMAC, un État ou une province peut
limiter la portée de sa participation en ayant recours à l’article IV, qui
prévoit les restrictions, de concert avec l’article III, qui prévoit les
responsabilités des administrations parties.
·Lorsqu’une situation d’urgence survient, le
NEMAC permet de désigner l’administration qui dispose des ressources
appropriées pour prêter assistance, de présenter une demande pour obtenir ces
ressources, et il prévoit un mécanisme de remboursement du coût des ressources
par l’administration qui en a fait la demande.
·Le NEMAC ne prévoit pas le partage des
ressources militaires, comme les services de la Garde nationale; c’est une
autre entente entre le Canada et les États-Unis qui prévoit ces services.
·Comparativement à une entente régionale comme le
NEMAC, le formulaire de demande d’aide internationale (International Request
for Assistance (IREQ-A)) offre un processus simplifié qui permet, à l’aide d’un
seul formulaire, de demander ou d’offrir de l’aide à une administration
étrangère en cas d’urgence, et d’en accepter.
·Voici les prochaines étapes concernant le
NEMAC :
·poursuivre la promotion du NEMAC auprès d’autres
administrations;
·assister à la troisième réunion du comité
chargé du NEMAC qui portera principalement sur la circulation transfrontalière,
les 20 et 21 août 2014, à Winnipeg;
·se charger de la formation destinée aux équipes
« A », composées de deux personnes pour chaque administration,
qui est prévue à l’automne 2014 pour les organismes des États-Unis et du
Canada;
·poursuivre la planification des exercices de
simulation et fonctionnels.
Sept solutions aux problèmes à la
frontière américaine
Earl Fry, Université
Brigham Young
·Les problèmes à la frontière américaine
pourraient être résolus par les mesures suivantes :
·mettre fin aux stéréotypes circulant aux
États-Unis qui dépeignent le Canada comme un « Val dormant » paisible
et le Mexique comme une « pierre tombale » des temps modernes, car en
réalité, l’ALENA a créé la plus vaste zone de libre-échange au monde,
réunissant une population de 460 millions d’habitants et un produit
intérieur brut (PIB) combiné de loin supérieurs à la population et au PIB de
l’Union européenne;
·diviser le département de la Sécurité intérieure
des États-Unis en « unités gérables »;
·mettre en place une infrastructure frontalière
de calibre mondial pour faciliter la circulation efficace des marchandises et
des personnes;
·réduire le nombre d’agents de la patrouille frontalière
et l’infrastructure de sécurité;
·faire pression pour un secteur de l’énergie
nord-américain quasi autosuffisant étant donné l’importance des ressources en
pétrole brut et en gaz naturel;
·établir une union douanière entre les États-Unis
et le Canada; et
·rejeter la mentalité de la « forteresse
Amérique » en arrêtant de vouloir reproduire la Grande Muraille de Chine
et la Ligne Maginot le long des frontières que les États-Unis partagent avec le
Canada et le Mexique.
·L’ALENA est un élément important à prendre en
considération lorsqu’on examine les échanges commerciaux entre le Canada et les
États-Unis. En effet, en 2013, les exportations des États-Unis, en volume,
ont été plus importantes vers le Canada que vers l’Union européenne.
·Depuis les attaques terroristes du
11 septembre 2001, « la sécurité prime sur les échanges
commerciaux », et l’ALENA a perdu beaucoup d’importance.
·En ce qui concerne la nécessité de mettre en
place une infrastructure frontalière de calibre mondial pour faciliter la
circulation efficace des marchandises et des personnes, les points suivants
sont pertinents :
·les États-Unis et le Canada doivent collaborer à
la mise en place d’une telle infrastructure;
·la frontière commune entre le Canada et les
États-Unis devrait être « intelligente »;
·il faut accélérer la mise en œuvre du plan
d’action Par-delà la frontière sur la sécurité du périmètre, comme l’ont fait
valoir des intervenants consultés, dont le Conseil canadien des chefs
d’entreprise, selon un reportage de la Société Radio-Canada.
·En raison de l’importance et du potentiel de ses
ressources naturelles, l’Amérique du Nord devrait être considérée comme un
géant de l’énergie.
·L’assemblage de la suspension arrière d’un
véhicule General Motors constitue un bon exemple d’intégration des économies
américaine et canadienne, car les pièces de cette suspension proviennent des
États-Unis et du Canada en proportion pratiquement égale.
Éloigner l’inspection des produits de la
frontière commune : un aperçu des projets pilotes
Ron Rienas,
Buffalo and Fort Erie Public Bridge Authority
·Le Peace Bridge, pont commercial entre le Canada
et les États-Unis qui occupe le troisième rang au titre de l’achalandage,
est un corridor commercial essentiel. En moyenne, 1,3 million de camions
et environ 40 milliards de dollars de marchandises le traversent chaque
année.
· Voici certaines « leçons
tirées » de l’inspection préalable des camions à
la frontière :
·les progrès réalisés dans le domaine des
technologies de l’information augmentent la capacité de traitement;
·les frais payés à la frontière ne devraient pas
être réglés dans une guérite d’inspection;
·il faut exiger un manifeste électronique pour
tous les camions, y compris ceux qui sont vides; et
·il faut moderniser les portiques de détection
des rayonnements.
·Voici les prochaines étapes concernant les
projets pilotes relatifs aux inspections à la frontière :
·analyse indépendante des projets pilotes;
·modélisation de scénarios;
·entente entre les États-Unis et le Canada
concernant la protection des agents des services frontaliers et leur
imputabilité;
·entente globale sur le prédédouanement
terrestre, maritime et aérien entre les États-Unis et le Canada.
Louise Yako,
British Columbia Trucking Association
·Créé en 1997, le programme international de
mobilité et de corridor commercial (International Mobility and Trade Corridor
Program (IMTC)) est une coalition d’organismes gouvernementaux et non
gouvernementaux des États-Unis et du Canada.
·La fin des travaux du projet de réaménagement du
point d’entrée d’Aldergrove est prévue en 2016.
·Le réaménagement de l’aire d’inspection pour les
camions du Pacific Highway a pour objectif d’accélérer leur circulation par la
création de voies réservées et par la réorganisation de leur inspection
préalable par les agents des services frontaliers.
·Selon un avis juridique commandé par l’Alliance
canadienne du camionnage, l’augmentation des frais imposés par l’APHIS du
département de l’Agriculture des États-Unis va à l’encontre de l’ALENA.
·L’augmentation des frais de l’APHIS est
« présentée » comme une mesure de recouvrement des coûts, mais elle
aurait pour conséquence illogique de faire en sorte que les camionneurs cessent
d’utiliser leur transpondeur et passent au paiement en espèces afin de payer
des frais moins élevés.
Discours liminaire – La voix de la
raison : l’avenir du Midwest et de l’Amérique
Joel Kotkin, Université
Chapman
·En ce qui concerne l’importance de l’eau, les
points suivants sont pertinents :
·la disponibilité de ressources en eau confère au
Manitoba un énorme avantage stratégique;
·la Chine fait face à des problèmes de pénurie
d’eau;
·à Singapour, l’eau est « recyclée »;
·la Politique de l'eau de la Californie est
« terrible » et l’État est confronté à l’épuisement de ses réserves.
·En ce qui concerne la croissance générée par les
immigrants du Midwest, les points suivants sont pertinents :
·les immigrants sont comme des « canaris
dans une mine de charbon », en ce sens qu’ils éviteront les États qui ne
leur offrent pas de possibilités d’avoir une bonne qualité de vie pour eux et
leur famille, et qu’ils privilégieront ceux qui leur offrent des logements
abordables et la possibilité de prospérer;
·les immigrants enrichissent les collectivités en
y apportant des compétences et des connaissances supplémentaires;
·les immigrants sont maintenant présents dans
toutes les régions des États-Unis;
·grâce à l’immigration, la population des
États-Unis n’est pas vieillissante.
·Pour de nombreuses personnes, un emploi
« manuel » peut s’avérer un bon choix par opposition à une
« profession intellectuelle » nécessitant un diplôme universitaire.
·Au Texas, des entrepreneurs financent des écoles
pour former des charpentiers et des plombiers.
·Le Congrès américain doit se montrer plus
autoritaire et moins idéologique quant à ses objectifs en matière de politiques
publiques.
·Les législateurs locaux devraient être à
l’origine des initiatives.
·D’ici 15 à 20 ans, les Américains
trouveront absurde que le mariage entre conjoints de même sexe ait, à un
moment, déclenché des débats au sein de la société.
Séance plénière – Pour y VOIR clair :
panel sur l’avenir des économies des États du Midwest
Ernie Goss, Université
Creighton
·Modifier la norme sur les carburants
renouvelables des États-Unis (Renewable Fuel Standard) pourrait avoir un impact
réel sur le Midwest.
·On a besoin de réserves monétaires, ce qui
signifie qu’il ne devrait pas y avoir de hausses de taxes ou des dépenses.
Deux exemples utiles à cet égard sont ceux du Dakota du Nord et du Texas,
qui n’ont pas été touchés par la dernière récession.
·Les routes et les autoroutes ne devraient pas
être financées par les fonds publics.
·L’incertitude fiscale à l’échelon fédéral
entraîne des problèmes pour le Midwest.
·Les législateurs doivent scruter les dépenses
des collèges et des universités, en particulier pour l’argent qui n’est pas
dépensé à des fins pédagogiques, mais plutôt pour des commodités, des
installations de loisir, etc.
·Les investissements dans l’industrie
cinématographique du Michigan ne sont pas judicieux, car Hollywood ne
déménagera jamais dans cet État.
Michael
Gregory, BMO Groupe financier
·L’incertitude financière en Illinois et
plusieurs problèmes financiers au niveau fédéral – comme la menace d’une
fermeture partielle de l’appareil gouvernemental et le précipice budgétaire –
sont des sources de préoccupations pour le Midwest.
·La constitution de « réserves
pour les mauvais jours » rehausserait la confiance
des marchés puisque, en guise d’exemple, l’argent économisé durant les bonnes
années pourrait servir à répondre aux besoins financiers durant les mauvaises.
·Pour le financement des infrastructures, les
partenariats public-privé réduisent le niveau de recours à l’argent des
contribuables.
·Même si les taux d’intérêt augmentent, ils
demeureront à des niveaux historiquement bas; c’est leur incidence sur
l’inflation qui compte.
Hasan S. Hyder,
Union Pacific Railroad
·Sur la côte du golfe du Mexique, le secteur
américain des produits chimiques connaît une relance, tout comme celui de
l’énergie (schiste, pétrole et éthanol).
·À l’heure actuelle, on constate des signes
extrêmement positifs quant à la santé des secteurs énergétique, agricole et
manufacturier.
·L’incertitude financière au niveau fédéral crée
un défi pour les entreprises.
·Pour tirer parti des avantages du Midwest, il
faut se pencher sur toute la chaîne d’approvisionnement.
·Les pays en développement ont besoin de produits
agricoles riches en protéines, comme le maïs et le soja.
Joel Kotkin, Université
Chapman
·Il est peu probable que l’administration Obama
approuve le projet de pipeline Keystone XL.
·Une formation de deux ans pour un diplôme
en technique représente un investissement moins coûteux que celui nécessaire à
l’obtention d’autres diplômes. Les habitants du Midwest doivent songer
davantage aux perspectives offertes par un programme de formation avant de
choisir celui dans lequel ils veulent investir.
·La « solution à portée de main » pour
assurer la prospérité de l’économie des États du Midwest réside dans les
programmes de formation liés à l’emploi et la participation des entreprises à
cette formation.
·Au lieu d’essayer de devenir de nouvelles
« Austin » ou « Silicon Valley », les collectivités et
régions du Midwest devraient évaluer leurs avantages et leurs inconvénients, et
tirer parti de ces derniers.
·L’industrie du divertissement ne constitue pas
« la solution » pour la prospérité économique du Michigan, elle
correspond plutôt à un grave « nivellement par le bas » avec des
salaires relativement bas et de mauvaises conditions de travail.
·Il importe d’évaluer quel type d’industrie
convient à une région.
discours liminaire – Un après-midi en
compagnie de Doris Kearns Goodwin
Doris Kearns
Goodwin, auteure
·Pour les présidents Abraham Lincoln,
Theodore Roosevelt et Franklin Delano Roosevelt, comprendre les
technologies de leur époque et les utiliser à leur avantage constituait un
aspect fondamental de leur stratégie de communication publique.
·Le pays tout entier écoutait à la radio
l’adresse à la nation hebdomadaire du président
Franklin Delano Roosevelt.
·Les présidents John Fitzgerald Kennedy
et Ronald Reagan étaient passés « maîtres » dans l’art de se
présenter à la télévision.
·À l’ère des médias sociaux, la « première
impression » prime sur l’intégrité de l’information, et il est plus
important d’être « rapide » que d’être « juste ». La
capacité d’attention et de concentration des gens a diminué, et ils ont perdu
la capacité d’unir leurs forces pour réaliser un objectif commun.
·Comme le disait le président
Franklin Delano Roosevelt : « les problèmes créés par les
hommes peuvent être résolus par les hommes ».
Séance plénière – Les Assemblées législatives
du Midwest : d’hier à aujourd’hui
Gary Moncrief,
Université d’État de Boise
·Les Américains font les affirmations suivantes à
propos des assemblées législatives des États :
·Les États sont, à bien des égards, mieux
préparés aujourd’hui que par le passé pour être
« d’importants partenaires » au sein du régime fédéral.
·On assiste à une recrudescence des États dans
leur rôle de législateurs.
·Au fil du XXe siècle, les États
ont perdu des pouvoirs au profit du gouvernement fédéral. Plusieurs raisons
expliquent cette perte, mais il faut reconnaître qu’elle est, en partie,
attribuable aux États.
·Dans les années 1950, les assemblées
législatives étaient considérées comme des « institutions
stagnantes » (backwater institutions).
·Dans les années 1960, la « révolution
du redécoupage électoral » (reapportionment revolution ) a entraîné
une transition vers la représentation des villes et des banlieues, une
meilleure représentation des femmes et des minorités, et la légitimité des
assemblées législatives s’en est trouvée accrue.
·Dans les années 1970, lors du
« mouvement de modernisation », l’importance d’accroître la capacité
des assemblées législatives a été démontrée par des réformes visant entre
autres : l’augmentation de leurs effectifs, l’amélioration de leurs locaux
de travail, de meilleurs salaires pour leurs employés, et un passage aux
sessions annuelles, qui se sont averées largement
efficaces
·Dans les années 1980, caractérisées par une
période d'autonomie accrue et la montée du « carriérisme », on a
connu une croissance démographique soutenue, mais le nombre de sièges au sein
des assemblées législatives est demeuré le même; les pressions exercées sur les
législateurs dans l'exercice de leurs fonctions et les services aux électeurs,
entre autres, se sont considérablement accrues, tandis que plus de temps était
consacré aux réélections, aux campagnes de financement, etc.
·Dans les années 1990, l’attention portée à
la « démocratie participative » a entraîné une hausse des
initiatives, référendums et mécanismes de révocation.
·Dans les années 2000, marquées par les
difficultés financières, les nouvelles technologies, les possibilités et la
polarisation, les efforts se sont tournés vers la réforme des institutions
législatives. On a assisté à une polarisation partisane et à une impasse à
l’échelle nationale, certains gouvernements d’État se sont ralliés sous une
seule bannière (ce qui signifie que les chambres législative et exécutive sont
contrôlées par le même parti), et on s’est penché sur l’avenir du fédéralisme
fiscal.
·Compte tenu des impasses
politiques au Congrès, et de l’état du régime fiscal
fédéral, les États devront assumer eux-mêmes davantage de responsabilités
financières.
·S’il est vrai que les activités découlant des
secteurs de la santé et des transports ne se limitent plus aux frontières des
États en raison de la dimension internationale de l’économie, il n’en demeure
pas moins que les politiques afférentes doivent tout de même émaner des États.
·Les États pourraient « s’unir » pour
« forcer » la prise de décisions réglementaires, y compris en ce qui
concerne le Congrès.
·Il ne ressort pas clairement qu’un gouvernement
« divisé » (où le pouvoir est réparti entre les partis politiques)
pourrait être efficace par opposition à un gouvernement « polarisé »
(où le pouvoir est réparti entre les courants idéologiques).
·Un décret-loi qui a pour effet d’établir des
règlements peut poser problème lorsqu’il « défait » le travail
accompli au niveau des États.
·Le rôle des médias dans les travaux des
assemblées législatives s’est accru. La technologie offre certes de nouvelles
possibilités, mais cette situation fait aussi en sorte que la même histoire
peut être reprise de différentes façons par un nombre croissant de
commentateurs.
·Les stratégies politiques négatives visant à
« faire campagne contre l’institution » et à « définir son
adversaire » font ressortir la nécessité d’accroître l’éducation civique
aux États-Unis.
·Comme la durée des mandats des législateurs est
limitée, l’exécutif, en particulier les gouvernements et les bureaucrates, a
plus de pouvoirs.
Les voies de la prospérité : le nouveau
visage du secteur manufacturier
Becca Dernberger,
Manpower, et Ann Franz, NEW Manufacturing Alliance
·Par l’entremise d’un partenariat conclu entre
des entreprises manufacturières et des écoles en vue de financer des bourses
d’études, des entreprises financent certains projets générateurs de profits
pour les écoles, et ces dernières investissent les profits dans des bourses
d’études.
·Grâce à un changement « d’image » du
secteur manufacturier qui l’a rendu plus attrayant pour les étudiants, de même qu’au leadershipdes collèges qui ont
pris l’initiative de mettre en place des programmes pour répondre aux besoins
des entreprises, on constate une forte hausse d’inscriptions à ces programmes.
·À l’heure actuelle, les étudiants qui
s’inscrivent à des programmes conçus pour répondre aux besoins des entreprises
proviennent principalement du Midwest. À l’avenir, on consacrera probablement
des efforts pour attirer des étudiants de l’extérieur.
Droit à la vie privée à l’ère des
drones : le rôle des États
Jeramie Scott, Electronic
Privacy Information Center
·On entend par « drone » tout type
d’aéronef sans équipage.
·L’Administration fédérale de l’aviation (FAA)
des États-Unis est chargée d’administrer l’utilisation de drones dans l’espace
aérien américain.
·L’absence de directives concernant la vie privée
dans le contexte de l’utilisation des drones a poussé l’Electronic Privacy
Information Center à en proposer.
·L’armée américaine et le Service des douanes et
de la protection des frontières des États-Unis utilisent les mêmes drones, mais
les drones utilisés par ce dernier ne sont pas équipés d’armes.
·Les autorités policières locales sont tenues
d’avoir un mandat pour utiliser des drones à des fins de surveillance.
·Les drones sont des outils moins coûteux qui
permettent d’assurer la surveillance tous les jours, 24 heures
sur 24.
·Les drones de grande taille relèvent clairement
de la compétence de la FAA, mais sa compétence sur les petits appareils a été
remise en question.
·Les drones peuvent enregistrer une quantité
phénoménale de données, ce qui soulève la question du respect de la vie privée
dans les lieux publics. La Cour suprême des États-Unis a rendu une décision à
cet égard.
·La transparence et les obligations
redditionnelles de toute personne ou organisation qui recueille des données à
l’aide de drones constituent les principales sources de préoccupation à l’égard
du droit à la vie privée.
·La possibilité de regrouper l’ensemble des
données recueillies par des drones porte atteinte à la vie privée des citoyens
sur lesquels portent ces données.
·Amazon, Google, les médias et l’industrie du
divertissement, entre autres, souhaitent utiliser les drones à des fins
commerciales. Or, Google a recueilli des données Wi-Fi lors de la prise
d’images pour son service Street View.
·Grâce à des outils comme la géolocalisation,
Amazon se sert de drones pour livrer des colis, et la livraison peut se faire
aussi rapidement que dans les deux heures suivant la réception de la
commande.
·Les lois régissant l’utilisation des drones par
les forces policières prévoient certaines restrictions. Soulignons en
particulier que le premier amendement, qui garantit notamment la liberté
d’expression, doit être soupesé en fonction du droit à la vie privée.
·Le secteur privé utilise des drones à des fins
commerciales, mais le gouvernement achète des renseignements recueillis par le
secteur privé, et les poursuites judiciaires qu’il intente contre une personne
sont fondées sur ces renseignements.
·Les législateurs doivent examiner l’ensemble des
technologies, et pas seulement les drones, pour relever les problèmes
pertinents relatifs à la vie privée.
·Le secteur privé ne souhaite pas que les drones
fassent l’objet d’une quelconque réglementation.
·À l’heure actuelle, 13 États ont adopté des
lois relatives aux drones, et 26 ont présenté des projets de loi à cet
égard.
·Le projet de loi sur les drones de l’Illinois
vise les forces policières, et prévoit entre autres des durées maximales pour
la conservation des données.
·Comme les drones volent à basse altitude, ils
posent un problème pour les droits relatifs à la propriété privée des
propriétaires des terres qu’ils survolent. Dans une affaire, les juges de la
Cour suprême des États-Unis ont conclu à la majorité que le gouvernement avait
commis une intrusion en utilisant son drone, et dans son opinion concordante,
la Cour a relevé la nécessité de revoir les limites relatives à l’attente
raisonnable en matière de vie privée.
·Des mesures législatives sur les drones sont
nécessaires pour fournir des directives sur la protection de la vie privée des individus, et pour établir comment il faut gérer les progrès technologiques.
Exposé – Un aperçu des élections de cet
automne
Jennifer Duffy,
The Cook Political Report
·Les élections de 2014 seront les
premières élections de mi-mandat dans le cadre desquelles les médias
sociaux ont un rôle à jouer.
·Il y a deux grandes catégories d’élections
aux États-Unis : celles qui ont une portée locale que l’on pourrait
qualifier de micro-élections, et celles qui ont une portée nationale que l’on
pourrait qualifier de macro-élections. Celles de 2014 seront des
macroélections.
·D’après un sondage Gallup, 7 % des
Américains font confiance au Congrès.
·La « crise de la sixième année »
(6th-year itch) favorise habituellement le parti qui n’est pas au
pouvoir, soit le Parti républicain dans ce cas-ci. Cependant, il semble qu’il y
aura exception à cette règle lors des prochaines élections, comme ce fut le cas
en 1998.
·Les électeurs américains sont pessimistes quant
à l’économie nationale.
·Les problèmes de politique étrangère et les
scandales surviennent habituellement au cours du second mandat d’un
président américain.
·La réaction des Américains face à l’Obamacare
favorise les républicains; les démocrates refusent d’admettre que cette réforme
du système de soins de santé est un enjeu électoral.
·Le traitement des anciens combattants et l’Irak
figurent parmi les préoccupations des électeurs.
·Les avantages des démocrates correspondent aux
faiblesses des républicains.
·Le Tea Party, perçu comme ayant « détourné » le Parti républicain, projette une image
radicale et, depuis 2012, il n’a pas réussi à attirer le vote des
minorités et des femmes.
·Les démocrates sont plus habiles pour « inciter les électeurs à aller
voter » et utiliser les technologies à leur
avantage. Notons que l’utilisation des technologies est « la leçon »
à retenir des élections de 2012.
·Au Sénat, les républicains doivent rempoter
six sièges pour obtenir la majorité; ils ont 50 % des chances de
remporter au moins ce nombre de sièges.
·À la Chambre des représentants, les démocrates
doivent remporter 17 sièges pour obtenir la majorité; il leur sera difficile de
remporter ce nombre de sièges.
Respectueusement soumis,
L’honorable Janis G. Johnson, sénatrice,
coprésidente du
Groupe interparlementaire
Canada-États-Unis
Monsieur Gord Brown,
député,
coprésident du
Groupe interparlementaire
Canada-États-Unis